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« Jacques Chirac » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Chirac}}
 
{{Autre|le personnage des Guignols de l'info|Jacques Chirac (Les Guignols de l'info)}}
 
{{Infobox Personnalité politique
| charte = Chef d'État
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| prédécesseur 2 = [[François Mitterrand]]
| successeur 2 = [[Nicolas Sarkozy]]
| fonction3 = [[Cosuzeraineté d'Andorre|Coprince d'Andorre]]
| à partir du fonction3 = {{date|17|mai|1995}}
| jusqu'au fonction3 = {{date|16|mai|2007}}<br/><small>({{durée|17|5|1995|16|5|2007}})</small>
| co-titulaire 3 = [[Joan Martí i Alanis]]<br>[[Joan-Enric Vives i Sicília]]
| chef du gouvernement 3 = [[Marc Forné Molné]]<br>[[Albert Pintat Santolària]]
| prédécesseur 3 = [[François Mitterrand]]
| successeur 3 = [[Nicolas Sarkozy]]
| fonction4 = [[Premier ministre français]]
| à partir du fonction4 = {{date|20|mars|1986}}
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| premier ministre 10 = [[Pierre Messmer]]
| gouvernement 10 = [[Gouvernement Pierre Messmer (1)|Messmer {{I}}]] et [[Gouvernement Pierre Messmer (2)|{{II}}]]
| prédécesseur 10 = [[JacquesMichel DuhamelCointat]]
| successeur 10 = [[Raymond Marcellin]]
| fonction11 = [[Ministre chargé des Relations avec le Parlement|Ministre délégué aux Relations avec le Parlement]]
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| signature = Jacques Chirac Signature.svg
| emblème = Coat of arms of the French Republic.svg
| emblème2liste = Coat[[Liste des présidents ofde Armsla ofRépublique thefrançaise|Présidents highde authoritiesla ofRépublique Andorra.svgfrançaise]]
| liste = [[Liste des présidents de la République française|Présidents de la République française]]<br>[[Liste des coprinces d'Andorre|Coprinces d'Andorre]]
| Années actives = 1967-2011
}}
 
'''Jacques Chirac''' ({{MSAPI|/ʒak ʃiʁak/}}<ref group=alpha>[[Prononciation du français|Prononciation]] en [[français de France]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref> {{prononciation|LL-Q150 (fra)-Fabricio Cardenas (Culex)-Jacques Chirac.wav}}), né le {{Date de naissance|29|novembre|1932}} dans le {{arrondissement|5|Paris|long=oui}} et mort le {{Date de décès|26|septembre|2019}} dans le [[6e arrondissement de Paris|6{{e6e}} arrondissement de la même ville]], est un [[Haute fonction publique française|haut fonctionnaire]] et [[homme d'État]] [[France|français]]. Il est [[Premier ministre français|Premier ministre]] de 1974 à 1976, puis de 1986 à 1988, et [[Président de la République française|président de la République]] de 1995 à 2007.
 
Après des études à l'[[Institut d'études politiques de Paris]] et à l'[[École nationale d'administration (France)|École nationale d'administration]] (ENA), il rejoint en 1962 le cabinet du Premier ministre [[Georges Pompidou]] en qualité de chargé de mission. Il est élu [[Député français|député]] de la [[Corrèze (département)|Corrèze]] au sein de la [[Union des républicains de progrès|majorité gaulliste]] et nommé quatre fois [[secrétaire d'État (France)|secrétaire d'État]] et quatre fois [[Ministre#En France|ministre]] à partir de 1967. Par la suite, Chirac est choisi comme Premier ministre par [[Valéry Giscard d'Estaing]] en 1974, notamment à la suite de l’[[appel des 43]] et de l'[[affaire des plombiers]]. Deux ans plus tard, entretenant de mauvaises relations avec [[Valéry Giscard d'Estaing|Giscard]], il démissionne de Matignon et lance le [[Rassemblement pour la République]] (RPR), un parti politique se réclamant du [[gaullisme]]. Tout en poursuivant sa carrière d'élu en Corrèze, il devient [[maire de Paris]] en [[Élections municipales de 1977 à Paris|1977]] et se présente sans succès à l'[[Élection présidentielle française de 1981|élection présidentielle de 1981]], où il arrive troisième au premier tour.
 
Après la victoire de la droite aux [[Élections législatives françaises de 1986|élections législatives de 1986]], il est désigné par le président [[François Mitterrand]] pour exercer à nouveau la fonction de Premier ministre : il est ainsi le premier chef du gouvernement d'une [[Cohabitation (politique)|cohabitation]] sous la {{Ve République}} et, par la même occasion, la seule personnalité politique ayant assumé par deux fois la charge de Premier ministre sous ce même régime. Il est battu au second tour de l’[[Élection présidentielle française de 1988|élection présidentielle de 1988]] face au président sortant, puis prendreprend la tête de l’opposition, bien que confronté par la suite à la popularité croissante d'[[Édouard Balladur]] devenu Premier ministre sous une deuxième cohabition après les législatives de 1993.
 
En 1995, il est [[Élection présidentielle française de 1995|élu président de la République]] avec 52,6 % des voix au second tour, face à [[Lionel Jospin]]. Il gouverne d'abord avec la majorité de droite acquise [[Élections législatives françaises de 1993|en 1993]]. Le début de son premier mandat est marqué par une [[Plan Juppé de 1995|réforme des retraites et de la Sécurité sociale]] qui est [[Grèves de 1995 en France|massivement contestée]] et en partie abandonnée, par la [[Discours de Jacques Chirac du 16 juillet 1995 au Vélodrome d'Hiver|reconnaissance]] de la responsabilité de l'[[État français (1940-1944)|État français]] dans la persécution et la [[Shoah|déportation des Juifs]] au cours de l'[[Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale|Occupation]] et [[Histoire du programme nucléaire militaire de la France|une ultime campagne]] d'[[Essais nucléaires français|essais nucléaires dans le Pacifique]]. À la suite de la [[Dissolution parlementaire (France)|dissolution]] de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] en 1997, il perd la majorité au Parlement et se voit contraint à une [[Troisième cohabitation|cohabitation avec Lionel Jospin]], lors de laquelle a notamment lieu un [[Référendum constitutionnel français de 2000|référendum]] instaurant le [[Quinquennat présidentiel en France|quinquennat présidentiel]] : Jacques Chirac est ainsi le dernier président de la {{Ve République}} française à avoir effectué un [[septennat]].
 
Lors de l'[[Élection présidentielle française de 2002|élection présidentielle de 2002]], il est réélu pour cinq ans avec 82,2 % des voix au second tour, bénéficiant d'un {{citation|[[Front républicain (Ve République)|front républicain]]}} face au candidat du [[Rassemblement national|Front national]], [[Jean-Marie Le Pen]]. Pendant son second mandat, après avoir lancé l'[[Union pour un mouvement populaire]] (UMP), il prend en 2003 la tête de l'opposition internationale à la [[guerre d'Irak]] lancée par le président américain [[George W. Bush]], et s'implique pour le {{Citation|oui}} dans le [[Référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe|référendum de 2005 sur la Constitution européenne]], qui se solde par la victoire du {{Citation|non}}. À la fin de sa présidence, confronté à une faible popularité ainsi qu'à une succession d'échecs électoraux et affaibli par un [[accident vasculaire cérébral]] en 2005, il renonce à briguer un troisième mandat.
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=== Patronyme ===
{{Article connexe|Étymologie des noms de famille français}}
Le patronyme ''Chirac'' désigne une personne originaire de Chirac, nom de plusieurs localités : la commune de [[Chirac-Bellevue]] en [[Corrèze (département)|Corrèze]], l'ancienne commune de [[Chirac (Lozère)|Chirac]] en [[Lozère (département)|Lozère]] ([[Bourgs sur Colagne]]), la commune de [[Chirac (Charente)|Chirac]] en [[Charente (département)|Charente]], ou un hameau de la commune de [[Chanteuges]] en [[Haute-Loire]]. Le toponyme lui-même est typiquement [[occitan]] (il est prononcé {{MSAPI|t͡ʃi.ˈrak}}) et représente l'évolution régulière du [[bas latin]] ''Cariu'' (éboulement de roches) ou du préceltique ''karr'', pierre<ref>[https://www.lanouvellerepublique.fr/a-la-une/chirac-une-lignee-correzienne Chirac, une lignée corrézienne], consulté le {{date|1er novembre 2023}}.</ref>.
 
Jacques Chirac parle ainsi de son patronyme, le présentant comme {{citation|limousin}}<ref>{{Lien web |auteur=Jacques Chancel |titre=Radioscopie : Jacques Chirac |url=https://www.youtube.com/watch?v=APHJo-JUbiU |date=1977 |site=youtube.com|consulté le=28 octobre 2021}}.</ref>.
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Né à la clinique de la [[rue Geoffroy-Saint-Hilaire]] dans le [[5e arrondissement de Paris|{{5e|arrondissement}}]] de [[Paris]], Jacques René Chirac est le fils {{Citation|par accident<ref group=alpha>Selon le journal intime d'une des amies de Marie-Louise Chirac, elle ne pouvait plus avoir d'enfant, à la suite d'une [[Sepsis|septicémie]] contractée après le décès de sa fille aînée, Jacqueline. {{Citation|Ma mère avait été traumatisée, raconte Jacques Chirac. Je n'ai jamais bien compris si elle ne pouvait plus avoir d'enfant ou bien si mes parents ne voulaient plus en avoir à la suite de cette affaire}}. {{Ouvrage|auteur1=Thomas Lavielle|auteur2=Jean-Robert Jouanny|titre=À la recherche de Jacques Chirac|éditeur=[[Buchet/Chastel|Buchet-Chastel]]|année=2009|passage=217|isbn=}}.</ref>}} de François Chirac (1898-1968), médaillé de la [[Croix de guerre 1914-1918 (France)|croix de guerre 1914-1918]], décoré de la [[Ordre national de la Légion d'honneur|Légion d'honneur]], employé de la [[Banque nationale pour le commerce et l'industrie]] (BNCI), directeur général de la [[Potez|société Henry Potez]], en 1937 puis administrateur d'une filiale de la [[Société nationale des constructions aéronautiques du Nord|SNCAN]], et de Marie-Louise Valette (1902-1973). Tous deux sont issus de familles corréziennes [[Laïcité en France|laïques]] et [[Républicanisme en France au XXe siècle|républicaines]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Philippe Madelin]]|titre=Jacques Chirac. Une biographie|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=2002|passage=15|isbn=}}.</ref>.
 
Ses deux grands-pères sont des [[Hussard noir|hussards noirs]] de la République, des [[Instituteur|instituteursinstituteur]]s devenus directeurs d'école : à [[Brive-la-Gaillarde]] pour son grand-père paternel, Louis Chirac, également [[Officiers de loge maçonnique|vénérable]]{{quand}} de la [[Loge maçonnique|loge]] de la Fidélité du [[Grand Orient de France|Grand Orient]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Louis|nom1=Debré|titre=Le Monde selon Chirac : Convictions, réflexions, traits d'humour et portraits|éditeur=[[Éditions Tallandier]]|date=2015-03-12|isbn=|asin=B01A74EYQ4|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=CLpSCwAAQBAJ&pg=PT7&dq=louis+chirac+grand-p%C3%A8re|consulté le=2017-01-02}}.</ref>, et à [[Sainte-Féréole]] ([[Corrèze (département)|Corrèze]]) pour son aïeul maternel.
 
=== Vie privée et familiale ===
Le {{date|17 octobre 1953}}, il se fiance avec [[Bernadette Chirac|Bernadette Chodron de Courcel]] (née enle 18 {{date|mai 1933}}), rencontrée à [[Institut d'études politiques de Paris|Sciences Po]], dans l'appartement des Chodron de Courcel, [[boulevard Raspail]]. Le {{date-|16|mars|1956}} à {{Arrondissement|6|Paris}}, il l'épouse, malgré les réticences de la famille de celle-ci vis-à-vis d'un jeune homme issu d'un [[Contexte social|milieu]] différent.
 
Les [[Famille Chodron de Courcel|Chodron de Courcel]] refusent un mariage solennel dans la [[Basilique Sainte-Clotilde de Paris|basilique Sainte-Clotilde]], habitués des familles de la haute société du [[faubourg Saint-Germain]]. La cérémonie a donc lieu dans la [[chapelle de Jésus-Enfant]] ({{numéro|29}} [[rue Las-Cases]]), annexe de l'église, réservée alors au [[Catéchisme en France|catéchisme]] et aux cérémonies plus intimes, Jacques Chirac étant en [[uniforme]] de [[sous-lieutenant]] de [[Cavalerie française|cavalerie]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Philippe Valode]]|titre=Les premières dames de la Ve République|lieu=Paris|éditeur=L'Archipel|année=2010|pages totales=211|passage=137|isbn=978-2-8098-0402-7}}.</ref>.
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=== Service militaire et guerre d'Algérie ===
Il commence son [[Conscription|service militaire]] le {{date-|15 avril 1955}} à l'[[École de cavalerie de Saumur|École de Cavalerie]] de [[Saumur]]<ref>Pierre Péan, ''l'Inconnu de l'Élysée''</ref>, dont il sort huitième sur 118{{refnec}}. Le grade d'officier lui est refusé (il est affecté tout d'abord comme [[deuxième classe#France|soldat de deuxième classe]] dans un régiment en [[Bretagne]]) en raison de son passé communisant et il faut l'intervention des relations de la famille Chodron de Courcel (le [[Marie-Pierre Kœnig|général Kœnig]]) pour l'obtenir. Il en sort donc finalement comme [[Sous-lieutenant#France|sous-lieutenant]] de cavalerie.
 
En tant qu'élève de l'[[École nationale d'administration (France)|ENA]], il aurait pu éviter de faire la [[guerre d'Algérie]] (pendant {{nobr|18 mois}}), mais il se porte volontaire et il est affecté, à partir du {{date-|1er|avril|1956}}, au [[11e régiment de chasseurs d'Afrique|{{11e}}]] puis [[6e régiment de chasseurs d'Afrique|{{6e|régiment}} de chasseurs d'Afrique]]<ref>[http://www.republique-des-lettres.fr/1011-jacques-chirac.php Présentation de J. Sicard, ''Les Chasseurs d'Afrique'', préfacé par Jacques Chirac, par N. Blandin in ''La République des Lettres'', 01/05/1999]</ref>, en poste à Souk-el-Arba dans le [[département de Tlemcen]]<ref>[http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/chirac_visite/chirac_algerien.htm R. Bacqué, F. Beaugé, « Chirac l'Algérien », ''Le Monde'', 01/03/2003, in ''Algeria-Watch'']</ref>. Au cours de son service militaire, il est blessé au visage, puis promu [[Lieutenant (grade militaire)#France|lieutenant]] au début de l'année 1957. Il affirme n'avoir personnellement jamais supervisé d'actes de torture et en avoir contesté l'aspect « généralisé »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bentégeat Henri|titre=« Jacques Chirac ou une vocation de chef », in Chefs d'État en guerre|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|année=2019|isbn=}}</ref>. Il est libéré de son service militaire le {{date-|20 juillet 1957||}}, le maintien sous les drapeaux ayant alors été porté à {{nobr|27 mois}}<ref>{{Lien web|url=http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3?id_article=99|titre=L’armée française au combat, de 1956 à 1962 (1992)|site= Pour une histoire de la guerre d’Algérie|auteur=Guy Pervillé|année= 24 février 2007|consulté le= 22 juillet 2012}}.</ref>. Partisan de l'Algérie française, Jacques Chirac explique qu'il n'est devenu gaulliste qu'en 1958.
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Grâce à son mariage et à son ambition, il change complètement de milieu social. De retour de son service militaire, il reprend ses études à l'[[École nationale d'administration (France)|ENA]] dans la [[Promotion 1957-1959 de l'École nationale d'administration|promotion Vauban]]. Il effectue son stage à la préfecture de l'[[Isère (département)|Isère]]<ref>{{lien web|titre=DOCUMENT. Voici le mémoire rédigé par Jacques Chirac après son premier stage à la préfecture de l'Isère|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/isere/grenoble/document-voici-memoire-redige-jacques-chirac-apres-son-premier-stage-prefecture-isere-1728937.html|site=France 3 Auvergne-Rhône-Alpes|consulté le=05-07-2020}}.</ref> et sort dixième en 1959. Celle-ci étant détachée en [[Algérie]] par [[Charles de Gaulle]] entre le {{date-|17|avril|1959}} et {{date-|avril 1960}}, il est affecté en tant que {{citation|renfort administratif}} auprès du directeur général de l'Agriculture en Algérie, [[Jacques Pélissier]].
 
À son retour en [[France métropolitaine]], Jacques Chirac est nommé auditeur à la [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]] et devient [[Maître de conférences (France)|maître de conférences]] à l'[[Institut d'études politiques de Paris|IEP de Paris]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Jacques Chirac, le panache et l’ambition |url=https://www.sciencespo.fr/fr/actualites/jacques-chirac-le-panache-et-lambition |site=Sciences Po |consulté le=2024-06-22}}</ref> où il enseigne le droit et l'économie, assurant la conférence de méthode du cours magistral de [[Raymond Barre]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Émile Magazine - Ces présidents qui ont enseigné à Sciences Po |url=https://www.emilemagazine.fr/article/2016/11/23/ces-prsidents-qui-ont-enseign-sciences-po |site=Émile Magazine |date=2016-11-23 |consulté le=2024-06-22}}</ref>. En {{date-|juin 1962}}, il devient chargé de mission (pour la « construction, les travaux publics, et les transports ») auprès du [[Secrétariat général du gouvernement (France)|secrétariat général du gouvernement]], puis au cabinet du [[Premier ministre français|Premier ministre]], Georges Pompidou, dont il devient rapidement un fidèle partisan et collaborateur. Un an plus tard, il retourne à la Cour des comptes en tant que conseiller référendaire, mais ne tarde pas à s'engager en [[politique]].
 
== Ascension politique ==
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==== Entrée à l’Assemblée nationale ====
Lors des [[élections législatives françaises de 1967|élections législatives de 1967]], [[Georges Pompidou]] souhaite qu'il se présente dans une circonscription parisienne mais Jacques Chirac préfère [[Ussel (Corrèze)|Ussel]] (Corrèze), réputée être un bastion de gauche<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean Charlot|titre=Pourquoi Jacques Chirac ?|éditeur=[[Éditions de Fallois]]|année=1995|passage=99|isbn=}}.</ref>. Il est l'un des acteurs du « [[serment de Solignac]] », qui traduit l'engagement de {{citation|jeunes loups}} gaullistes dans le Limousin et le Quercy, peu favorables à la droite. Il bénéficie du soutien de [[Marcel Dassault]], ami de son père qui finance pour lui un hebdomadaire UDR ayant son siège à [[Limoges]], ''L'Essor du Limousin''<ref>Pierre Tafani, ''Les clientèles politiques en France'', Éditions du Rocher, 2003, 342 p. {{ISBN|9782268045603}}, {{p.|204}}.</ref> et qui souhaite en faire un secrétaire d'État à l'Aviation civile. Il l’emporte de justesse au second tour, face à Georges Émon, candidat du [[Parti communiste français]]<ref>{{nombre|18522|voix}} contre {{formatnum:17985}} pour son adversaire</ref>. Cette victoire est obtenue à l'arraché sur une gauche divisée : en effet, le candidat envoyé par la [[Fédération de la gauche démocrate et socialiste|FGDS]] pour remplacer [[Marcel Audy]], sénateur, maire et conseiller général de [[Meymac]], un temps pressenti mais convaincu par Jacques Chirac de ne pas se présenter, n'est autre que le propre frère de [[François Mitterrand]], [[Robert Mitterrand|Robert]], lequel fait un score calamiteux ; Jacques Chirac bénéficie de la neutralité bienveillante de la gloire locale, [[Henri Queuille]], et de l'appui de l'inamovible maire d'[[Égletons]], [[Charles Spinasse]], ancien ministre [[Socialisme|socialiste]] de [[Léon Blum]] exclu de la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] pour faits de collaboration<ref group=alpha>Ce soutien s'explique sans doute par la volonté de Charles Spinasse de faire oublier son pétainisme de [[1940]] et de soutenir le premier gaulliste qui ne le boude pas. Il faut aussi compter avec la haine fratricide qui oppose socialistes et communistes dans ce département depuis les années 1920</ref>. [[Charles Spinasse]] affirme à cette occasion que Jacques Chirac est un type très {{citation|Front populaire}}<ref>Jean-Pierre Rioux, « La saga corrézienne », revue ''[[L'Histoire]]'', {{numéro}}313, octobre [[2006]], {{p.}}54-57.</ref>.
 
