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Les documents fournis via [[Xavier Ameil]], ingénieur de chez Thomson-CSF en poste à Moscou, puis à Patrick Ferrant, [[attaché militaire]] à Moscou, révèlent le fonctionnement du système soviétique et l'organisation de l'espionnage de l'Occident<ref name="figaro"/>. C'est dans ce contexte qu'est identifié comme espion l'ingénieur Pierre Bourdiol, qui travaille chez Thomson-CSF<ref>[https://www.lexpress.fr/culture/livre/bonjour-farewell_800083.html « Bonjour Farewell ! »], ''lexpress.fr'', {{date-|1 février 1997}} (consulté le 2 novembre 2018).</ref> et transmettait des renseignements à l'Union soviétique depuis dix ans<ref>[http://referentiel.nouvelobs.com/archives_pdf/OBS1019_19840518/OBS1019_19840518_039.pdf « Paris-Moscou : le froid qui vient d'un espion »], ''referentiel.nouvelobs.com'' (consulté le 2 novembre 2018) {{pdf}}.</ref>.
 
Étant donné les perspectives qu'offrait cette affaire, Marcel Chalet, directeur de la DST, s'engage en prenant les précautions pour éviter toute fuite. Avec la possibilité qu'une nouvelle équipe arrive au pouvoir prochainement, il était urgent de ne pas se presser et de voir comment les choses tourneraient. L'affaire est donc bien engagée lorsque [[François Mitterrand]] parvient au pouvoir après l'[[élection présidentielle française de 1981]]. D'après certaines sources, [[Valéry Giscard d'Estaing]] avait déjà été mis au courant dans les tous derniers jours de son mandat. Il n'aurait rien dit de l'affaire, d'après ses propres mémoires, et d'autres sources de la nouvelle équipe, lors de son entretien avec François Mitterrand le 21 mai 1981<ref name=":1" />. Marcel Chalet aurait rapporté l'information à son ministre, [[Gaston Defferre]], qui aurait recommandé de ne rien dire à [[Charles Hernu]] ({{Citation|N'en parlez pas à Hernu. Il raconte tout à sa femme !}})<ref name=":0" />. Il n'obtient pas d'entretien de l'[[Palais de l'Élysée|Élysée]] avant la ''garden party'' de l'Élysée du 14-Juillet, où Marcel Chalet est reçu par François Mitterrand, en présence du ministre de l'Intérieur [[Gaston Defferre]], du directeur de cabinet de ce dernier [[Maurice Grimaud]] et du secrétaire général de la Présidence de la République<ref name=":1" /> [[Pierre Bérégovoy]]. François Mitterrand se serait montré intéressé, et aurait recommandé de ne pas informer le [[Service de documentation extérieure et de contre-espionnage|SDECE]]. [[Pierre Mauroy]], le Premier Ministre, n'aurait été informé de l'affaire qu'après son dénouement. Le général [[Jean Saulnier]], chef d'état major particulier du Président, et le général [[Jeannou Lacaze]], chef d'État-Major des armées, auraient eux été tenus au courant depuis l'entrevue du 14 juillet<ref name=":1" />.
Lors du sommet du [[Groupe des sept (économie)|G7]] à [[Ottawa]], du 17 au 20 {{date-|juillet 1981}}, François Mitterrand aurait mis personnellement au courant [[Ronald Reagan]] de l'affaire, qui d'après certaines sources l'aurait déjà été depuis le début de l'opération<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Gilles Ménage|titre=L'Œil du Pouvoir, Tome 1.|éditeur=Fayard|date=1999|pages totales=877}}</ref>. D'abord infructueusement (François Mitterrand, qui ne parle pas bien l'anglais, aurait dit {{Citation|''Farewell''}}, à Ronald Reagan, qui en retour n'aurait pas compris pourquoi François Mitterrand lui disait {{Citation|Au revoir}})<ref name=":0" />, puis avec succès grâce à des interprètes. Ce geste aurait rassuré les Américains, très inquiets de l’entrée de ministres [[communistes]] dans le gouvernement français. Au cours de l'été, ou avant selon certaines sources<ref name=":1" />, une coopération aurait été mise en place et la DST aurait transmis aux Américains certaines informations sur le degré de l'infiltration par les différents services d'espionnage de l'Union soviétique (KGB, [[GRU (Union soviétique)|GRU]])<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Favier|lien auteur1=Pierre Favier (journaliste)|prénom2=Michel|nom2=Martin-Roland|lien auteur2=Michel Martin-Roland|titre=La Décennie Mitterrand|volume=1|titre volume=Les ruptures (1981-1984)|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|collection=L'épreuve des faits|année=1990|pages totales=581|passage=94-96|isbn=2-02-010329-X|isbn2=978-2-02-010329-9}}.</ref>.
 
