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« Mouvement breton » : différence entre les versions

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Histoires générales du Mouvement breton : ce n'est pas le seul travail universitaire
 
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{{Confusion|Nationalisme breton}}
{{À sourcer|date=juillet 2009}}
Le '''mouvement breton''', '''''emsav''''' (orthographe moderne) ou '''''emzao''''', désigne {{MSAPI|/ˈɛmzaw/}} est un ensemble informel d'organisations politiques, de syndicats, de groupes économiques ou d'associations culturelles soucieux de préserver et de développer la spécificité de la [[Bretagne]], ou certains de ses aspects. Ses activités sont disparates, allant de la simple promotion de la culture bretonne à l'expression de courant politiques qui revendiquent [[Régionalisme breton|l'autonomie]], [[Nationalisme breton|voire l'indépendance]]. L’''emsav'' est une mouvance polymorphe sans structure, ni représentant, ni porte-parole propre. Les divergences en son sein sont nombreuses et le poids respectif de ses composantes fluctuant selon les périodes.
 
Quelques acteurs du mouvement (principalement, la Fondation culturelle bretonne-[[Emgleo Breiz]]) emploient le terme breton ''Ledemsav'' (''emsav'' au sens large) pour désigner les institutions et regroupements bretons non politiques, comme les écoles de musiques bretonnes ([[bagad]]où), les [[cercle celtique|cercles celtiques]] (danses), les médias centrés sur la Bretagne, les fédérations de jeux et sports bretons, les institutions culturelles bretonnes, que beaucoup d'autres classent dans l’''emsav'' tout court.
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== Étymologie et origine du terme ''emzao'' ==
Le terme ''{{langue|br|emzao}}'' (ou plus tard ''{{langue|br|emsav}}'' en [[Peurunvan|orthographe unifiée]]) est attesté pour la première fois en 1912 dans l'ouvrage ''{{langue|br|Ganedigez eun emzao}}'' (« La genèse d'un mouvement ») de [[François Jaffrenou|François]], «dit Taldir » Jaffrenou]]. Ce [[néologisme]], peu utilisé jusqu'alors, est repris en 1927 par le linguiste [[François Vallée (linguiste)|François Vallée]] sous la forme ''{{langue|br|an emzav brôadel}}'' lorsqu'il raconte dans la revue ''{{langue|br|[[Gwalarn]]}}'' son voyage chez les [[Nationalisme irlandais|nationalistes irlandais]]. À cette époque, le terme est rendu en [[français]] par les expressions « mouvement de revendication », « soulèvement », « révolte ». Il est également considéré comme proche de l'[[italien]] ''{{langue|it|[[risorgimento]]}}''<ref name="Carney">{{Ouvrage|langue=fr|éditeur=[[Presses universitaires de Rennes|PUR]]|collection=histoire|auteur1=Sébastien Carney|titre=Breiz Atao !|sous-titre=Mordrel, Delaporte, Lainé, Fouéré : une mystique nationale (1901-1948)|année=2015|lieu=[[Rennes]]|ISBN=978-2-7535-4289-1|ISSN=1255-2364|pages totales=608|passage=179}}</ref>.
 
En 1932, sous la plume de [[Raymond Delaporte]] qui l'utilise dans ''[[Breiz Atao]]'', ''{{langue|br|emsav}}'' désigne la nébuleuse de groupes culturels ou politiques plus ou moins organisés en réseau, œuvrant pour la défense de la [[Breton|langue bretonne]] et la promotion d'une [[Bretons|nation bretonne]]. Cette acception est reprise dans les dictionnaires de la fin du {{s-|XX}}, comme celui de [[Francis Favereau]] édité en 1992, qui le traduit comme « mouvement breton »<ref name="Carney"/>.
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== Préhistoire du mouvement ==
Traditionnellement, l'histoire du ''mouvement breton'' est divisée en trois périodes, précédée du {{s-|XIX|e}}<ref>Ce découpage est adopté par [[Francis Favereau]], professeur à l'Université de Haute-Bretagne, dans ''Bretagne contemporaine : culture, langue, identité. Skol Vreizh, 2005''</ref> qui est une période de lente maturation d'idées plus philosophiques que sociales concernant la Bretagne, son histoire, sa littérature, ses langues, ses coutumes, etc.
 
Après une sorte de préhistoire sous l'Ancien Régime où une élite très fermée ne fait état, après 1532, date du rattachement du duché au domaine royal, que "(des) droits de la province", il y a donc une lente appropriation de différents thèmes bretons, puis une cristallisation sous la forme de la première organisation, qui ajoute des points de vue politiques, l'[[Union régionaliste bretonne]]. Dès lors, les aspects politiques du mouvement breton seront les plus en évidence, au risque de masquer le reste.
 
Peut-on, pour autant, se limiter au {{s-|XIX|e}} et à son esprit romantique pour dater les prémices de la "question bretonne" (expression souvent utilisée)? Francis Favereau pointe que l'hypothèse d'un nationalisme breton" né uniquement dans les cerveaux enfiévrés de quelques gentilshommes plus ou moins marginalisés politiquement ne laisse pas d'être réductrice. Les idées ne sortent pas du sol et nul mouvement d'idée est né sans père. Des recherches plus fines seraient nécessaires<ref>Dans ''Bretagne contemporaine : culture, langue, identité. Skol Vreizh, 2005'', il s'appuie sur les conclusions d'un colloque « 1491 - Bretagne, terre d'Europe » (Université de Brest) pour dire que « La farouche volonté d'indépendance du duché » et sa « prospérité au {{s-|XVI|e}} » est la source d'une « historiographie alors très fournie, qui cherche à créer un fort patriotisme breton porteur d'un sentiment national plus ou moins affirmé... qui n'a donc rien à envier à d'autres futurs États-nations en voie de formation en Europe occidentale ». Il met en opposition l'approche "plus ou moins" marxiste qui voit dans l'Emsav un produit des contradictions françaises.</ref>.
 