=== Premières fonctions ministérielles (1967-1974) ===
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Après Mai 68, il est secrétaire d'État à l'[[Économie (activité humaine)|Économie]] et aux Finances, d'abord sous l'autorité du gaulliste [[François-Xavier Ortoli]] dans le [[gouvernement Maurice Couve de Murville]], puis de celle du libéral [[Valéry Giscard d'Estaing]], après l'élection à la présidence de la République de [[Georges Pompidou]] et la formation du [[gouvernement Jacques Chaban-Delmas|premier gouvernement Chaban-Delmas]], en {{date||juin|1969}}. Les deux hommes se méfient l'un de l'autre, comme en témoigne le fait que Jacques Chirac n'est pas mis dans la confidence de la [[dévaluation]] du [[Franc français|franc]] de 11,1 % en 1969, mais finissent par travailler en bonne intelligence. À ce poste, il patronne notamment la {{citation|procédure d'agrément}}, législation d'exception dont bénéficient les groupes industriels jugés les plus méritants, par négociation à l'amiable directe de l'impôt sur les bénéfices. Ses adversaires l'accusent d'en avoir surtout fait profiter les groupes [[Groupe industriel Marcel Dassault|Dassault]] ou [[Bouygues]]. Dans le même temps, il renforce son assise en [[Corrèze (département)|Corrèze]], en se faisant élire [[Conseiller départemental#Historique|conseiller général]] pour le [[canton de Meymac]] le {{date|27|février|1968}} (réélu en 1970, 1976 et 1982) puis président du [[Conseil départemental de la Corrèze|conseil général]] en 1970 (réélu en 1973 et 1976, il abandonne ce poste en {{date-|mars 1979}} après être devenu maire de [[Paris]]). De plus, le couple Chirac achète le [[château de Bity]], sur le territoire de la commune de [[Sarran (Corrèze)|Sarran]] dans le département, le {{date-|3|mars|1969}}, et le restaure après classement comme [[Monument historique (France)|monument historique]] par arrêté du {{date-|3|avril|1969}}<ref>{{Base Mérimée|PA00099885}}.</ref>{{,}}<ref group="alpha">En 1972, ''[[Le Canard enchaîné]]'' révèle que le château qu'il avait acquis devait être restauré ; les dispositions fiscales en vigueur lui permirent de déduire de ses revenus la totalité des travaux qu'il fit effectuer à ses frais. Il ne paya pas d'impôts pendant deux ans de façon légale.</ref>. L'épouse de Jacques Chirac, [[Bernadette Chirac|Bernadette]], complète sa présence en [[Corrèze (département)|Corrèze]] en étant élue conseillère municipale de [[Sarran (Corrèze)|Sarran]] en 1971 (et deuxième adjointe au maire à partir de 1977) ainsi que [[Conseil départemental de la Corrèze|conseillère générale]] pour le [[canton de Corrèze]] en 1979.
 
De plus en plus proche de [[Georges Pompidou]], il est choisi en {{date-||juillet|1969}} par le couple présidentiel pour devenir le premier directeur général de la [[Claude Pompidou#Fondation Claude-Pompidou|Fondation Claude-Pompidou]]. Il commence également, à cette époque, à se lier avec deux collaborateurs du président de la République qui deviennent ses deux principaux conseillers durant les années 1970, [[Pierre Juillet]] et [[Marie-France Garaud]].
 
==== Ministre délégué aux Relations avec le Parlement ====
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=== Premier ministre (1974-1976) ===
{{Article connexe|Gouvernement Jacques Chirac (1)}}
[[Fichier:1975 Ceausescu J. Chirac Neptun.jpg|thumb|Jacques Chirac, [[Premier ministre français|Premier ministre]], en visite officielle en [[Roumanie]] en [[1975]], aux côtés du président roumain [[Nicolae Ceaușescu]].]]
 
==== Des relations difficiles avec le président et son propre camp ====
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À [[Hôtel de Matignon|Matignon]], il instaure un style détendu et studieux, travaillant souvent en bras de chemise et les pieds sur la table, tout en entamant un bras de fer avec le président. Tous deux désirent gouverner le pays et possèdent un caractère très différent : leur rivalité est la même depuis leurs tensions au ministère des Finances. De plus, Jacques Chirac se voit imposer par le président un grand nombre de ministres qu'il n'apprécie pas. C'est notamment le cas de [[Michel Poniatowski]] qui lui succède à l'Intérieur et obtient en plus le titre de [[Ministre d'État (France)|ministre d'État]] (ce qui en fait le {{numéro|2}} du gouvernement derrière Chirac) et [[Jean-Jacques Servan-Schreiber]], tous deux fermement antigaullistes. Jacques Chirac se débarrasse rapidement du cofondateur de ''[[L'Express]]'' sur la question des essais nucléaires. « JJSS » y est opposé et le fait savoir, ce qui le pousse à la démission dès le {{date-|9|juin|1974}}. Pour le remplacer, [[Valéry Giscard d'Estaing]] impose à Jacques Chirac le second cofondateur de ''L'Express'' en la personne de [[Françoise Giroud]], qui devient secrétaire d'État auprès du Premier ministre chargée de la Condition féminine le {{date-|16 juillet}}.
 
D'un autre côté, les réformes entreprises par [[Valéry Giscard d'Estaing]] surprennent puis agacent les gaullistes. Si Jacques Chirac s'investit personnellement dans la défense des plus symboliques d'entre elles, telles la majorité à {{nombrenobr|18| ans}}, la loi sur l'[[avortement]], l'extension de la couverture de [[sécurité sociale]] ou la réforme de l'audiovisuel (avec l'éclatement de l'[[Office de radiodiffusion-télévision française|ORTF]] en sept entités autonomes, comprenant les trois chaines et [[Radio France]], tout en conservant le monopole d'État), celles-ci, ainsi que certaines actions du président telles la {{citation|[[poignée de main]]}} à des détenus en prison, rendent sceptiques l'UDR et vont, selon eux, à l'encontre des idéaux de l'électorat de [[droite (politique)|droite]]. Beaucoup de {{citation|barons du gaullisme}} lui reprochent alors d'être trop proche de l'[[Président de la République française|Élysée]], le contraignant à la démission du secrétariat général de l'UDR le {{date-|15|juin|1975}} au profit d'un de ses proches, [[André Bord]] puis, à partir de 1976, [[Yves Guéna]]. Espérant être reconnu par le président de la République comme chef de la majorité, l'emploi par l'Élysée du terme de « majorité présidentielle » fait que les relations se tendent entre les deux têtes de l'exécutif. Les deux conseillers personnels de Jacques Chirac, [[Pierre Juillet]] et [[Marie-France Garaud]], le poussent même à la rupture avec [[Valéry Giscard d'Estaing]].
 
==== Gestion de la crise économique ====
À ces difficultés d'ordre [[politique]] s'ajoute une mauvaise situation [[Économie (activité humaine)|économique]] et sociale. Il est en effet le premier [[chef du gouvernement]] à être réellement confronté aux effets du [[premier choc pétrolier]] de [[1973]] : la [[France]] connaît alors sa première récession économique (le [[Produit intérieur brut|PIB]] se rétracte de 1,6 % au quatrième trimestre 1974 et de 1,5 % en 1975) depuis 1945, ainsi qu'une forte inflation (celle-ci atteint 13,8 % en 1974, soit la plus forte hausse depuis 1958<ref name=inflat>{{lien web|url=http://inflation.free.fr/graphique-inflation-depuis-1901.php|titre=GRAPHIQUE DE L'INFLATION EN FRANCE DEPUIS 1901|site=inflation.free.fr}}.</ref>), tandis que le nombre de demandeurs d'emploi passe de {{formatnum:200000}} à {{nobr|1 million}} de personnes de 1974 à 1976. Dans un premier temps, le gouvernement s'efforce de lutter contre l'[[inflation]] née de la hausse du prix du baril de pétrole en adoptant le {{date-|12|juin|1974}} un plan de {{citation|refroidissement}} préparé par le ministre de l'Économie et des Finances {{citation|giscardien}} [[Jean-Pierre Fourcade]] (il comprend notamment l'opération {{citation|frein sur les prix}} qui passe par des accords de programmation de hausse avec les producteurs et les distributeurs, la loi du {{date-|30|décembre|1974}} instaurant un prélèvement exceptionnel contre l’inflation assis sur les accroissements excessifs de marge et la revalorisation du rôle du comité national des prix par décret du {{date-|7|août|1975}})<ref>{{lien web|url=http://www.minefe.gouv.fr/directions_services/cedef/histomin/ministres/fiche076.html|titre=Biographie de Jean-Pierre Fourcade sur le site du MINEFE}}.</ref>. Cette action déflationniste permet à la hausse des prix d'être moins importante les années suivantes (+ 11,9 % en 1975 et + 9,5 % en 1976) et de réduire le déficit commercial du pays, mais fait chuter dans le même temps le taux d'investissement, fragilisant d'autant la production notamment dans le secteur industriel (celle-ci baisse de plus de 10 % en quelques mois).
 
Jacques Chirac et les gaullistes s'opposent à ce plan, étant favorables à des mesures de relance de l'[[Économie (activité humaine)|économie]] par l'[[investissement]]. Le [[Premier ministre français|Premier ministre]] déclare ainsi en {{date-||juillet|1975}} : {{citation|Le plan de refroidissement a assez duré. Il ne faut pas écouter les technocrates imbéciles qui veulent freiner les investissements. Les [[entreprise]]s ont besoin d'une relance}}. Sa vision s'impose alors progressivement au président de la République et, après un premier programme {{citation|timide}} de {{nombrenobr|6| milliards}} de [[Franc français|Francs]] complété d'un emprunt de {{nombrenobr|15| milliards}} redistribué aux petites et moyennes entreprises au début de l'année 1975, un véritable virage dans la politique économique du gouvernement a lieu en {{date-||septembre|1975}} avec l'abandon du {{citation|refroidissement}}, l'allégement des restrictions de crédits (que sont l'encadrement, les [[réserves obligatoires]] et le taux d'intervention de la [[Banque de France]]), la mise en place d'un [[Relance Chirac|plan de relance]] de {{nombre|30.5|milliards}} de [[Franc français|Francs]] et l'adoption d'un report d'impôt sur les bénéfices pour les entreprises. Cette rupture permet à la production industrielle de repartir à la hausse tout en conservant une inflation stable autour de 10 %, mais entraîne un déficit de la balance commerciale de {{nombrenobr|40| milliards}}<ref>[https://books.google.fr/books?id=ZPzfkjQAtWoC&pg=PA83&lpg=PA83&dq=plan+de+refroidissement+de+1974&source=bl&ots=JO66nxKtrJ&sig=tsq0Yjtli5QwRxUv8nrkgUBDhsw&hl=fr&ei=nGm_SZ6mE4Ov-QbPxM3WDw&sa=X&oi=book_result&resnum=2&ct=result#PPA93,M1 G. Dumas, M. Rocard, ''La dérive de l'économie française'', Éditions L'Harmattan, Paris, 2003, {{p.}}93] {{ISBN|978-2-7475-5474-9}}.</ref> et déstabilise le [[Franc français|Franc]] qui se déprécie d'environ 4,5 % et doit sortir du [[Serpent monétaire européen]] le {{date-|15|mars|1976}}.
 
==== Politique industrielle et technologies ====
L'[[énergie nucléaire]], dont il est fervent partisan, devient un choix stratégique afin que soit limitée la dépendance de la [[France]] vis-à-vis des importations d'hydrocarbures. Le conseil de planification décide ainsi le {{date-|28|janvier|1975}} de limiter à 15 % cette dépendance d'ici à 1985. La [[France]] ne possède en 1974 que dix réacteurs répartis en six centrales pour une puissance totale d'à peine {{formatnum:2800}} MW, et huit sont en cours de construction : entre 1975 et 1976, la [[France]] lance les travaux de {{nbnobr|13 réacteurs}} supplémentaires. Le secteur de l'industrie atomique est de plus réorganisé le {{date-|6|août|1975}}, avec le choix de [[Framatome]], filiale du [[Compagnie des forges et aciéries de la marine et d'Homécourt|Creusot-Loire]], comme seul constructeur des centrales, tandis que le [[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|CEA]] est divisé entre plusieurs filiales autonomes. Le {{date-|19|janvier|1976}}, la [[Orano Cycle|COGEMA]], filiale à 100 % du CEA, est créée pour s'occuper du cycle de combustion nucléaire, entraînant une assez forte contestation au sein du personnel du CEA. Enfin, le gouvernement donne son feu vert le {{date-|15|avril|1976}} pour le lancement du projet [[Superphénix]], prototype de [[réacteur à neutrons rapides]].
 
À ceci s'ajoute une politique commerciale offensive, le Premier ministre se faisant le défenseur des industries et technologies françaises à l'étranger. Le {{date-|24|juin|1974}}, à l'occasion de la visite du [[chah]] d'[[Iran]] [[Mohammad Reza Pahlavi]], celui-ci signe pour 20 à {{nombrenobr|22| milliards}} de contrats d'armement, l'achat de cinq centrales nucléaires et l'obtention par des entreprises françaises de la construction du [[métro de Téhéran]] et l'électrification des chemins de fer. Plus tard dans l'année, le {{date-|20 décembre}}, Jacques Chirac se rend en retour en [[Iran]] et obtient cette fois-ci la signature pour {{nombrenobr|35| milliards}} de [[franc français|francs]], dont l'adoption par [[Téhéran]] du procédé de télévision en couleur français [[SÉCAM]]. Il fait de même avec l'État [[Parti Baas|Baasiste]] d'[[Irak]], encore considéré comme respectable par l'Occident à cette époque (car laïc et en apparence moderniste) : il se rend à [[Bagdad]] le {{date-|30|octobre|1974}} pour obtenir des promesses d'achat pour l'industrie française à hauteur de {{nombrenobr|15| milliards}} de [[Franc français|francs]], dont une fois de plus le procédé SÉCAM. Mais surtout, un accord de coopération énergétique est signé entre les deux pays le {{date-|18|novembre|1975}}, avec l'obtention pour des compagnies pétrolières françaises d'avantages, le partage à 23 % du pétrole irakien et le projet d'installation d'un [[réacteur nucléaire]] expérimental de {{nb|1500 MW}} destiné à la recherche atomique civile en [[Irak]] (vite abandonné pour des raisons techniques, il préfigure un second accord signé le {{date-|26|août|1976}} à l'origine de la construction du réacteur de {{unité|70|MW}} d'[[Osirak]]<ref>[http://atomicsarchives.chez.com/bombe_irak.html J. Denis-Lempereur, « Si l'Irak a la bombe c'est grâce à la France », ''Sciences & Vie'' {{numéro}}882, 03/1991, in ''Atomics archives'']</ref>, surnommé {{citation|Ô Chirac}} par les Israéliens et une partie de la presse francophone et utilisé par les milieux néo-conservateurs et certains médias américains à partir de 2002 afin de critiquer la position de Jacques Chirac et de la [[France]] vis-à-vis de la [[guerre d'Irak]]<ref>{{en}} [http://www.boston.com/news/packages/iraq/globe_stories/030203_chirac.htm J. Glenn, « ''Chirac's other Iraq policy'' », ''Boston Globe'', 03/02/2003]</ref>). Cette attitude de « VRP » du {{citation|savoir-faire à la Française}} lui vaut d'être parodié en [[bande dessinée]], par le scénariste [[René Goscinny]] (qui le croque à nouveau dans l'album d'''[[Astérix]] [[Obélix et Compagnie]]'' deux ans plus tard) associé au dessinateur [[Jean Tabary]], dans une courte histoire d’''[[Iznogoud]]'' paru dans ''[[Le Journal du dimanche]]'' du {{date-|8|décembre|1974}}<ref>[http://www.actuabd.com/Sarkozy-Chirac-et-Iznogoud D. Pasamonik, « Sarkozy, Chirac et… Iznogoud », ''Actua BD'', 13/07/2005]</ref>.
 
==== Conflit avec le président de la République ====
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==== Fondation du RPR ====
Son directeur de cabinet [[Jérôme Monod]] recrute le futur [[Premier ministre français|Premier ministre]], pour la rédaction des discours et études économiques<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Chronologie: Alain Juppé|url=http://www.kronobase.org/chronologie-texte-Alain+Jupp%C3%A9.html|site=kronobase.org|consulté le=2018-11-12}}.</ref>, en particulier le "[[discours d'Égletons|discours fondateur]]" du 3 octobre 1976 à Égletons, en [[Corrèze (département)|Corrèze]]<ref>Archives INA [https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/1976-la-creation-du-rpr-parti-au-service-des-ambitions-de-jacques-chirac]</ref>{{,}}<ref>Archives INA []</ref>, "acte fondateur du RPR"<ref>Alain Juppé en Corrèze sur les traces de Jacques Chirac, par Marion Mourgue, Le Figaro du 5/11/2016 [https://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2016/11/05/25001-20161105ARTFIG00153-alain-juppe-en-correze-sur-les-traces-de-jacques-chirac.php]</ref>{{,}}<ref>"Chirac de A à Z" par François Vey, Emmanuel Hecht en 1995 aux Editions Albi Michel [https://www.google.fr/books/edition/Chirac_de_A_%C3%A0_Z/BsJYDwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Chirac+%22octobre+1976%22+travaillisme+%C3%89gletons&pg=RA1-PT36&printsec=frontcover]</ref>, dans lequel il « théorise » une critique de gauche de la présidence Giscard<ref name=alimi>"Comment Jacques Chirac a créé le RPR, sa machine à gagner" par Jannick Alimi le 26 septembre 2019 dans ''Le Parisien'' [https://www.leparisien.fr/politique/comment-jacques-chirac-a-cree-le-rpr-sa-machine-a-gagner-26-09-2019-8160384.php]</ref>{{,}}<ref>Les Secrets d'une victoire
Ayant retrouvé sans difficulté son siège de député de la {{3e|circonscription}} de la [[Corrèze (département)|Corrèze]] à l'[[élection]] partielle du {{date-|14|novembre|1976}} (avec 53,65 % des suffrages exprimés dès le premier tour), son suppléant le maire d'[[Ussel (Corrèze)|Ussel]] [[Henri Belcour]] (qui occupait son siège à sa place depuis [[1967]]) ayant démissionné pour lui permettre de se présenter à nouveau devant ses électeurs, il entre pour la première fois de manière effective à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]]. Il y intègre la [[Commission des Affaires culturelles, familiales et sociales]] (il en est membre jusqu'en 1986, puis de nouveau de 1988 à 1993 et de 1994 à 1995). Il s'attache alors à s'assurer le soutien de la famille [[gaullisme|gaulliste]] et à affirmer son poids au sein de la majorité, face aux partisans du président de la République. Il annonce sa volonté de rénover l'[[Union des démocrates pour la République|UDR]] le {{date-|3|octobre|1976}} à [[Égletons]], en plein cœur de son fief électoral de la [[Corrèze (département)|Corrèze]], sur la base d'un {{citation|véritable travaillisme à la française}}. Lors des assises nationales du parti à la [[Porte de Versailles]] à [[Paris]] le {{date-|5 décembre}} suivant, auxquelles participent {{nombre|50000|personnes}}, l'[[Union des démocrates pour la République|UDR]] se dissout pour donner naissance au [[Rassemblement pour la République]] (RPR). Jacques Chirac en est élu président à 96,52 % des voix, et désigne son ancien directeur de cabinet à [[Hôtel de Matignon|Matignon]], [[Jérôme Monod]], comme secrétaire général. Jacques Chirac, désirant une force politique populaire, se déplace dans toute la [[France]] et une importante campagne de recrutement est lancée (le RPR compte ainsi {{nombre|700000|adhérents}} à la veille des [[élections législatives françaises de 1978|élections législatives]] de 1978) et ce nouveau mouvement devient bientôt une puissante machine électorale tant orientée contre l'opposition que contre les {{citation|Giscardiens}}, en voulant incarner une voie médiane entre {{citation|le programme démagogique de la gauche socialo-communiste}} et {{citation|les solutions de la droite conservatrice, orthodoxe, classique}}<ref>Citations du discours prononcé à [[Metz]] par Jacques Chirac le {{date-|20|octobre|1977}}.</ref>. En effet, lors d'un meeting de {{nombre|100000|personnes}} à la [[Porte de Pantin]] le {{date-|10|février|1977}}, l'ancien Premier ministre dénonce le {{citation|capitalisme sauvage}} et affirme que les gaullistes ne doivent pas être confondus avec les {{citation|tenants du libéralisme classique}} et la « droite » assimilée au giscardisme et au [[centrisme]]<ref name="Fremy_626">[[Dominique Frémy]], ''Op. cit.'', 1987, {{p.}}626 {{ISBN|978-2-221-05360-7}}.</ref>. Il définit à cette époque le projet gaulliste comme la version française de la [[social-démocratie]]<ref name="gaull">{{Lien archive|horodatage archive=20100105070444|url=http://www.gaullisme.net/gaullisme-droite-gauche.htm|titre=« Le Gaullisme est-il de droite ? »}}, ''Centre d'information sur le gaullisme'' à partir d'Internet Archive.</ref>.
par [[Michèle Cotta]] en 1994 aux Editions Flammarion [https://www.google.fr/books/edition/Les_Secrets_d_une_victoire/odlXDwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Chirac+%22octobre+1976%22+travaillisme+%C3%89gletons&pg=RA2-PA1943&printsec=frontcover]</ref>, au moment où son successeur [[Raymond Barre]] vient d'annoncer un [[Plan Barre|sévère plan de rigueur]] et propose un {{cita|véritable [[travaillisme à la française]]}}.
Ayant retrouvé sans difficulté son siège de député de la {{3e|circonscription}} de la [[Corrèze (département)|Corrèze]] à l'[[élection]] partielle du {{date-|14|novembre|1976}} (avec 53,65 % des suffrages exprimés dès le premier tour), son suppléant le maire d'[[Ussel (Corrèze)|Ussel]] [[Henri Belcour]] (qui occupait son siège à sa place depuis [[1967]]) ayant démissionné pour lui permettre de se présenter à nouveau devant ses électeurs, il entre pour la première fois de manière effective à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]]. Il y intègre la [[Commission des Affaires culturelles, familiales et sociales]] (il en est membre jusqu'en 1986, puis de nouveau de 1988 à 1993 et de 1994 à 1995). Il s'attache alors à s'assurer le soutien de la famille [[gaullisme|gaulliste]] et à affirmer son poids au sein de la majorité, face aux partisans du président de la République. Il annonce sa volonté de rénover l'[[Union des démocrates pour la République|UDR]] le {{date-|3|octobre|1976}} à [[Égletons]], en plein cœur de son fief électoral de la [[Corrèze (département)|Corrèze]], sur la base d'un {{citation|véritable travaillisme à la française}}. Lors des assises nationales du parti à la [[Porte de Versailles]] à [[Paris]] le {{date-|5 décembre}} suivant, auxquelles participent {{nombre|50000|personnes}}, l'[[Union des démocrates pour la République|UDR]] se dissout pour donner naissance au [[Rassemblement pour la République]] (RPR). Jacques Chirac en est élu président à 96,52 % des voix, et désigne son ancien directeur de cabinet à [[Hôtel de Matignon|Matignon]], [[Jérôme Monod]], comme secrétaire général. Jacques Chirac, désirant une force politique populaire, se déplace dans toute la [[France]] et une importante campagne de recrutement est lancée (le RPR compte ainsi {{nombre|700000|adhérents}} à la veille des [[élections législatives françaises de 1978|élections législatives]] de 1978) et ce nouveau mouvement devient bientôt une puissante machine électorale tant orientée contre l'opposition que contre les {{citation|Giscardiens}}, en voulant incarner une voie médiane entre {{citation|le programme démagogique de la gauche socialo-communiste}} et {{citation|les solutions de la droite conservatrice, orthodoxe, classique}}<ref>Citations du discours prononcé à [[Metz]] par Jacques Chirac le {{date-|20|octobre|1977}}.</ref>. En effet, lors d'un meeting de {{nombre|100000|personnes}} à la [[Porte de Pantin]] le {{date-|10|février|1977}}, l'ancien Premier ministre dénonce le {{citation|capitalisme sauvage}} et affirme que les gaullistes ne doivent pas être confondus avec les {{citation|tenants du libéralisme classique}} et la « droite » assimilée au giscardisme et au [[centrisme]]<ref name="Fremy_626">[[Dominique Frémy]], ''Op. cit.'', 1987, {{p.}}626 {{ISBN|978-2-221-05360-7}}.</ref>. Il définit à cette époque le projet gaulliste comme la version française de la [[social-démocratie]]<ref name="gaull">{{Lien archive|horodatage archive=20100105070444|url=http://www.gaullisme.net/gaullisme-droite-gauche.htm|titre=« Le Gaullisme est-il de droite ? »}}, ''Centre d'information sur le gaullisme'' à partir d'Internet Archive.</ref>.
 
