« Mouvement breton » : différence entre les versions
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→Histoires générales du Mouvement breton : ce n'est pas le seul travail universitaire |
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== Étymologie et origine du terme ''emzao'' ==
Le terme ''{{langue|br|emzao}}'' (ou plus tard ''{{langue|br|emsav}}'' en [[Peurunvan|orthographe unifiée]]) est attesté pour la première fois en 1912 dans l'ouvrage ''{{langue|br|Ganedigez eun emzao}}'' (« La genèse d'un mouvement ») de [[François Jaffrenou
En 1932, sous la plume de [[Raymond Delaporte]] qui l'utilise dans ''[[Breiz Atao]]'', ''{{langue|br|emsav}}'' désigne la nébuleuse de groupes culturels ou politiques plus ou moins organisés en réseau, œuvrant pour la défense de la [[Breton|langue bretonne]] et la promotion d'une [[Bretons|nation bretonne]]. Cette acception est reprise dans les dictionnaires de la fin du {{s-|XX}}, comme celui de [[Francis Favereau]] édité en 1992, qui le traduit comme « mouvement breton »<ref name="Carney"/>.
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== Préhistoire du mouvement ==
Traditionnellement, l'histoire du ''mouvement breton'' est divisée en trois périodes, précédée du {{s-|XIX
Après une sorte de préhistoire sous l'Ancien Régime où une élite très fermée ne fait état, après 1532, date du rattachement du duché au domaine royal, que "(des) droits de la province", il y a donc une lente appropriation de différents thèmes bretons, puis une cristallisation sous la forme de la première organisation, qui ajoute des points de vue politiques, l'[[Union régionaliste bretonne]]. Dès lors, les aspects politiques du mouvement breton seront les plus en évidence, au risque de masquer le reste.
Peut-on, pour autant, se limiter au {{s-|XIX
=== Développement d'une historiographie régionaliste et premières études de la langue bretonne ===
Le mouvement breton est né dans la première moitié du {{s-|XIX
* L'histoire du [[peuple]] et des [[nation]]s, alors que l'histoire n'était alors que celle des princes régnants,
* Les richesses culturelles populaires et nationales, parfois
* Les [[Celtes]] antiques dont on recherche les traces historiques et archéologiques dans l'ancienne [[Gaule]] et, particulièrement, en Bretagne où est encore parlée le [[breton]], une [[langues celtiques|langue celtique]]. [[Jacques Cambry]], fonctionnaire de la Révolution, puis préfet de l'Empire, crée une [[Académie celtique]] à Paris en 1804. Quelques [[Bretons]] l'y rejoignent dont [[Jacques Le Brigant]] et [[Jean-François Le Gonidec]].
En Bretagne, la « Renaissance romantique » s'exprima essentiellement au sein d’une noblesse [[Légitimisme|légitimiste]] marginalisée après 1830 par la [[
À la nostalgie de l'[[Ancien Régime]] s'ajoute un esprit conservateur en ce qui concerne la religion, les traditions et les [[Privilège (Ancien Régime)|privilèges féodaux]], sans pour autant croire à un retour effectif à l'Ancien Régime. Les traditions sont présentées comme préservant le peuple breton de l’[[irréligion]] et des idées nouvelles issues de la [[Lumières (philosophie)|philosophie des Lumières]].
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* [[1675]] : Le [[Code paysan]] (appelé aussi "Code breton"), adopté par 14 paroisses "de Douarnenez à Concarneau", lors de la [[Révolte des Bonnets rouges]], mentionne par deux fois (art. 4 et 13) que la "liberté armorique" ne doit pas être violée. En général, les historiens l'interprètent comme une formule idéaliste de peu de contenu, car semblant anachronique au regard de la structuration des idées politiques au siècle suivant, mais personne n'a les clés de l'interprétation.
* [[1752]] : Première édition du ''
* [[1791]] : L’[[Association bretonne (conspiration)|Association bretonne]] est fondée par [[Armand Tuffin de La Rouërie]], royaliste libéral et [[franc-maçonnerie|franc-maçon]], héros de la [[guerre d'indépendance des États-Unis]]. La Rouërie rallia la Contre-Révolution, à la suite de la suppression des lois et coutumes particulières de la Bretagne. Le but de cette organisation était le retour des [[Union de la Bretagne à la France|libertés bretonnes]], ainsi que le maintien de la monarchie.
