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Lune

satellite naturel de la Terre

La Lune est l'unique satellite naturel permanent de la planète Terre. Il s'agit du cinquième plus grand satellite naturel du Système solaire, et du plus grand des satellites planétaires par rapport à la taille de la planète autour de laquelle il orbite. Elle est le deuxième satellite le plus dense du Système solaire après Io, un satellite de Jupiter. La Lune a logiquement fait l'objet d'observations dès les débuts de l'humanité et sert de référence et d'influence culturelle aux sociétés humaines depuis des temps immémoriaux. Cette influence se retrouve dans la langue, les calendriers, la mythologie et les arts, jusqu'à nos jours.

Une Lune gibbeuse en 2014. Photo par Juan Kulichevsky.

Astronomie

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Léonard de Vinci (XVe-XVIe siècles)

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Codex Leicester, 1 r.
La lune a chaque mois un hiver et un été. Ses froids sont plus intense, ses chaleurs plus fortes, et ses équinoxes plus froids que les nôtres.
  • C. A. 829r.
  • Carnets, Léonard de Vinci [édition présentée et annotée par Pascal Brioist / Texte établi par Edward MacCurdy, traduit de l’italien par Louise Servicen, préface de Paul Valéry], éd. Gallimard, coll. « Quarto », 2019  (ISBN 978-2-07-284486-7), chap. XI. Astronomie, p. 357


Quand toute la partie pour nous visible de la lune, est éclairée, elle nous dispense son maximum de lumière, et ensuite, les rayons du soleil la frappant et rebondissant vers nous, son océan nous jette moins d'humidité; et moins elle luit, plus elle nuit.
  • « De la nature de la lune », A. 64r.
  • Carnets, Léonard de Vinci [édition présentée et annotée par Pascal Brioist / Texte établi par Edward MacCurdy, traduit de l’italien par Louise Servicen, préface de Paul Valéry], éd. Gallimard, coll. « Quarto », 2019  (ISBN 978-2-07-284486-7), chap. XI. Astronomie, p. 359


La lune n'a pas de lumière propre, mais seulement dans la mesure où le soleil l'illumine. De cette partie éclairée, nous voyons celle qui nous fait face. Et sa nuit emprunte sa splendeur à nos eaux qui lui renvoient l'image du soleil, reflétée dans toutes les eaux où se mirent le soleil et la lune.
  • B. M. 94v.
  • Carnets, Léonard de Vinci [édition présentée et annotée par Pascal Brioist / Texte établi par Edward MacCurdy, traduit de l’italien par Louise Servicen, préface de Paul Valéry], éd. Gallimard, coll. « Quarto », 2019  (ISBN 978-2-07-284486-7), chap. XI. Astronomie, p. 374


Exploration spatiale

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Archive sonore de la phrase : "C'est un petit pas pour [un] homme, mais un bond de géant pour l'humanité.", le 21 juillet 1969.

Premiers pas sur la Lune, le 21 juillet 1969

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C'est un petit pas pour [un] homme, mais un bond de géant pour l'humanité.
  • (en) That's one small step for [a] man, one giant leap for mankind.
  • En posant le pied sur la Lune le 21 juillet 1969.
  • (en) Guidebook for the scientific traveler : visiting astronomy and space, Duane S. Nickell (trad. Wikipédia), éd. Rutgers University Press, 2008, p. 175


Littérature

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Littérature antique

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Lucien de Samosate, Histoires vraies, IIe siècle

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À présent, ce que j'ai entre-temps, durant mon séjour sur la lune, remarqué d'étrange et de surprenant, je désire l'exposer. D'abord, notons qu'ils ne naissent pas des femmes, mais des hommes ; ils se marient entre hommes et ignorent jusqu'au nom des femmes absolument. Jusqu'à l'âge de vingt-cinq ans, chacun fait l'épouse ; ensuite, il fait à son tour l'époux. Ils portent leurs enfants, non dans le ventre, mais dans le gras du mollet. Lorsque l'embryon se développe, la jambe grossit, et, plus tard, le moment venu, ils y pratiquent une incision et en retirent des enfants morts, qu'ils exposent au vent, bouche grande ouverte, pour leur rendre le vie. Je crois même que c'est de là que les Grecs ont tiré leur nom du mollet ("jambe-ventre").
  • Le narrateur et ses compagnons, emportés par une tempête jusqu'à la Lune, découvrent les Sélénites. Le texte original contient un jeu de mot sur le nom du mollet en grec ancien.
  • Histoires vraies et autres œuvres, Lucien de Samosate (trad. Guy Lacaze), éd. Le Livre de poche, coll. « Classiques de poche », 2003, I, 22, p. 245


Littérature du Moyen Âge

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Sublimes paroles et facéties de Nasr Eddin Hodja, XIIIe-XXIe siècles

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On aimait bien embarrasser Nasr Eddin avec des questions oiseuses, ou carrément impossibles à trancher. Un jour, on lui demande :
— Nasr Eddin, toi qui est versé dans les sciences et les mystères, dis-nous quel est le plus utile, du soleil ou de la lune.
— La lune, sans aucun doute. Elle éclaire quand il fait nuit, alors que ce stupide soleil luit quand il fait jour.

  • Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja (XIIIe-XXIe siècles), Collectif, présenté par Jean-Louis Maunoury, éd. Libretto, coll. « Phébus », 2002, chap. Le soleil et la lune, p. 40


François Rabelais, Pantagruel, 1542

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O, compagnons, si je m'élevais autant que j'avale, je serais déjà au dessus de la sphère lunaire, avec Empédocle ! Mais je ne sais diable ce que ceci veut dire : ce vin est fort bon et bien délicieux, mais plus j'en bois, plus j'ai soif. Je crois que l'ombre de Monseigneur Pantagruel engendre les assoiffés, comme la lune fait les cathares.
  • (fr) O, compaing, si je montasse aussi bien que je avalle, je feusse desjà au dessus la sphère de la lune avecques Empédocles ! Mais je ne sçay que diable cecy veult dire : ce vin est fort bon et bien délicieux, mais plus j'en bois, plus j'ai de soif. Je croy que l'ombre de Monseigneur Pantagruel engendre les altérez, comme la lune fait les catharres.
  • Pantagruel (1542), Rabelais, éd. Gallimard, 1964, chap. XIV, « Comment Panurge racompte la manière comment il eschappa de la main des Turcs », p. 199 (texte intégral sur Wikisource)


Joachim du Bellay, Les Antiquités de Rome, 1558

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Je ne di plus la sentence commune,
Que toute chose au-dessous de la Lune
Est corrompable, et sujette à mourir :
Mais bien je di (et n’en vueille desplaire
A qui s’efforce enseigner le contraire)
Que ce grand Tout doit quelquefois perir.


Cyrano de Bergerac, Histoire comique des États et Empires de la Lune, 1655

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Frontispice de l’Histoire comique contenant les États et empires de la Lune dans le tome II des Œuvres de Monsieur de Cyrano Bergerac éditées par Jacques Desbordes, à Amsterdam, en 1709. Le narrateur s'élève dans les cieux grâce à des fioles de rosée.
Hormis la qualité de Dieu, me répliqua-t-il, dont je ne suis que la créature, ce que vous dites est véritable ; cette terre-ci est la Lune que vous voyez de votre globe ; et ce lieu-ci où vous marchez est le Paradis, mais c’est le Paradis terrestre où n’ont jamais entré que six personnes : Adam, Ève, Énoc, Moi qui suis le vieil Hélie, saint Jean l’Évangèliste, et vous. Vous savez bien comment les deux premiers en furent bannis, mais vous ne savez pas comment ils arrivèrent en votre Monde. Sachez donc qu'après avoir tâté tous deux de la pomme défendue, Adam, qui craignoit que Dieu, irrité par sa présence, ne rengrégeât sa punition, considéra la Lune, votre Terre, comme le seul refuge où il se pouvoit mettre à l’abri des poursuites de son Créateur.
  • Le narrateur, parvenu sur la Lune, y découvre le Paradis terrestre, où saint Jean lui relate comment Adam et Eve, créés sur la Lune, se sont exilés sur la Terre après le péché originel.


Littérature moderne et contemporaine

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Alexandre Dumas, Le Capitaine Pamphile, 1839

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Toute cette immense étendue, qui conservait, même pendant la nuit, ses teintes chaudes et tranchées, était éclairée par cette lune brillante des tropiques, qui seule sait ce qui se passe au milieu des grandes solitudes du continent africain
  • Le Capitaine Pamphile (1839), Alexandre Dumas, éd. Gallimard, coll. « Folio Classiques », 2003  (ISBN 978-2-07-042652-2), chap. XVII Comment le capitaine Pamphile, ayant abordé sur la côte d'Afrique, au lieu d'un chargement d'ivoire qu'il venait y chercher, fut forcé de prendre une partie de bois d'ébène, p. 243


Edgar Allan Poe, Histoires extraordinaires, 1856

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Dans cette disposition d’esprit, désirant vivre encore, et cependant fatigué de la vie, le traité que je lus à l’échoppe du bouquiniste, appuyé par l’opportune découverte de mon cousin de Nantes, ouvrit une ressource à mon imagination. Je pris enfin un parti décisif. Je résolus de partir, mais de vivre, — de quitter le monde, mais de continuer mon existence ; — bref, et pour couper court aux énigmes, je résolus, sans m’inquiéter du reste, de me frayer, si je pouvais, un passage jusqu’à la lune.


Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857

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Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ;
Ainsi qu’une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d’une main distraite et légère caresse,
Avant de s’endormir, le contour de ses seins


Marceline Desbordes-Valmore, Poésies inédites, 1860

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Fontaines railleuses
Qui troublez nos pas,
Aux voix curieuses
Dites-vous, tout bas :
« La lune qui passe
Sur deux fronts élus,
Deux fois dans l’espace
Ne les revoit plus. »


 
Les membres du Gun Club imaginent des trains de projectiles pour la Lune. Illustration de De Montaut pour De la Terre à la Lune de Jules Verne en 1865.
Il n’est aucun de vous, braves collègues, qui n’ait vu la Lune, ou tout au moins, qui n’en ait entendu parler. Ne vous étonnez pas si je viens vous entretenir ici de l’astre des nuits. Il nous est peut-être réservé d’être les Colombs de ce monde inconnu. Comprenez-moi, secondez-moi de tout votre pouvoir, je vous mènerai à sa conquête, et son nom se joindra à ceux des trente-six États qui forment ce grand pays de l’Union !
  • Impey Barbicane.
  • De la Terre à la Lune, Jules Verne, éd. Hetzel, coll. « Voyages extraordinaires », 1865, chapitre II, p. 12 (lire en ligne)


Il semblait que la blonde Phœbé appartînt à ces audacieux conquérants et fît déjà partie du territoire de l’Union. Et pourtant il n’était question que de lui envoyer un projectile, façon assez brutale d’entrer en relation, même avec un satellite, mais fort en usage parmi les nations civilisées.
  • Phœbé est l'un des noms latins pouvant désigner la déesse de la Lune.
  • De la Terre à la Lune, Jules Verne, éd. Hetzel, coll. « Voyages extraordinaires », 1865, chapitre III, p. 17 (lire en ligne)