=== Développement d'une historiographie régionaliste et premières études de la langue bretonne ===
Le mouvement breton est né dans la première moitié du {{s-|XIX|e}}, dans le courant du [[nationalisme romantique]] qui toucha toute l’Europe et suscita de l'intérêt pour :
* L'histoire du [[peuple]] et des [[nation]]s, alors que l'histoire n'était alors que celle des princes régnants,
* Les richesses culturelles populaires et nationales, parfois rencontréerencontrées dans la langue du peuple, alors que la culture n'était jusque-là que l'affaire des nobles et des puissants et ne s'exprimait qu'en latin ou dans la langue de l'élite.
* Les [[Celtes]] antiques dont on recherche les traces historiques et archéologiques dans l'ancienne [[Gaule]] et, particulièrement, en Bretagne où est encore parlée le [[breton]], une [[langues celtiques|langue celtique]]. [[Jacques Cambry]], fonctionnaire de la Révolution, puis préfet de l'Empire, crée une [[Académie celtique]] à Paris en 1804. Quelques [[Bretons]] l'y rejoignent dont [[Jacques Le Brigant]] et [[Jean-François Le Gonidec]].
 
En Bretagne, la « Renaissance romantique » s'exprima essentiellement au sein d’une noblesse [[Légitimisme|légitimiste]] marginalisée après 1830 par la [[Monarchiemonarchie de Juillet]] et se repliant sur ses terres.
 
À la nostalgie de l'[[Ancien Régime]] s'ajoute un esprit conservateur en ce qui concerne la religion, les traditions et les [[Privilège (Ancien Régime)|privilèges féodaux]], sans pour autant croire à un retour effectif à l'Ancien Régime. Les traditions sont présentées comme préservant le peuple breton de l’[[irréligion]] et des idées nouvelles issues de la [[Lumières (philosophie)|philosophie des Lumières]].
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* [[1675]] : Le [[Code paysan]] (appelé aussi "Code breton"), adopté par 14 paroisses "de Douarnenez à Concarneau", lors de la [[Révolte des Bonnets rouges]], mentionne par deux fois (art. 4 et 13) que la "liberté armorique" ne doit pas être violée. En général, les historiens l'interprètent comme une formule idéaliste de peu de contenu, car semblant anachronique au regard de la structuration des idées politiques au siècle suivant, mais personne n'a les clés de l'interprétation.
* [[1752]] : Première édition du ''{{Lien|trad=[[Buhez ar Sent|lang=br|fr=Buhez ar Sent|texte=Buhez ar Sent}}]]'', ouvrage en breton qui décrit la vie des saints de l'Église catholique. Ce livre devient rapidement ''le livre'' dans la plupart des foyers de la Bretagne bretonnante. Il était lu régulièrement, souvent le soir à la veillée.
* [[1791]] : L’[[Association bretonne (conspiration)|Association bretonne]] est fondée par [[Armand Tuffin de La Rouërie]], royaliste libéral et [[franc-maçonnerie|franc-maçon]], héros de la [[guerre d'indépendance des États-Unis]]. La Rouërie rallia la Contre-Révolution, à la suite de la suppression des lois et coutumes particulières de la Bretagne. Le but de cette organisation était le retour des [[Union de la Bretagne à la France|libertés bretonnes]], ainsi que le maintien de la monarchie.
* [[1804]] : Fondation de l'Académie celtique par Napoléon {{Ier}}, association consacrée au passé gaulois de la France et s'intéresse pour ce faire à la langue et à la culture bretonnes, ce qui est une première. Le président est le préfet [[Jacques Cambry]]
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Le thème de la préservation et de la promotion du breton est promu avec une vigueur nouvelle sous l'impulsion de personnes ayant fait des études universitaires en langues celtiques, comme [[François Vallée (linguiste)|François Vallée]] et [[François Jaffrennou]], d'autant que les mesures prises, vers 1900-1905, par [[Émile Combes]] pour limiter l'usage du breton dans le catéchisme et les prones apparaissent comme des agressions d'un gouvernement uniquement parisien.
 
La création de l'[[Union régionaliste bretonne]] (URB) suscite beaucoup d'espoirs pour la constitution d'un large front à vocation de lobbyisme dans tous les domaines culturels, pour le maintien, sans exclure la modernisation, des traditions spécifiques à la Bretagne : [[costume breton|costumes]], [[danse bretonne|danses]], [[musique bretonne|musique]], langue, théâtre, coutumes religieuses. Les questions de l'enseignement de la langue et de l'enseignement religieux entraînent des controverses réciproques avec l'appareil de l'État et ses soutiens<ref>Dans ses souvenirs, François Jaffrennou indique que [[L'Aurore (journal français, 1897-1914)|L'Aurore]], journal radical-socialiste, a fait campagne en 1908 pour l'interdiction de son journal "Ar Vro" qu'elle voyait comme contraire aux intérêts républicains, car soutenant le régionalisme et la langue bretonne.</ref>.
 
L'URB a, au début, un [[frontisme|caractère frontiste]], puisque des aristocrates monarchistes côtoient des républicains et acceptent qu'[[Anatole Le Braz]], professeur public, soit le premier président. Celui-ci s'éloigne au bout de quelques années, car les notables conservateurs ont pris le dessus, probablement à la faveur des crispations entraînées par les affaires religieuses ([[Loi de séparation des Églises et de l'État|séparation de l'Église et de l'État]] en 1905 et affaire des sanctions contre les prêtres des paroisses qui font "un usage abusif" du breton).
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En [[1911]], la nouvelle [[Fédération régionaliste bretonne]], issue d'une scission de l'URB, met, d'emblée, l'accent sur une question destinée à devenir très importante, celle du [[développement économique]] autocentré de la Bretagne, dont les principaux penseurs sont [[Jean Choleau]] et [[Pierre Mocaër]]. Elle met aussi plus en avant la question de la langue bretonne, car ses principaux fondateurs sont tous engagés dans l'illustration du breton.
 