* [[1804]] : Fondation de l'Académie celtique par Napoléon {{Ier}}, association consacrée au passé gaulois de la France et s'intéresse pour ce faire à la langue et à la culture bretonnes, ce qui est une première. Le président est le préfet [[Jacques Cambry]]
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En [[1911]], la nouvelle [[Fédération régionaliste bretonne]], issue d'une scission de l'URB, met, d'emblée, l'accent sur une question destinée à devenir très importante, celle du [[développement économique]] autocentré de la Bretagne, dont les principaux penseurs sont [[Jean Choleau]] et [[Pierre Mocaër]]. Elle met aussi plus en avant la question de la langue bretonne, car ses principaux fondateurs sont tous engagés dans l'illustration du breton.
L'idée d'une fraternité politique possible avec les autres pays de langue celtique ouvre
Fin 1911 marque aussi la création, par des jeunes gens, du [[parti nationaliste breton]] (PNB)
== Le deuxième ''Emsav'' (1914-1945) ==
{{article détaillé|Second Emsav}}
La [[Première Guerre mondiale]] est une véritable coupure. La Bretagne, comme le reste de la France, est saignée à blanc. Plus de la moitié des hommes bretons entre 20 et 40 ans sont morts, l'impression d'avoir été systématiquement en première ligne est très vive et ravive la [[victimisation]]<ref>Voir le ''Dictionnaire de l'histoire de Bretagne'', article « Guerre de 14 », pages 344-345.</ref>.
Le [[Régionalisme (politique)|régionalisme]] (qui prétend unir la petite et la grande patrie), conservateur, obtient
=== Développement de la littérature de langue bretonne ===
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=== Politique : nationalistes contre fédéralistes ===
En [[1918]] est créée l’[[Union de la jeunesse bretonne]] ([[Unvaniez Yaouankiz Breiz]]) qui se regroupe autour du journal ''[[Breiz Atao]]'' en [[1919]], organe du [[Groupe régionaliste breton]], autour de [[Maurice Marchal]]. Ce groupe se caractérise par la volonté de rompre avec l'[[Régionalisme breton|idée régionaliste]] qu'elle considère comme trop inféodée au système politique français.
Une partie des membres de ce groupe évolue vers le pacifisme, l'internationalisme, le progressisme de gauche, le fédéralisme social, "l'autonomisme rouge" avec la création de la [[Ligue fédéraliste de Bretagne]] (LFB), et l'éphémère Parti national révolutionnaire breton (PNRB) (cf travaux de l'universitaire, journaliste [[Erwan Chartier]]). Dans cette mouvance se situe [[Ar Falz]], créé en [[1933]], représentée par [[Yann Sohier]] et soutenue par [[Marcel Cachin]]
Une autre partie (le [[Parti national breton]], créé en [[1932]]) tend à basculer vers l'idéologie [[national-socialisme|national-socialiste]], espérant qu'une Allemagne éventuellement victorieuse en Europe permette l'indépendance d'envers la France. Ils parviennent cependant à poursuivre leur action sur la scène bretonne (à l'instar de la République irlandaise) ([[François Debeauvais]], [[Olier Mordrel]]). Plusieurs actes terroristes liés à cette tendance sont effectués par l'organisation [[Gwenn ha Du (groupe armé)|
À partir de 1939 la plupart des organisations bretonnes, minées par les divergences entre les engagements de leurs membres, éclatent voire le plus souvent disparaissent. Le gouvernement prend des mesures d'interdiction contre le parti nationaliste breton et son journal ''Breiz Atao'' au motif que les chefs, Debauvais et Mordrel, ont pris des contacts avec le gouvernement nazi. Ces décisions sont approuvées par les [[Régionalisme breton|milieux régionalistes]] comme l'influent [[Gorsedd de Bretagne|Grand Druide de Bretagne]], [[François Jaffrennou]], dans sa revue culturelle bretonne ''[[An Oaled]]-Le Foyer breton'', car il estime que les Bretons doivent être Français devant l'étranger.
