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(1929) De Bedouce, nom de famille d’Albert Bedouce (1869-1947) qui fut maire de Toulouse, puis député membre de la Commission des finances. Avec le suffixe -ette.
Les « estivants » qui traverse Toulouse pour se rendre dans les Pyrénées auraient tort d’imaginer que les habitants de la Ville Rose ont adopté spontanément le terme de « bedoucette » (du nom de leur député M. Bedouce) pour désigner — comme certains le firent au moment de leur apparition — nos modernes pièces de 5 francs en nickel. Un de nos amis, de passage dans la capitale du Languedoc, et qui venait de se régaler du cassoulet obligatoire dans un restaurant de la place Wilson, dit au garçon en réglant la note avec un gros billet : — Rendez-moi là dessus… quant à votre pourboire, vous prendrez une « bedoucette »… Le garçon, ayant fait répéter, faillit se fâcher. Et le gérant accouru, expliqua au voyageur que M. Bedouce, du temps qu’il était maire de Toulouse, avait imposé l’usage de la boîte à ordures avec couvercle que l’on appelle maintenant à Toulouse une « bedoucette », comme on nomme « lutaudcars » à Alger ces ramasse-détritus qu’imposa autrefois M. Lutaud, alors préfet d’Alger. Ainsi s’expliquait l’ire soudaine du serveur, invité à conserver une boîte de détritus ménagers en remerciement de ses bons offices. — … Mais pour ce qui est des pièces de cent sous, conclut le gérant, en argot toulousain nous les appelons des « thunes » ! — (« Ne nous trompons pas » in le journal l’Écho d’Alger du 25 juillet 1935, page 2, colonne 7.[1])
Nom donné à une pièce de cinq francs émise en 1933.
Un petit drame s’est déroulé dans un bar parisien. Un drame ?… un mystère ! le mystère de la « bedoucette » coupée en morceaux. Un client s’était fait servir un grog au comptoir. — Payez-vous, dit le consommateur au barman, en jetant sur le zinc une pièce de 5 francs. Sur l’instant, les deux yeux du client et les deux yeux du serveur s’arrondirent devant une façon de miracle : la « bedoucette » s’était dédoublée en touchant le comptoir. Cette cassure, le propriétaire de la pièce est venu nous la faire constater, en nous demandant si chaque moitié de la « bedoucette » conservait un pouvoir d’achat de 2 fr. 50. Et le visiteur a émis cette remarque : — Pour ce que ce genre de pièce leur coûte, ils pourraient au moins la faire solide ! — (« SOYEZ BONS AVEC LES « BEDOUCETTES » ! À les faire sonner trop fort on risque de les briser » in le journal Le Matin du mardi 10 décembre 1933, page 1 in fine, colonnes 4-5. [2])
Bernard Moreux, Robert Razou, Les Mots de Toulouse : Lexique du français toulousain, Presses universitaires du Mirail, Toulouse, 2000, 671 pages, ISBN2-85816-510-6, § « bedoucette », page 112–133