L'idée d'une fraternité politique possible avec les autres pays de langue celtique ouvre uneun autre espace de réflexion, le [[panceltisme]], qui inclut souvent la complémentarité économique (importation du charbon [[Pays de Galles|gallois]] pour développer la [[sidérurgie]] en Bretagne et exportations agricoles vers les Îles britanniques, par exemple).
 
Fin 1911 marque aussi la création, par des jeunes gens, du [[parti nationaliste breton]] (PNB), première manière, qui, le premier, défend l'idée de l'indépendance, mais n'ouvre pas de réflexion sérieuse sur la viabilité d'une Bretagne indépendante. Anatole Le Braz qui soutient la FRB et est classé comme républicain, demande publiquement qu'ils ne soient pas ostracisés, les présentant comme les enfants un peu radicaux de la grande famille bretonne. Un [[Joseph Duchauchix]] est simultanément actif à la FRB et au PNB sans que cela pose problème.
 
== Le deuxième ''Emsav'' (1914-1945) ==
{{article détaillé|Second Emsav}}
La [[Première Guerre mondiale]] est une véritable coupure. La Bretagne, comme le reste de la France, est saignée à blanc. Plus de la moitié des hommes bretons entre 20 et 40 ans sont morts, l'impression d'avoir été systématiquement en première ligne est très vive et ravive la [[victimisation]]<ref>Voir le ''Dictionnaire de l'histoire de Bretagne'', article « Guerre de 14 », pages 344-345.</ref>.
Le [[Régionalisme (politique)|régionalisme]] (qui prétend unir la petite et la grande patrie), conservateur, obtient dedes succès publics (organisation de fêtes bretonnes officielles<ref>Les cérémonies publiques annuelles du [[Gorsedd de Bretagne]] sont insérées dans les fêtes de deux ou trois jours organisées par les autorités et les organisations régionalistes. Des affluences populaires importantes sont parfois relatées.</ref>, revues centralisant les actualités des organisations bretonnes<ref>Il s'agit surtout du magazine [[Le Consortium breton]] et de [[An Oaled]]-Le Foyer breton, tous deux dirigés par [[François Jaffrennou]], entre 1927 et 1934, et rassemblant beaucoup d'auteurs éminents.</ref>), campagnes de presse contre le refus d'introduire le breton dans l'enseignement, mais ne démontre pas sa capacité à influer sur le politique.
 
=== Développement de la littérature de langue bretonne ===
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=== Politique : nationalistes contre fédéralistes ===
 
En [[1918]] est créée l’[[Union de la jeunesse bretonne]] ([[Unvaniez Yaouankiz Breiz]]) qui se regroupe autour du journal ''[[Breiz Atao]]'' en [[1919]], organe du [[Groupe régionaliste breton]], autour de [[Maurice Marchal]]. Ce groupe se caractérise par la volonté de rompre avec l'[[Régionalisme breton|idée régionaliste]] qu'elle considère comme trop inféodée au système politique français.
 
Une partie des membres de ce groupe évolue vers le pacifisme, l'internationalisme, le progressisme de gauche, le fédéralisme social, "l'autonomisme rouge" avec la création de la [[Ligue fédéraliste de Bretagne]] (LFB), et l'éphémère Parti national révolutionnaire breton (PNRB) (cf travaux de l'universitaire, journaliste [[Erwan Chartier]]). Dans cette mouvance se situe [[Ar Falz]], créé en [[1933]], représentée par [[Yann Sohier]] et soutenue par [[Marcel Cachin]] estet marquée par le [[communisme]]. ProcheProches de la gauche, se situent aussi des personenspersonnes comme [[Charles Brunellière]] ou [[Yves Le Febvre]], et prôneprônent le [[fédéralisme]] comme [[Maurice Duhamel]], ou encoresont anarchisteanarchistes aveccomme [[Émile Masson]]. En [[1938]], [[Erwan ar Moal]], dit [[Dirnador]], condamne le [[fascisme]] et le [[national-socialisme]] dans un article qui paraît dans ''Breiz''. Il compare ces idéologies à une peste.
 
Une autre partie (le [[Parti national breton]], créé en [[1932]]) tend à basculer vers l'idéologie [[national-socialisme|national-socialiste]], espérant qu'une Allemagne éventuellement victorieuse en Europe permette l'indépendance d'envers la France. Ils parviennent cependant à poursuivre leur action sur la scène bretonne (à l'instar de la République irlandaise) ([[François Debeauvais]], [[Olier Mordrel]]). Plusieurs actes terroristes liés à cette tendance sont effectués par l'organisation [[Gwenn ha Du (groupe armé)|GwenGwenn-ha-Du]] de [[Célestin Lainé]], à partir de [[1932]], les deux plus spectaculaires ont été commis en 1932 quand les autorités célébraient le quatrième centenaire du rattachement de la Bretagne à la France en 1532.
 
À partir de 1939 la plupart des organisations bretonnes, minées par les divergences entre les engagements de leurs membres, éclatent voire le plus souvent disparaissent. Le gouvernement prend des mesures d'interdiction contre le parti nationaliste breton et son journal ''Breiz Atao'' au motif que les chefs, Debauvais et Mordrel, ont pris des contacts avec le gouvernement nazi. Ces décisions sont approuvées par les [[Régionalisme breton|milieux régionalistes]] comme l'influent [[Gorsedd de Bretagne|Grand Druide de Bretagne]], [[François Jaffrennou]], dans sa revue culturelle bretonne ''[[An Oaled]]-Le Foyer breton'', car il estime que les Bretons doivent être Français devant l'étranger.
 