== Le troisième ''Emsav'' (1945 à nos jours) ==
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À la suite de la [[Collaboration en France|collaboration]] de la plupart des mouvements politiques bretons encore actifs à l'époque<ref>Selon [[Michel Nicolas (historien)|Michel Nicolas]] ''« On doit à la vérité de dire que la quasi-totalité du Mouvement breton organisé politiquement a collaboré d’une manière ou d’une autre pendant la guerre. »'', ''Histoire du mouvement breton'', Syros, 1982, {{p.|102}}.</ref>, le militantisme politique est condamné par l'opinion. L'engagement des militants bretons se fera donc sur le terrain de l’action culturelle :
* La musique avec la mise en place de [[Bodadeg ar Sonerion]] de [[Polig Montjarret]] ([[1943]]) qui regroupe les musiciens traditionnels, notamment de [[cornemuse]], sert de base pour la création des premiers bagadoù à la fin des années 1940. Les [[bagad]]
* La danse : à ces bagadoù sont souvent liés aussi des [[cercle celtique|cercles celtiques]], deuxième manière, qui sont uniquement des groupes de danse traditionnelle. Les créations de bagadoù sont très nombreuses au cours des années 1950. La Bagad
* L'ésotérisme, le symbolisme celtique et le mouvement [[druide|druidique]], avec [[Morvan Marchal]], [[Rafig Tullou]], [[Georges Pinault]], etc.
Ce sont les lieux de rencontre, de réflexion, de recrutement pour les militants bretons. C'est aussi grâce à plusieurs dizaines d'anciens résistants<ref>[[Francis Favereau]], ''Bretagne contemporaine, culture, langue, identité'', Skol Vreizh, page 146 et suivantes, Morlaix 2005, {{ISBN|2-911447-72-7}},</ref> que des mouvements culturels, puis politiques bretons (régionalistes notamment) sont lancés ou relancés en Bretagne et à Paris{{citation nécessaire}}. On note la création d'un mouvement politique en [[1945]], [[An Avel]] autour de [[
Parallèlement, le mouvement breton continue le travail entamé avant-guerre dans le domaine de la langue et de la littérature et crée de nombreuses revues bretonnantes, dont la revue littéraire ''[[Al Liamm]]'', continuateur de ''Gwalarn''.
À l'initiative de l'[[France|État]]<ref name="Librairie - Cairn.info">compte-rendu de l'ouvrage Calvez Ronan, ''La radio en langue bretonne. Roparz Hemon et Pierre-Jakez Hélias : deux rêves de Bretagne'', Rennes, PUR, (2000) par [[Luc Capdevila]] paru dans le {{n°
On retrouve aussi des mouvements et revues d'inspiration chrétienne, généralement proches des idées de ''[[Feiz ha Breiz]]'', autour des abbés [[Maodez Glanndour|Loeiz Ar Floc'h]], [[Marsel Klerg]], et [[Armand Le Calvez]]. La fédération [[Kendalc’h]] qui regroupe les organisations culturelles du mouvement breton est créée en [[1951]] ainsi que celle du [[Kuzul ar Brezhoneg]], fédération créée en [[1958]] qui, elle, regroupe les associations bretonnes militant pour l'[[orthographe unifiée du breton]].
En [[Île-de-France|région parisienne]], la « [[diaspora]] » bretonne met en place des cercles où se retrouvent ceux qui ont été condamnés à l'indignité nationale, Ker Vreizh à [[Quartier du Montparnasse|Montparnasse]],
La fin des [[années 1960]] voit se créer la maison d’éditions Kelenn qui publiera des textes littéraires en langue française de [[Glenmor]], [[Xavier Grall]] et [[Alain Guel]] qui lancent le journal satirique breton ''La Nation bretonne'' au début des années 1970.
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* Création de [[Skoazell Vreizh]] en [[1969]], du foyer culturel de [[Menez Kamm]] en [[1970]]
Cette création d’une conscience nationale ou régionale bretonne de gauche par les conflits sociaux
* [[1972]] : année la plus importante pour la naissance de cette rhétorique avec une succession de conflits sociaux de grande ampleur : [[Joint français]] et [[grève du lait]]. Organisation d'un colloque [[Bretagne et autogestion]] les 23 et {{Date |24|juin|1973}} à [[Mûr-de-Bretagne]].