Les premiers peuples vouèrent un culte particulier à cette chaste déesse. Les Égyptiens l’appelaient Isis ; les Phéniciens la nommaient Astarté ; les Grecs l’adorèrent sous le nom de Phœbé, fille de Latone et de Jupiter, et ils expliquaient ses éclipses par les visites mystérieuses de Diane au bel Endymion. À en croire la légende mythologique, le lion de Némée parcourut les campagnes de la Lune avant son apparition sur la Terre, et le poète Agésianax, cité par Plutarque, célébra dans ses vers ces doux yeux, ce nez charmant et cette bouche aimable, formés par les parties lumineuses de l’adorable Séléné.
  • Passage du chapitre "Le roman de la Lune" qui retrace les représentations et recherches sur l'astre lunaire depuis l'Antiquité.


si la Lune est habitée, ses habitants ont apparu quelques milliers d’années avant ceux de la Terre, car on ne peut douter que cet astre ne soit plus vieux que le nôtre. Si donc les Sélénites existent depuis des centaines de mille ans, si leur cerveau est organisé comme le cerveau humain, ils ont inventé tout ce que nous avons inventé déjà, et même ce que nous inventerons dans la suite des siècles. Ils n’auront rien à apprendre de nous et nous aurons tout à apprendre d’eux.
  • Impey Barbicane
  • Autour de la Lune, Jules Verne, éd. Hetzel, coll. « Voyages extraordinaires », 1869, chapitre V, p. 43 (lire en ligne)


D’après le témoignage des anciens, les Arcadiens prétendent que leurs ancêtres ont habité la Terre avant que la Lune fût devenue son satellite. Partant de ce fait, certains savants ont vu dans la Lune une comète, que son orbite amena un jour assez près de la Terre pour qu’elle fût retenue par l’attraction terrestre.
– Et qu’y a-t-il de vrai dans cette hypothèse ? demanda Michel.
– Rien, répondit Barbicane, et la preuve, c’est que la Lune n’a pas conservé trace de cette enveloppe gazeuse qui accompagne toujours les comètes.

  • Autour de la Lune, Jules Verne, éd. Hetzel, coll. « Voyages extraordinaires », 1869, chapitre VI, p. 54 (lire en ligne)


Panorama rectangulaire de la surface Lunaire. On observe notamment au centre les grands mers de la face visible. 
"Que de gens ont entendu parler de la Lune, qui ne l’ont jamais vue… du moins à travers l’oculaire d’une lunette ou d’un télescope ! Combien n’ont même jamais examiné la carte de leur satellite ! "
Jules Verne, Autour de la Lune (1869)
Carte de la surface lunaire d'après les images de la mission Clementine[1].
Que de gens ont entendu parler de la Lune, qui ne l’ont jamais vue… du moins à travers l’oculaire d’une lunette ou d’un télescope ! Combien n’ont même jamais examiné la carte de leur satellite !
  • Autour de la Lune, Jules Verne, éd. Hetzel, coll. « Voyages extraordinaires », 1869, chapitre XI, p. 85 (lire en ligne)


Paul Verlaine, Poèmes saturniens, 1866

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L’Océan sonore
Palpite sous l’œil
De la lune en deuil

  • Poèmes saturniens, Paul Verlaine, éd. A. Lemerre, 1866, partie Paysages tristes, poème V (« Chanson d'automne »), p. 36, vers 1-3 (texte intégral sur Wikisource)


Paul Verlaine, Fêtes galantes, 1869

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Cependant la lune se lève
Et l’esquif en sa course brève
File gaîment sur l’eau qui rêve.

  • Fêtes galantes, La Bonne Chanson, précédées des Amies (1869), Paul Verlaine, éd. Librairie générale française (Le Livre de poche), coll. « Classiques de poche », 2000, partie Fêtes galantes, En bateau, p. 93, vers 13-15 (texte intégral sur Wikisource)


Jules Laforgue, L'Imitation de Notre-Dame La Lune, 1885

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Lune bénie
Des insomnies,

Blanc médaillon
Des Endymions,

Astre fossile
Que tout exile,

Jaloux tombeau
De Salammbô (...)

  • « Litanie des premiers quartiers de la Lune », dans Les Complaintes et les premiers poèmes (1885), Jules Laforgue, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1979, L'Imitation de Notre-Dame La Lune, p. 41, vers 1-8


Ah! tout pour toi, Lune, quand tu t'avances
Aux soirs d'août par les féeries du silence !

Et quand tu roules, démâtée, au large
À travers les brisants noirs des nuages !

  • « Clair de lune », dans Les Complaintes et les premiers poèmes (1885), Jules Laforgue, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1979, L'Imitation de Notre-Dame La Lune, p. 41, vers 3-6


 
Luna, Charles Edward Hallé.
La lune enchantait et attirait la plaine comme elle enchante et attire la mer ; de l’horizon, elle buvait la grande humidité terrestre, avec une bouche insatiable et silencieuse.
  • Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. II. L'empire du silence, p. 740


Albert Samain, Le Chariot d'or, 1900

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Et mon âme a frémi de se sentir trop seule,
Et tout à coup s’allège à retrouver là-bas,
Énorme et toute rose en son halo lilas,
La lune qui se lève au-dessus d’une meule.