== Le troisième ''Emsav'' (1945 à nos jours) ==
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À la suite de la [[Collaboration en France|collaboration]] de la plupart des mouvements politiques bretons encore actifs à l'époque<ref>Selon [[Michel Nicolas (historien)|Michel Nicolas]] ''« On doit à la vérité de dire que la quasi-totalité du Mouvement breton organisé politiquement a collaboré d’une manière ou d’une autre pendant la guerre. »'', ''Histoire du mouvement breton'', Syros, 1982, {{p.|102}}.</ref>, le militantisme politique est condamné par l'opinion. L'engagement des militants bretons se fera donc sur le terrain de l’action culturelle :
* La musique avec la mise en place de [[Bodadeg ar Sonerion]] de [[Polig Montjarret]] ([[1943]]) qui regroupe les musiciens traditionnels, notamment de [[cornemuse]], sert de base pour la création des premiers bagadoù à la fin des années 1940. Les [[bagad]]s sont des ensembles de musique traditionnelle s’inspirant des [[pipe bands]] écossais, et regroupant des cornemuses[[cornemuse]]s, des [[Bombarde (musique)|bombardes]] et des percussions). Il y a un réel essor dans les années 1950, marque du renouveau culturel breton. [[Georges Cochevelou|Jorj Cochevelou]] (père d'[[Alan Stivell]]) recrée la [[harpe celtique]].
* La danse : à ces bagadoù sont souvent liés aussi des [[cercle celtique|cercles celtiques]], deuxième manière, qui sont uniquement des groupes de danse traditionnelle. Les créations de bagadoù sont très nombreuses au cours des années 1950. La Bagad [[Bleimor]] est associée à l'organisation scoute bretonne [[Bleimor]]. On y retrouvera le creuset de nombreux militants bretons ([[Alan Stivell]], [[Pierre Denis (linguiste)|Pierre Denis]], [[Donatien Laurent]], [[Gwenc'hlan Le Scouëzec]], etc.
* L'ésotérisme, le symbolisme celtique et le mouvement [[druide|druidique]], avec [[Morvan Marchal]], [[Rafig Tullou]], [[Georges Pinault]], etc.
 
Ce sont les lieux de rencontre, de réflexion, de recrutement pour les militants bretons. C'est aussi grâce à plusieurs dizaines d'anciens résistants<ref>[[Francis Favereau]], ''Bretagne contemporaine, culture, langue, identité'', Skol Vreizh, page 146 et suivantes, Morlaix 2005, {{ISBN|2-911447-72-7}},</ref> que des mouvements culturels, puis politiques bretons (régionalistes notamment) sont lancés ou relancés en Bretagne et à Paris{{citation nécessaire}}. On note la création d'un mouvement politique en [[1945]], [[An Avel]] autour de [[YouenYouenn Olier]].
 
Parallèlement, le mouvement breton continue le travail entamé avant-guerre dans le domaine de la langue et de la littérature et crée de nombreuses revues bretonnantes, dont la revue littéraire ''[[Al Liamm]]'', continuateur de ''Gwalarn''.
 
À l'initiative de l'[[France|État]]<ref name="Librairie - Cairn.info">compte-rendu de l'ouvrage Calvez Ronan, ''La radio en langue bretonne. Roparz Hemon et Pierre-Jakez Hélias : deux rêves de Bretagne'', Rennes, PUR, (2000) par [[Luc Capdevila]] paru dans le {{ |73}} 2002/1 de ''[[Vingtième Siècle : Revue d'histoire|Vingtième Siècle. Revue d'histoire]]'', [http://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2002-1-page-211.htm {{p.|211-237}}]</ref>, [[Pierre-Jakez Hélias]], [[Pierre Trépos]], et [[Charles Le Gall]] recréent des émissions de radio, puis de télévision à partir de [[1964]], en breton populaire. D'abord de quelques minutes hebdomadaires, ils mènent une véritable « guerre d'usure » contre l'ORTF pour obtenir l'allongement minute par minute de la durée de ces émissions.
 
On retrouve aussi des mouvements et revues d'inspiration chrétienne, généralement proches des idées de ''[[Feiz ha Breiz]]'', autour des abbés [[Maodez Glanndour|Loeiz Ar Floc'h]], [[Marsel Klerg]], et [[Armand Le Calvez]]. La fédération [[Kendalc’h]] qui regroupe les organisations culturelles du mouvement breton est créée en [[1951]] ainsi que celle du [[Kuzul ar Brezhoneg]], fédération créée en [[1958]] qui, elle, regroupe les associations bretonnes militant pour l'[[orthographe unifiée du breton]].
 
En [[Île-de-France|région parisienne]], la « [[diaspora]] » bretonne met en place des cercles où se retrouvent ceux qui ont été condamnés à l'indignité nationale, Ker Vreizh à [[Quartier du Montparnasse|Montparnasse]], [[La [[Mission bretonne]], la ''« cité bretonne »'' de Keranna à [[Yerres (Essonne)|Yerres]] (ancien département de Seine-et-Marne, actuel département de l'Essonne). Dans les années 1950-1960, [[Jean-Jacques Le Goarnic]] combat pour la reconnaissance des prénoms en langue bretonne.
 
La fin des [[années 1960]] voit se créer la maison d’éditions Kelenn qui publiera des textes littéraires en langue française de [[Glenmor]], [[Xavier Grall]] et [[Alain Guel]] qui lancent le journal satirique breton ''La Nation bretonne'' au début des années 1970.
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* Création de [[Skoazell Vreizh]] en [[1969]], du foyer culturel de [[Menez Kamm]] en [[1970]]
 