==== Élection à la mairie de Paris ====
[[Fichier:Mairie de Paris.jpg|thumb|L'[[hôtel de ville de Paris]].]]
 
En effet, Jacques Chirac critique de plus en plus ouvertement le [[gouvernement Raymond Barre (1)|gouvernement]] de son successeur [[Raymond Barre]] et multiplie les actions de déstabilisation à l'égard de [[Valéry Giscard d'Estaing]], selon une stratégie élaborée par les conseillers [[Pierre Juillet]] et [[Marie-France Garaud]]. C'est ainsi qu'il annonce le {{date-|19|janvier|1977}} sa candidature à la [[Liste des maires de Paris|mairie de Paris]], fonction ressuscitée après plus de {{nombrenobr|105| ans}} d'absence par le nouveau statut de la ville voté au Parlement en {{date-||décembre|1975}} (et auquel Jacques Chirac s'était opposé), contre celle de [[Michel d'Ornano]], ministre [[Fédération nationale des républicains indépendants|RI]] en exercice proche du [[président de la République]] et soutenu directement par l'Élysée, déjà en course depuis le {{date-|12|novembre|1976}}. Ce que les médias qualifient alors de {{citation|bataille de Paris}} donne lieu, à coup de sondages {{citation|trafiqués}} fournis par les deux camps toutes les semaines et de petites phrases, à une campagne acharnée entre les listes « Union pour Paris »<ref>Expression forgée par Raymond Barillon, « La Bataille de Paris », ''[[Le Monde]]'', 21/01/1977</ref> du président du [[Rassemblement pour la République|RPR]] et celles « Protection et Renouveau pour Paris » du giscardien, qui s'affrontent dans 17 des 18 secteurs de vote créés par le statut de 1975<ref group="alpha">Le statut de [[1975]] a supprimé les vingt maires d'arrondissement. Pour les élections municipales, le scrutin a lieu dans le cadre de 18 secteurs de vote : les [[1er arrondissement de Paris|{{1er}}]] et [[4e arrondissement de Paris|{{4e|arrondissements}}]] forment le {{1er|secteur}}, les [[2e arrondissement de Paris|{{2e}}]] et [[3e arrondissement de Paris|{{3e|arrondissements}}]] le second, et chacun des 16 autres forment un secteur à part entière</ref> (dans le seul [[7e arrondissement de Paris|{{7e|arrondissement}}]] la majorité réussit à s'unir derrière le député RI et conseiller sortant [[Édouard Frédéric-Dupont]]). [[Michel d'Ornano]], maire sortant de [[Deauville]], est présenté par ses adversaires et perçu par beaucoup de Parisiens comme un {{citation|parachuté}} et un aristocrate {{citation|élevé dans un pantalon de flanelle}}. Les partisans de Jacques Chirac, lui aussi élu d'un autre département, présentent en revanche ce changement de fief électoral comme un {{citation|retour aux sources}}, étant né et ayant fait l'essentiel de sa scolarité dans la capitale. De plus, il n'est tête de liste dans aucun secteur de vote, n'étant présent qu'en seconde position sur celle du [[5e arrondissement de Paris|{{5e|arrondissement}}]], derrière [[Jean Tiberi]].
 
Il sait également s'appuyer sur la classe [[politique]] locale, autant sur les gaullistes historiquement bien implantés dans la capitale que sur la droite dite « modérée », pourtant plutôt proche des RI, mais n'appréciant guère la décision de [[Valéry Giscard d'Estaing]] et de [[Raymond Barre]] d'appuyer un non-Parisien pour mener la majorité présidentielle. Ainsi, sur les 105 noms des listes « Chirac », pas moins de 37 sont des élus de la capitale, soit :
* {{nombrenobr|17| députés}} sur les 31 élus (dont 11 sont également conseillers sortants de [[Paris]]) dans les circonscriptions de la ville et notamment 15 sur les 18 du [[Rassemblement pour la République|RPR]] (et non des moindres puisque l'on peut citer parmi eux l'ancien [[Premier ministre français|Premier ministre]] et ministre des Affaires étrangères du [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] [[Maurice Couve de Murville]] dans le [[8e arrondissement de Paris|{{8e}}]], une parente par alliance du [[Philippe Leclerc de Hauteclocque|maréchal Leclerc]], [[Nicole de Hauteclocque]], dans le [[15e arrondissement de Paris|{{15e}}]], le président sortant du Conseil de Paris, et donc dernier à avoir exercé cette fonction, [[Bernard Lafay]] dans le [[17e arrondissement de Paris|{{17e}}]] ou l'ancien Résistant [[Joël Le Tac]] dans le [[18e arrondissement de Paris|{{18e}}]]) mais aussi 2 des 6 RI (tous deux dans le [[16e arrondissement de Paris|{{16e|arrondissement}}]]),
* 31 conseillers de Paris (dont 11 sont également [[député]]s, et un d'entre eux, le RI [[Pierre-Christian Taittinger]], est ministre en exercice).
 
Les {{citation|chiraquiens}} mettent en place une campagne active et féroce : leur candidat multiplie les tournées des marchés et des commerces et les bains de foule, insiste sur des thèmes porteurs tels que la propreté de la ville, la fuite des familles modestes et moyennes qu'il veut interrompre et parle de {{citation|démocratie du quotidien}}. L'agressivité culmine avec l'« affaire [[Françoise Giroud]] » : la secrétaire d'État à la Culture doit se retirer de la liste « d'Ornano » du [[15e arrondissement de Paris|{{15e|arrondissement}}]], après avoir revendiqué sur des tracts être décorée de la [[Médaille de la Résistance française|Médaille de la Résistance]] alors qu'aucun document officiel n'indique qu'elle ait jamais reçu cette décoration, ce que l'équipe du [[Rassemblement pour la République|RPR]] a mis à profit d'autant plus facilement qu'il a aligné face à elle dans cet arrondissement une parente du [[Philippe Leclerc de Hauteclocque|maréchal Leclerc]]. Au premier tour le {{date-|13 mars}}, l'[[Union de la gauche]], emmenée par le [[Parti communiste français|communiste]] [[Henri Fiszbin]] et le [[Parti socialiste (France)|socialiste]] [[Georges Sarre]], arrive en tête grâce aux divisions de la droite et à sa forte implantation dans l'est parisien, avec 32,1 % des suffrages exprimés, tandis que les listes « Chirac » remportent les « primaires » de la majorité avec 26,2 % contre 22 % à [[Michel d'Ornano]] (seule la liste d'union d'[[Édouard Frédéric-Dupont]], avec près des deux tiers des voix dans son secteur de vote, obtient des élus — 4 — au premier tour). L'« Union pour Paris » dépasse ainsi « Protection et Renouveau pour Paris » dans 11 secteurs (à savoir ceux des [[1er arrondissement de Paris|{{1er}}]]-[[4e arrondissement de Paris|{{4e}}]], [[5e arrondissement de Paris|{{5e}}]], [[6e arrondissement de Paris|{{6e}}]], [[8e arrondissement de Paris|{{8e}}]], [[9e arrondissement de Paris|{{9e}}]], [[10e arrondissement de Paris|{{10e}}]], [[11e arrondissement de Paris|{{11e}}]], [[13e arrondissement de Paris|{{13e}}]], [[14e arrondissement de Paris|{{14e}}]], [[15e arrondissement de Paris|{{15e}}]] et [[17e arrondissement de Paris|{{17e|arrondissements}}]]). Au second tour, la semaine suivante, il l'emporte avec à peine {{nombre|2000|voix}} d'avance sur l'[[Union de la gauche]], 45 % des voix et {{nombrenobr|50| sièges}} (auxquels se sont ajoutés les 4 élus du [[7e arrondissement de Paris|{{7e|arrondissement}}]]), contre 40 à l'opposition et 15 aux candidats de la liste d'Ornano<ref>[http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1977_num_27_6_393751 E. DUPOIRIER, « Une ou deux droites à Paris ? Les élections municipales de 1977 et la restructuration du bloc conservateur »], ''Revue française de science politique'', volume 27, {{numéro}}6, 1977, {{p.}}848-883.</ref>{{,}}<ref>{{Lien brisé|url= http://parisobs.nouvelobs.com/article/chirac-en-campagne-son-style-fera-école/151,481,folder-151,page1.html}} V. MONNIER, « Chirac en campagne : son style fera école] », ''Nouvel Observateur'', 10/05/2007.</ref>{{,}}<ref>[http://www.cairn.info/revue-pouvoirs-2004-3-page-61.htm É. PERRAUDEAU, « Élections et électeurs à Paris. Évolutions sociologiques et ruptures électorales 1977-2002 »], ''Pouvoirs'', 2007.</ref>.
 
Le {{date-|25|mars|1977}}, il devient le premier maire de [[Paris]] depuis [[Jules Ferry]]. Le poste qu'il obtient, nouvellement créé, est très important : quinze milliards de [[franc français|francs]] de budget, {{formatnum:40000}} fonctionnaires. C'est un contre-pouvoir important mais aussi et surtout un excellent tremplin électoral. Ses premières mesures consistent essentiellement à revenir sur des décisions ou projets gouvernementaux : abandon du projet de radiales entrant dans Paris, abandon (et destruction du premier niveau déjà réalisé) du projet controversé de « Monument au Vert » aux [[Halles de Paris]] confié jusqu'alors à l'architecte espagnol [[Ricardo Bofill]], soutenu par l'Élysée, et remplacé par les non moins critiqués « parapluies » du français [[Jean Willerval]], inaugurés en 1983<ref>{{lien web|url=http://www.culture.gouv.fr/culture/min/comite-histoire/pdf/etat_architecture.pdf|titre=« Chapitre 14 : De la Post-Modernité à la Française »|site=culture.gouv.fr}}.</ref> ; le soutien dès 1978 à la reprise de la construction de la Voie Express - Rive gauche, voulue par [[Georges Pompidou]] mais abandonnée par [[Valéry Giscard d'Estaing]] en 1974<ref>{{lien brisé|url=http://idf.lesverts.fr/article.php3?id_article=946|titre=« 11 septembre 1978 - Le maire de Paris bataille pour la réalisation de la voie express rive gauche », site officiel des Verts}}.</ref>. Mettant de plus l'accent sur la propreté (avec le lancement du programme « Paris ville propre » qui comprend une augmentation et une modernisation du matériel de ramassage de détritus, dont les fameuses « [[motocrotte]]s », la hausse des effectifs avec la constitution des « Commandos de la Propreté », la réhabilitation de certaines friches industrielles, notamment sur les quais de la [[Seine]], et de quartiers populaires ou encore la lutte contre la pollution de la [[Seine]] avec l'adoption du [[Plan de modernisation de l'assainissement parisien]] et la promesse qu'il s'y baignerait en 1993), la réalisation d'espaces verts, de crèches, de gymnases, de bibliothèques, d'écoles ; il gagne assez vite la confiance des [[Paris]]iens puisqu'un sondage ''[[Louis Harris 2|Louis Harris - France]]'' pour ''[[L'Express]]'' démontre que 62 % des habitants de la capitale interrogés le jugent bon maire, et 52 % un maire plutôt sympathique, tandis que 36 % reconnaissent qu'il donne alors la priorité à son rôle de président du [[Rassemblement pour la République|RPR]] contre 27 % à celui de premier magistrat de la ville<ref name="Fremy_626"/>. Mais l'opposition, emmenée par le socialiste [[Paul Quilès]], lui reproche de ne rien faire pour améliorer l'habitat social et pour lutter contre la hausse du foncier, et de favoriser l'{{citation|embourgeoisement}}. Ses adversaires l'accusent également d'avoir mis en place un système jugé {{citation|clientéliste}} et d'avoir utilisé, pour l'appareil du [[Rassemblement pour la République|RPR]] et à des fins purement électorales, un certain nombre de moyens de la municipalité parisienne : emplois fictifs, marchés publics du bâtiment (voir les affaires), frais de bouche<ref>{{lien web|url=http://fredericjoignot.blog.lemonde.fr/2007/11/22/jacques-chirac-bouillonnant-maire-de-paris/|titre=« Jacques Chirac : bouillonnant maire de Paris »|auteur=repris par F. JOIGNOT|date=09/1983|site=fredericjoignot.blog.lemonde.fr}}.</ref>.
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==== Difficultés à s'imposer au sein de la majorité ====
Fort de ce succès à [[Paris]], Jacques Chirac espère affirmer la place de son nouveau parti comme première force politique de la majorité lors des [[élections législatives françaises de 1978|élections législatives]] des 12 et {{date-|19|mars|1978}}, et devancer ainsi la grande formation formée le {{date-|10|janvier|1978}} par la réunion de tous les mouvements du centre et de la droite non gaulliste (le [[Parti républicain (France)|Parti républicain]] qui a pris la relève des [[Fédération nationale des républicains indépendants|RI]], le [[Centre des démocrates sociaux|CDS]], les [[Parti radical (France)|radicaux valoisiens]] et le [[Parti social-démocrate (France)|PSD]]) afin de soutenir directement l'action du président de la République et de son gouvernement : l'[[Union pour la démocratie française]] ([[Union pour la démocratie française|UDF]]). Or, le résultat du [[Rassemblement pour la République|RPR]] est loin de rejoindre les espoirs de ses dirigeants mais il demeure toutefois en tête au résultat final des partis avec {{nombrenobr|154| députés}}, l'UDF 137, le PS 114 : en hausse de {{nombrenobr|12| sièges}}, le PC en hausse également avec {{nombrenobr|86| députés}}. Après avoir eu de meilleurs sondages que la droite et avoir semblé remporter le scrutin, la gauche, divisée (rupture de l'union de la gauche de 1977), perd de peu la bataille électorale en voix et la perd nettement en sièges, avec {{nombrenobr|200| députés}} contre 291 à la droite<ref name="jjb">''Histoire politique de la France depuis 1945'', de J.-J. Becker, Armand Collin, 2000.</ref>{{refins}}.
 
Au premier tour le {{date-|12 mars}}, le parti chiraquien n'arrive qu'en troisième position avec 22,8 % des [[vote|suffrage]]s exprimés (soit près de deux points de moins que le score obtenu par l'[[Union des démocrates pour la République|UDR]] en 1973, la famille gaulliste perdant pour la première fois depuis 1958 son statut de première force politique du pays), derrière l'alliance [[Parti socialiste (France)|PS]]-[[Parti radical de gauche|MRG]] (26,3 %) et surtout après l'UDF (23,9 %)<ref>{{lien web|url=http://www.fance-politique.fr/resultats-elections-legislatives.htm|titre=Résultats des premiers tours des élections législatives de la Cinquième République|site=france-politique.fr}}.</ref> formation d'union soutenue par le Président de la République et le Premier Ministre. Le second tour permet toutefois au RPR de conserver sa place de premier groupe politique à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]], avec {{nombrenobr|154| sièges}} sur 491, mais lui fait perdre tout de même {{nombrenobr|29| députés}} par rapport à la législature sortante. Jacques Chirac est quant à lui réélu dans sa troisième circonscription de la [[Corrèze (département)|Corrèze]] sans difficulté et dès le premier tour, en améliorant de plus son résultat de 1976 avec 55,8 % des voix.
 
Cette victoire en demi-teinte, qui évite au président Giscard d'Estaing la cohabitation, affaiblit la position de Chirac comme chef de file du camp [[gaullisme|gaulliste]], et il se retrouve pris en tenaille entre les partisans d'une rupture totale avec les giscardiens (emmenés par [[Michel Debré]] qui, aux assises de [[Biarritz]] en {{date-||septembre|1978}}, propose le dépôt d'une [[motion de censure]]) et ceux au contraire favorables à un rapprochement (tels [[Jacques Chaban-Delmas]], qui retrouve la présidence de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] le 3 avril grâce au soutien des députés UDF et contre le candidat officiel du groupe RPR, [[Edgar Faure]], ou encore des ministres gaullistes du [[gouvernement Raymond Barre (3)|gouvernement Barre III]]). Jacques Chirac adopte alors une position médiane, sanctionnant ceux devenus trop proches du [[pouvoir politique|pouvoir]] (dès le début de la nouvelle législature, le conseil national du parti décide que les fonctions de président de l'Assemblée et de membres du gouvernement sont incompatibles avec un poste de dirigeant du mouvement) tout en rejetant la rupture, lui préférant une pression continue sur l'exécutif notamment dans les domaines économiques et sociaux. Il s'attire ainsi de plus en plus l'hostilité des {{citation|barons}} et des ministres, qui lancent une campagne contre la {{citation|bande des quatre}}, constituée des quatre principaux conseillers de Jacques Chirac ([[Yves Guéna]], [[Charles Pasqua]], [[Pierre Juillet]] et [[Marie-France Garaud]]) et dont l'influence est jugée trop importante.
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Le {{date-|26|novembre|1978}}, Jacques Chirac est victime d'un accident sur une route de la [[Corrèze (département)|Corrèze]] et est transporté à l'[[hôpital Cochin]] à [[Paris]]. De là, il lance l'« [[appel de Cochin]] », écrit par [[Pierre Juillet]] et apporté dans sa chambre d'hôpital par [[Marie-France Garaud]] : il y dénonce le {{citation|parti de l'étranger}}, c'est-à-dire l'UDF, en accusant le parti de [[Valéry Giscard d'Estaing]] d'agir au nom de l'[[Communauté économique européenne|Europe]] et contre les intérêts de la [[France]] dont il {{citation|prépare l'inféodation}} et {{citation|consent à l'idée de son abaissement}}<ref>[[s:Appel de Cochin|Texte de l'Appel de Cochin sur wikisource]]</ref>. La réaction au sein des {{citation|giscardiens}} du RPR ne se fait pas attendre : [[Lucien Neuwirth]] décide de ne plus voter aux conseils nationaux, [[Hélène Missoffe]] et [[Alexandre Sanguinetti]] démissionnent tandis que le garde des Sceaux [[Alain Peyrefitte]] écrit une lettre à tous les parlementaires du parti dans laquelle il condamne {{citation|ces propos outranciers}}. Pour cela, il est exclu du mouvement pour six mois, mais tous les membres RPR du gouvernement se solidarisent avec lui. C'est au tour d'[[Yves Guéna]], premier de la {{citation|bande des quatre}} à rompre avec lui, de marquer son mécontentement au début de l'année 1979 pour protester contre le fait qu'il n'ait pas été mis au courant au préalable de l'annonce faite par Jacques Chirac aux journées parlementaires du parti à la [[Guadeloupe]] qu'il allait demander la mise en place de deux commissions d'enquête (dont une sur l'information à la radio et à la télévision, où il estime que son image y est malmenée) et la convocation d'une session extraordinaire du Parlement pour remettre en cause la politique économique et sociale du gouvernement. Pourtant, lors de la tenue de cette dernière, obtenue grâce à la même demande de la gauche, du 14 au {{date-|16|mars|1979}}, Jacques Chirac n'intervient pas et empêche que le RPR vote la [[motion de censure]] déposée par l'opposition socialiste (le parti néo-gaulliste choisit alors l'abstention).
 