Lune mellifluente aux lèvres des déments
Les vergers et les bourgs cette nuit sont gourmands
Les astres assez bien figurent les abeilles
De ce miel lumineux qui dégoutte des treilles
Car voici que tout doux et leur tombant du ciel
Chaque rayon de lune est un rayon de miel


H. P. Lovecraft, Nyarlathotep, 1920

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Je crois que nous avons senti que quelque chose était en train de descendre de la lune verdâtre, car quand nous avons commencé à dépendre de sa seule lumière nous avons tous glissé imperceptiblement en d’aussi étranges qu’involontaires formations de marche et il nous semblait déjà connaître notre destination quoique nous n’osions pas trop y penser.
  • (en) I believe we felt something coming down from the greenish moon, for when we began to depend on its light we drifted into curious involuntary marching formations and seemed to know our destinations though we dared not think of them.


H. P. Lovecraft, Les Autres Dieux, 1921

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La lune est sombre, et les dieux dansent dans la nuit ; quelque chose de terrifiant se produit dans le ciel, car la lune a sombré dans une éclipse que ne prédisaient ni les livres des hommes, ni ceux des dieux de la terre ... Il est une magie inconnue à l’œuvre sur l'Hatheg-Kla, car les cris des dieux effrayés se sont transformés en rire, et les pentes enneigées s'élèvent sans fin dans les cieux noirs vers où je plonge ... Mais enfin ! Enfin ! Dans la pénombre j'ai aperçu les dieux de la terre !
  • (en) The moon is dark, and the gods dance in the night; there is terror in the sky, for upon the moon hath sunk an eclipse foretold in no books of men or of earth's gods . . . There is unknown magic on Hatheg-Kla, for the screams of the frightened gods have turned to laughter, and the slopes of ice shoot up endlessly into the black heavens whither I am plunging . . . Hei! Hei! At last! In the dim light I behold the gods of earth!"


James Joyce, Ulysse, 1922

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Sous l'influence du flux il voyait les algues convulsées s'élever avec langueur, balancer des bras qui éludent quand leurs cotillons elles troussent, balancer dans l'eau chuchotante, et lever de timides frondes d'argent. Jour après jour, nuit après nuit : soulebées, inondées, laissées à plat. Seigneur, elles sont lasses, et au chuchotement de l'eau elles soupirent. Saint Ambroise l'entendit, le soupire des feuillages et des vagues, en attente, dans l'attente depuis toujours de la plénitude de leurs temps, diebus ac noctibus iniurias patiens ingemiscit. Pour nulle fin rassemblées, puis en vain relâchées, s'avançant avec le flot, avec lui revenant en arrière : écheveaux du métier de la lune. Elle aussi, lasse aux yeux des amants, des hommes lascifs, une reine nue rayonnante en son royaume, elle tire à elle le réseau des eaux.


Robert Desnos, Deuil pour deuil, 1924

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Il dort, dit la lune.
Et lentement, elle commença à égrener un chapelet d'étoiles. Les étoiles se plaignaient doucement, la comète qui servait de pendentif brillait de mille feux et je me demandais combien de temps encore durerait cette incantation. La lune priait ! Les étoiles une à une pâlissaient et le matin blémissait mes tempes.


J. R. R. Tolkien, Roverandom, 1927

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Jamais je n'ai entendu dire que sur la lune il y avait des os, ou même des chiens.


Seuls les rais de lune brillent et palpitent, Roverandom n'en a pas peur ; les grandes phalènes aux yeux terrifiants l'impressionnent bien davantage, et il faut encore compter avec les mouches-épées et les escarbots dont les mâchoires sont comme des pièges d'acier ; avec les licornettes pâles aux dards comme des éperons ; avec les cinquante-sept variétés d'araignées prêtes à avaler tout ce qu'elles peuvent attraper. Enfin, pire que tous les insectes, il y a les chauve-souris de la mort.
  • Insectes lunaires.


Comme vous le savez sans doute, tous les Dragons Blancs sont originaires de la lune.


Julien Green, Léviathan, 1929

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Au milieu du chantier, se dressaient trois tas de charbon, de taille égale, séparés les uns des autres, malgré les éboulements qui brisaient la pointe de leurs sommets et tentaient de rapprocher leurs bases en les élargissant. Tous trois renvoyaient avec force la lumière qui les inondait ; une muraille de plâtre n'eût pas paru plus blanche que le versant qu'ils exposaient à la lune, mais alors que le plâtre est terne, les facettes diamantées du minerai brillaient comme une eau qui s'agite et chatoie. Cette espèce de ruissellement immobile donnait aux masses de houille et d'anthracite un caractère étrange ; elles semblaient palpiter ainsi que des êtres à qui l'astre magique accordait pour quelques heures une vie mystérieuse et terrifiante. L'une d'elles portait au flanc une longue déchirure horizontale qui formait un sillon où la lumière ne parvenait pas, et cette ligne noire faisait songer à un rire silencieux dans une face de métal. Derrière elles, leurs ombres se rejoignaient presque, creusant des abîmes triangulaires d'où elles paraissaient être montées jusqu'à la surface du sol comme d'un enfer. La manière fortuites dont elles étaient posées, telles trois personnes qui s'assemblent pour délibérer, les revêtait d'une grandeur sinistre.


