- Macrobe, dans les Saturnales, résume ainsi les hypothèses (les ajouts étymologiques entre crochet ne sont pas de Macrobe mais servent à illustrer son propos) :
- « Romulus nomma le second mois, Avril, ou plutôt, comme quelques-uns pensent, Aphril, avec aspiration, du mot écume, que les Grecs disent ἀφρός, aphros, de laquelle on croit que Vénus est née ; et voici le motif qu'on prête à Romulus. Ayant nommé Mars le premier mois de l'année, du nom de son père, il voulut que le second mois prît son nom de Vénus, mère d'Énée [fondateur mythique de Rome], afin que ceux à qui les Romains devaient leur origine occupassent les premiers rangs au commencement de l'année. En effet, encore aujourd'hui, dans les rites sacrés, nous appelons Mars notre père, et Vénus notre mère. D'autres pensent que Romulus, ou par une haute prévision, ou par une prescience divine, assigna leurs dénominations aux deux premiers mois, afin que, le premier étant dédié à Mars, ce grand meurtrier des hommes, (…), le second fût dédié à Vénus, dont l'influence bienfaisante pût neutraliser l'action de Mars. D'autre part, Cincius, dans son Traité des Fastes, dit que mal à propos aucuns pensent que les anciens ont dénommé le mois d'avril du nom de Vénus, puisqu'ils n'ont établi, durant ce mois, aucun jour de fête, ni aucun sacrifice solennel en l'honneur de cette déesse ; et que, même dans les chants des Saliens, Vénus n'est point célébrée comme le sont tous les autres dieux. Varron est d'accord sur ce point avec Cincius. Il affirme que le nom de Vénus n'a été connu des Romains, au temps des rois, ni en grec ni en latin ; et qu'ainsi le mois d'avril n'a pas pu en tirer sa dénomination. Mais, poursuit-il, comme jusqu'à l'équinoxe du printemps le ciel est triste et voilé de nuages, la mer fermée aux navigateurs, la terre elle-même couverte par les eaux, les glaces ou les neiges, tandis que le printemps, survenant dans le mois d'avril, ouvre toutes les voies, et que les arbres commencent alors à se développer, ainsi que tous les germes que la terre renferme; on peut croire que c'est de toutes ces circonstances que ce mois a pris son nom d'avril, comme qui dirait aperilis [construction régulière à partir de ăpĕrĭo, « ouvrir »]. C'est ainsi que, chez les Athéniens, le même mois est appelé Ἀνθεστηριών anthêstêriôn [de ἄνθος, anthos (« fleur ») N.B. ce mois athénien va de la fin février au commencement de mars mais le printemps athénien précède celui de Rome et le parallèle de Macrobe reste valable, mutatis mutandis], parce qu'à cette même époque toutes les plantes fleurissent. Verrius Flaccus convient qu'il fut établi, plus tard, que les dames romaines célébreraient, le jour des calendes de ce mois, une fête en l'honneur de Vénus. »
- Certains le font donc remonter à l’étrusque Apru, qu’il dérivent du grec ancien Ἀφρο, Aphro, abréviation d’Ἀφροδίτη, Aphrodite, déesse de la beauté et de l’amour.
- Dans la mesure où l’analyse sémantique et historique de Macrobe, en particulier sur l’introduction postérieure à celle du calendrier, du culte de Vénus et d’Aphrodite, est relativement exacte, la dérivation à partir de ăpĕrĭo [1] (« ouvrir ») est, sémantiquement parlant, la plus valide. Notons la proximité avec apricus (« exposé au grand air, découvert, exposé au soleil »).
Āprīlis \Prononciation ?\
- D’avril.
Āprīlis mensis \Prononciation ?\ masculin
- Mois d’avril.
Qui dies mensem Veneris marinae Findit Aprilem.
— (Horace, C. 4, 11, 15)
- La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
Vocabulaire apparenté par le sens
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Mois de l’année grégorienne en latin
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- « Aprilis », dans Félix Gaffiot, Dictionnaire latin français, Hachette, 1934 (page 148)
- [1] « Aprilis », dans Charlton T. Lewis et Charles Short, A Latin Dictionary, Clarendon Press, Oxford, 1879 → consulter cet ouvrage