Le {{date-|7|juin|1979}}, l'organisation des premières [[Élections européennes de 1979 en France|élections européennes]] au [[suffrage universel]] direct lui donne une nouvelle fois l'occasion d'affronter les partisans du président de la République. Il prend ainsi lui-même la tête de la liste « Défense des intérêts de la France en Europe » et reprend le thème traditionnel gaulliste de l'« Europe des Nations », défendu dans l'Appel de Cochin et par [[Michel Debré]], et s'oppose à la liste UDF, très [[fédéralisme|fédéraliste]] et {{citation|européiste}}, emmenée par [[Simone Veil]]. Lors d'un meeting à Bagatelle le [[4 juin]], il déclare : {{citation|Ce qui nous sépare de l'UDF sur l'Europe est incomparablement plus profond que ce qui nous unit}}. C'est alors un échec retentissant, ne réussissant pas à intéresser un électorat gaulliste très peu enthousiasmé par ce scrutin : sa liste n'arrive qu'en quatrième position avec seulement 16,31 % des suffrages et {{nombrenobr|15| sièges}} de parlementaire européen sur les 81 dont dispose la [[France]], et est dépassé non seulement par [[Simone Veil]] qui arrive en tête (27,61 %, 25 élus), mais aussi par les [[Parti socialiste (France)|socialistes]] de [[François Mitterrand]] (23,53 %, {{nombrenobr|22| sièges}}) et les [[Parti communiste français|communistes]] de [[Georges Marchais]] (20,52 % et 19 élus). L'abstention s'est élevée à près de 40 %. Bien que techniquement élu au [[Parlement européen]] de [[Strasbourg]], Jacques Chirac abandonne immédiatement ce mandat, préférant ses fonctions locales ou nationales. Après cette défaite, et sur l'insistance de certains de ses proches (dont [[Bernadette Chirac]]) de plus en plus critiques à l'égard de l'influence de [[Pierre Juillet]] et [[Marie-France Garaud]], il se sépare de ces derniers et commence à réorganiser ses troupes en vue de la [[élection présidentielle française de 1981|présidentielle]] de 1981.
 
En 1979, la famille Chirac recueille la réfugiée vietnamienne [[Anh Đào Traxel]], qui deviendra leur {{citation|fille de cœur}}.
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Sa candidature à l'élection présidentielle semble pourtant être remise en question : sa position est en effet particulièrement instable au sein du [[Rassemblement pour la République|RPR]], s'étant attiré la méfiance tant de la vieille garde orthodoxe du mouvement gaulliste, groupée autour de [[Michel Debré]], qui annonce sa propre candidature le {{date-|30|juin|1980}}, mais aussi de l'aile la plus {{citation|giscardienne}} ([[Jacques Chaban-Delmas]], [[Olivier Guichard]], [[Jean Foyer]] ou [[Yves Guéna]]) opposée à l'attitude d'opposition à peine voilée adoptée par Jacques Chirac à l'égard du gouvernement et du président de la République (ainsi, le [[Rassemblement pour la République|RPR]] pousse le gouvernement à recourir à l'[[Article 49 de la Constitution de la Cinquième République française#L'engagement de responsabilité sur un texte (49 alinéa 3)|Article 49.3]] et donc à engager sa responsabilité sur une série de projets de loi lors de la session d'automne 1979, tandis que le {{date-|9 décembre}} Jacques Chirac évoque devant le comité central du parti {{citation|l'incapacité de ceux qui ont mission de guider le pays}}). De plus, certains de ses proches, dont [[Bernadette Chirac]], [[Jean de Lipkowski]] ou [[Alain Juppé]] estiment qu'il serait prématuré pour lui de se lancer déjà dans la bataille pour la présidentielle, tandis que d'autres ([[Charles Pasqua]] ou [[Bernard Pons]]) le poussent au contraire à s'engager.
 
Jacques Chirac hésite ainsi, estimant qu'une {{citation|bonne candidature}} doit représenter {{citation|le refus de ce qui semble inévitable}}, {{citation|symboliser le renouveau et l'espérance qui sont l'essence même du gaullisme}} et ne doit être déposée que si l'on a la volonté {{citation|de gagner, donc d'être présent au second tour}}. Toutefois, le {{date-|25|octobre|1980}}, il déclare : {{citation|Longtemps j'ai attendu un changement de la part du président}} et compare la situation politique du moment avec la fin de la {{IVe République}}. Beaucoup estiment alors que sa candidature n'est plus qu'une question de temps. Il annonce sa candidature le {{date-|3|février|1981}}, depuis l'[[Hôtel de ville de Paris]], en se présentant comme le seul légitime à pouvoir se poser en {{citation|rassembleur des gaullistes}} et en se fixant pour objectif d'{{citation|arrêter le processus de dégradation de la [[France]]}} qu'il attribue {{citation|au comportement des responsables de l'[[État]]}}. Il installe son quartier général [[rue de Tilsitt]] à [[Paris]], tandis que [[Charles Pasqua]] est nommé coordonnateur de sa campagne. Il expose son programme le {{date-|10 février}}, en l'axant sur les thèmes de la réduction des impôts — suivant l'exemple de [[Ronald Reagan]] — du retour à une [[politique]] étrangère volontariste et du {{citation|changement sans risque}}, effectuant ainsi un virage à [[droite (politique)|droite]] depuis son discours du {{citation|travaillisme à la française}} de la fin des années 1970, entamant ce que certains politologues, dont [[Jean Baudouin (professeur)|Jean Baudouin]], ont appelé le {{citation|moment néo-libéral du RPR}}<ref name=gaull/>. Il attaque tout particulièrement le président sortant dont il dénonce {{citation|l'irrésolution}} en politique étrangère (reprenant alors le thème du {{citation|parti de l'étranger}}), le {{citation|manque de fermeté}} dans le maintien de l'ordre républicain et une tendance au {{citation|collectivisme rampant}}. Il mène une campagne dans les plus importants groupes de médias français, avec le soutien des industriels [[Jacques Dauphin]] et [[Marcel Dassault]]<ref>{{lien web|url=https://dauphin-ota.info/document/chirac/|titre=Campagne d'affichage électorale publicitaire - Affichages Dauphin OTA 1981}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.challenges.fr/magazine/chirac-fils-prodigue-de-la-famille-dassault_347314|titre=Chirac, fils prodigue de la famille Dassault |site=challenges.fr |auteur=Anne-Marie Rocco |en ligne le=16 septembre 2010}}.</ref>. Il est également soutenu par certaines personnalités des lettres, du spectacle ou du monde sportif, tels l'accordéoniste [[Aimable (accordéoniste)|Aimable]], les acteurs [[Jean Marais]] et [[Moustache (acteur)|Moustache]], la romancière [[Juliette Benzoni]], le comédien [[Roger Carel]], le peintre [[Bernard Buffet]] et son épouse l'écrivaine [[Annabel Buffet|Annabel]], la meneuse de revue et chanteuse [[Line Renaud]] et son époux et compositeur [[Loulou Gasté]], la présentatrice de télévision [[Sophie Darel]], l'athlète médaillé olympique de {{uniténobr|110| mêtres}} haies [[Guy Drut]] ou encore le judoka lui aussi champion olympique [[Thierry Rey]]<ref>[[Dominique Frémy]], ''Op. cit.'', 1987, {{p.}}628, 691 {{ISBN|978-2-221-05360-7}}.</ref>. Sa chanson de campagne ''[[Jacques Chirac, maintenant]]'', aux accents [[disco]], est ''a posteriori'' moquée<ref>{{Lien web|url=https://www.franceinter.fr/des-parodies-au-rock-contestataire-jacques-chirac-en-musique-s|titre=Des parodies au rock contestataire, Jacques Chirac en musique(s)|site= France Inter|date= 27 septembre 2019}}.</ref>.
 
Il obtient au premier tour, le {{date-|26 avril}}, 18 % des suffrages exprimés, soit un peu plus de cinq millions de voix, et se retrouve largement distancé par [[Valéry Giscard d'Estaing]] (28,32 %) et [[François Mitterrand]] (25,85 %). Toutefois, il confirme son statut de chef naturel de la famille politique gaulliste, puisqu'il fait mieux que [[Jacques Chaban-Delmas]] en 1974 (15,10 %), tandis que les scores cumulés des deux autres candidatures gaullistes, celles de [[Michel Debré]] et de [[Marie-France Garaud]], sont de 3 %.
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[[Serge July]], cofondateur de ''[[Libération (journal)|Libération]]'', explique : {{citation|En 1981, la chance [pour François Mitterrand] s'appelait Jacques Chirac. La tactique suicidaire du PCF d'un côté et l'existence d'une fracture à droite, c'était une configuration de rêve. Sans la campagne anti-giscardienne de Jacques Chirac, François Mitterrand n'aurait pas été élu. Le dirigeant du RPR pense se débarrasser de Giscard en le faisant battre et il ne donne pas cher de la présidence Mitterrand et à ses ministres communistes, qui sont condamnés à très court terme. Le leader socialiste n'oubliait jamais de répéter que la droite était majoritaire en France, et que pour gagner il fallait utiliser autant que possible ses divisions, et ne pas mettre tout le monde dans le même panier}}<ref>{{Lien web|auteur=[[Serge July]]|url=https://www.rtl.fr/actu/politique/serge-july-10-mai-2011-7685081877|titre=L'autre secret de Mitterrand : la chance|site=rtl.fr|date=10 mai 2011|consulté le=9 avril 2020|brisé le = 2023-11-02}}.</ref>.
 
Aux [[Élections législatives françaises de 1981|élections législatives]] de {{date-|juin 1981}}, qui sont marquées par une {{citation|vague rose}} née de l'{{citation|état de grâce}} du nouveau président, le RPR n'obtient que 20,9 % des suffrages exprimés (et l'« Union pour la nouvelle majorité », coalition de droite fondée sur des candidatures uniques dans chaque circonscription et qui l'associe à l'[[Union pour la démocratie française|UDF]] et aux [[divers droite]]s, ne réunit que 42,9 % des suffrages, face aux 36 % du [[Parti socialiste (France)|PS]] et aux 54,3 % de la majorité présidentielle en général) et ne remporte que {{nombrenobr|83| sièges}}. Pour sa part, Jacques Chirac est réélu en [[Corrèze (département)|Corrèze]], une nouvelle fois au premier tour mais plus faiblement qu'auparavant puisqu'il ne passe que de peu la barre de la majorité absolue (50,6 %), face à un jeune candidat [[Parti socialiste (France)|socialiste]] tout juste sorti de l'[[École nationale d'administration (France)|ENA]], [[François Hollande]], et à son adversaire habituel depuis 1976, le [[Parti communiste français|communiste]] [[Christian Audouin]]<ref>[[Dominique Frémy]], ''Op. cit.'', 1987, {{p.}}628-629 {{ISBN|978-2-221-05360-7}}.</ref>.
 
== Sous la présidence de François Mitterrand ==
=== Principal dirigeant de l'opposition de droite (1981-1986) ===
==== Évolution du RPR ====
Malgré ce premier échec, Jacques Chirac s'attache à rapidement s'assurer un rôle de premier plan au sein de l'opposition, fort des [[sondage d'opinion|sondages]] qui font état, dès la fin de l'année [[1981]], de 32 % de Français interrogés le considérant comme le meilleur candidat à la prochaine élection présidentielle, contre 13 % à [[Valéry Giscard d'Estaing]] et 8 % à [[Raymond Barre]]. Ainsi, le {{date-|7|octobre|1981}}, le « [[Club 89]] » est créé au sein du [[Rassemblement pour la République|RPR]]. Présidé par [[Michel Aurillac]], et animé par un fervent « chiraquien », [[Alain Juppé]], il s'agit d'un {{citation|laboratoire d'idées}} chargé de {{citation|préparer un projet [[politique]] applicable dans l'environnement de 1989}}, mais en réalité véritable {{citation|contre-gouvernement}} chargé d'élaborer les programmes du parti pour les principales échéances futures : les [[élections législatives françaises de 1986|législatives de 1986]] et la [[élection présidentielle française de 1988|présidentielle de 1988]]. En attendant, Jacques Chirac retrouve sans difficulté la présidence du parti, qu'il avait quittée à la veille de sa candidature à la présidence, lors des Assises de [[Toulouse]] en {{date-||janvier|1982}}. Le {{date-|6|octobre|1982}}, il reçoit le [[Tenzin Gyatso|{{14e}} dalaï-lama]] lors de sa première [[Liste des visites à l'étranger du 14e dalaï-lama hors de l'Inde|visite en France]]<ref>[http://www.universalis.fr/evenement/5-15-octobre-1982-visite-privee-du-dalai-lama/ 5-15 octobre 1982. France. Visite privée du dalaï-lama], universalis.fr</ref>.
 
Il affirme alors son virage vers le [[libéralisme économique]] entamé durant la campagne présidentielle, afin de se poser comme le véritable rempart face au {{citation|socialo-communisme}} du [[gouvernement Pierre Mauroy (2)|gouvernement Mauroy]] et comme une alternative au {{citation|libéralisme avancé}} de l'[[Union pour la démocratie française|UDF]] qui, selon lui, a déçu en étant trop libéral sur le plan des mœurs et de la [[sécurité]], et pas assez sur le plan économique, et dont la politique menée à partir de 1976, qu'il qualifie de {{citation|socialisme rampant}}, a ouvert le chemin à la victoire de la [[gauche (politique)|gauche]]{{référence nécessaire}}. Il condamne tout d'abord le {{citation|trop d'État}} dans le domaine économique et social, ce que [[Michel Aurillac]] résume lors d'une réunion du [[Club 89]] en 1983 : {{citation|L'[[État]] est un garant et non un gérant, il faut donc lutter contre son hypertrophie}}, s'oppose aux [[nationalisation]]s et prône donc la fin de la planification et la déréglementation de l'économie, la dénationalisation et la lutte contre la [[bureaucratie]] de l'État et la libéralisation du système de [[protection sociale]], selon le modèle de la politique menée à la même époque au [[Royaume-Uni]] par le Premier ministre britannique [[Margaret Thatcher]]. Mais dans le même temps, il défend un profond ordre moral et donc un renforcement de l'État dans les domaines de la sécurité des personnes et des biens (et cela même si Jacques Chirac est l'un des rares parlementaires de l'opposition à avoir voté pour l'abolition de la peine de mort le {{date|18|septembre|1981}}<ref>{{lien web|url=http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/peinedemort/scrutins.asp|titre=Peine de mort|site=assemblee-nationale.fr}}.</ref>). Le [[Rassemblement pour la République|RPR]] et Jacques Chirac s'alignent donc sur les mouvements du [[Libéral-conservatisme|conservatisme libéral]] des autres pays d'[[Europe]], et, pour ce faire, abandonne les aspects les plus {{citation|gaulliens}} sur le plan de la politique étrangère et européenne, n'hésitant pas à défendre devant [[Ronald Reagan]], lors d'une rencontre avec le président américain en {{date||janvier|1983}}, l'idée d'une {{citation|défense européenne commune}} étroitement liée à l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]. Ces prises de position tendent alors à s'approcher des aspirations de ceux considérés comme l'électorat traditionnel du mouvement gaulliste et duquel celui-ci, gagné par l'usure du pouvoir, s'était peu à peu éloigné, à savoir les petits entrepreneurs, commerçants, les professions libérales, les agriculteurs, les propriétaires et les personnes âgées.
 
Cette {{citation|révolution idéologique}} s'accompagne d'un renouvellement et d'un rajeunissement des cadres du parti, favorisé par le départ ou la mise à l'écart de la plupart des grands {{citation|barons du [[gaullisme]]}} dans la suite de la candidature manquée de [[Michel Debré]]. Selon le [[journaliste]] [[politique]] [[Alain Duhamel]], sur les {{nombre|500000|militants}} revendiqués par le RPR, 80 % d'entre eux n'ont jamais adhéré aux différents mouvements qui l'ont précédé dans cette famille politique ([[Union pour la nouvelle République|UNR]] puis [[Union des démocrates pour la République|UDR]]). Et, à la suite des [[élections municipales françaises de 1983|élections municipales]] de 1983, 48 % des nouveaux maires issus du parti élus à la tête d'une commune de plus de {{nombre|30000|habitants}} ont moins de {{nombrenobr|43| ans}}. Parmi ces trentenaires et quadragénaires, on peut citer [[Alain Juppé]] (proche collaborateur de Jacques Chirac à la mairie de Paris, secrétaire général du [[Club 89]], maire du [[18e arrondissement de Paris|{{18e|arrondissement}}]] depuis 1983 et secrétaire national du parti au redressement économique et social à partir de 1984), [[Jacques Toubon]] (maire du [[13e arrondissement de Paris|{{13e|arrondissement}}]] de [[Paris]] en 1983 et secrétaire général du RPR à partir de 1984), [[Philippe Séguin]] (maire d'[[Épinal]] en 1983 et secrétaire national du parti chargé de la Décentralisation en 1984) ou [[Nicolas Sarkozy]] (protégé de [[Charles Pasqua]], ancien président du comité de soutien des jeunes à la candidature de Jacques Chirac à la présidentielle de 1981 et maire de [[Neuilly-sur-Seine]] en 1983)<ref name="baudou">[http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1990_num_40_6_394523 J. BAUDOUIN, « Le « Moment néo-libéral » du RPR : essai d'interprétation », ''Revue française de Science politique'', Vol. 40, {{numéro}}6, 1990, {{p.}}830-844]</ref>.
 
==== Succession de victoires électorales ====
Alors que le [[gaullisme]], tout en s'étant imposé comme une force [[politique]] de premier ordre sur le plan national, n'avait jamais réussi à percer réellement dans les élections locales (cantonales ou municipales), l'une des premières conséquences du {{citation|recentrage}} du [[Rassemblement pour la République|RPR]] vers des positions traditionnelles de la [[droite (politique)|droite]] lui permet de se {{citation|notabiliser}} et donc de remporter un certain succès lors des [[élections cantonales françaises de 1982|élections cantonales]] de [[1982]] et des [[élections municipales françaises de 1983|municipales]] de [[1983]]. Aux premières, le [[Rassemblement pour la République|RPR]] obtient ainsi le score le plus important jamais obtenu par une formation gaulliste à ce type de scrutin, à savoir 17,9 % des [[vote|suffrage]]s exprimés au premier tour et finalement 323 nouveaux sièges de conseillers généraux (portant le nombre d'élus départementaux du parti à 495, contre 343 avant l'élection, tandis que le mouvement préside désormais 13 assemblées départementales). Et, à la suite des secondes, en {{date-|mars 1983}}, le nombre de communes de plus de {{nombre|30000|habitants}} dirigées par le parti chiraquien passent de 15 à 35<ref name=baudou/>, dont de grandes villes. Une étude statistique montre que la majorité du pays est repassée à droite avec 53,54 % des voix<ref name="jjb" />{{refins}}. Par conséquent, les [[élections sénatoriales françaises de 1983|élections sénatoriales]] de {{date-||septembre|1983}} consacrent cette nouvelle assise locale puisque le groupe [[Rassemblement pour la République|RPR]] à la chambre haute du [[Parlement français]] passe de 41 à {{nombrenobr|58| sénateurs}}.
 