Cette création d’une conscience nationale ou régionale bretonne de gauche par les conflits sociaux, se fait en deux temps :
* [[1972]] : année la plus importante pour la naissance de cette rhétorique avec une succession de conflits sociaux de grande ampleur : [[Joint français]] et [[grève du lait]]. Organisation d'un colloque [[Bretagne et autogestion]] les 23 et {{Date |24|juin|1973}} à [[Mûr-de-Bretagne]].
* [[1972]] : Création d'un mouvement revendicatif du [[Question du rattachement de la Loire-Atlantique à la Région Bretagne|retour de la Loire-Atlantique]] (séparée depuis Vichy) dans le giron breton – Mouvement [[B5 (association bretonne)|B5]] avec Yves Lainé, [[Yann Poupinot]], [[Michel François]], qui apporte une démonstration économique; il est suivi par le [[CUAB]] (Comité pour la réunification administrative de la Bretagne) avec successivement [[Patrick Mareschal]], [[Jean Cevaer]], [[Ronan Dantec]], [[Pierre-Yves Le Rhun]]. Le mouvement deviendra "[[Bretagne réunie]]" en 2004. Il aboutira à des demandes convergentes des élus du conseil régional de la [[région Bretagne]] et du conseil général de la [[Loire-Atlantique]] d'une consultation démocratique sur la question que l'État se refuse à lancer.
* Conflits écologistes, notamment contre l’implantation de centrales nucléaires ([[1974]]-[[1981]]) ou pour dénoncer la marée noire de l’[[Amoco Cadiz]] ([[1978]])
* Parallèlement, succès foudroyant ausur niveaule plan culturel avec un essor sans précédent de la musique bretonne, lancée dans le grand public (surtout à partir de 1970) par [[Alan Stivell]], qui va entraîner à sa suite une pléiade de chanteurs et musiciens [[Gilles Servat]], [[Tri Yann]], [[Diaouled ar Menez]], aussi bien dans les concerts que dans les [[festoù-noz|fest-noz]] (fête bretonne, avec de la musique et des danses traditionnelles). Ces fest-noz deviennent le rendez-vous de toute une génération.
 
=== Multiplication des partis bretons ===
 
Multiplication des partis bretons, presque tous situés à gauche voire à l’extrêmel’[[Extrême gauche en France|extrême-gauche]], à l’instar du [[Parti communiste breton]], d'orientation [[Maoïsme|mao]]-[[Che Guevara|guévariste]], ou du [[Front socialiste autogestionnaire breton]] ([[1974]]). Création de [[Sav Breizh]] avec [[Erwan Vallerie]] et [[Yann Choucq]], de [[la taupe bretonne]] avec [[Jean-Yves Guiomar]] et [[Alain Le Guyader]]. L’[[Union démocratique bretonne|UDB]] reste le plus important parti en Bretagne. [[Strollad Ar Vro]] est un mouvement attrape-tout, dans la ligne de l'ancien MOB. Aux législatives de mars [[1973]], Strollad Ar Vro présente 32 candidats, l’UDB en présente cinq.
 
=== L'autogestion ===
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=== Activisme clandestin de « propagande armée » ===
Dans les [[années 1970]], apparaît un nationalisme clandestin de « propagande armée » : [[Front de libération de la Bretagne]] – [[Armée révolutionnaire bretonne]]. Ces groupes pratiquent une violence symbolique, ''via'' des actions violentes, contre « les symboles de l’oppression de la Bretagne » : contre l’État français, contre le capitalisme. Après une première vague d'attentats à la fin des années 1970, une relative accalmie suit l'amnistie accordée en [[1981]] par [[François Mitterrand]]. Dans les [[années 1990]], on assiste à une reprise des attentats revendiqués par une [[Armée révolutionnaire bretonne]] dont les liens et la filiation avec le [[Front de Libération de la Bretagne|FLB]] des années 1970 n'apparaissent pas clairement. Des liens avec l'organisation [[basque]] [[Euskadi ta Askatasuna|ETA]] sont mis au jour lors de l'[[affaire de Plévin]]. Le {{Date |19|avril|2000}}, une explosion provoque la mort de [[Laurence Turbec]], employée au restaurant [[McDonald's]] de [[Quévert]] dans la banlieue de [[Dinan]]. Cet acte non revendiqué est unanimement condamné. C'est la première fois qu'une personne innocente est tuée (jusqu’à ce jour seuls deux poseurs de bombes avaient été tués par leur engin en 1976 et 1985). En {{date-|mars 2004}}, les quatre militants poursuivis sont acquittés pour ce fait. Le parquet ayant fait appel de trois de ces quatre acquittements<ref>Le parquet ayant fait appel de l'acquittement de Christian Georgeault, Paskal Laizé et {{Lien |langue=br |trad=Gael Roblin |fr=Gaël Roblin |texte= Gaël Roblin}} pour les attentats contre les Mac Do de Pornic et Quévert et la tentative d'attentat contre le bureau de poste du mail Mitterrand de Rennes, un procès en appel est annoncé pour novembre 2008. [[Presse-Océan]], juin 2008</ref>, cet appel est jugé irrecevable en {{date-|novembre 2008}}<ref>Ouvert le lundi 17 novembre 2008, le procès en appel tourne court, la cour d'assises spéciale ayant « jugé irrecevable l'appel du ministère public, le parquet général ayant cinq jours pour se pourvoir en cassation ». [[Ouest-France]], 20 novembre 2008, pages 1, 4 et 6</ref>. Le parquet s'étant pourvu en cassation contre cet arrêt, la Cour de cassation lui donne tort. Les militants poursuivis sont donc définitivement blanchis<ref>La Cour de Cassation a confirmé en juin 2009 l'irrecevabilité de cet appel. Ce dossier pénal est donc clos. [[Le Télégramme]], {{p.|10}}, 26 juin 2009</ref>.
 