* [[1972]] : Création d'un mouvement revendicatif du [[Question du rattachement de la Loire-Atlantique à la Région Bretagne|retour de la Loire-Atlantique]] (séparée depuis Vichy) dans le giron breton – Mouvement [[B5 (association bretonne)|B5]] avec Yves Lainé, [[Yann Poupinot]], [[Michel François]], qui apporte une démonstration économique; il est suivi par le [[CUAB]] (Comité pour la réunification administrative de la Bretagne) avec successivement [[Patrick Mareschal]], [[Jean Cevaer]], [[Ronan Dantec]], [[Pierre-Yves Le Rhun]]. Le mouvement deviendra "[[Bretagne réunie]]" en 2004. Il aboutira à des demandes convergentes des élus du conseil régional de la [[région Bretagne]] et du conseil général de la [[Loire-Atlantique]] d'une consultation démocratique sur la question que l'État se refuse à lancer.
* Conflits écologistes, notamment contre l’implantation de centrales nucléaires ([[1974]]-[[1981]]) ou pour dénoncer la marée noire de l’[[Amoco Cadiz]] ([[1978]])
* Parallèlement, succès foudroyant
=== Multiplication des partis bretons ===
Multiplication des partis bretons, presque tous situés à gauche voire à
=== L'autogestion ===
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Dans les [[années 1970]], apparaît un nationalisme clandestin de « propagande armée » : [[Front de libération de la Bretagne]] – [[Armée révolutionnaire bretonne]]. Ces groupes pratiquent une violence symbolique, ''via'' des actions violentes, contre « les symboles de l’oppression de la Bretagne » : contre l’État français, contre le capitalisme. Après une première vague d'attentats à la fin des années 1970, une relative accalmie suit l'amnistie accordée en [[1981]] par [[François Mitterrand]]. Dans les [[années 1990]], on assiste à une reprise des attentats revendiqués par une [[Armée révolutionnaire bretonne]] dont les liens et la filiation avec le [[Front de Libération de la Bretagne|FLB]] des années 1970 n'apparaissent pas clairement. Des liens avec l'organisation [[basque]] [[Euskadi ta Askatasuna|ETA]] sont mis au jour lors de l'[[affaire de Plévin]]. Le {{Date |19|avril|2000}}, une explosion provoque la mort de [[Laurence Turbec]], employée au restaurant [[McDonald's]] de [[Quévert]] dans la banlieue de [[Dinan]]. Cet acte non revendiqué est unanimement condamné. C'est la première fois qu'une personne innocente est tuée (jusqu’à ce jour seuls deux poseurs de bombes avaient été tués par leur engin en 1976 et 1985). En {{date-|mars 2004}}, les quatre militants poursuivis sont acquittés pour ce fait. Le parquet ayant fait appel de trois de ces quatre acquittements<ref>Le parquet ayant fait appel de l'acquittement de Christian Georgeault, Paskal Laizé et {{Lien |langue=br |trad=Gael Roblin |fr=Gaël Roblin |texte= Gaël Roblin}} pour les attentats contre les Mac Do de Pornic et Quévert et la tentative d'attentat contre le bureau de poste du mail Mitterrand de Rennes, un procès en appel est annoncé pour novembre 2008. [[Presse-Océan]], juin 2008</ref>, cet appel est jugé irrecevable en {{date-|novembre 2008}}<ref>Ouvert le lundi 17 novembre 2008, le procès en appel tourne court, la cour d'assises spéciale ayant « jugé irrecevable l'appel du ministère public, le parquet général ayant cinq jours pour se pourvoir en cassation ». [[Ouest-France]], 20 novembre 2008, pages 1, 4 et 6</ref>. Le parquet s'étant pourvu en cassation contre cet arrêt, la Cour de cassation lui donne tort. Les militants poursuivis sont donc définitivement blanchis<ref>La Cour de Cassation a confirmé en juin 2009 l'irrecevabilité de cet appel. Ce dossier pénal est donc clos. [[Le Télégramme]], {{p.|10}}, 26 juin 2009</ref>.
