« Sisyphe » : différence entre les versions

Chez [[Euripide]] (''Iphigénie à Aulis'') ou chez [[Caius Julius Hyginus|Hygin]] (''Fables''), il devient le père d'[[Ulysse]] à la place de [[Laërte]]. Ce rapprochement vient certainement du fait que les deux personnages symbolisent tous les deux la ruse<ref>Pierre Brunel, Aeneas Bastian, ''Sisyphe'', éditions du rocher, 2004, p.30-31.</ref>. Hygin ou Plutarque racontent en effet que Sisyphe possédait un beau troupeau dans l'isthme de Corinthe. Non loin de lui vivait [[Autolycos (mythologie)|Autolycos]], fils de [[Chioné fille de Dédalion|Chioné]], dont le frère jumeau [[Philammon]] était né des œuvres d'[[Apollon]], alors qu'Autolycos se disait fils d'[[Hermès]]. Autolycos avait reçu de son père l'art de voler sans jamais être pris ; Hermès lui avait donné le pouvoir de métamorphoser toutes les bêtes qu'il volait. Ainsi, et bien que Sisyphe eût remarqué que ses propres troupeaux diminuaient tous les jours alors que ceux d'Autolycos augmentaient, il fut tout d'abord dans l'incapacité de l'accuser de vol ; un jour, donc, il grava sous le sabot d'un de ses animaux son [[monogramme]]. La nuit venue, Autolycos se servit dans son troupeau, comme à l'ordinaire. À l'aube, les empreintes des sabots sur la route fournirent à Sisyphe des preuves suffisamment concluantes pour convoquer les voisins et les prendre à témoin du vol. Il inspecta l'étable d'Autolycos, reconnut les animaux qui lui avaient été volés à leurs sabots gravés et, laissant aux témoins le soin de punir le voleur, il fit le tour de la maison, y pénétra et viola la fille d'Autolycos, [[Anticlée]]. Anticlée, enceinte à la suite du viol, épousa Laërte puis fut conduite à Alalcomène, en Béotie, où elle mit Ulysse au monde<ref>Hygin, Fables, 60, 201, 250, 273, éd. de Leyde, 1933 ; [[Plutarque]], ''Questions grecques'' (question 43).</ref>.