=== Les partis politiques actuels du mouvement breton ===
Un mouvement politique divisé :
* À l'[[extrême gauche]] :
**[[EmgannWar-Sav – Gauche indépendantiste bretonne|War-Sav]], anciennement Emgann, et devenu en 2009 Breizhistance, proche idéologiquement du [[Nouveau Parti anticapitaliste]] (et dont certains des militants ont été impliqués dans l'[[affaire de Plévin]]).
** Treger Disuj, coordination anarchiste, faisant partie de la Coordination Bretagne indépendante et libertaire.
**Douar ha Frankiz est une organisation politique indépendantiste et anticapitaliste qui défend le féminisme, l'écologisme, le confédéralisme et le municipalisme. Elle a été créée par des militant.e.smilitants de Dispac'h, Part Breton et Breizhistance en 2020<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=Rédaction 7seizh.info |titre=Douar ha Frankiz – Pour une Bretagne libre : "Organisons-nous pour l’indépendance" |url=https://7seizh.info/2020/03/25/douar-ha-frankiz-pour-une-bretagne-libre/ |site=7seizh.info |date=2020-03-25 |consulté le=2020-06-17}}</ref>.
* À gauche :
** L’[[Union démocratique bretonne|UDB]], parti autonomiste ayant le poids électoral le plus important, fort de quelques centaines de membres. Il a environ 80 élus municipaux sur des listes d’unions de la gauche ou de gauche anti-libérale. Entre [[2004]] et 2010, l'UDB a eu trois [[Conseil régional (France)|conseillers régionaux]] (plus un apparenté) grâce à une alliance avec [[Les Verts (France)|les Verts]], et 4 conseillers régionaux entre 2010 et 2015.
** [[Mouvement Bretagne et progrès]], parti régionaliste, regroupé autour de la personnalité de [[Christian Troadec]], maire de [[Carhaix]]. Le MBP et l'UDB sont rassemblés dans la plateforme [[Oui la Bretagne]] depuis les élections régionales de 2015<ref>Lancement de campagne et présentation de la plaeforme à Auray en juillet 2015 : https://www.ouest-france.fr/bretagne/regionales-christian-troadec-lance-sa-campagne-auray-3543746</ref>.<sup>-</sup>{{,}}<ref>En 2016, l'UDB et le MBP annoncent à plusieurs reprises leur intention de reconduire l'alliance aux élections de 2017 : http://www.letelegramme.fr/bretagne/presidentielle-legislatives-troadec-lance-sa-campagne-pour-2017-23-06-2016-11120805.php</ref>.
* Au centre :
** Le [[Parti breton]]: un parti indépendantiste se réclamant de la « nation bretonne » mais non du « nationalisme »nationaliste, axé à l'origine sur le rassemblement au-delà du clivage droite-gauche, est apparu en 2000 et revendique environplusieurs 450centaines d'adhérents. IlLe compteparti aujourd'huiest quelquesdans dizainesla recherche d'élusalliance ausur seindes listes de rassemblement de la structuregauche, [[Askol]]du dontcentre unou mairede la Gwenoledroite Guyomarc'hpour les élections municipales. Il est régulièrement associé à [[Locquirec]])des Plusieursplateformes deécologistes sespour élusles municipauxlégislatives. Concernant les élections régionales, l'ontobjectif étéétant surd'en desfaire listesune devitrine droite,pour dontporter Yvesses Pellethèmes, candidatle àParti deuxBreton reprisesse avecprésente l'UMPseul àou dans des rassemblements Rennesrégionalistes.
* À la droite ou à l'extrême droite :
*[http://www.breizheuropa.bzh/ *Breizh Europa], mouvement autonomiste breton dans le cadre d'une Europe fédérale, est un parti politique breton, né en 2013 et créé par Caroline Ollivro et [[Frank Darcel|Franck Darcel]].
** [[Adsav]] estétait un mouvement créé en [[2000]] par [[Padrig Montauzier]], quià faitla sécessionsuite d'une sission avec le [[Parti pour l'organisation de la Bretagne libre]] (POBL) créé en 1982 et dont il constitue l'aile la plus à droite<ref>{{ouvrage|auteur=Michel Nicolas|titre=Bretagne, un destin européen|éditeur=Presses universitaires de Rennes|année=2001|p=103}}</ref>. Ce parti indépendantiste revendiquea revendiqué jusqu’à 720 adhérents. Il a annoncé sa première participation aux élections cantonales de 2008.
** Jeune Bretagne estétait unune parti identitaire et régionaliste. CeIl partia revendiqué revendiquejusqu'à 200 adhérents. Créé en [[2008]], il a participé aux élections cantonales de 2010 et participentparticipe aux élections législatives de [[2012]] en présentant dix candidats sur tout le territoire de la Bretagne historique.
** Fédération bretonne légitimiste (FBL), apparu dans les années 1980, est royaliste et regroupe la majeure partie des [[monarchisme|monarchistes]] bretons dans plusieurs cercles. Fidèle à l'esprit qui anima le combat des grands défenseurs de l'autonomie bretonne dans le cadre de la monarchie française (le [[marquis de La Rouërie]], [[Georges Cadoudal]], etc.), la FBL s'affirme dans sa spécificité bretonne.
*Sans positionnement politique
*[http://www.breizheuropa.bzh/ Breizh Europa], mouvement autonomiste breton dans le cadre d'une Europe fédérale, est un parti politique breton, né en 2013 et créé par Caroline Ollivro et Franck Darcel.
*Certains élus de partis français ont des positions régionalistes très affirmées, à l’instar de [[Patrick Mareschal]], président socialiste du conseil général de Loire Atlantique et fondateur de [[Bretagne réunie]].
* Pendant les années 1990, émergence du syndicat étudiant régionaliste ou nationaliste modéré et progressiste de transformation sociale, [[Dazont]], qui devient au milieu de la décennie le premier syndicat étudiant en Bretagne mais disparaitdisparaît en 1998. Création d’un syndicat nationaliste breton : [[Sindikad Labourerien Breizh]] (SLB) qui prend la suite du syndicat Dazont et obtient en janvier [[2006]] trois élus à l'université de Haute-Bretagne Rennes-II.
 