=== Les partis politiques
Un mouvement politique divisé :
* À l'[[extrême gauche]] :
**[[
** Treger Disuj, coordination anarchiste, faisant partie de la Coordination Bretagne indépendante et libertaire.
**Douar ha Frankiz est une organisation politique indépendantiste et anticapitaliste qui défend le féminisme, l'écologisme, le confédéralisme et le municipalisme. Elle a été créée par des
* À gauche :
** L’[[Union démocratique bretonne|UDB]], parti autonomiste, fort de quelques centaines de membres. Il a environ 80 élus municipaux sur des listes d’unions de la gauche ou de gauche anti-libérale. Entre [[2004]] et 2010, l'UDB a eu trois [[Conseil régional (France)|conseillers régionaux]] (plus un apparenté) grâce à une alliance avec [[Les Verts (France)|les Verts]], et 4 conseillers régionaux entre 2010 et 2015.
** [[Mouvement Bretagne et progrès]], parti régionaliste, regroupé autour de la personnalité de [[Christian Troadec]], maire de [[Carhaix]]. Le MBP et l'UDB sont rassemblés dans la plateforme [[Oui la Bretagne]] depuis les élections régionales de 2015<ref>Lancement de campagne et présentation de la plaeforme à Auray en juillet 2015 : https://www.ouest-france.fr/bretagne/regionales-christian-troadec-lance-sa-campagne-auray-3543746</ref>
* Au centre :
** Le
* À la droite ou à l'extrême droite :
**
** [[Adsav]]
** Jeune Bretagne
** Fédération bretonne légitimiste (FBL), apparu dans les années 1980, est royaliste et regroupe la majeure partie des [[monarchisme|monarchistes]] bretons dans plusieurs cercles. Fidèle à l'esprit qui anima le combat des grands défenseurs de l'autonomie bretonne dans le cadre de la monarchie française (le [[marquis de La Rouërie]], [[Georges Cadoudal]], etc.), la FBL s'affirme dans sa spécificité bretonne.
*Sans positionnement politique
*Certains élus de partis français ont des positions régionalistes très affirmées, à l’instar de [[Patrick Mareschal]], président socialiste du conseil général de Loire Atlantique et fondateur de [[Bretagne réunie]].
* Pendant les années 1990, émergence du syndicat étudiant régionaliste ou nationaliste modéré et progressiste de transformation sociale, [[Dazont]], qui devient au milieu de la décennie le premier syndicat étudiant en Bretagne mais
=== Domaine de l’éducation ===
La création et la promotion d'un enseignement en [[breton]] ne sont pas à relier de manière globale au mouvement politique, bien que celui-ci soit présent de manière discrète dans les structures parentales de gestion.
* [[1977]] : création de la première école [[École Diwan|Diwan]] avec enseignement du breton par immersion. Développement du réseau depuis 30 ans, avec aujourd’hui
* [[1984]] : le gouvernement français (socialiste) crée une filière partiellement bilingue dans l'enseignement public.
* [[1990]] : Filière similaire dans l'enseignement catholique, sous le nom de [[Dihun]].
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* Les arts (notamment musique et danse) connaissent un succès croissant depuis 50 ans. Le secteur musical est le plus dynamique avec des centaines de groupes divers, des milliers de joueurs de musique traditionnelle ou d’inspiration bretonne qui demeure très populaire. Plus d’une centaine de [[bagad]]où partout en Bretagne ont atteint aujourd'hui un très haut niveau et on constate l'organisation de très nombreux groupes de fest-noz très inventifs. La musique bretonne est très créative et ouverte sur le monde ; avec des créations telles que la [[Symphonie celtique : Tír na nÓg]] d'[[Alan Stivell]], ou plus tard, l’[[Héritage des Celtes]] de [[Dan Ar Braz]], ou encore le succès énorme des festivals de musique celtique, comme le [[Festival interceltique de Lorient]]. Les danses bretonnes sont également très populaires : quand un fest-noz est organisé, il regroupe généralement plus de 500 personnes.
* La langue bretonne reste non reconnue dans le cadre de la République française, jusqu'à l'inscription en [[2008]], des langues régionales [[Article 75-1 de la Constitution de la Cinquième République française|comme patrimoine français dans la Constitution]], décision symbolique mais de peu de portée dans le quotidien des brittophones. Jusque dans les années 1950, elle est interdite à l’école et dévalorisée. On comptait dans les années 1950
* Le [[Drapeau de la Bretagne|drapeau breton]], interdit dans les années 1960, sur le front des luttes sociales les plus dures dans les années 1970, flotte aujourd'hui sur beaucoup de mairies, dont celles de toutes les grandes villes.
