abrutissement
Étymologie
modifier- Dérivé de abrutir, avec le suffixe -ment.
- Sens « État comparable à une brute » : (1588)[1]
- Sens « Action d’abrutir » : (Attesté chez Littré, 1872?)[1][2]
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
abrutissement | abrutissements |
\a.bʁy.tis.mɑ̃\ |
abrutissement \a.bʁy.tis.mɑ̃\ masculin
- Action d’abrutir.
Et Barnier, ce garçon si bon et si tranquille, quelle folie lui traverse le cerveau ? Une fois la sottise faite, la forme que prend son repentir, son volontaire abrutissement par l’absinthe, son suicide, tout cela est-il d’accord avec l’idée qu’on nous a donnée de son caractère ?
— (Jules Lemaître, Les Contemporains : études et portraits littéraires, Troisième série, Société française d’imprimerie et de librairie, 1898, Paris, page 62)
- État d’une personne abrutie.
Nous fûmes, Lambert et moi, si accablés de pensum, que nous n’avons pas eu six jours de liberté durant nos deux années d’amitié. Sans les livres que nous tirions de la bibliothèque, et qui entretenaient la vie dans notre cerveau, ce système d’existence nous eût menés à un abrutissement complet.
— (Honoré de Balzac, Louis Lambert, 1832)— Je crois que c’est un devoir à remplir envers ces gens simples, qui seront peut-être nos égaux le jour où nous voudrons les éclairer, au lieu de les tenir dans les ténèbres de l’abrutissement.
— (George Sand, Jeanne, 1844)Mais comment pourra-ton satisfaire au besoin moral des masses ? On ne le peut que par une instruction publique généralement gratuite, […]. Mais si, comme jusqu'alors, les instituteurs sont inconsidérés, tourmentés, vexés, impayés, mal logés, à une merci ingrate, paupérisante et dégradante, sous une dépendance entravante et serve, sous le coterisme du prêtre et de quelques factotons de village, les populations ne sortiront pas de leur ignorance, resteront dans leur abêtissement et leur abrutissement, […].
— (« Abêtissement », dans Enrichissement de la langue française : dictionnaire des mots nouveaux, de Jean-Baptiste Richard de Radonvilliers, Paris : chez Pilout & Troyes : chez Laloy, 1842, page 14)La femme regardait les comédiens avec la fixité morne de l’abrutissement, sans paraître bien se rendre compte de ce qu’elle voyait.
— (Théophile Gautier, Le capitaine Fracasse, 1863)Il faut avoir vécu au fond d’un département, pour bien comprendre quelles furent les quatre années d’abrutissement que ce garçon passa de la sorte.
— (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)En dehors de cela, de la vie réelle, personnelle, on leur avait laissé deux choses : l'abrutissement de l'alcool et la jouissance immédiate, à bon marché, à la maison publique.
— (Isabelle Eberhardt, Le Major,1903)
Synonymes
modifierTraductions
modifier- Anglais : mindless state (en), mind-numbing effect (en)
- Croate : gluparija (hr)
- Gallo : adiotement (*), assotissement (*)
- Italien : abbrutimento (it)
- Néerlandais : afstomping (nl)
- Suédois : fäaktighet (sv), slöhet (sv)
Prononciation
modifier- La prononciation \a.bʁy.tis.mɑ̃\ rime avec les mots qui finissent en \mɑ̃\.
- \a.bʁy.tis.mɑ̃\
- Canada (Shawinigan) : écouter « abrutissement [Prononciation ?] »
- Saint-Laurent-de-Cerdans (France) : écouter « abrutissement [Prononciation ?] »
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
modifierSources
modifier- ↑ a et b « abrutissement », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- ↑ « abrutissement », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
Bibliographie
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (abrutissement), mais l’article a pu être modifié depuis.