=== Domaine de l’éducation ===
 
La création et la promotion d'un enseignement en [[breton]] ne sont pas à relier de manière globale au mouvement politique, bien que celui-ci soit présent de manière discrète dans les structures parentales de gestion.
* [[1977]] : création de la première école [[École Diwan|Diwan]] avec enseignement du breton par immersion. Développement du réseau depuis 30 ans, avec aujourd’hui, (2023) une trentainequarantaine d’écoles (dont 46 collèges et un2 lycéelycées) et prèsplus de {{formatnum:3000nombre|4000|élèves}} élèves. Mais Diwan connaît toujours énormément de problèmes : finances, tracasseries administratives, non-reconnaissance officielle par la République française.
* [[1984]] : le gouvernement français (socialiste) crée une filière partiellement bilingue dans l'enseignement public.
* [[1990]] : Filière similaire dans l'enseignement catholique, sous le nom de [[Dihun]].
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* Les arts (notamment musique et danse) connaissent un succès croissant depuis 50 ans. Le secteur musical est le plus dynamique avec des centaines de groupes divers, des milliers de joueurs de musique traditionnelle ou d’inspiration bretonne qui demeure très populaire. Plus d’une centaine de [[bagad]]où partout en Bretagne ont atteint aujourd'hui un très haut niveau et on constate l'organisation de très nombreux groupes de fest-noz très inventifs. La musique bretonne est très créative et ouverte sur le monde ; avec des créations telles que la [[Symphonie celtique : Tír na nÓg]] d'[[Alan Stivell]], ou plus tard, l’[[Héritage des Celtes]] de [[Dan Ar Braz]], ou encore le succès énorme des festivals de musique celtique, comme le [[Festival interceltique de Lorient]]. Les danses bretonnes sont également très populaires : quand un fest-noz est organisé, il regroupe généralement plus de 500 personnes.
* La langue bretonne reste non reconnue dans le cadre de la République française, jusqu'à l'inscription en [[2008]], des langues régionales [[Article 75-1 de la Constitution de la Cinquième République française|comme patrimoine français dans la Constitution]], décision symbolique mais de peu de portée dans le quotidien des brittophones. Jusque dans les années 1950, elle est interdite à l’école et dévalorisée. On comptait dans les années 1950, plus d'un million de bretonnants quotidiens. Il n'en reste aujourd’hui en [[Basse-Bretagne]] que {{formatnum:250000}} mais il faut y ajouter les bretonnants de [[Haute-Bretagne]] et de la diaspora.
* Le [[Drapeau de la Bretagne|drapeau breton]], interdit dans les années 1960, sur le front des luttes sociales les plus dures dans les années 1970, flotte aujourd'hui sur beaucoup de mairies, dont celles de toutes les grandes villes.
* *Domaine de la vie publique : dans les années 1980 on assiste à un combat pour la signalisation en langue bretonne ([[Stourm ar Brezhoneg]], créée en [[1984]]) avec barbouillage de panneaux, même partiellement en région [[gallèse]] (régions de Bretagne ne parlant autrefois pas breton mais le [[gallo]], la "frontière" linguistique n'étant plus guère d'actualité du fait du développement de l'enseignement bilingue ou Diwan et de la mobilité de la population, brittophones inclus). C'est la seule victoire pour les nationalistes bretons avec la mise en place de nombreux panneaux de signalisation routière bilingues. La République française refuse toute introduction du breton dans la vie publique, avec par exemple le refus de ratifier la [[Charte européenne des langues régionales ou minoritaires]].
* {{refnec|Dans les tendances actuelles, on peut évoquer enfin une certaine institutionnalisation du mouvement breton}}.
* Le président de la république [[Valéry Giscard d'Estaing]] signe une [[Charte culturelle bretonne|charte culturelle]] avec diverses institutions locales en [[1977]]. Elle déclare : « Le propos de la présente Charte est de mettre fin au divorce qui existait entre une culture régionale, toujours riche et vivante, mais qui risquait de se replier sur elle-même, et une culture dominante qui l'ignorait trop souvent ». Un ensemble d’institutions sont créées, dont l’[[Institut culturel de Bretagne]] (dont sortira en 2000, l’[[Office de la langue bretonne]], qui est l'organe officiel de normalisation de la langue bretonne). Le [[Comité consultatif à l'identité bretonne]] de la mairie de [[Rennes]] est créé en [[1996]]. Lancement de la [[Journée de la langue bretonne]] en [[2004]].
* Le {{date|4|octobre|1977}}, l’État, l’[[Bretagne (région)|Établissement public régional de Bretagne]] (appellation de la région dans le document) et les conseils généraux des Côtes-du-Nord (aujourd’hui [[Côtes-d'Armor]]), du [[Finistère]], d'[[Ille-et-Vilaine]], du [[Morbihan]] et aussi de la [[Loire-Atlantique]], signent la [[Charte culturelle bretonne]]. Un ensemble d’institutions sont créées, dont, en 1981, l’[[Institut culturel de Bretagne]]/Skol-Uhel ar Vro, organe commun du conseil régional de Bretagne et du conseil général de Loire -Atlantique (dont sortira en 1999, l’[[Office de la langue bretonne]]/Ofis ar Brezhoneg, qui est l'organe officiel de normalisation de la langue bretonne). Le [[Comité consultatif à l'identité bretonne]] de la mairie de [[Rennes]] est créé en [[1996]]. Lancement de la [[Journée de la langue bretonne]] en [[2004]].
 
=== Domaine économique ===
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*[[Renaud Dulong]]. ''La question bretonne'', [[Fondation nationale des sciences politiques]], [[1975]]
*[[Michel Nicolas (historien)|Michel Nicolas]]. ''Histoire du mouvement breton'', Syros, [[1982]].
*[[Michel Nicolas (historien)|Michel Nicolas]], ''Le Séparatisme en Bretagne''. Beltan, [[1986]].
*[[Christian Gras]], ''La Révolte des régions d'Europe occidentale de 1916 à nos jours'', PUF [[1982]]
*[[Olivier Bourbeillon]], [[Marie Hélia]] et [[Roger Faligot]]. ''BZH, des Bretons, des Bretagnes, film documentaire retraçant l’histoire du Mouvement breton, d’hier à aujourd’hui'', [[1997]].
*{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Sébastien Carney|titre=Breizh Atao !|sous-titre=Mordrel, Delaporte, Lainé, Fouéré : une mystique nationale (1901-1948)|éditeur=[[Coop Breizh]]|mois=novembre|année=2015|pages totales=650|ISBN=9782753542891}}.
*{{Article
| langue = fr
| auteur1 = Sébastien Carney
| titre = Le mouvement breton au miroir de son historiographie<!-- Paramètre obligatoire -->
| périodique = Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest<!-- Paramètre obligatoire -->
| date = 2016<!-- Paramètre obligatoire -->
| pages = 83-106
| lire en ligne = https://journals.openedition.org/abpo/3300
| consulté le = 4 octobre 2020
}}.
* DepuisA lepartir du {{date-|1 octobre 2015}}, le [[doctorant]] Alan Le Cloarec, de l'[[université de Rennes-I]], travaille à un projet deune thèse en science politique sur ''Le« le phénomène nationalitaire breton au {{s-|XX}}'' », sous la direction de [[Bernard Bruneteau]] et de [[Ronan Le Coadic]]<ref>{{Lien web |langue= |titre=Le phénomène nationalitaire breton au {{s-|XX}}|url=http://www.theses.fr/s160978 |date= |site=Thèses.fr |consulté le=10 juin 2017}}</ref>. Ce projet donnera naissance à la publication du livre ''L'Histoire du nationalisme breton des origines à 1945'' en 2022.
 
