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Voir aussi : Becher, becher, bécher

Étymologie

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Dérivé de bêche, avec le suffixe -er.
 
L'Homme à la Bêche, emblème des éditions Lemerre
 
Bêcher.

bêcher \be.ʃe\ ou \bɛ.ʃe\ transitif ou intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Travailler la terre avec une bêche.
    • Bêcher une plate-bande.
    • Désiré Lemerre, mon vieux camarade, habite encore là, mais je n’y vais jamais, de crainte d’y retrouver trop de chers souvenirs et de me mettre à pleurer, comme un imbécile, devant la fameuse vignette de « l’homme qui bêche ». Il en a creusé des tombes, l’animal, depuis qu’il travaille, infatigable, au seuil de la célèbre maison ! — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux, Grasset, 1914, réédition Le Livre de Poche, page 61)
    • — Ce matin, j’ai bêché depuis le petit jour… Ce n’est pas du travail de jardinier, mais la terre coule… Je bêche tout et je bêche profond… après, on n’a guère la peine de sarcler. — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
    • À la maison attenait un arpent enclos d’une haie vive et plein de vignes, soignées comme le sont celles des paysans, toutes si bien fumées, provignées et bêchées, que leurs pampres verdoient les premiers à trois lieues à la ronde. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre troisième)
  2. (Sens figuré) Se dit en parlant d’un travail qu’on regarde comme très pénible ou très difficile, ou pour lequel on a une grande répugnance.
    • J’aimerais mieux bêcher la terre.
  3. (Familier) Dire du mal de quelque chose ou de quelqu’un, critiquer.
    • De temps à autre j’en croise une, ou deux, ou trois. Si elles sont libres, nous nous donnons des nouvelles, bêchons un peu les têtes qui passent ; sinon, un sourire, en passant, un petit signe de la tête retournée, et nous continuons. — (Paul Léautaud, Le Petit Ami, 1903, réédition Le Livre de Poche, 1964, page 98)
    • Il a cru devoir lancer contre Brichot quelques insinuations venimeuses et assez ridicules. Naturellement, comme il a vu que Brichot était aimé dans la maison, c’était une manière de nous atteindre, de bêcher notre dîner. — (Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, 1913, Éditions Gallimard, Folio no 1924, 1987, page 261)
    • C’est votre cliente et je ne voudrais pas la bêcher, mais enfin… c’est quand même louche, cette histoire de tableau. — (Léo Malet, Le soleil naît derrière le Louvre, Robert Laffont, 1954)
    • Durant le dîner, M. Geoffrain, d’une humeur charmante, n’avait cessé de chambrer Brigitte, la bêchant amicalement sur ses sorties nocturnes et ses rentrées tardives. — (Albert Simonin, Une balle dans le canon, Série noire, Gallimard, 1958, page 146)
    • —Dès que tu as le dos tourné, ta mère te bêche devant les enfants. Elle aurait entrepris de te démolir auprès d'eux qu'elle ne ferait pas mieux. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 223)
  4. (Familier) Avoir un comportement distant voire hautain avec quelqu’un.
    • Pinglet. — Mais je vous conseille de bêcher ma femme à présent !
      Madame Pinglet. — Il me bêche ?
      Pinglet,
      indigné. — Oui, Madame ! Voilà ce qu’il fait maintenant ! Il brûle les dieux qu’il a adorés !… Il vous rejette dans un coin, comme un vieux citron dont on a exprimé le jus !
      — (Georges Feydeau, L'Hôtel du libre échange, 1894)
    • Vatelin. — Dites donc ! Je crois qu’elle vous bêche ! — (Georges Feydeau, Le Dindon, 1896)
    • Ce soir, elle bêche, Bijou. Laisse tomber sur le trèpe qui peuple le tapis un regard suprêmement dédaigneux. — (Albert Simonin, Hotu soit qui mal y pense, Gallimard, Paris, 1971, page 69)

se bêcher intransitif

  1. (Québec) (Familier) Tomber, trébucher.

Dérivés

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Traductions

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Prononciation

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Anagrammes

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Références

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