La position de Jacques Chirac au sein de la majorité est d'autant plus confortée que lui-même remporte une importante victoire aux [[élections municipales de 1983 à Paris|municipales de Paris en 1983]]. Pourtant, celles-ci s'annonçaient difficiles. Tout d'abord, la [[loi PLM]] du {{date-|31|décembre|1982}} (qui divise notamment la Ville de Paris en vingt mairies, soit une par arrondissement, chaque conseil d'arrondissement envoyant une partie de ses membres au conseil de Paris qui cumule les fonctions de conseil municipal à l'échelle de la Ville de Paris et de conseil général du département) est préparée par le ministre de l'Intérieur [[socialisme|socialiste]] [[Gaston Defferre]] sans que Jacques Chirac ait été consulté, celui-ci y voyant alors une manœuvre électoraliste visant à diminuer son autorité dans la gestion de la capitale et à augmenter l'influence de la [[gauche (politique)|gauche]], minoritaire sur l'ensemble de la ville mais bien implantée dans les arrondissements de l'est. Ensuite, une campagne de certains membres du [[Gouvernement Pierre Mauroy (2)|gouvernement]] et de [[média]]s est lancée à partir de [[1982]] contre sa gestion. [[Gaston Defferre]] est notamment condamné en {{date-||avril|1982}} en première instance à {{unité|1500|F}} d'amende et à verser un franc symbolique de dommage et intérêt à Jacques Chirac pour [[Diffamation en droit français|diffamation]] après avoir accusé la Ville de Paris ainsi que son maire, [[Bernard Pons]] et [[Charles Pasqua]] d'avoir bénéficié de largesses et perçu de l'argent au profit de la municipalité de la part du cercle de jeu Haussmann dirigé par [[Marcel Francisci]], assassiné en mars [[1982]]<ref>{{Lien web|url= https://www.universalis.fr/evenement/4-17-mars-1982-l-affaire-francisci-entre-politique-et-grand-banditisme/|titre= 4-17 mars 1982. France. L'« affaire Francisci », entre politique et grand banditisme|site= [[Encyclopædia Universalis]]}}</ref>. Un reportage de [[TF1]] dénonce les conditions de vie des pensionnaires de la maison médicale de [[Cachan]], puis une enquête de ''[[Libération (journal)|Libération]]'' vise les « bureaux d'études » utilisés par la Ville et enfin le ''[[Le Canard enchaîné|Canard enchaîné]]'' accuse le président du [[Rassemblement pour la République|RPR]] d'avoir financé en partie sa campagne de [[1981]] à partir de fonds reçus du régime [[Gabon]]ais d'[[Omar Bongo]] par le biais d'[[Elf Aquitaine]] et de son « Monsieur Afrique », [[André Tarallo]], ancien condisciple de Jacques Chirac à l'[[École nationale d'administration (France)|ENA]]<ref>[[Dominique Frémy]], ''Op. Cit.'', 1987, {{p.}}630-631</ref> (une accusation que [[Valéry Giscard d'Estaing]] réitèrera en 2009, à la mort de Bongo). Enfin, de nombreuses figures du gouvernement ou de la majorité s'investissent personnellement dans les différentes listes menées à l'échelle de la ville par [[Paul Quilès]] (lui-même candidat dans le [[13e arrondissement de Paris|{{13e|arrondissement}}]]), à l'instar du [[Premier secrétaire du Parti socialiste|Premier secrétaire]] du [[Parti socialiste (France)|PS]] [[Lionel Jospin]] dans le [[18e arrondissement de Paris|{{18e|arrondissement}}]] face à [[Alain Juppé]], le [[Liste des ministres français de la Culture et de la Communication|ministre de la Culture]] [[Jack Lang]] dans le [[3e arrondissement de Paris|{{3e}}]] contre [[Jacques Dominati]] ou encore le [[Liste des ministres français des Sports|ministre délégué de la Jeunesse et des Sports]] [[Edwige Avice]] dans le [[14e arrondissement de Paris|{{14e}}]] pour combattre [[Christian de La Malène]].
 
Pourtant, le jour du scrutin, les listes de la majorité parisienne sortante (unissant cette fois-ci l'ensemble de la [[droite (politique)|droite]] de gouvernement) obtiennent non seulement facilement leur maintien à la tête de la capitale, avec plus des deux tiers (67,29 %) des conseillers de Paris, mais le camp chiraquien réussit également à remporter le {{citation|grand chelem}} en obtenant les vingt [[Liste des maires d'arrondissement de Paris#Mandature 1983-1989|mairies d'arrondissement]] (treize [[Rassemblement pour la République|RPR]], cinq [[Union pour la démocratie française|UDF]] dont deux [[Parti républicain (France)|PR]], deux [[Centre des démocrates sociaux|CDS]] et un [[Parti radical (France)|radical valoisien]], et deux [[Centre national des indépendants et paysans|CNI]]). Sa fonction de maire de la capitale lui donne les moyens de s'opposer directement à la majorité socialiste et à certains {{citation|grands projets présidentiels}}. Ainsi, obtient-il que [[François Mitterrand]] renonce, le {{date-|5|juillet|1987}}, à son ambition de voir [[Paris]] organiser l'[[Exposition internationale|exposition universelle]] de 1989.
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En {{date-|septembre 1983}}, alors que lors d'élections municipales partielles, une liste de rassemblement entre [[Jean-Pierre Stirbois]] ([[Rassemblement national|Front national]]) et Jean Hieaux (RPR) conquiert la mairie de [[Dreux]], Jacques Chirac juge cette alliance {{Citation|tout à fait naturelle}}, bien qu'elle suscite des polémiques dans son parti<ref>Charles Sapin, [http://www.lefigaro.fr/politique/2018/06/01/01002-20180601ARTFIG00272-les-tentatives-d-ouverture-plus-ou-moins-heureuses-du-front-national.php « Des tentatives d'ouverture plus ou moins heureuses »], ''[[Le Figaro]]'', samedi 2 / dimanche 3 juin 2018, {{p.|4}}.</ref>.
 
Quoi qu'il en soit, Jacques Chirac s'attache à rapprocher le [[Rassemblement pour la République|RPR]] de l'[[Union pour la démocratie française|UDF]], et tient à rassurer cette dernière concernant sa vision de l'Europe en modérant largement son propos depuis le fameux [[appel de Cochin]] et en proposant, dès {{date-||juin|1983}}, la constitution d'une liste d'union dirigée par la très européiste [[Simone Veil]] aux [[élections européennes de 1984 en France|élections européennes]] du {{date-|17|juin|1984}}. Cette liste arrive alors largement en tête, avec 43,02 % des suffrages (mais une abstention encore plus forte, à 43,27 %) et {{nombrenobr|41| sièges}} de députés européens sur les 81 alloués à la [[France]], le PS n'obtenant que 20,45 % des suffrages et le PC 11,2 %. Le {{date-|10|avril|1985}}, une semaine après l'instauration de la [[Scrutin proportionnel plurinominal|proportionnelle]] pour les législatives et dont il critique {{citation|l'esprit de tricherie}}, il signe avec [[Jean Lecanuet]], président de l'UDF, un accord pour {{citation|gouverner ensemble}} (la plate-forme commune des deux partis pour les législatives sera quant à elle signée le {{date-|16|janvier|1986}}). Un mois plus tard, le {{date-|8 juin}}, il est présent, aux côtés de [[Raymond Barre]], à la {{citation|convention libérale}} réunie à Paris pour rassembler l'opposition à l'initiative de [[Valéry Giscard d'Estaing]].
 
Il tente également de transformer son image et travaille activement sa communication en vue des législatives. Pour ce faire, il fait appel à partir d'{{date-||octobre|1981}} aux services du publicitaire Élie Crespi, dont le but avoué est de travailler son style et de contrôler son attitude afin de casser son image d'énarque raide et de révéler le {{citation|véritable Chirac}}, {{citation|rude et généreux}}, chaleureux, aimant les choses simples mais appréciant également la poésie dont [[Saint-John Perse]] et les objets d'art. Il le fait ainsi changer de lunettes, abandonner son costume trois pièces, lui fait recevoir à l'hôtel de ville de Paris des écrivains, des artistes ou des acteurs, ou le pousse à être le premier [[Personnalité politique|homme politique]] à accepter de participer à l'émission satirique de l'imitateur [[Patrick Sébastien]]. À l'approche du scrutin, au printemps 1985, il change à nouveau d'équipe de communication en la confiant cette fois-ci à [[Bernard Brochand]] et [[Jean-Michel Goudard]]. Ces derniers, déjà responsables de la campagne du [[Rassemblement pour la République|RPR]] aux législatives de 1978, s'attachent à montrer au grand public un Jacques Chirac serein et responsable<ref>[http://www.lexpress.fr/informations/des-generations-de-gourous_620085.html V. DE MONTCLOS, « Des générations de gourous », ''L'Express'', 26/12/1996]</ref>{{,}}<ref name="Slate">Maya-Anaïs Yataghène, [http://www.slate.fr/story/52727/photos-campagne-1988-chirac-affiche « 1988, Jacques Chirac tout beau, tout bronzé, tout retouché &#91;INTERACTIF&#93; »], slate.fr, 20 avril 2012.</ref>.
 
Très médiatisé (il est l'invité à quatre reprises de ''[[L'Heure de vérité]]'' sur [[Antenne 2]] entre {{date-||juin|1982}} et {{date-||février|1986}}<ref>Il est le troisième invité de cette émission politique, après le ministre des Finances socialiste [[Jacques Delors]] et le secrétaire national communiste [[Georges Marchais]], et le dernier avant les législatives de [[1986]]. Source : INA</ref>), il multiplie les déplacements dans toute la France (durant la campagne des législatives, il visite pas moins de cent cinquante villes, prononce deux cents discours et parcourt quelque {{formatnum:80000}} km) et se rend même en [[Nouvelle-Calédonie]] à la fin du mois de {{date-||septembre|1985}} (en plein cœur des Évènements qui opposent violemment depuis un an partisans et opposants à l'indépendance, il s'oppose au projet d'{{citation|indépendance-association}} proposé par [[Edgard Pisani]] et le gouvernement socialiste dans un grand meeting {{citation|bleu, blanc, rouge}} sur la [[place des Cocotiers]] à [[Nouméa]], devant {{nombre|7000|personnes}}, mais se dit favorable à l'organisation d'un référendum d'autodétermination ouvert à tous les néo-calédoniens, quelles que soient leurs origines). Il se forge également une assise internationale, par le biais notamment de sa fonction de maire de Paris, et est l'un des principaux participants (aux côtés de certains dirigeants du monde occidental de l'époque à commencer par le Premier ministre britannique [[Margaret Thatcher]], le vice-président américain [[George H. W. Bush|George Bush]] ou le chancelier allemand [[Helmut Kohl]]) à la réunion de l'hôtel [[InterContinental]] de [[Londres]] le {{date-|24|juin|1983}} où fut fondée l'[[Union démocrate internationale]] (UDI), grande association regroupant à l'échelle internationale les grands partis de [[droite (politique)|droite]] et dont Jacques Chirac devient l'un des vice-présidents<ref>{{en}} [http://www.idu.org/founder.aspx Fondation de l'Union démocrate internationale]</ref>.
 
Finalement, son rôle de chef de l'opposition lui est reconnu et s'affirme lors d'un débat télévisé sur [[TF1]] qui l'oppose le {{date-|27|octobre|1985}} au [[Premier ministre français|Premier ministre]] [[Laurent Fabius]] ([[Raymond Barre]] avait lui aussi été sollicité mais avait refusé cette confrontation). Activement préparé par [[Édouard Balladur]] et [[Alain Juppé]] pour faire face au jeune chef de gouvernement considéré comme un maître de la communication et un excellent orateur, et afin de démontrer sa cohérence idéologique contestée depuis son passage du {{citation|[[Parti travailliste (Royaume-Uni)|travaillisme]] à la française}} au libéralisme, Jacques Chirac obtient l'avantage sur son adversaire. Ses partisans soulignent une attitude calme et posée face à un Premier ministre offensif voire agressif, refusant de lui serrer la main devant les photographes, l'accusant de {{citation|dire n'importe quoi}} et l'interrompant quatre-vingt-onze fois (quand Jacques Chirac ne le coupe en retour que vingt-cinq fois). Jacques Chirac finit par répliquer par un : {{citation|Cessez de m'interrompre comme un roquet}}, [[Argumentum ad personam|attaque ad personam]] et [[métaphore]] qui symbolisent aux yeux des observateurs l'ascendant pris par le président du RPR sur Laurent Fabius<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Rodolphe Ghiglione]], Marcel Bromberg|titre=Discours politique et télévision|sous-titre=la vérité de l'heure|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=1998|passage=4|isbn=}}.</ref>. Une étude [[Kantar TNS MB|Sofres]] pour [[Europe 1]] publiée le lendemain montre que 44 % des personnes interrogées le considèrent comme le vainqueur du débat (contre 24 % pour le Premier ministre, 28 % estimant le match nul et 4 % restant sans opinion), tandis que sa popularité passe de 57 à 70 % chez les électeurs de droite et de 9 à 17 % à gauche. Il apparait surtout moins autoritaire (73,4 % des sondés le considéraient ainsi à {{heure|19|30}}, avant le débat, ils ne sont plus que 57 % à {{nobr|21 heures}}), plus convaincant (25 % avant, 32 % après) et plus sympathique (il passe dans ce domaine de 15 à 26 %). Un sondage Ifrès pour ''[[France-Soir]]'' montre quant à lui que Jacques Chirac l'a remporté sur son adversaire sur les thèmes de la sécurité, l'immigration (37 contre 28 % pour ces deux domaines), l'incitation aux entreprises à embaucher (41 contre 27 %), la défense des intérêts de la France dans le monde (37 contre 36 %) et la gestion d'une crise grave (35 contre 31 %)<ref>[[Dominique Frémy]], ''Op. Cit.'', 1987, {{p.}}580-581, 629</ref>.
 
Il apparait que la droite est en bonne position pour l'emporter aux législatives, la cote de François Mitterrand passant de 32 % de satisfaits en 1983 à 28 % en 1984 selon des sondages de l'Ifop et la gauche perdant à nouveau les élections cantonales en 1985 (57,79 % de voix à droite)<ref>histoire politique de la France depuis 1945 de JJ Becker, Armand Collin, 2000</ref>
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=== Chef de gouvernement sous la première cohabitation (1986-1988) ===
{{Article détaillé|Première cohabitation| Gouvernement Jacques Chirac (2)}}
[[Fichier:Bundesarchiv B 145 Bild-F075734-0018, Frankreich, Kohl bei Gedenkgottesdienst de Gaulle (cropped).jpg|thumb|Jacques Chirac et le chancelier allemand [[Helmut Kohl]], en [[1987]].]]
Le {{date-|16|mars|1986}}, lors des [[élections législatives françaises de 1986|élections législatives]] à la [[Scrutin proportionnel plurinominal|proportionnelle]], l'union [[Rassemblement pour la République|RPR]]-[[Union pour la démocratie française|UDF]] obtient deux sièges de plus que la majorité absolue ({{nombrenobr|291| députés}} sur 577). Le RPR-UDF recueille 41 % des voix, le FN 10 %, tandis que le PS baisse (mais à un niveau moindre que prévu) à 31 % et que le PCF obtient 10 %<ref>''Histoire politique de la France depuis 1945'', de J.-J. Becker, Armand Collin, 207 p., 2000, {{p.|174}}.</ref>. Le RPR est le premier groupe de la majorité avec {{nombrenobr|155| membres}} et apparentés, mais le deuxième de l'hémicycle, derrière le PS. L'UDF compte {{nombrenobr|129| députés}}.
 
Le même jour que les législatives, les élections régionales, les premières, confirment mais bien plus nettement, la décrue de la gauche. La droite obtient la présidence et la majorité dans 20 régions sur 22<ref>histoire politique de la France depuis 1945 de JJ Becker, Armand Collin, 207 {{p.|2000}}, {{p.|175}}.</ref>.
 
Jacques Chirac, président du plus important parti de la majorité à l'Assemblée nationale, est nommé [[Premier ministre français|Premier ministre]] le {{date-|20 mars}}. C'est la première [[Cohabitation (politique)|cohabitation]] entre un président de gauche et une majorité parlementaire de droite. Outre lui-même, le [[gouvernement Jacques Chirac (2)|gouvernement Chirac]] compte initialement {{nombrenobr|37| membres}}, nombre porté à 40 cinq jours plus tard, à savoir : un [[Ministre d'État (France)|ministre d'État]] (un de ses plus proches alliés au sein du [[Rassemblement pour la République|RPR]], [[Édouard Balladur]], chargé de l'[[Liste des ministres français de l'Économie et des Finances|Économie, des Finances et des Privatisations]]), 13 [[Ministre#En France|ministres]] (6 RPR, 5 [[Union pour la démocratie française|UDF]] se répartissant entre 2 [[Parti républicain (France)|PR]], 2 [[Centre des démocrates sociaux|CDS]] et 1 [[Parti radical (France)|radical]], et 2 indépendants), 10 [[ministre délégué|ministres délégués]] (8 RPR et 2 UDF-PR) et 16 [[Secrétaire d'État (France)|secrétaires d'État]] (9 UDF dont 4 CDS, 3 PR, 1 radical et 1 [[Parti social-démocrate (France)|PSD]], 6 RPR et 1 indépendant). Les trois personnalités issues de la société civiles qui font leur entrée dans son ministère sont le diplomate [[Jean-Bernard Raimond]] (jusque-là ambassadeur en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]) au ministère des Affaires étrangères, le président de la [[Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles|FNSEA]] [[François Guillaume]] à l'Agriculture et le ''French doctor'' [[Claude Malhuret]] (directeur général de [[Médecins sans frontières]]) comme secrétaire d'État aux droits de l'Homme.
 
Dans son discours de [[politique]] générale prononcé devant l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] le {{date-|9 avril}}, il déclare : {{citation|Notre nouvelle frontière, ce doit être l'emploi}}<ref>{{Doc}} [http://www.archives.premier-ministre.gouv.fr/villepin/IMG/doc/Discours_de_politique_generale_de_Jacques_Chirac_2.doc J. CHIRAC, « Discours de politique générale », 09/04/1986, Archives du Premier ministre]</ref>. Le lendemain, il obtient la confiance des [[député]]s par {{nombrenobr|292| voix}} (l'ensemble des groupes RPR et UDF, 5 non inscrits sur 9 et un député d'[[extrême droite]] sur 35) contre 285.
 
Il continue toutefois à exercer ses fonctions de [[maire]] de [[Paris]], et à habiter dans son logement de fonction de l'[[Hôtel de ville de Paris|Hôtel de Ville]] plutôt qu'à [[Hôtel de Matignon|Matignon]] : chaque matin, il donne ainsi tout d'abord ses directives sur les grands dossiers municipaux avant de rejoindre son bureau de chef de [[gouvernement]]. Ce cumul de mandats lui permet alors notamment d'être le principal défenseur de la [[Sélection de la ville hôte pour les Jeux olympiques d'été de 1992#Paris|candidature de la capitale française]] pour l'organisation des [[Jeux olympiques d'été]] de 1992, et il mène ainsi la délégation parisienne à la {{91e|session}} du [[Comité international olympique|CIO]] à [[Lausanne]] le {{date-|17|octobre|1986}} : Paris y est battu au troisième tour par [[Barcelone]], arrivant en seconde position avec {{nombrenobr|23| voix}} contre 47 à la capitale catalane, mais se déclare quand même satisfait de la victoire d'[[Albertville]] pour les [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|Jeux olympiques d'hiver la même année]]<ref>{{Lien web|url= https://www.youtube.com/watch?v=UION16iRKiw|titre= 20 Heures d'Antenne 2|site= YouTube / INA|date= 17 octobre 1986}}.</ref>.
 
L'une de ses premières mesures, dès le {{date-|20 mai}}, est de revenir sur la [[Scrutin proportionnel plurinominal|proportionnelle]] et de rétablir le [[scrutin uninominal majoritaire à deux tours]] dans le cadre de 577 nouvelles circonscriptions établies par une commission présidée par [[Charles Pasqua]].
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==== Politique économique et de l'emploi ====
[[Fichier:President_Ronald_Reagan,_President_Jacques_Chirac,_Nancy_Reagan_and_Bernadette_Chirac.jpg|vignette|Jacques et [[Bernadette Chirac]] avec [[Ronald Reagan|Ronald]] et [[Nancy Reagan]] ([[Maison-Blanche]], 31 mars 1987). ]]
Comme promis lors de la campagne, il met en place une [[politique]] [[libéralisme économique|libérale]] sur le plan [[Économie (activité humaine)|économique]], avec une importante vague de [[privatisations en France|privatisations]] d'entreprises publiques [[nationalisation|nationalisées]] à la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]] (la banque [[Société générale]], la société de défense, d'aéronautique-aérospatiale, de transport et télécommunications [[Matra (entreprise)|Matra]], l'agence médiatique et publicitaire [[Havas]] et le groupe d'assurances mutuelles [[MMA (assurance)|MGF]]) ou par les gouvernements socialistes de [[Pierre Mauroy]] entre 1981 et 1983 (les banques [[Paribas]], [[Crédit commercial de France|CCF]] et du BTP, le groupe de télécommunication [[Alcatel|Compagnie générale d'électricité]] CGE qui devient Alcatel-Alsthom, le producteur et transformateur de matériaux [[Saint-Gobain]], la [[Suez (entreprise, 1858-2008)|Compagnie financière Suez]]), ainsi que de l'une des trois chaînes publiques, [[TF1]]. Organisées et gérées par [[Édouard Balladur]], seul [[Ministre d'État (France)|ministre d'État]] du gouvernement et titulaire des portefeuilles de l'Économie et des Finances, elles se sont surtout réalisées par le biais de souscriptions publiques par des petits [[actionnaire]]s et ont ainsi permis à l'État de vendre des actifs publics pour un montant oscillant, selon les sources, entre 70,5 (hypothèse du ''[[Quid (ouvrage)|Quid]]'') et {{nombrenobr|100| milliards}} de [[Franc français|francs]] (valeur 1999, selon l’édition 2001 de ''L’État de la France - La Découverte'').
 