==== Histoire du Mouvement breton par périodes ====
* [[Michel de Mauny]]. ''1532-1790. Les dessous de l'union de la Bretagne à la France''. Édition France-Empire. [[1986]].
* [[Bernard Tanguy (historien)|Bernard Tanguy]] (direction). ''Aux origines du nationalisme breton'' -. Union générale d'éditions. [[1977]]. . Tome I : Le renouveau des études bretonnes au {{s-|XIX|e}} ; Tome II : Essai sur l'histoire de la langue bretonne par Hersart de La Villermarqué suivi de Notes et éclaircissements
*{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alan Le Cloarec|titre=Aux origines des mouvements bretons|sous-titre=|éditeur=[[Coop Breizh]]|jour=22|mois=septembre|année=2016|pages totales=300|ISBN=978-2843468056}}.
* [[Hervé Le Boterf]]. ''La Bretagne dans la guerre''. 2 volumes. [[France-Empire]]. [[1969]].
* [[Hervé Le Boterf]]. ''La Bretagne sous le gouvernement de Vichy'' -. Édition France-Empire. [[1982]].
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* [[Joseph Martray]]. ''Le problème breton et la réforme de la France''. La Baule, Éditions de Bretagne, 1947.
* [[René Pléven]]. ''Avenir de la Bretagne'', Calmann-Lévy, [[1961]]. Réputé avoir été rédigé par Joseph Martray et Paul-Marie Mévellec.
* [[Jean-Pierre Le Dantec]]''. Bretagne, renaissance d'un peuple'', Gallimard, [[1974]]). Collection Les Presses d'aujourd'hui, Gallimard {{ISBN|2070290808}}.
* [[Leopold Kohr]]. ''Une Bretagne libre est-elle viable ?'', Quimper, Nature et Bretagne. [[1975]].
* [[Alain Le Guyader]]. ''Contribution à la critique de l'idéologie nationale : premiers essais''. Paris, UGE-10-18, 1978. Critiques de textes du [[Mouvement pour l'organisation de la Bretagne|MOB]] et de l'[[Union démocratique bretonne|UDB]].
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* [[Erwan Chartier]], [[Ronan Larvor]]. ''La Question bretonne : enquête sur les mouvements politiques bretons''. Plougastel-Daoulas, [[An Here]], [[2002]]. Interviews de plus d’une cinquantaine de militants [[breton]]s, de l’extrême gauche à l’extrême droite, mettant en lumière leurs revendications et leurs parcours politiques ou personnels. illustré par [[Malo Louarn]].
* Joseph Martray, [[Jean Ollivro]]. L''a Bretagne au cœur d'un monde nouveau''. Les Portes du Large, 2001. {{ISBN|2-914612-00-1}}
* Erwan Chartier. ''La France éclatée''. Coop Breizh. [[2002]]. ''Régionalisme, autonomisme, indépendantisme''. Illustré par Malo Louarn.
* [[Etienne Maignen]], ''De 1940 à 1941, réapparition d'une Bretagne provisoirement incomplète, un provisoire destiné à durer''. Bulletin et Mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, Tome CXIV, {{p.|237}} à 258. [[2010]].
 
==== Questions linguistiques ====
* [[Yann Brekilien]]., ''Le Breton, langue celtique'' -. Nature et Bretagne. [[1976]]
* [[FañchFanch Élégoët]]., ''Nous ne savions que le breton et il fallait parler français -. Mémoire d'un paysan du Léon''. Breizh hor bro. [[1978]].
* [[Fanch Morvannou]]., ''Le Breton, la jeunesse d'une vieille langue'' -. Presses populaires de Bretagne. [[1980]].
* Valérie Lachuer., ''L'État contre la langue bretonne''. Mémoire de maîtrise. Université de Rennes 2.
* Claude an Du., ''Histoire d'un interdit : le breton à l'école''. [[Hor Yezh]], 1991, réédité en 2000 : {{ISBN|2-910699-41-2}}
* Jean-Charles Pérazzi., ''Diwan : vingt ans d'enthousiasme et d'espoir''. Spézet, Coop Breizh, 1998. {{ISBN|2-84346-056-5}}
* Eva Vetter., ''Plus de breton? : conflit linguistique en Bretagne rurale''. Plougastel-Daoulas, An Here, 1999. {{ISBN|2-86843-193-3}}
* Erwan Evenou., ''La langue bretonne en quête de légitimité dans l'éducation et la vie publique''. Spézet, Imprimerie Keltia Graphic, 2000. {{ISBN|2-913953-14-X}}
 
==== Travail universitaire ====
* Depuis le {{date-|1 octobre 2015}}, le [[doctorant]] Alan Le Cloarec, de l'[[université de Rennes-I]], travaille à un projet de thèse en science politique sur ''Le phénomène nationalitaire breton au {{s-|XX}}'', sous la direction de [[Bernard Bruneteau]] et de [[Ronan Le Coadic]]<ref>{{Lien web |langue= |titre=Le phénomène nationalitaire breton au {{s-|XX}}|url=http://www.theses.fr/s160978 |date= |site=Thèses.fr |consulté le=10 juin 2017}}</ref>.
 
=== Musique ===
* [[Laurent Bourdelas]], ''Alan Stivell'', Le Télégramme, 2012 ; réed. Le mot et le reste, 2017.
 
== Sources ==
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_breton ».