Le 10 avril 1934, en pleine « occultation » de Vénus par la lune (ce phénomène ne devait se produire qu'une fois dans l'année), je déjeunais dans un petit restaurant situé assez désagréablement près de l'entrée d'un cimetière. Il faut, pour s'y rendre, passer sans enthousiasme devant plusieurs étalages de fleurs [...]. La servante est assez jolie : poétique plutôt. Le 10 avril au matin elle portait, sur un col blanc à pois espacés rouges fort en harmonie avec sa robe noire, une très fine chaîne retenant trois gouttes claires comme de pierre de lune, gouttes rondes sur lesquelles se détachait à la base un croissant de même substance, pareillement serti.


René Char, Fureur et mystère, 1948

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Le devoir

L'enfant que, la nuit venue, l'hiver descendait avec précaution de la charrette de la lune, une fois à l'intérieur de la maison balsamique, plongeait d'un seul trait ses yeux dans le foyer de fonte rouge. Derrière l'étroit vitrail incendié l'espace ardent le tenait entièrement captif. Le buste incliné vers la chaleur, ses jeunes mains scellées à l'envolée de feuilles sèches du bien-être, l'enfant épelait la rêverie du ciel glacé.
  • Fureur et mystère (1948), René Char, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1962  (ISBN 2-07-030065-X), partie SEULS DEMEURENT (1938-1944), Le devoir, p. 43


Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958

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Être naturel

Equidistants du fruit de la lune et des fruits solaires, suspendus entre des mondes ennemis qui pactisent dans ce peu de matière élue, nous entrevoyons notre portion de totalité.
  • Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Aigle ou Soleil ? — Être naturel — I, p. 105


Couche de fougères

Mes yeux te tiennent suspendue comme la lune la marée embrasée. A tes pieds l'écume égorgée chante le chant de la nuit qui commence.
  • Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Aigle ou Soleil ? — Couche de fougères, p. 108


 
Lever de lune sur la mer de Caspar David Friedrich (1821).

Envers les puits la lune
Avait de la pitié

Mais entre les bois
Les prés criaient

Et par la lumière de la lune
Revenaient leurs cris


À la lumière de la lune,
Quelle mesure demander ?


Entre la lune et les buissons
Il y a une longue mémoire
Et des souvenirs de corps qui s'aimèrent,

Mais qui maintenant
Sont devenus blancs.


J. R. R. Tolkien, Les Aventures de Tom Bombadil, 1962

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Il est une auberge, une joyeuse et vieille auberge
nichée au bas d'une vieille et grise colline,
Et dans cette auberge ils brassent une bière si brune
Que l'Homme dans la Lune lui-même y descendit
une nuit, pour en boire à plus soif.

  • (en)

    There is an inn, a merry old inn
    beneath and old grey hill,
    And there they brew a beer so brown
    That the Man in the Moon himself came down
    one night to drink his fill.

  • (en) Les Aventures de Tom Bombadil (1962), John Ronald Reuel Tolkien (trad. Dashiell Hedayat), éd. Christian Bourgeois, coll. « Pocket », 1975  (ISBN 2-266-07086-X), L'homme dans la Lune a veillé trop tard (The Man in the Moon Stayed Up Too Late), p. 64-65


Il avait perdu le goût des diamants,
Et il était las de son minaret
De grosses pierres de lunes qui se dressait solitaire
Sur une montagne lunaire.

  • (en)

    In diamonds white he had lost delight;
    he was tired of his minaret
    Of tall moonstone that towered alone
    on a lunar mountain set.

  • (en) Les Aventures de Tom Bombadil (1962), John Ronald Reuel Tolkien (trad. Dashiell Hedayat), éd. Christian Bourgeois, coll. « Pocket », 1975  (ISBN 2-266-07086-X), L'homme dans la Lune est descendu trop tôt (The Man in the Moon Came Down Too Soon), p. 72-73


Una pietra sopra, 1980
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Homme et Femme contemplant la Lune, Caspar David Friedrich
Ce qui […] m'intéresse, c'est tout ce qui est appropriation véritable de l'espace et des objets célestes, c'est-à-dire connaissance : en dehors de notre cadre limité et certainement trompeur, définition d'un rapport entre nous et l'univers extra-humain. La lune, dès l’Antiquité, a signifié pour les hommes ce désir, et c'est ainsi que s'explique la dévotion lunaire des poètes. Mais la lune des poètes a-t-elle quelque chose à voir avec les images laiteuses et piquetées que nous transmettent les fusées ? Peut-être pas encore; mais le fait que nous soyons obligés de repenser la lune d'une manière nouvelle nous amènera à repenser d'une manière nouvelle bien des choses. […]. Ceux qui aiment vraiment la lune ne se contentent pas de la contempler comme une image conventionnelle, ils veulent entrer plus étroitement en relation avec elle, ils veulent voir davantage dans la lune, ils veulent que la lune en dise davantage. Le plus grand écrivain de la littérature italienne de tous les temps, Galilée, dès qu'il se met à parler de la lune, élève sa prose à un degré prodigieux de précision et d'évidence, en même temps que de raréfaction lyrique. Et la langue de Galilée fut l'un des modèles de celle de Leopardi, grand poète lunaire…
  • Le métier d’écrire, Italo Calvino (trad. Christophe Mileschi et Martin Rueff), éd. Gallimard, 2023  (ISBN 978-2-07-014006-0), p. 573-574 (lettre 245)
  • « Le rapport avec la lune », dans Tourner la page, Italo Calvino (trad. Christophe Mileschi), éd. Gallimard, 2021  (ISBN 978-2-07-014004-6), p. 269-270