Pour lutter contre le [[chômage]], le [[gouvernement]] décide de rendre le marché du travail plus [[flexibilité du travail|flexible]] en supprimant, dès le {{date-|8|juin|1986}}, l'autorisation administrative de [[licenciement en France|licenciement]], et prend une série de mesures visant à encourager l'[[investissement]] et l'[[entreprise]] privée (loi de finances rectificative du {{date-|16|avril|1986}} supprimant l'[[impôt de solidarité sur la fortune|impôt sur les grandes fortunes]] IGF et décidant une [[amnistie]] fiscale et douanière pour les capitaux rapatriés, loi du {{date-|19|novembre|1986}} autorisant les activités privées dans le commerce, l'artisanat, les services, libération des prix, soumis à un contrôle depuis [[1945]], à compter du {{date-|1er|janvier|1987}}, et mise en place le {{date-|17 juin}} suivant d'incitations fiscales au développement des [[stock option]]s) ainsi que l'épargne des salariés par la relance du vieux projet gaulliste de la [[Participation des salariés aux résultats de l'entreprise|participation]] (par les ordonnances du {{date-|15|octobre|1986}}, tout en assouplissant les règles de l'intéressement et de l'abondement de l'entreprise au [[Plan d'épargne d'entreprise|PEE]]). S'y associent plusieurs mesures sociales en faveur de l'emploi engagées par le ministre des Affaires sociales [[Philippe Séguin]], dont l'ordonnance du {{date-|11|août|1986}} subordonnant le recours au [[intérim (travail)|travail intermittent]] par les entreprises à la signature d'un accord préalable, la loi du {{date-|10|juillet|1987}} pour la lutte contre le chômage de longue durée et celle, entrée en vigueur le même jour, en faveur de l'emploi des travailleurs handicapés qui introduit pour la première fois dans le [[code du travail (France)|code du travail]] la notion d'{{citation|Obligation d'emploi}} pour ces derniers, avec une politique de discrimination positive instaurant un quota de 6 % d'employés handicapés dans les entreprises de plus de {{nombrenobr|20| salariés}}. {{formatnum:710000}} stages « emploi-formation » pour les jeunes de 16 à {{nombrenobr|25| ans}} sont également créés.
 
Cette [[politique]], aidée par une meilleure conjoncture internationale et une baisse du prix du [[pétrole]], semble en partie porter ses fruits et permet à la [[France]] de se ré-aligner en partie sur le {{citation|bon élève}} de l'[[Europe]] qu'est la [[Allemagne de l'Ouest|République fédérale d'Allemagne]] sur le plan de l'[[inflation]] (dont le taux repasse en 1986 sous la barre des 4 % pour la première fois depuis 1968, en s'établissant autour des 3 %, sans pour autant obtenir de réelle inversion de la tendance économique<ref name="inflat" />) notamment. L'investissement industriel se redresse à 4,5 % du [[Produit intérieur brut|PIB]] en 1987 et 10 % en 1988, et profite à un nombre important de [[Petite ou moyenne entreprise|PME]] dynamiques qui favorisent le freinage du chômage (passant de 10,5 % des actifs en 1986 à 10,3 % en 1987 puis à 9,8 % en 1988) sans obtenir toutefois une réelle stabilisation<ref>[http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/emploi/chiffres-cles.shtml « L’évolution du chômage en France au cours des 40 dernières années », ''La Documentation française'']</ref>. La croissance du PIB passe de 2 % à la fin de l'année 1986 à près de 4,5 % au début 1988, entraînant dans le même temps une stabilisation des taux d'intérêt réels sur {{nombrenobr|3| mois}} de la [[dette publique]] et une baisse de ceux sur {{nombrenobr|10| ans}}. Toutefois, le taux de croissance reste inférieur au coût réel moyen de la dette, et ne permet donc pas d'entamer un réel remboursement de cette dernière<ref>{{lien web|url=http://www.senat.fr/rap/r98-413/r98-4134.html|titre=L'ÉVOLUTION DE LA DETTE PUBLIQUE EN FRANCE ENTRE 1980 ET 1997 Les leçons d'une dérive|site=senat.fr}}.</ref>{{,}}<ref>[https://books.google.fr/books?id=RWtn6XHSjmUC&pg=PA227&lpg=PA227&dq=taux+de+croissance+France+RFA+1980+1986&source=bl&ots=JxWmLeKt6i&sig=PuqYUd3RcznblYN-YAifyTdcgLI&hl=fr&ei=eW29SeDROIXM-AaCw73PBA&sa=X&oi=book_result&resnum=1&ct=result#PPA246,M{{unité |1|A}}. BRODER, ''Histoire économique de la France au {{s-|XX|e}} : 1914-1997'', Éditions Ophrys, 1998, {{p.|246}}]</ref>.
 
==== Mesures sur la sécurité et l'immigration ====
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Pour l'aider dans le domaine de l'[[antiterrorisme]], Jacques Chirac décide, dès son installation en {{date-|mars 1986}}, la création d'un [[Conseil de Défense et de Sécurité nationale|Conseil national de sécurité]] (sur le modèle du ''[[Conseil de sécurité nationale (États-Unis)|National Security Council]]'' américain) rattaché à Matignon et comprenant des fonctionnaires de l'[[ministère de l'Intérieur (France)|Intérieur]], de la [[ministère de la Justice (France)|Justice]], de la [[Ministère des Armées|Défense]] et des [[Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères|Affaires étrangères]], mais aussi de la [[sous-direction anti-terroriste]] (SDAT) à la [[Direction centrale de la Police judiciaire (France)|direction centrale de la Police judiciaire]] et d'une chambre spécialisée dans les actes de terrorisme. Il met l'accent dans ce domaine sur plus de coopération internationale, notamment en favorisant l'extradition de terroristes vers les pays où ils ont commis des exactions, selon la Convention de [[Strasbourg]] de 1977 signée par la [[France]] mais jamais ratifiée, entraînant de vives divergences avec le président de la [[République]] qui y est opposé. La lutte contre la drogue est également renforcée selon un axe plus répressif à travers un plan présenté le {{date-|23|septembre|1986}} par le garde des Sceaux [[Albin Chalandon]] : celui-ci demande une application stricte de la loi de 1970 (qui considère le [[toxicomanie|toxicomane]] comme un délinquant) et aggrave les peines contre les trafiquants.
 
Par ailleurs, Chirac alourdit considérablement les conditions d'entrée et de séjour sur le territoire français. D'une part, la [[Lois Pasqua-Debré|loi dite Pasqua]] du {{date-|9|septembre|1986}} rend plus difficile l'accès à la [[nationalité française]], restreint l'accès à la [[Titre de séjour en France|carte de séjour]] de {{nombrenobr|10| ans}}, et permet des expulsions par décision préfectorale. 101 [[Mali]]ens sont ainsi expulsés dès le {{date-|18 octobre}} suivant<ref>[http://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-sociale/video/CAB86028792/expulsions-maliens.fr.html Reportage sur l'expulsion du 18 octobre 1986, JT de 20 h d'Antenne 2, 19/10/1986, INA]</ref>. D'autre part, à la suite de la vague d'attentats, Paris suspend tous les accords de dispense du [[Visa d'entrée et de séjour en France|visa d'entrée]] et rétablit l’obligation du [[visa (document)|visa]] d’entrée pour les ressortissants de la totalité des États du monde, à l’exception de ceux de la [[Communauté européenne]], de la [[Suisse]], du [[Liechtenstein]], de [[Monaco]], de [[Saint-Marin]] et du [[Saint-Siège]]. L'accord européen sur le régime de circulation des personnes entre les pays membres du Conseil de l'Europe et celui relatif à la suppression du visa pour les [[réfugié]]s sont suspendus. Outre le visa d'entrée, Chirac impose, via une [[circulaire en droit français|circulaire]] non publiée du {{date-|28|novembre|1986}}, un ''visa de sortie'' que les [[droit des étrangers en France|étrangers résidant en France]] devaient demander pour voyager. Le [[Groupe d'information et de soutien des immigrés|Gisti]] (Groupe d'information et de soutien aux travailleurs immigrés) attaqua en justice cette circulaire, et gagna au bout de six ans de procédures, le {{date-|22|mai|1992}}, devant le [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]]<ref name="GISTI">[[Groupe d'information et de soutien des immigrés|Gisti]], [http://www.gisti.org/doc/plein-droit/53-54/j8.html Illégalité totale des visas sortie-retour], ''Plein Droit'' {{numéro}}53-54, mars 2002. « Immigration : trente ans de combat par le droit »</ref>.
 
Selon la même volonté de rétablir {{citation|l'ordre républicain}}, le gouvernement revient totalement sur la [[politique]] menée par les [[socialisme|socialistes]] depuis 1984 face au conflit opposant partisans et opposants de l'indépendance en [[Nouvelle-Calédonie]] : le statut [[Laurent Fabius|Fabius]]-[[Edgard Pisani|Pisani]] en vigueur depuis 1985 est révoqué et remplacé par le statut dit Pons I, du nom du ministre des DOM-TOM [[Bernard Pons]]. Celui-ci prévoit notamment un référendum d'autodétermination limité aux seuls citoyens pouvant justifier {{nombrenobr|3| années}} de résidence dans l'archipel, organisé le {{date-|13|septembre|1987}} : boycotté par les indépendantistes (qui réclament un référendum auquel ne participeraient que les [[Kanak]]s), il se solde par une victoire massive du maintien au sein de la [[République]], choisi à 98,3 % des suffrages exprimés et avec une participation de 59,1 % des inscrits. Dès l'annonce du résultat, Jacques Chirac, qui s'était déjà déplacé une première fois sur le Territoire en {{date-||août|1986}}, se rend sur place pour annoncer, devant 20 à {{formatnum:25000}} loyalistes acquis à sa cause, sa volonté d'établir une [[autonomie territoriale|autonomie]] du territoire associant toutes les tendances politiques, le maintien du pouvoir d’arbitrage de l’État, la redéfinition et le renforcement des pouvoirs des régions et la représentation du pouvoir coutumier. Dans le même temps, les effectifs des forces de l'ordre présentes en [[Nouvelle-Calédonie]] sont sans cesse renforcés pour surveiller par {{citation|nomadisation}} les tribus.
 
==== Politique étrangère et de défense ====
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Au soir du second tour de l'élection le {{date-|8|mai|1988}}, Jacques Chirac subit une défaite assez importante en n'obtenant que 45,98 % des voix. Son camp est démoralisé, et son épouse va jusqu'à affirmer : {{citation|Les Français n'aiment pas mon mari}}. Lui-même souhaite : {{citation|Bonne chance à la France et bonne chance aux Français}}. Même s’il le nie, il traverse une période de [[Dépression (psychiatrie)|dépression]], à la suite de cet échec et aussi à cause de la maladie de sa fille Laurence qui s'aggrave, envisageant un temps d'arrêter sa carrière politique<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Clélie Mathias]]|titre=On n'est jamais mort en politique ! De Mitterrand à Sarkozy|éditeur=|année=2013|isbn=|numéro chapitre=3|titre chapitre=La deuxième tentative}}</ref>{{,}}<ref name="Lion"/>.
 
Le {{date-|1210 mai}}, il présente la démission de son gouvernement et cède l'[[Hôtel de Matignon]] auà [[Michel Rocard]], son ancien condisciple de [[Institut d'études politiques de Paris|Sciences Po]] et le grand rival de [[François Mitterrand]] au sein du [[Parti socialiste (France)|PS]],. [[Michel Rocard]], et leLe {{date-|15 mai-}}, l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]], toujours majoritairement à [[droite (politique)|droite]], est [[Dissolution parlementaire (France)|dissoute]].
 
=== Dernières années avant l’accession à l'Élysée (1988-1995) ===
Aux [[élections législatives françaises de 1988|élections législatives]] qui suivent la reconduction de [[François Mitterrand]] à la tête de l'[[État]] et voient la gauche revenir au pouvoir, il est réélu sans difficulté [[député]] dans la nouvelle [[troisième circonscription de la Corrèze|{{3e|circonscription}}]] de la [[Corrèze (département)|Corrèze]], née du découpage de 1986, et cela dès le premier tour, le {{date-|5|juin|1988}}, avec 58,04 % des voix. Au niveau national, le [[Rassemblement pour la République|RPR]] reste la première force d'opposition et limite quelque peu sa défaite, puisqu'il conserve tout de même {{nombrenobr|130| sièges}} sur 577, contre 275 au [[Parti socialiste (France)|PS]] et 90 à l'[[Union pour la démocratie française|UDF]]. Les {{nombrenobr|41| députés}} du [[Centre des démocrates sociaux|CDS]] forment quant à eux un groupe à part, l'[[Union du centre (Assemblée nationale)|Union du centre]], qui s'allie à la majorité [[socialisme|socialiste]] et à la politique {{citation|d'ouverture}} prônée par [[Michel Rocard]]. En {{date-|mars 1989}}, il est réélu triomphalement maire de [[Paris]] en remportant pour la seconde fois le « grand chelem », et à nouveau il s'emploie à se servir de cette position pour contrer les {{citation|grands travaux présidentiels}}. Ainsi, en 1991, le conseil de la ville vote le plan d'aménagement de zone de la [[Zone d'aménagement concerté|ZAC]] [[Paris Rive Gauche|Seine Rive Gauche]], qui doit apporter la marque « chiraquienne » à ce quartier où est en train de se construire la [[Bibliothèque nationale de France#Site de Tolbiac (François-Mitterrand)|Très Grande Bibliothèque]] (nouveau siège principal de la [[Bibliothèque nationale de France]], voulu par le président de la République).
 
==== Multiplication des courants internes au RPR ====
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Celles-ci viennent essentiellement à partir de 1989 d'un groupe de douze jeunes parlementaires trentenaires ou quadragénaires issus autant du [[Rassemblement pour la République|RPR]] (le député-maire d'[[Épinal]] et ancien ministre des Affaires sociales [[Philippe Séguin]], le député-maire de [[Lyon]] [[Michel Noir]], celui de [[Grenoble]] [[Alain Carignon]], le député président du conseil général de [[Savoie (département)|Savoie]] [[Michel Barnier]], le député-maire de [[Sablé-sur-Sarthe]] [[François Fillon]] et le député adjoint au maire de [[Versailles]] [[Étienne Pinte]]) que de l'[[Union pour la démocratie française|UDF]] (le président du groupe [[Union pour la démocratie française|UDF]] à l'Assemblée nationale et de la Région [[Rhône-Alpes]] [[Charles Millon]], le député président du conseil général de [[Vendée (département)|Vendée]] [[Philippe de Villiers]] et le député [[François d'Aubert]] pour le [[Parti républicain (France)|PR]], le député-maire de [[Toulouse]] [[Dominique Baudis]], celui d'[[Annecy]] [[Bernard Bosson]] et [[François Bayrou]] pour le [[Centre des démocrates sociaux|CDS]])<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ils-voulaient-renover-la-droite_498267.html A. LANCELIN, « Ils voulaient rénover la droite », ''L'Express'', 01/07/1999]</ref>. Ils signent, le {{date-|6|avril|1989}}, un « manifeste de la rénovation », qui demande un renouvellement des appareils des deux partis ; ils remettent donc en cause l'autorité de Jacques Chirac et de [[Valéry Giscard d'Estaing]], et envisagent de présenter une liste autonome aux [[élections européennes de 1989 en France|élections européennes]] de juin, ce à quoi ils doivent rapidement renoncer. Le {{date-|15 juin}}, la liste d'union [[Union pour la démocratie française|UDF]]-[[Rassemblement pour la République|RPR]] emmenée par [[Valéry Giscard d'Estaing]] et [[Alain Juppé]], et soutenue par Jacques Chirac, arrive en tête avec 28,9 % des suffrages (mais avec une abstention qui bat des records en dépassant les 51 %) et 26 élus (dont 12 [[Rassemblement pour la République|RPR]]). Mais l'expérience des {{citation|rénovateurs}} ne s'arrête pas là et si certains, dont [[Philippe Séguin]], rentrent dans le rang, d'autres continuent leur fronde contre Jacques Chirac. Le {{date-|5|mars|1990}}, une formation transpartisane de l'opposition, « Force unie », est créée par l'[[Union pour la démocratie française|UDF]]-[[Parti républicain (France)|PR]] [[François Léotard]], connu pour ses nombreux heurts avec le dirigeant néo-gaulliste lorsqu'il était son ministre de la culture et pour ses idées très {{citation|néo-libérales}} : y adhèrent immédiatement les [[Rassemblement pour la République|RPR]] [[Michel Noir]], [[Alain Carignon]], [[Michèle Barzach]] (ancienne ministre de la Santé de Jacques Chirac de 1986 à 1988), [[Jean-Louis Bourlanges]] (député européen élu sur la liste centriste de [[Simone Veil]] en 1989) et [[Patrick Devedjian]] (député-maire d'[[Antony]]). Au sein de la formation gaulliste, ces {{citation|néo-rénovateurs}} forment en {{date-||septembre|1989}} le courant « Vitalité-Imagination-Écologie » (VIE). Finalement, [[Alain Carignon]] est {{citation|mis en congé}} des instances dirigeantes du parti le {{date-|11 juin}} suivant (il ne réintègre pleinement le parti chiraquien qu'en 1992) et, le {{date-|6 décembre}}, [[Michel Noir]] et son adjoint à [[Lyon]] le professeur [[Jean-Michel Dubernard]] ainsi que [[Michèle Barzach]] démissionnent à la fois du mouvement et de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] (seuls les deux premiers y retrouvent un siège lors d'élections partielles en 1991).
 
Mais la contestation vient aussi de la vieille garde du [[Rassemblement pour la République|RPR]]. Ainsi, aux assises du parti au [[Le Bourget (Seine-Saint-Denis)|Bourget]] le {{date-|11|février|1990}}, deux courants s'opposent : d'une part les plus fidèles chiraquiens, emmenés par le secrétaire général du mouvement [[Alain Juppé]], et d'autre part ceux qui, tout en ne remettant pas en cause l'autorité de Jacques Chirac, appellent à {{citation|un nouveau rassemblement}} et à un retour à certains fondamentaux d'un [[gaullisme]] qualifié de social, à l'instar de [[Philippe Séguin]] et [[Charles Pasqua]]. La motion Juppé, finalement soutenue par les rénovateurs du courant VIE, obtient la majorité avec 68,6 % des votes des militants (et donc 90 élus sur les 100 désignés directement par les assises nationales pour faire partie des {{nombrenobr|735| membres}} du conseil national, et {{nombrenobr|17| membres}} sur les 30 du bureau politique) contre 31,4 % à la motion Pasqua-Séguin. Jacques Chirac est réélu président à l'unanimité du conseil national. Si le courant de [[Charles Pasqua]] et [[Philippe Séguin]] se dissout en {{date-||avril|1991}}, ils continuent à animer ensemble l'association [[Demain la France]]. Les deux camps s'opposent à nouveau en 1992 sur la question du [[Traité sur l'Union européenne|Traitétraité de Maastricht]] : ainsi, si Jacques Chirac déclare en 1991 qu'il est {{citation|absolument hostile au plan Delors tendant à instituer en Europe une [[Euro|monnaie unique]]}}, il apporte finalement son soutien au « oui » au [[référendum français sur le traité de Maastricht|référendum sur la ratification du traité]] le {{date-|27|août|1992}}, convaincu par [[Alain Juppé]], [[Édouard Balladur]] ou [[Jacques Toubon]] tout en se mettant en porte-à-faux avec une majorité de membres de son propre parti qui, derrière [[Charles Pasqua]] et [[Philippe Séguin]], font activement campagne pour le « non ». En juin 1990, Jacques Chirac s'oppose à la [[Loi Gayssot]], qui interdit la négation de crimes contre l'humanité<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Christophe |nom=Forcari |titre=Quand le FN enrôle de force les historiens sous sa bannière|url=https://www.liberation.fr/france/2005/12/15/quand-le-fn-enrole-de-force-les-historiens-sous-sa-banniere_541865/ |site=Libération |date=2005-12-15 |consulté le=2022}}.</ref>.
 
==== Perspective des élections législatives de 1993 ====
En 1991, dans un contexte de percée électorale du Front national, plusieurs déclarations de Jacques Chirac sur la question de l'immigration font polémique. Dans un discours prononcé le {{date-|19|juin|1991}} à [[Orléans]], il parle de {{citation|[[Le bruit et l'odeur (discours de Jacques Chirac)|bruit et d'odeur]]}} pour désigner les désagréments causés par les immigrés en France. En septembre suivant, il qualifie de {{citation|bon sens}} la proposition de Valéry Giscard d'Estaing de renoncer au [[droit du sol]] pour le [[droit du sang]] en matière d'acquisition de la nationalité française, et estime qu'il ne faut {{citation|pas masquer les vrais problèmes}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ump/videos-droit-du-sol-la-droite-n-en-est-pas-a-sa-premiere-poussee-de-fievre_1293585.html « Droit du sol: la droite n'en est pas à sa première poussée de fièvre »], ''[[L'Express]]'', 23 octobre 2013.</ref>.
 
