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Étymologie

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Du latin cubare (« dormir, être couché ») pris dans le sens de incubare (« être couché sur ») et que l'on retrouve dans incubation. Pour le feu, dans le sens de « sous la cendre », également de cubare pris dans le sens de « coucher, être couché ».

couver \ku.ve\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

 
Une dinde en train de couver. (1)
  1. Couvrir de son corps ses œufs pour entretenir la chaleur qui les fait éclore, en parlant des oiseaux.
    • Les oiseaux couvent leurs œufs.
    • Cette poule a couvé tant d’œufs.
    • C’est la saison où tels oiseaux couvent.
  2. (Sens figuré) S'occuper avec soin de quelqu'un, comme un oiseau le fait de ses œufs.
    • Couver quelqu’un.
    • Couver des yeux une personne, une chose, la regarder avec intérêt, avec complaisance.
    • Ainsi cette colonie convoitée, couvée, qu’on n’osait brusquer de peur d’un soulèvement général, se livrait sans résistance ! — (Eugène Blairat, Tunis : Impressions de voyages, Paris : Librairie Ch. Delagrave, 1891)
  3. (Sens figuré) Cacher, préparer sourdement.
    • Il couve de mauvais desseins.
    • Il se couve quelque chose de dangereux.
    • On lui parle, elle ne vous répond pas. C’est comme les gens qui couvent une maladie et qui ont les yeux à l’envers… — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre VII)
    • — Il n’y a pas de doute. Congestion pulmonaire. Elle devait couver ça depuis quelques jours, et le froid de ce matin a fait le reste. — (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, chapitre 54, Robert Laffont, 1968)

couver intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Être caché sous la cendre.
    • Il ne se passe rien, quoiqu'on sente le feu couver sous la cendre. — (Nuit blanche no 175, été 2024, page 35.)
    • Au plus épais d’une famille, elle allait couver, pareille à un feu sournois qui rampe sous la brande, embrase un pin, puis l’autre, puis de proche en proche crée une forêt de torches. — (François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, Grasset, 1927)
    • — Non, croyez-moi, trop tard. Il y a ici un feu qui couve. Toute matière peut lui devenir inflammable. Un démenti nourrira les bruits. C’est une question de température. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
  2. (Par extension) (Sens figuré) (En parlant d'une maladie, d'une catastrophe, d'un coup-d'état, d'un sentiment, etc.) se développer, se préparer d'une manière qui n'est pas encore apparente.
    • Cette conspiration couve depuis longtemps.
    • Sa haine, son amour a longtemps couvé dans son cœur.
    • Au moment de se coucher, la tête battante, il sentit se libérer à ses poignets et à ses tempes, les flots déchaînés d’une fièvre qui couvait depuis plusieurs jours. — (Albert Camus, La Peste’', 1947)
    • Alors que couve une crise alimentaire mondiale en raison du blocage des exportations de céréales russes et ukrainiennes, les trois chefs d'État se sont entretenus ce samedi. — (Le Figaro sur Twitter, le 28 mai 2022)
  3. (Vieilli) Il faut laisser couver cela, se dit d’une chose qu’il ne faut pas se presser de faire.

Synonymes

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Dérivés

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Traductions

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Prononciation

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Anagrammes

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Références

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