Galilée ne fait pas usage du langage comme d'un instrument neutre, il fait preuve de conscience littéraire, d'une incessante participation expressive, imaginative, et même lyrique. Lorsque je lis Galilée, j'aime chercher les passages où il parle de la Lune : c'est la première fois que la Lune devient pour les hommes un objet réel, que l'on décrit minutieusement comme une chose tangible, et pourtant, dès que la Lune apparaît, on sent dans la prose de Galilée une sorte de raréfaction, de lévitation : on s'élève dans une suspension enchantée.
  • L'Approdo letterario, 41, janvier-mars 1968, repris dans Una pietra sopra, 1980, p. 186.
  • « Deux interviews sur science et littérature », dans Tourner la page, Italo Calvino (trad. Christophe Mileschi), éd. Gallimard, 2021  (ISBN 978-2-07-014004-6), p. 274


Palomar, 1983
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La lune, l'après-midi, personne ne la regarde, et c'est pourtant le moment où elle aurait le plus besoin de notre intérêt, vu que son existence est encore incertaine. C'est une ombre blanchâtre affleurant dans l’azur intense du ciel, chargé de lumière solaire ; qui nous assure qu'elle parviendra cette fois encore à prendre forme et brillance ? Elle est si fragile, et si pâle, et si fine ; elle ne commence à prendre un contour net comme l'arc d'une faux que d'un seul côté, mais le reste est encore tout gorgé de bleu céleste.
  • Monsieur Palomar, Italo Calvino (trad. Christophe Mileschi), éd. Gallimard, 2019  (ISBN 978-2-07-278726-3), chap. 1.3.1. Lune d’après midi, p. 53


La lune est le plus changeant des corps de l'univers visible, et le plus régulier dans ses habitudes compliquées : elle ne manque jamais à ses rendez-vous et on peut toujours guetter sa venue, mais si on la laisse quelque part on la retrouve toujours ailleurs, et si on se rappelle son visage tourné d'une certaine façon, voilà que déjà elle a changé de pose, peu ou prou. Mais en tout cas, si on la suit pas à pas, on ne se rend pas compte qu'imperceptiblement elle nous échappe. Seule l'intervention des nuages peut créer l'illusion d'une course ou d'une métamorphose rapides, ou plutôt donner une voyante évidence à ce qui autrement échapperait au regard.
  • Monsieur Palomar, Italo Calvino (trad. Christophe Mileschi), éd. Gallimard, 2019  (ISBN 978-2-07-278726-3), chap. 1.3.1. Lune d’après midi, p. 55


Lezioni americane, 1988
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Dès son apparition dans les vers des poètes, la lune a toujours eu le pouvoir de communiquer une sensation d'impondérabilité, de suspens, d'enchantement silencieux et calme. Ma première intention était de consacrer toute cette conférence à la lune : de suivre les occurrences de la lune dans la littérature de tous les temps et de tous les pays. Puis j'ai décidé que la lune revenait de droit au seul Leopardi. Car le miracle leopardien fut d'ôter son poids au langage, au point de lui conférer une apparence de clarté lunaire. Dans les poèmes de Leopardi, les nombreuses apparitions de la lune n'occupent chaque fois que quelques vers, mais c'est assez pour répandre sa clarté sur toute la composition ou pour y projeter l'ombre de son absence.
  • Défis aux labyrinthes, Italo Calvino (trad. Yves Hersant), éd. Seuil, coll. « Bibliothèque Calvino », 2003  (ISBN 2-02-061914-8), t. II, partie Leçons américaines : six propositions pour le prochain millénaire, chap. Légèreté, p. 30-31


Yvonne Vera, Under the Tongue, 1996

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Je crie, mais mon cri rencontre le silence. Ma voix a perdu les promesses du jour. Je l'entends tomber comme un torrent dans mon ventre. Ma voix rencontre la roche, rencontre l'eau, rencontre le silence et la mort. Père m'appelle dans mon sommeil. Ma voix s'immobilise et attend dans un calme craintif. Je détourne le visage et je fuis la lune. J'écoute. La lune chasse le sommeil et le rêve. Une ombre naît de la lune. Cette ombre me soulève de terre. J'attends sous un ciel ardent. L'ombre de la lune s'est illuminée de la sérénité de la mort. La lune est blessée par l'obscurité. Je cherche la lune qui a quitté le ciel. Le souvenir a quitté le ciel. Il fait nuit.
  • Une femme sans nom ; suivi de Sous la langue, Yvonne Vera (trad. Geneviève Doze), éd. Fayard, 2006  (ISBN 2-213-62310-4), chap. 1, p. 161


La femme sur la lune porte un fardeau sur la tête. Elle a traversé le ciel. Elle a contemplé toute la douleur du monde.
  • Une femme sans nom ; suivi de Sous la langue, Yvonne Vera (trad. Geneviève Doze), éd. Fayard, 2006  (ISBN 2-213-62310-4), chap. 3, p. 171


Musique

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Au clair de la Lune, XVIIIe siècle

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illustration pour Au clair de la lune avec la musique. 
illustration pour Au clair de la lune avec la musique.
La musique de la comptine Au clair de la lune.

Au clair de la lune,
Mon ami Pierrot,
Prête-moi ta plume
Pour écrire un mot.
Ma chandelle est morte,
Je n’ai plus de feu ;
Ouvre-moi ta porte,
Pour l’amour de Dieu.

  • Chants et chansons populaires de la France, 1ère (-3me) série… Série 2 (1843-44), Théophile Marion Dumersan, éd. H. L. Delloye, 1843-44, p. feuillet 198 (lire en ligne)


Colette, Au concert, 1903

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Vous entendez ça d'ici : les violons imitent le bruit du vent, le glockenspiel celui des elfes dansants, la harpe celui de la lune. Car de mémoire de compositeur, à la harpe, toujours, qu'elle soit de Lyon ou à pédales, fut dévolu le soin d'évoquer les rayons de lune !...