À la fin du second mandat de François Mitterrand, il apparaît nettement que la gauche va subir le contrecoup de l'usure de sa gouvernance et de la crise économique : la cote du chef de l'État descend en effet à 22 % de satisfaits dans le baromètre de l'IFOP de {{date-|décembre 1991}} ; lors des élections régionales de 1992, la droite reconduit son succès de 1986 en emportant 19 et bientôt 20 régions sur 22, le PS n'obtient plus que 18,3 % des suffrages en métropole ; aux élections cantonales, la droite conquiert la majorité dans 76 départements sur 99. Édith Cresson est contrainte à la démission et remplacée par Pierre Bérégovoy. Le nombre de chômeurs dépasse pour la première fois le cap des {{nombrenobr|3| millions}}, atteignant officiellement {{nombre|3.1|millions}}. Tout annonce une décrue importante de la gauche, d'autant que les « affaires » du camp socialiste se succèdent. La défaite sera encore plus lourde que prévu pour la gauche<ref>''Histoire politique de la France depuis 1945'' de J.-J. Becker, Armand Collin, 2000.</ref>.
 
==== Deuxième cohabitation et tensions avec Édouard Balladur ====
Face aux grandes difficultés du gouvernement de gauche, Jacques Chirac participe activement à la [[Élections législatives françaises de 1993|campagne législative]] de 1993 qui voit la victoire écrasante de la [[droite (politique)|droite]]. Le [[Rassemblement pour la République|RPR]] devient la première force politique du pays en nombre de sièges avec {{nombrenobr|242| députés}}, un record, cependant que l'UDF obtient {{nombrenobr|207| sièges}}, au total une majorité massive de {{nombrenobr|485| députés}}, soit 85 % des sièges de l'assemblée, contre {{nombrenobr|68| sièges}} seulement au PS et divers et 24 au PC.
 
En voix, l'[[Union pour la France]] UDR-UDF (qui est un rassemblement des deux formations de droite) dépasse 69 % des voix au premier tour, tandis que le PS atteint 17,39 % et le PC 9,18 %<ref>''Histoire politique de la France depuis 1945'', Armand Colin, 2000.</ref>{{refins}}.
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Il entame une [[Campagne électorale|campagne]] dynamique, centrée sur le thème de la {{citation|[[fracture sociale]]}}, et comble progressivement l'écart le séparant du Premier ministre dans les intentions de vote en développant une stratégie de communication (développée par [[Jean-Michel Goudard]] ou [[Claude Chirac]]) tendant à le rendre plus humain et plus proche des Français que son adversaire. ''A posteriori'', l'émission satirique ''[[Les Guignols de l'info]]'' est considérée comme ayant influé significativement sur les résultats de l’[[Élection présidentielle française de 1995|élection présidentielle]] du fait du traitement accordé à Jacques Chirac, transfiguré par les auteurs en [[Jacques Chirac (Les Guignols de l'info)|personnage de anti-héros sympathique]], devenant l'une des marionnettes les plus populaires<ref name="Slate"/> (la phrase {{citation|Mangez des pommes}}, développée à partir du logo de la campagne chiraquienne figurant un pommier, est vite reprise dans les médias et au sein de la population). À ce sujet, Benoît Delépine, l'un des auteurs de l'émission, explique : {{citation|On détestait [[Édouard Balladur|Balladur]]. Il était d’une prétention hallucinante avec un côté aristo qui faisait penser à l’époque [[Valéry Giscard d'Estaing|giscardienne]]. Les Guignols ont sans doute participé à le déstabiliser. Cela dit, il s’est surtout déstabilisé tout seul. Chirac, lui, avait ce côté un peu ''loser'' sympa. Il s’était fait discret pendant quelques années et bénéficiait de l’image d’un homme neuf. [[Lionel Jospin|Jospin]] n’était pas prêt. Il paraissait même surpris d’être là. On connaît la suite…}}<ref name="keller">Jean-François Keller, [http://www.klibres.fr/archive_cites_kidam09_delepine.html# Benoît Delépine - « Présidentielles : le climat n’a jamais été aussi lourd… »], K.libres (page consultée le 15 janvier 2009).</ref>.
La campagne a lieu aussi sur le terrain, où il a {{cita|retrouvé les accents de son premier [[discours d'Egletons]]}}, celui où il préconisait l'alliance des « valeurs essentielles du gaullisme » et d'un véritable [[travaillisme à la français ]]<ref>Article dans ''Le Monde'' par THIERRY BREHIER le 04 juin 1995 [https://www.lemonde.fr/archives/article/1995/06/04/m-chirac-retrouve-en-correze-les-themes-et-les-accents-de-sa-campagne_3869097_1819218.html]</ref>.
 
=== Victoire au second tour ===
Jacques Chirac réussit à éliminer Édouard Balladur (qui se classe troisième avec 18,58 % des suffrages) au premier tour, au terme d'une lutte féroce et marquée par la sortie de plusieurs affaires politico-financières (telles que l'[[affaire Schuller-Maréchal]]), en obtenant la deuxième place (avec 20,84 % des voix) derrière [[Lionel Jospin]], candidat [[Parti socialiste (France)|socialiste]] (23,30 %). Jacques Chirac est élu président de la République au second tour face à [[Lionel Jospin]], le 177 mai 1995, avec 52,64 % des voix.
 
== Président de la République ==
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{{Article connexe|Gouvernement Alain Juppé (1)|Gouvernement Alain Juppé (2)}}
[[Fichier:President Clinton, Jacques Chirac and Helmut Kohl sign the Balkan Peace Agreement - Flickr - The Central Intelligence Agency.jpg|thumb|Jacques Chirac avec [[Bill Clinton]] et [[Helmut Kohl]] à la conférence de paix sur l'ex-[[Yougoslavie]] (Paris, {{date-|14 décembre 1995}}).]]
La [[Investiture du président de la République française|cérémonie d'investiture]] lors de laquelle il prend ses fonctions de président de la République a lieu le {{date-|17|mai|1995}}. Jacques Chirac est accueilli par [[François Mitterrand]] sur le perron de l'[[Palais de l'Élysée|Élysée]], après quoi s'ensuit le traditionnel entretien entre le président élu et le président sortant. [[Roland Dumas]] annonce ensuite les résultats définitifs de l'élection présidentielle et proclame Jacques Chirac président de la République<ref name="Investiture">[http://www.elysee.fr/president/la-presidence/le-president-de-la-republique/l-investiture-des-presidents-de-la-republique/jacques-chirac.8827.html Investitures de Jacques Chirac] sur le site de la présidence de la République.</ref>. Le nouveau chef de l'État se rend dans l'après-midi à l'[[Arc de triomphe de l'Étoile|Arc de Triomphe]], où il dépose une gerbe de fleurs en mémoire du [[Tombe du Soldat inconnu (France)|Soldat inconnu]]. Le même jour, il nomme [[Alain Juppé]] [[Premier ministre français|Premier ministre]]. Lors des premiers jours de son mandat, le nouveau président de la République décide de ne pas dissoudre l'Assemblée nationale, préférant s'appuyer sur la majorité parlementaire élue deux ans plus tôt et qui compte {{nombrenobr|472| députés}} (257 du RPR et 215 de l'UDF). Le gouvernement formé s'appuie sur des chiraquiens comme [[Jacques Toubon]] ou [[Jean-Louis Debré]] {{incise|le président de la République ayant donné comme consigne de ne pas nommer des {{citation|traîtres}}}} et sur des personnalités ayant une expérience politique limitée. Nicolas Sarkozy et Charles Pasqua affirmeront ''a posteriori'' que la composition de ce gouvernement a constitué une des causes de l'échec de la droite aux élections législatives de 1997<ref name="Lion">''Chirac, le vieux lion'' de [[Patrick Rotman]], documentaire diffusé en 2006 sur France 3, suite de ''Chirac, le jeune loup''. Le but est d'analyser de manière factuelle la carrière de Chirac de 1981 à 2006, avec des entretiens de Pasqua, Barre, Séguin, Rocard, [[Jean-François Probst|Probst]], Sarkozy.</ref>.
 
Après avoir promu durant sa campagne la [[fracture sociale]] (taxée par certains de décorum de campagne<ref name="Lion"/>), le président veut faire respecter le [[Traité de Maastricht (1992)|traité de Maastricht]] et réduire les déficits, une sorte de [[tournant de la rigueur]]. Il l'annonce à la télévision le {{date-|26|octobre|1995}}, dans un entretien avec [[Alain Duhamel]]<ref name="Le Monde 2007">{{Lien web|url= https://www.lemonde.fr/societe/article/2007/03/12/jacques-chirac-une-presidence-sans-cesse-perdue-et-reconquise_881791_3224.html|titre= Une présidence sans cesse perdue et reconquise|site= Le Monde|date= 15 mai 2007}}.</ref>. Chirac met l'accent sur la lutte contre le déficit budgétaire et la [[dette publique|dette de l'État]] afin de respecter le [[pacte de stabilité et de croissance|pacte de stabilité]] de l'[[Union européenne]] et d'assurer l'arrivée de l'[[euro]]. Pour ce faire, le mouvement des [[privatisations en France|privatisations]], engagés entre 1986 et 1988 et depuis 1993, se poursuit : il touche les groupes industriels [[Pechiney]] et [[Arcelor|Usinor-Sacilor]] en 1995, de la compagnie d'assurances [[Allianz France|AGF]], de l'armateur [[Compagnie générale transatlantique|CGM]] (qui fusionne avec la Compagnie maritime d'affrètement pour devenir le groupe [[Compagnie maritime d'affrètement - Compagnie générale maritime|CMA-CGM]]) et de la [[Crédit national|Banque française du commerce extérieur]] (BFCE, vendue de gré à gré au [[Crédit national]] pour devenir la banque de financement et d'investissement [[Natixis|Natexis]]) en 1996, ou encore du concepteur et constructeur informatique [[Bull (entreprise)|Bull]] en 1997. Un projet de réforme des retraites est également prévu.
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[[Fichier:Protestations australie essais nucleaires021996 part.jpg|thumb|gauche|En 1996, protestations en [[Australie]] à la suite des essais nucléaires français dans le Pacifique.]]
 
Dès {{date-||juillet|1995}}, une de ses toutes premières décisions est d'effectuer une ultime campagne d'[[Essais nucléaires français|essais nucléaires]] avant la signature du [[Traité d'interdiction complète des essais nucléaires|TICE]], afin de permettre au [[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|CEA]] de développer son programme [[Simulation (programme nucléaire)|Simulation]]. Cette décision, arrivée au moment du cinquantenaire des [[Bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki|bombardements]] de [[Hiroshima]] et de [[Nagasaki]], provoque un tollé, en particulier en [[Nouvelle-Zélande]], en [[Australie]], au [[Japon]], aux [[États-Unis]] et dans les milieux [[écologisme|écologiste]]s, sans qu'il cède : la campagne d'essais a lieu. Elle se clôt le {{date-|27|janvier|1996}}, et le Centre d'essais du Pacifique (installations des atolls de [[Moruroa]] et [[Fangataufa]] en [[Polynésie française]]) commence à être démantelé à partir du mois de [[février]]. Le {{date-|24|septembre|1996}}, {{nombrenobr|32| États}}, dont la [[France]], signent à [[New York]] le [[Traité d'interdiction complète des essais nucléaires|TICE]] (ratifié par la [[France]] le {{date-|6|avril|1998}}).
 
La politique internationale de la France change subitement en [[Guerre de Bosnie-Herzégovine|Bosnie-Herzégovine]], où le président ordonne, à la suite du meurtre de soldats français, des représailles conjointes avec l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]], ce qui met fin à la guerre civile. C'est au [[Palais de l'Élysée]] que sont signés les [[Accords de Dayton]] (qui tirent leur nom de la ville de [[Dayton (Ohio)|Dayton]] dans l'[[Ohio]], où ils ont été négociés) le {{date-|14|décembre|1995}} par les présidents serbe ([[Slobodan Milošević]]), croate ([[Franjo Tuđman]]) et bosniaque ([[Alija Izetbegović]]), mettant un terme au conflit. Il mène parallèlement une [[politique]] qui le rapproche des pays arabes tout en travaillant au processus de paix dans le [[Conflit israélo-arabe|conflit israélo-palestinien]]. La France rejoint le comité militaire de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]], après avoir tenté d'obtenir pour un militaire européen (en fait, français), le commandement sud de l'Otan, basé à [[Naples]].
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D'autres événements affaiblissent encore la popularité du gouvernement Juppé, comme l'occupation de l'[[Église Saint-Ambroise de Paris|église Saint-Ambroise]] à [[Paris]] par 300 [[Étranger en situation irrégulière|étrangers en situation irrégulière]], d'origine africaine, demandant leur régularisation, à partir du {{date-|18|mars|1996}}. Après avoir été expulsés de l'église Saint-Ambroise, ils vont errer d'occupation en occupation pour finir par [[Mouvement des sans-papiers à Paris en 1996|occuper l'église Saint-Bernard]]. Dix d'entre eux entament alors une [[grève de la faim]] qui va durer deux mois. C'est un redémarrage des mouvements de l'immigration, avec la constitution de collectifs divers, tels que « Des papiers pour tous » en 1996, le « Collectif anti-expulsion » en 1998, entre autres. Finalement, l'évacuation musclée par la police des étrangers en situation irrégulière occupant l'église Saint-Bernard est décidée le {{date-|23|août|1996}}. Plusieurs d'entre eux sont renvoyés au [[Mali]]. La grève de la faim prend fin, tandis que l'un des occupants meurt quelques mois plus tard des séquelles de celle-ci.
 
Devant l'essoufflement de sa majorité, anticipant un échec aux différentes élections de 1998 ([[Élections législatives en France|législatives]], [[Élections régionales françaises de 1998|régionales]] et [[Élections cantonales françaises de 1998|cantonales]])<ref name="Le Monde 2007"/>, Jacques Chirac risque une dissolution. Il avait pourtant écarté cette idée lors de l'entretien du {{date-|14|juillet|1996}}, déclarant qu'une telle mesure est utile uniquement en cas de crise politique<ref name="Lion"/>. Il refuse de se séparer de Juppé, qui tente un [[Gouvernement Alain Juppé (2)|remaniement]] en 1995<ref name="Le Monde 2007"/>. Cette dissolution de l'Assemblée nationale, conseillée par le secrétaire général de l'Élysée, [[Dominique de Villepin]], intervient le {{date-|21|avril|1997}}, soit onze mois avant la date prévue des élections législatives. Pris de court, ni son parti, ni son électorat ne comprennent son geste tandis que l'opposition crie à la manœuvre. Les [[élections législatives françaises de 1997|élections]] qui suivent voient la victoire de la « [[gauche plurielle]] », menée par [[Lionel Jospin]] ({{nombrenobr|319| sièges}} sur 577 dont 250 pour le [[Parti socialiste (France)|PS]], le [[Rassemblement pour la République|RPR]] retombe à {{nombrenobr|134| députés}}). Jacques Chirac nomme ce dernier [[Premier ministre français|Premier ministre]], ouvrant ainsi la [[troisième cohabitation]]<ref name="Le Monde 2007"/>. On théorisa cela comme la malédiction des deux ans, référence au fait qu'il garda seulement le pouvoir deux ans après l'avoir conquis (son [[Gouvernement Jacques Chirac (1)|gouvernement sous VGE]] de 1974 à 1976, son [[Gouvernement Jacques Chirac (2)|gouvernement sous Mitterrand]] de 1986 à 1988 et son {{page h'|Gouvernement Alain Juppé|gouvernement avec Juppé}}) de 1995 à 1997<ref name="Le Monde 2007"/>. Son fidèle conseiller en communication, [[Jacques Pilhan]], meurt peu après<ref name="Le Monde 2007"/>.
 
==== Troisième cohabitation (1997-2002) ====
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À l'initiative d'un député socialiste, [[Arnaud Montebourg]], trente députés (dix-neuf [[Parti socialiste (France)|PS]], quatre « [[Les Verts (France)|verts]] », quatre [[Parti radical de gauche|radicaux]], deux [[Parti communiste français|PCF]] et un [[Mouvement des citoyens (France)|MDC]]) déposent une motion demandant la traduction de Jacques Chirac devant la [[Haute Cour (France)|Haute Cour de justice]]. La motion est rejetée. Dans une décision du {{date-|22|janvier|1999}}<ref>{{lien web|url=http://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/1998/98408/98408dc.htm|titre=Conseil Constitutionnel|auteur institutionnel=NEXINT|date=10 novembre 2015|site=conseil-constitutionnel.fr}}.</ref>, le [[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]], alors présidé par le [[socialisme|socialiste]] [[Roland Dumas]], confirme au président son immunité telle qu'elle est définie dans la [[Constitution française du 4 octobre 1958|Constitution]].
 
Le [[Gouvernement Lionel Jospin|gouvernement Jospin]] connaît une popularité importante, marquée par la loi des [[Réforme des 35 heures en France|{{nobr|35 heures}}]], la baisse du [[chômage]] et la reprise [[Économie (activité humaine)|économique]] mondiale de la fin du siècle, mais aussi par plusieurs événements favorisant une amélioration du moral des Français telle que la victoire de l'[[Équipe de France de football en 1998|équipe de France]] lors de la [[Coupe du monde de football 1998|Coupe du monde de football]] qui a lieu en France. Ces événements bénéficient toutefois tout particulièrement à la popularité du président, très présent et enthousiaste lors des matchs<ref>{{article|auteur= Yvan Gastaut|titre= Milieux politiques, immigration et Coupe du monde 1998 de football : la parenthèse enchantée|périodique= Migrations Société|volume= 110|numéro= 2|année= 2007|pages= 141-151|lire en ligne= https://www.cairn.info/revue-migrations-societe-2007-2-page-141.htm}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= https://www.ladepeche.fr/article/1998/07/22/183427-sondage-l-effet-mondial-profite-d-abord-a-chirac.html|titre= Sondage : l'effet Mondial profite d'abord à Chirac|site= La Dépêche|date= 22 juillet 1998}}.</ref>, alors qu'il n'est pas un amateur de football<ref name="Lion"/>.
 
Partant favori, le Premier ministre décide de rétablir le calendrier initial des élections (la présidentielle avant les législatives) et surtout obtient du président (pressé également par l'ancien président [[Valéry Giscard d'Estaing]]), d'abord très réticent, qu'il propose la modification de la Constitution pour transformer le septennat en quinquennat. Le {{date-|24|septembre|2000}}, la réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans est adoptée par un [[Référendum constitutionnel français de 2000|référendum]] marqué par une [[abstention]] record (30,19 % de participation, 73,21 % de oui 26,79 % de non). Cette réforme permet d'aligner les élections [[Élection présidentielle en France|présidentielles]] et [[Élections législatives en France|législatives]] à un créneau proche, réduisant ainsi les risques de [[Cohabitation (politique)|cohabitation]] et favorisant le [[fait majoritaire]]. Bien que sa marge de manœuvre politique semble réduite, il s'attache à remplir sa fonction présidentielle et à se présenter comme le garant des valeurs républicaines. Ainsi, il intervient pour mettre en garde contre toute alliance entre la [[droite (politique)|droite]] de gouvernement et le [[Front national (parti français)|FN]] après le bon score réalisé par ce dernier aux [[élections régionales françaises de 1998|élections régionales]] de 1998. Le mot d'ordre est suivi par le [[Rassemblement pour la République|RPR]], qui préfère perdre les présidences des conseils régionaux d'[[Aquitaine (ancienne région)|Aquitaine]], de [[Haute-Normandie]] et d'[[Île-de-France]] au profit de la gauche plutôt que de les conserver avec l'appui de l'extrême droite. Sur les douze régions pouvant être conservées par la droite par le biais de cette alliance controversée, seuls cinq présidents de région (tous [[Union pour la démocratie française|UDF]], et exclus de ce parti à la suite de cela) décident de s'appuyer sur le [[Front national (parti français)|FN]] pour se maintenir à leur poste.
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[[Fichier:Bush and Chirac.jpg|thumb|Jacques Chirac aux côtés de [[George W. Bush]], en juillet 2001.]]
 