* *Domaine de la vie publique : dans les années 1980 on assiste à un combat pour la signalisation en langue bretonne ([[Stourm ar Brezhoneg]], créée en [[1984]]) avec barbouillage de panneaux, même partiellement en région [[gallèse]] (régions de Bretagne ne parlant autrefois pas breton mais le [[gallo]], la "frontière" linguistique n'étant plus guère d'actualité du fait du développement de l'enseignement bilingue ou Diwan et de la mobilité de la population, brittophones inclus). C'est la seule victoire pour les nationalistes bretons avec la mise en place de nombreux panneaux de signalisation routière bilingues. La République française refuse toute introduction du breton dans la vie publique, avec par exemple le refus de ratifier la [[Charte européenne des langues régionales ou minoritaires]].
* {{refnec|Dans les tendances actuelles, on peut évoquer enfin une certaine institutionnalisation du mouvement breton}}.
* Le président de la république [[Valéry Giscard d'Estaing]] signe une [[Charte culturelle bretonne|charte culturelle]] avec diverses institutions locales en [[1977]]. Elle déclare : « Le propos de la présente Charte est de mettre fin au divorce qui existait entre une culture régionale, toujours riche et vivante, mais qui risquait de se replier sur elle-même, et une culture dominante qui l'ignorait trop souvent ». Un ensemble d’institutions sont créées, dont l’[[Institut culturel de Bretagne]] (dont sortira en 2000, l’[[Office de la langue bretonne]], qui est l'organe officiel de normalisation de la langue bretonne). Le [[Comité consultatif à l'identité bretonne]] de la mairie de [[Rennes]] est créé en [[1996]]. Lancement de la [[Journée de la langue bretonne]] en [[2004]].
* Le {{date|4|octobre|1977}}, l’État, l’[[Bretagne (région)|Établissement public régional de Bretagne]] (appellation de la région dans le document) et les conseils généraux des Côtes-du-Nord (aujourd’hui [[Côtes-d'Armor]]), du [[Finistère]], d'[[Ille-et-Vilaine]], du [[Morbihan]] et aussi de la [[Loire-Atlantique]], signent la [[Charte culturelle bretonne]]. Un ensemble d’institutions sont créées, dont, en 1981, l’[[Institut culturel de Bretagne]]/Skol-Uhel ar Vro, organe commun du conseil régional de Bretagne et du conseil général de Loire
=== Domaine économique ===
Ligne 227 ⟶ 226 :
*[[Renaud Dulong]]. ''La question bretonne'', [[Fondation nationale des sciences politiques]], [[1975]]
*[[Michel Nicolas (historien)|Michel Nicolas]]. ''Histoire du mouvement breton'', Syros, [[1982]].
*[[Michel Nicolas (historien)|Michel Nicolas]], ''Le Séparatisme en Bretagne''. Beltan, [[1986]].
*[[Christian Gras]], ''La Révolte des régions d'Europe occidentale de 1916 à nos jours'', PUF [[1982]]
*[[Olivier Bourbeillon]], [[Marie Hélia]] et [[Roger Faligot]]. ''BZH, des Bretons, des Bretagnes, film documentaire retraçant l’histoire du Mouvement breton, d’hier à aujourd’hui'', [[1997]].
Ligne 236 ⟶ 235 :
| titre = Le mouvement breton au miroir de son historiographie<!-- Paramètre obligatoire -->
| périodique = Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest<!-- Paramètre obligatoire -->
| date = 2016<!-- Paramètre obligatoire -->
| pages = 83-106
| lire en ligne = https://journals.openedition.org/abpo/3300
| consulté le = 4 octobre 2020
}}.▼
*
▲}}.
==== Histoire du Mouvement breton par périodes ====
* [[Michel de Mauny]]. ''1532-1790. Les dessous de l'union de la Bretagne à la France''. Édition France-Empire. [[1986]].
* [[Bernard Tanguy (historien)|Bernard Tanguy]] (direction). ''Aux origines du nationalisme breton'' -. Union générale d'éditions. [[1977]].
*{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alan Le Cloarec|titre=Aux origines des mouvements bretons
* [[Hervé Le Boterf]]. ''La Bretagne dans la guerre''. 2 volumes. [[France-Empire]]. [[1969]].