Charles Trénet, Le Soleil et la Lune, 1939

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Le Soleil a rendez-vous avec la Lune,
Mais la Lune n'est pas là et le Soleil l'attend.
Ici-bas, souvent, chacun pour sa chacune, chacun doit en faire autant.
La Lune est là, la Lune est là, la Lune est là mais le Soleil ne la voit pas !
Pour la trouver, il faut la nuit,
Mais le Soleil ne le sait pas et toujours luit.

  • Le Soleil et la Lune, Charles Trenet, Charles Trenet, album Chansons d'aujourd'hui (1959 (année d'origine de la chanson : 1939) chez Columbia, FS 1088).


Kaye Ballard, Fly Me to the Moon, 1954

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Fais-moi voler jusqu'à la Lune
Et laisse-moi jouer parmi les étoiles.
Apprends-moi à quoi ressemble le printemps
Sur Jupiter et sur Mars.
En d'autres termes : tiens-moi la main,
En d'autres termes : chéri, embrasse-moi.

  • (en)

    Fly me to the moon,
    And let me play among the stars.
    Let me know what Spring is like
    On Jupiter and Mars.
    In other words, hold my hand.
    In other words, darling kiss me.

  • Fly Me to the Moon, Bart Howard (trad. Wikiquote), Kaye Ballard, album In Other Words (1954 chez Decca).


Pink Floyd, Dark Side of the Moon, 1973

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Un prisme similaire à celui représenté sur la pochette de l'album Dark Side of the Moon paru en 1973.

Et si toi aussi tu as la tête qui éclate sous de sombres pressentiments,
Je te reverrai sur la face cachée de la Lune.

  • (en)

    And if your head explodes with dark forebodings too,
    I'll see you on the dark side of the moon.

  • Brain Damage, Roger Waters (trad. Wikiquote), Roger Waters, album Dark Side of the Moon (1973 au Royaume-Uni chez EMI).


Et tout ce qui existe à présent,
Et tout ce qui a disparu,
Et tout ce qui est à venir,
Et tout ce qui est sous le soleil est en harmonie...
Mais le Soleil est éclipsé par la Lune.

  • (en)

    And all that is now,
    And all that is gone,
    And all that's to come,
    And everything under the sun is in tune...
    But the sun is eclipsed by the moon.

  • Eclipse, Roger Waters (trad. Wikiquote), Roger Waters, album Dark Side of the Moon (1973 au Royaume-Uni chez EMI).


Mecano, Dis-moi lune d'argent, 1986

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Lune tu veux être mère
Et tu ne trouves pas l'amour
Qui te ferait femme
Dis-moi lune d'argent,
Que prétends-tu faire
Avec un enfant de chair,
Fils de la lune ?

  • (es)

    Luna quieres ser madre
    Y no encuentras querer
    Que te haga mujer
    Dime luna de plata,
    Qué pretendes hacer
    Con un niño de piel,
    Hijo de la luna ?

  • Dis-moi lune d'argent (Hijo de la Luna), José María Cano, Ana Torroja et Mecano, album Entre el cielo y el suelo (1986).


Notre-Dame de Paris, comédie musicale, 1998

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Gringoire : Bel
Astre solitaire,
Qui meurt
Quand revient le jour,
Entends
Monter vers toi
La chant de la terre !
Entends le cri
D'un homme qui a mal,
Pour qui
Un million d'étoiles
Ne valent
Pas les yeux de celle
Qu'il aime
D'un amour mortel !
Lune !


Indochine, Paradize, 2002

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J'ai demandé à la lune
Si tu voulais encore de moi
Elle m'a dit "j'ai pas l'habitude
De m'occuper des cas comme ça"

  • J'ai demandé à la lune, Nicola Sirkis, Mickaël Furnon, Indochine, album Paradize (2002 chez Columbia, Sony Music).


Bande dessinée

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Sculpture de la fusée lunaire de Tintin exposée à l'aéroport de Bruxelles, en Belgique, en 2019.

Haddock : Ha ! ha ! ha ! ha !... Sur la Lune !... Ce bon Tournesol sur la Lune !... Ha ! ha ! ha !... Quel phénomène vous faites !... Sur la Lune !... Elle est bien bonne !... Ha ! ha ! ha !... Sur la Lune !... Vous ne doutez de rien, vous !... Sur la Lune !... Alors que vous êtes déjà si souvent dans la Lune !... Ha ! ha ! ha !... Ah ! la la… Il y a bien longtemps que je n’ai plus ri de si bon cœur !... Sur la Lune !... Et il nous déclare cela le plus sérieusement du monde !... Ah ! vieux farceur, va !... À votre santé !... Ha ! ha ! ha !... Messieurs les passagers pour la Lune, en voiture !... Pardon, en fusée !... Car vous prendrez bien des passagers, j’espère ?...
Tournesol : Mais naturellement !... Pourquoi donc croyez-vous que je vous ai demandé de venir me rejoindre ?...

  • Objectif Lune, Hergé, éd. Casterman, coll. « Tintin », 1953, t. 16, p. 9


Baxter : Au revoir, capitaine. Je me réjouis de ce qu’il y ait un marin parmi les premiers hommes qui prendront pied sur la Lune !...
Haddock : Oh, vous savez, ça m’aurait été égal si ç’avait été un clarinettiste !