En collaboration avec la DST, la [[Central Intelligence Agency]] (CIA) fournit un [[appareil photo]] miniaturisé avec des pellicules très perfectionnées utilisées dans les [[Satellite artificiel|satellites]], transmis à Vetrov. Vetrov se mettant sur son bureau, coinçait les pages des documents avec ses coudes et les photographiait, chaque cassette comportant cent prises de vues. Les Américains auraient averti la DST que les [[Pellicule photographique|pellicules]] ne pouvaient être développées que par la CIA, qui a un laboratoire dédié à cette machine, mais les services français, avec le concours de [[Kodak]], auraient réussi à les développer seuls<ref name=":0" />.
 
Selon Marcel Chalet, « Farewell » aurait fourni à la France entre 1981 et 1982, {{nb|2997 pages}} de documents, en majeure partie frappés du cachet indiquant le niveau de classification maximal, ainsi que les méthodes d'[[espionnage industriel]] et scientifique par les Soviétiques. Vetrov aurait fourni également une liste de {{nb|250 agents}} de ligne X du KGB, c'est-à-dire les officiers de renseignement chargés de recueillir les renseignements scientifiques et techniques à travers le monde, et de {{nb|170 agents}} du KGB appartenant à d'autres directions du KGB et du [[GRU (Union soviétique)|GRU]]<ref name="Pontaut">[[Jean-Marie Pontaut]], [[Philippe Broussard]], « L'affaire Farewell », émission ''L'heure du crime'' sur [[RTL]], 12 octobre 2012.</ref>.
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En {{date-|décembre 1981}}, {{lien|fr=Gus W. Weiss|lang=en|trad=Gus W. Weiss}}, l'un des adjoints de [[Richard V. Allen]] au sein du [[Conseil de sécurité nationale (États-Unis)|Conseil de sécurité nationale]], persuade [[William Casey]], le directeur de la CIA, de laisser filer de faux renseignements en matière de technologie aux espions soviétiques, plan qu'approuve le président américain Ronald Reagan<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Vincent Nouzille]]|titre=Dans le secret des présidents|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=2010|passage=121|isbn=}}.</ref>.
 
Ces informations, exploitées par la DST, permettent à la France de faire expulser {{nb|47 Soviétiques}}, principalement du corps diplomatique {{Passage à vérifier|1=dont huit agents du KGB faisant partie de la liste remise par Vetrov|2=Pas trouvé cette information dans les aperçus de google books de l'ouvrage}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Jacques Cécile|titre=Le renseignement français à l'aube du {{s-|XXI}}|éditeur=Lavauzelle|année=1998|passage=41|isbn=}}.</ref> résidant en France le {{date-|5|avril|1983}}, peu après la nomination du préfet [[Yves Bonnet]] à la tête de la DST en remplacement de Marcel Chalet atteint par la limite d'âge<ref name=":1" /> Sur ce total, 40 étaient investis de fonctions diplomatiques, dont 12 à l'[[UNESCO]], deux exerçaient le métier de journaliste à l'agence [[Tass (agence de presse)|Tass]], et cinq officiaient dans différents organismes commerciaux<ref>Sergueï Kostine, ''Bonjour Farewell, la vérité sur la taupe française du KGB'', éditions Robert Laffont, 1999.</ref>.. Parmi les noms, se seraient trouvés le « [[rézidiente]] », chef de station, du KGB à Paris avec ses cinq adjoints, « vice-rézidiente »<ref name=":1" />.
 
Sur instruction de François Mitterrand en date du {{date|26 mars 1983}}, le directeur de cabinet du [[Ministère des Affaires étrangères (France)|ministère des Affaires étrangères]] de [[Claude Cheysson]], [[François Scheer]], notifie le 28 mars 1983 Nikolaï Afanassievski, conseiller à l'ambassade d'URSS, lui-même officier sous couverture diplomatique du KGB connu de la DST, des expulsions à venir, fixées huit jours plus tard le 5 avril<ref name=":1" />. Il lui montre une photocopie de la première page du rapport 1980 de la VPK, la Commission de l'industrie militaire, intitulé « Résultat de l'étude et de l'exploitation des informations spéciales recueillies en 1980 », exemplaire numéro 1 à destination de [[Iouri Andropov]], qui lui a été fourni par la DST. D'après certaines sources, les Soviétiques auraient été en mesure d'identifier la source de la DST en déterminant qui avait été en possession de ce document<ref name=":2">{{Lien web|url=http://www.rue89.com/2009/09/18/farewell-les-secrets-de-l-affaire-despionnage-du-siecle|titre=« Farewell » : les secrets de l'affaire d'espionnage du siècle|auteur=[[Vincent Nouzille]]|date=18 septembre 2009|site=rue89.com}}.</ref>, alors que pour d'autres, l'élément présenté était volontairement trop mince pour remonter jusqu'à la taupe<ref name=":1" />.
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