* [[Hervé Le Boterf]]. ''La Bretagne sous le gouvernement de Vichy'' -. Édition France-Empire. [[1982]].
Ligne 267 ⟶ 262 :
* [[Joseph Martray]]. ''Le problème breton et la réforme de la France''. La Baule, Éditions de Bretagne, 1947.
* [[René Pléven]]. ''Avenir de la Bretagne'', Calmann-Lévy, [[1961]]. Réputé avoir été rédigé par Joseph Martray et Paul-Marie Mévellec.
* [[Jean-Pierre Le Dantec]]''. Bretagne, renaissance d'un peuple'', Gallimard, [[1974]]). Collection Les Presses d'aujourd'hui, Gallimard {{ISBN|2070290808}}.
* [[Leopold Kohr]]. ''Une Bretagne libre est-elle viable ?'', Quimper, Nature et Bretagne. [[1975]].
* [[Alain Le Guyader]]. ''Contribution à la critique de l'idéologie nationale : premiers essais''. Paris, UGE-10-18, 1978. Critiques de textes du [[Mouvement pour l'organisation de la Bretagne|MOB]] et de l'[[Union démocratique bretonne|UDB]].
Ligne 275 ⟶ 270 :
* [[Erwan Chartier]], [[Ronan Larvor]]. ''La Question bretonne : enquête sur les mouvements politiques bretons''. Plougastel-Daoulas, [[An Here]], [[2002]]. Interviews de plus d’une cinquantaine de militants [[breton]]s, de l’extrême gauche à l’extrême droite, mettant en lumière leurs revendications et leurs parcours politiques ou personnels. illustré par [[Malo Louarn]].
* Joseph Martray, [[Jean Ollivro]]. L''a Bretagne au cœur d'un monde nouveau''. Les Portes du Large, 2001. {{ISBN|2-914612-00-1}}
* Erwan Chartier. ''La France éclatée''. Coop Breizh. [[2002]]. ''Régionalisme, autonomisme, indépendantisme''. Illustré par Malo Louarn.
* [[Etienne Maignen]], ''De 1940 à 1941, réapparition d'une Bretagne provisoirement incomplète, un provisoire destiné à durer''. Bulletin et Mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, Tome CXIV, {{p.|237}} à 258. [[2010]].
Ligne 281 ⟶ 276 :
* [[Yann Brekilien]], ''Le Breton, langue celtique'' -. Nature et Bretagne. [[1976]]
* Fanch Élégoët, ''Nous ne savions que le breton et il fallait parler français -. Mémoire d'un paysan du Léon''. Breizh hor bro. [[1978]].
* [[Fanch Morvannou]], ''Le Breton, la jeunesse d'une vieille langue''
* Valérie Lachuer, ''L'État contre la langue bretonne''. Mémoire de maîtrise. Université de Rennes 2.
* Claude an Du, ''Histoire d'un interdit : le breton à l'école''. [[Hor Yezh]], 1991, réédité en 2000 {{ISBN|2-910699-41-2}}
Ligne 287 ⟶ 282 :
* Eva Vetter, ''Plus de breton? : conflit linguistique en Bretagne rurale''. Plougastel-Daoulas, An Here, 1999 {{ISBN|2-86843-193-3}}
* Erwan Evenou, ''La langue bretonne en quête de légitimité dans l'éducation et la vie publique''. Spézet, Imprimerie Keltia Graphic, 2000. {{ISBN|2-913953-14-X}}
▲* Depuis le {{date-|1 octobre 2015}}, le [[doctorant]] Alan Le Cloarec, de l'[[université de Rennes-I]], travaille à un projet de thèse en science politique sur ''Le phénomène nationalitaire breton au {{s-|XX}}'', sous la direction de [[Bernard Bruneteau]] et de [[Ronan Le Coadic]]<ref>{{Lien web |langue= |titre=Le phénomène nationalitaire breton au {{s-|XX}}|url=http://www.theses.fr/s160978 |date= |site=Thèses.fr |consulté le=10 juin 2017}}</ref>.
=== Musique ===
* [[Laurent Bourdelas]], ''Alan Stivell'', Le Télégramme, 2012 ; réed. Le mot et le reste, 2017.
== Sources ==
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