  • Objectif Lune, Hergé, éd. Casterman, coll. « Tintin », 1953, t. 16, p. 57


Hergé, Les Aventures de Tintin : On a marché sur la Lune, 1954

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Tournesol : Oui, messieurs, dans une bonne demi-heure, si tout va bien, notre fusée se posera sur le sol de la Lune, à l’endroit que j’ai choisi : le cirque Hipparque…
[…]
Dupond : Le cirque du Parc ?... Tiens, ça c’est épatant ! Il y a longtemps que nous n’avons plus été au cirque, pas vrai Dupont ?
Dupont : Oui, chic… Mais j’ignorais qu’il y avait un cirque sur la Lune !... Vous le saviez, vous, capitaine ?
Haddock : Si je le savais ?... Bien sûr. Tout le monde sait cela !... J’ai même appris qu’ils avaient besoin de deux clowns… Vous feriez parfaitement l’affaire !

  • On a marché sur la Lune, Hergé, éd. Casterman, coll. « Tintin », 1954, t. 17, p. 18


Tintin : Ça y est !... J’ai fait quelques pas !... Pour la première fois sans doute dans l’histoire de l’humanité, ON A MARCHÉ SUR LA LUNE !
  • Premiers mots de Tintin après qu’il y ait posé le pied sur le sol de la Lune.
  • On a marché sur la Lune, Hergé, éd. Casterman, coll. « Tintin », 1954, t. 17, p. 25


Dupond : Dire que nous foulons ce sol de la Lune où jamais la main de l’homme n’a mis le pied !
  • On a marché sur la Lune, Hergé, éd. Casterman, coll. « Tintin », 1954, t. 17, p. 29


Cinéma

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Le Voyage dans la Lune, Georges Méliès, 1902

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Le Voyage dans la Lune de Méliès.
Méliès réussit à son tour (après Ferdinand Zecca dans Histoire d'un crime) un effet d’ellipse temporelle dans Le Voyage dans la Lune, qu’il résout par un subterfuge scénique. Il s’agit de montrer la première nuit des savants astronautes sur la Lune, qui se couchent sous des couvertures et s’endorment. Pour raccourcir le temps de leur sommeil, Méliès fait intervenir différents phénomènes cosmiques. Une grosse comète passe en roulant dans le ciel lunaire, puis la Grande Ourse s’illumine, chaque étoile est ornée en son centre d’un visage féminin, souriant comme les anges des étoiles de sapins de Noël. Apparaissent encore des figures fantaisistes dans le style nouille de la statuaire de l’Art nouveau, au centre une jeune femme en tunique légère, assise sur un croissant de lune, à gauche deux jeunes femmes dont l’une brandit au-dessus de sa tête une grosse étoile, un peu à la manière de La Liberté éclairant le monde de Bartholdi.
  • Sur les effets spéciaux du Voyage dans la Lune de Méliès.
  • Grammaire du cinéma, Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, éd. Nouveau Monde, coll. « Cinéma », 2010  (ISBN 978-2-84736-458-3), p. 111


La Femme sur la Lune, Fritz Lang, 1929

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Pagaille au Congrès astronomique international. Fou ou charlatan ? Le professeur Georg Manfeldt, qui hier, dans le cadre du Congrès astronomique international, a donné une conférence sur la légendaire richesse aurifère de la Lune, s'est heurté au refus le plus absolu avec ses déclarations fantaisistes.
  • Article de presse montré peu après le début du film.
  • Klaus Pohl, La Femme sur la Lune (1929), écrit par Fritz Lang, Hermann Oberth (conseiller technique), Fritz von Hoppel (conseiller technique) et Thea von Harbou d'après son roman intitulé Une femme dans la Lune


Wallace et Gromit : Une grande excursion, Nick Park, 1989

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Wallace (venant de manger un morceau de lune tartiné sur un biscuit salé) : Je ne sais pas... Ça ne ressemble à aucun des fromages auxquels j'ai pu goûter.
  • (en) Wallace : I don't know. It's like no cheese I've ever tasted.
  • Peter Sallis (VF : Francis Lax), Wallace et Gromit : Une grande excursion (1989), écrit par Nick Park


Séries télévisées

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Doctor Who

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Le Docteur : Pieds nus sur la Lune !
  • (en) Barefoot on the Moon!
  • David Tennant, Doctor Who, saison 3 de la deuxième série (saison 29 en tout), La Loi des Judoons (Smith and Jones), écrit par Russell T. Davies (trad. Wikiquote), première diffusion par BBC.


Sciences humaines

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Philosophie

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Charles de Saint-Évremond, A M. le Maréchal de Créqui, 1671

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Quelque nouveau tour qu'on donne à de vieilles pensées, on se lasse d'une poésie qui ramène toujours les comparaisons de l'aurore, du soleil, de la lune, des étoiles.
  • « A M. le Maréchal de Créqui » (1671), dans Œuvres mêlées de Saint Evremond, Charles de Saint-Évremond, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, p. 280


Psychanalyse

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Mary Esther Harding, Les Mystères de la femme, 1953

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La déesse Lune [...] n'est pas seulement déesse des tempêtes et de l'Abondance, c'est-à-dire du désastre et de la prospérité dans le monde extérieur, mais aussi dans le monde intérieur. C'est elle qui provoque la folie et, sur le plan positif, qui donne des visions. On appelait Cybèle et Hécate, Antéa, ce qui signifie donatrice de visions nocturnes.
  • Les Mystères de la femme (1953), Mary Esther Harding (trad. Eveline Mahyère), éd. Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2001  (ISBN 2-228-89431-1), chap. VII. La lune mère, p. 184


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