Mais les années de cohabitation sont également marquées par une certaine perte de contrôle de son propre camp, et plus particulièrement du RPR. En crise interne après la défaite de 1997, il a porté à sa tête [[Philippe Séguin]] avec pour projet d'en rénover profondément les structures. Ainsi, il adopte une attitude très indépendante à l'égard de l'Élysée (en témoigne le retour en force, après deux ans de traversée du désert, des balladuriens dans la direction, incarné par la nomination de [[Nicolas Sarkozy]] au poste de secrétaire général) et propose que les militants votent de façon directe pour élire à l'avenir le président : seul candidat, il est réélu à la tête du parti avec 95,07 % des voix des adhérents<ref>[http://www.leparisien.fr/politique/les-grandes-dates-de-la-carriere-de-philippe-seguin-07-01-2010-768516.php « Les grandes dates de la carrière de Philippe Séguin »], ''Le Parisien'', 7 janvier 2010.</ref>. Ne parvenant pas à établir une liste unique aux [[Élections européennes de 1999 en France|élections européennes]] et sous la pression des chiraquiens, [[Philippe Séguin]] abandonne finalement la direction du RPR en {{date-||avril|1999}}, dénonçant les déclarations de [[Bernard Pons]] (un des fidèles du président de la République) et un {{citation|manque de loyauté}} de Jacques Chirac à son égard<ref>[http://www.lefigaro.fr/politique/2010/01/07/01002-20100107ARTFIG00556-des-relations-volcaniques-avec-chirac-.php « “Des relations volcaniques avec Chirac” »], ''Le Figaro'', 7 janvier 2010.</ref>. [[Nicolas Sarkozy]] prend l'intérim de la présidence mais, devant le score calamiteux récolté par la liste qu'il menait conjointement avec le président de [[Démocratie libérale (parti politique)|DL]] [[Alain Madelin]] aux [[Élections européennes de 1999 en France|européennes de 1999]] (12,82 % et 12 des {{nombrenobr|87| sièges}} à pourvoir, loin derrière 21,95 % et 22 élus de la liste d'union de la gauche et même devancé par la liste souverainiste de [[Charles Pasqua]] et [[Philippe de Villiers]]), il décide de ne pas se présenter à l'élection présidentielle du mouvement de novembre-{{date-||décembre|1999}}. Jacques Chirac décide de soutenir pour celle-ci [[Jean-Paul Delevoye]], un fidèle, sénateur-maire de [[Bapaume]] peu connu du grand public. Le choix appartenant désormais aux militants, c'est pourtant une « outsider », la députée maire de [[Saint-Jean-de-Luz]] [[Michèle Alliot-Marie]], qui l'emporte au second tour avec 62,71 % des votes le {{date-|4|décembre|1999}}<ref>{{lien web|url=http://www.france-politique.fr/histoire-rpr.htm|titre=Chronologie du Rassemblement pour la République RPR|site=france-politique.fr}}.</ref>, preuve de la perte d'influence du président de la République sur son propre parti. Bien que déclarant sa fidélité au chef de l'État, elle tend à rendre le RPR plus autonome vis-à-vis de l'Élysée et appelle à tourner la page des « affaires » qui ont touché le parti à la fin des années 1990 en laissant faire la justice<ref>[http://web2.radio-france.fr/reportage/repmul/?rid=480 « MAM : RPR en tête », reportage RFI, 04/12/2000]</ref>.
 
Lors de la [[crise de la vache folle]], il prononce, le {{date-|7|novembre|2000}}, une allocution dans laquelle il réclame l'interdiction immédiate des farines animales, prenant ainsi de court le [[Gouvernement Lionel Jospin|gouvernement]], qui réfléchissait à d'éventuelles mesures, mais était accusé de prendre du retard en comparaison de la législation britannique. Le Premier ministre rejoint sa position le {{date-|14 novembre}} suivant<ref>« La cohabitation de mal en pis », ''[[L'Express]]'', 16 novembre 2000.</ref>. Dans un livre d'entretiens publié neuf ans plus tard, [[Lionel Jospin]] affirme qu'il s'agissait là d'un des pires moments de la cohabitation, et que cet épisode lui a fait prendre conscience que Jacques Chirac {{citation|n'hésitait pas à faire passer son intérêt partisan avant l'intérêt général}}<ref>[[Lionel Jospin]], ''Lionel raconte Jospin'', éditions du Seuil, 2010, {{p.}}223.</ref>.
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[[Lionel Jospin]] lui ayant aussitôt remis sa démission, il nomme un membre de [[Démocratie libérale (parti politique)|Démocratie libérale]], [[Jean-Pierre Raffarin]] comme [[Premier ministre français|Premier ministre]], lequel gouverne par ordonnances pendant quelques semaines. La cérémonie d'investiture de Jacques Chirac se déroule le {{date-|16|mai|2002}}<ref name="Investiture"/>.
 
L'[[Union pour un mouvement populaire|Union pour la majorité présidentielle]] (UMP), créée par l'association du [[Rassemblement pour la République|RPR]], de [[Démocratie libérale (parti politique)|Démocratie libérale]] et d'une grande partie de l'[[Union pour la démocratie française|UDF]], remporte largement les [[Élections législatives françaises de 2002|élections législatives]] de {{date-|juin 2002}}, obtenant à elle seule la majorité absolue à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] ({{nombrenobr|365| sièges}} sur 577). Jacques Chirac peut à nouveau s'appuyer sur une majorité parlementaire. Il s'appuie également sur un groupe de députés UDF réduit à {{nombrenobr|29| membres}}, et nomme un seul ministre issu de ce parti, [[Gilles de Robien]]. Il ne compose pas un [[Gouvernement d'unité nationale|gouvernement d'union nationale]], plutôt attendu, ce qu'il regrette ''a posteriori''<ref group="alpha">Dans ''Chirac, le vieux lion'', [[Jean-François Probst]] déclare : {{citation|Paradoxalement à cause de Le Pen et des facéties de la gauche, Chirac était élu à 82%, j'ai un espoir je me dis alors : demain Chirac va pour la première fois devenir un gaulliste et il va faire un gouvernement de large union. Eh bien non ! Rebelote comme en 95, un gouvernement de large fermeture.}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= https://www.lemonde.fr/politique/article/2011/06/08/chirac-morceaux-choisis-des-memoires-d-un-president_1533302_823448.html|titre= Chirac : morceaux choisis des "Mémoires" d'un président|site= Le Monde|date= 8 juin 2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= http://www.slate.fr/story/123781/politique-histoire-jacques-chirac-mort-ancien-president-boussole-refus-extremes|titre= La seule boussole politique de Chirac, ce fut son refus des extrêmes|site= Slate|date= 27 septembre 2019}}.</ref>. Il y a néanmoins un problème idéologique avec ce gouvernement, l'UMP, issue du RPR, reprenant beaucoup d'idées de l'UDF, qui n'est pas gaulliste et beaucoup plus au centre<ref>{{Lien web|url= https://www.youtube.com/watch?v=uZz5ipinu_w|titre= Eric Zemmour : "Alain Juppé a tué la droite"|site= Le Figaro / YouTube|date= 23 janvier 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= https://www.lexpress.fr/actualite/politique/lr/droite-que-reste-t-il-des-promesses-de-l-ump-de-2002_1966354.html|titre= Droite: que reste-t-il des promesses de l'UMP de 2002?|site= L'Express|date= 6 décembre 2017}}.</ref>.
 
Jean-Pierre Raffarin entame dès lors la mise en œuvre de certaines des promesses de la campagne : baisse de l'[[impôt sur le revenu]] et multiplication d'actions ciblées contre la délinquance. Viendront ensuite une réforme des « [[Réforme des 35 heures en France|{{nobr|35 heures}}]] », une réforme des [[retraite (économie)|retraites]] et de la [[sécurité sociale]], et enfin la poursuite de la réforme de l'État, incluant ce que les spécialistes ont appelé « l'acte II de la [[décentralisation]] ».
 
Du {{date-|26 août}} au {{date-|4|septembre|2002}}, Jacques Chirac est présent au [[sommet de la Terre]], qui s'est tenu à [[Johannesbourg]]. Il est accompagné par des représentants de quelques entreprises françaises et d'[[Organisation non gouvernementale|ONG]]. Il y prononce cette phrase restée célèbre : {{citation|[[Notre maison brûle et nous regardons ailleurs]]}}.
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Après le [[Référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe|référendum]], les sondages de popularité de Jacques Chirac sont au plus bas. Le {{date-|2|septembre|2005}}, il est hospitalisé à l'hôpital militaire du [[Hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce|Val-de-Grâce]], pour un [[accident vasculaire cérébral]] ayant entraîné un {{citation|léger trouble de la vision}}, qui disparaît en quelques jours (version donnée par l'Élysée). Il en sort le {{date-|9|septembre|2005}}, mais ne doit pas prendre l'avion pendant quelques semaines ; le Premier ministre [[Dominique de Villepin]] représente alors la France au sommet de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] le {{date-|13|septembre|2005}}.
 
À partir de la fin du mois d'{{date-||octobre|2005}}, à la suite de la mort de deux jeunes à [[Clichy-sous-Bois]] électrocutés en se réfugiant dans un transformateur [[Électricité de France|EDF]], puis aux rumeurs évoquant une grenade lancée par les forces de police à l'intérieur de la mosquée de la même ville, les actes de violence se multiplient les nuits suivantes, les médias finissant par parler d'[[Émeutes de 2005 dans les banlieues françaises|émeutes]], se propageant dans de nombreuses banlieues en France (des milliers de voitures brûlées, des entreprises et bâtiments publics détruits, etc.). Le {{date-|8 novembre}}, Jacques Chirac décrète en [[Conseil des ministres]] l'[[état d'urgence]] (qui sera levé environ {{nombrenobr|2| mois}} plus tard, le {{date-|4|janvier|2006}}), les [[préfet (France)|préfets]] pouvant déclarer le [[couvre-feu]] dans tout ou partie du territoire. Jacques Chirac s'adresse pour la première fois sur ces émeutes en banlieues directement aux Français via la [[télévision]] et la [[Radiodiffusion|radio]] le {{date-|14 novembre}}, regardé par plus de vingt millions de téléspectateurs, une des [[Audiences de la télévision française|meilleures audiences de la télévision française]].
 
En visite le {{date-|19|janvier|2006}} à l'[[Île Longue (Finistère)|Île Longue]], base opérationnelle des [[Sous-marin nucléaire lanceur d'engins|sous-marins nucléaires lanceurs d'engins]] (SNLE) français, Jacques Chirac y réaffirme les principes de la politique de [[Force de dissuasion nucléaire française|dissuasion nucléaire française]], marquant une inflexion de la [[doctrine militaire|doctrine]] nucléaire du pays : ne plus raisonner {{citation|du faible au fort}} mais {{citation|du fort au fou}}, dans une période marquée par le [[terrorisme]] et les ambitions nucléaires de pays comme l'[[Iran]] et la [[Corée du Nord]]. Si les [[États-Unis]] et le [[Royaume-Uni]] réagissent positivement à cette annonce, la classe politique allemande s'inquiète de cette position, alors que l'Iran proteste.
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[[Fichier:Jacques Chirac p1040637.jpg|vignette|redresse|Chirac accompagné du général [[Henri Bentégeat]] au [[défilé militaire du 14 Juillet]] {{nobr|de 2006}}.]]
Après le [[contrat nouvelles embauches]] (CNE), [[Dominique de Villepin]] décide, au début de l'année 2006, de lancer un nouveau [[Contrat de travail en France|contrat de travail]] similaire, pour les jeunes, baptisé [[Contrat première embauche]] (CPE). La [[mouvement contre le contrat première embauche|mobilisation syndicale et étudiante]] contre ce projet en particulier, et, plus généralement, contre la [[loi pour l'égalité des chances]], qui contient les dispositions relatives au CPE, se met lentement en place, mais finit par prendre des proportions très importantes, ce qui place le [[Premier ministre français|Premier ministre]] en difficulté. Jacques Chirac prend plusieurs fois la parole pour le soutenir, mais n'intervient pas avant le {{date-|31 mars}} où, dans une allocution devant {{nombrenobr|21| millions}} de téléspectateurs, il annonce la promulgation de la loi qui contenait le CPE, tout en demandant de ne pas l'appliquer tant que de nouvelles mesures ne sont pas prises, et confie le dossier à l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]]. Cette capitulation face aux manifestations provoque une situation inédite dans un état de droit où une loi votée par la représentation nationale est promulguée tout en s'interdisant de l'appliquer<ref>[[Patrick Buisson]], ''La Cause du peuple'', Perrin, 2016, {{p.|110}} et suiv.</ref>{{,}}<ref>''Les Fauves'' de [[Patrick Rotman]], documentaire diffusé en 2011, où [[Xavier Darcos]] décrit une situation {{citation|lamentable sur le plan politique parce qu'il fait bien reculer mais surtout ça a obligé le président de la république à tenir le discours politique le plus ridicule qu'on aurait jamais entendu à la télévision quand-même.}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= https://www.lexpress.fr/actualite/politique/greves-de-95-dissolution-de-97-retrait-du-cpe-en-2006-c-est-aussi-ca-chirac_1964949.html|titre= Grèves de 95, dissolution de 97, retrait du CPE en 2006: c'est aussi ça Chirac|site= L'Express|date= 29 novembre 2017}}.</ref>. Le {{date-|10 avril}}, le [[Premier ministre français|Premier ministre]] annonce le remplacement rapide du CPE par une autre [[loi]].
 
L'[[affaire Clearstream 2]] vient ensuite bousculer l'emploi du temps du gouvernement. Dominique de Villepin, mais aussi Jacques Chirac, sont soupçonnés par la presse d'avoir commandité des enquêtes confidentielles sur des hommes politiques français<ref>{{Lien web|url= https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-politique/20091006.RUE2854/chirac-s-agace-quand-on-lui-parle-de-clearstream.html|archiveurl=http://archive.is/fBtWn|description= à partir d'Archive.is|titre= Chirac s'agace quand on lui parle de Clearstream|site= [[Rue89]], nouvelobs.com|date= 6 octobre 2009|auteur=Zineb Dryef}}.</ref>, notamment [[Nicolas Sarkozy]], qui préparait sa candidature à l'élection présidentielle, [[Dominique Strauss-Kahn]], [[Jean-Pierre Chevènement]] ou encore [[Alain Madelin]], tous accusés anonymement et faussement d'avoir profité de [[rétrocommission]]s en marge de l'[[affaire des frégates de Taïwan]]. Nicolas Sarkozy porte plainte contre X en {{date-||janvier|2006}} pour {{citation|dénonciation calomnieuse}}, rapidement rejoint par une série d'autres personnalités françaises. L'affaire Clearstream 2 sera déviée par la suite vers l'[[affaire du compte japonais de Jacques Chirac]]. Malgré des informations de presse et d'agents de la DGSE, il ne sera pas ouvert d'instruction judiciaire menant à une mise en examen, faute d'élément précis sur un éventuel compte bancaire au Japon.
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=== En retrait de la vie publique ===
Le {{date-|16|mai|2007}}, Jacques Chirac quitte le [[palais de l'Élysée]] pour un appartement [[quai Voltaire]] à [[Paris]], prêté par la famille de l'ancien [[Premier ministre]] [[liban]]ais [[Rafiq Hariri]], assassiné dans un [[attentat]] à [[Beyrouth]] en 2005<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Jacques Chirac, une vie dans l’opulence |url=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2019/09/27/jacques-chirac-une-vie-dans-l-opulence_6013224_3382.html |site=lemonde.fr |date=27 septembre 2019 }}.</ref>. Comme tous les anciens [[Président de la République française|présidents de la République]], il devient membre de droit et à vie du [[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]], où il côtoie [[Valéry Giscard d'Estaing]]. En tant que tel, il touche une indemnité mensuelle de {{formatnum:11000}} €. Selon l'association 1901 « Sauvegarde retraites »<ref>''[https://www.linternaute.com/actualite/politique/retraites-politiques/calcul-2.shtml Les 10 retraités les mieux rémunérés]'', L'internaute, novembre 2007</ref>, il est de plus éligible à une retraite cumulée estimée en {{date-|juin 2007}} à {{formatnum:18781}} €, répartie de la manière suivante : {{unité|3500|€}} pour {{nombrenobr|5| ans}} à la Cour des comptes, {{unité|5000|€}} pour {{nombrenobr|30| ans}} de mandats locaux en Corrèze et à Paris, {{unité|5031|€}} pour ses {{nombrenobr|19| ans}} en tant que député et enfin {{unité|5250|€}} pour ses {{nombrenobr|12| ans}} à la présidence de la république.
 
[[Fichier:Jacques Chirac et Louis Michel (2010).JPG|thumb|Jacques Chirac avec [[Louis Michel (homme politique)|Louis Michel]], en 2010.]]
Dans les mois qui suivent son départ de l'Élysée, il se rend dans plusieurs pays d'[[Afrique]] pour inaugurer des projets d'accès à l'eau, aux médicaments, à l'éducation<ref name="Monde151107">« [[Raphaëlle Bacqué]] et [[Béatrice Gurrey]], {{Lien brisé |url=https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-978520,0.html |titre=Chirac : guérir de l'Élysée}} », ''[[Le Monde]]'', 15 novembre 2007</ref> et à deux reprises en [[Russie]], à l'invitation personnelle de [[Vladimir Poutine]]<ref name="Monde151107"/>. Toutefois, il refuse de donner des conférences pour lesquelles il est fréquemment sollicité par diverses universités dans le monde<ref name="Monde151107"/>. Il accepte l'invitation de [[Nicolas Sarkozy]] à se rendre, le {{date-|16 juin 2009}}, aux obsèques nationales du président gabonais [[Omar Bongo]]<ref>[http://www.lefigaro.fr/international/2009//06/16/01003-20090616ARTFIG00011-sarkozy-et-chirac-reunis-pour-les-funerailles-de-bongo-.php T. Berthemet, « Sarkozy et Chirac réunis pour les funérailles de Bongo »], ''Le Figaro'', 16 juin 2009.</ref>.
 
Son état de santé, ainsi que ses ennuis judiciaires, le poussent à se mettre en retrait du Conseil constitutionnel, où il ne participe plus aux séances depuis le {{date-|9|décembre|2010}}. Il indique, dans une lettre envoyée en {{date-||mars|2011}} au président du Conseil constitutionnel, [[Jean-Louis Debré]], qu'il met ses fonctions entre parenthèses {{citation|jusqu'à nouvel ordre}}. Son indemnité de {{formatnum:11000}} euros par mois est alors suspendue<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/09/05/01016-20110905ARTFIG00595-pas-de-retour-au-conseil-constitutionnel-pour-chirac.php « Pas de retour au Conseil constitutionnel pour Chirac »], ''[[Le Figaro]]'', 5 septembre 2011.</ref>.
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{{Article détaillé|Mort et obsèques de Jacques Chirac}}
[[Fichier:Décès Jacques Chirac.jpg|alt=Obsèques de Jacques Chirac|vignette|redresse|Cercueil de Jacques Chirac à l'[[hôtel des Invalides]] (Paris).]]
Sa santé continue de se détériorer au fil des années. Sa famille contrôle la communication et fait cesser toute apparition ou photographie en public, le tenant pour quasiment reclus à son domicile<ref>{{Lien web|url= https://www.lejdd.fr/Politique/Le-clan-Chirac-la-maladie-et-le-secret-812077|titre= Le clan Chirac, la maladie et le secret|site=lejdd.fr|date= 21 juin 2017}}.</ref>. En {{date-|mars 2019}}, [[Jean-Louis Debré]] et Erwan L'Éléouet (biographe de Bernadette Chirac) indiquent qu'il ne reconnaît plus que quelques personnes (sa femme, sa fille et ses auxiliaires de vie) et qu'il ne parle presque plus<ref>{{Lien web|titre=Jacques Chirac ne se reconnaît plus : les confidences inquiétantes de son ami Jean-Louis Debré|url=https://www.femmeactuelle.fr/actu/news-actu/jacques-chirac-selon-son-ami-jean-louis-debre-il-ne-se-reconnait-plus-2075776#|site=Femme Actuelle|consulté le=26 septembre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Jacques Chirac : {{citation|Je ne sais pas s'il me reconnaît}}, confie Jean-Louis Debré|url=https://www.lepoint.fr/politique/jacques-chirac-je-ne-sais-pas-s-il-me-reconnait-confie-jean-louis-debre-04-03-2019-2298018_20.php|site=Le Point|date=2019-03-04|consulté le=2019-03-05}}.</ref>. Jacques Chirac meurt d'une [[Insuffisance rénale aiguë|insuffisance rénale]]<ref>{{Lien web|url= https://www.parismatch.com/Actu/Politique/Jacques-Chirac-l-automne-du-patriarche-1650471|titre= Jacques Chirac, l'automne du patriarche|site=parismatch.com|date=3 octobre 2019}}.</ref> à son domicile parisien du 4, [[rue de Tournon]], le {{date-|26 septembre 2019}} à {{heure|7|45}}<ref>[[Acte de décès en droit français|Acte de décès]] {{n°|129}} du registre aux actes de décès du [[6e arrondissement de Paris|{{6e|arrondissement}} de Paris]].</ref>, à l'âge de {{nombrenobr|86| ans}}<ref>{{Lien web| langue = fr| url = https://www.francetvinfo.fr/politique/jacques-chirac/jacques-chirac-est-mort-a-l-age-de-86-ans-annonce-sa-famille_1835313.html| titre=Jacques Chirac est mort à l'âge de 86 ans, annonce sa famille| site = francetvinfo.fr| année = 2019| consulté le = 26 septembre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web| langue = fr| url = https://www.nouvelobs.com/politique/20190926.OBS18960/jacques-chirac-un-destin.html| titre=Jacques Chirac, un destin| auteur = Serge Raffy| site = nouvelobs.com| année = 2019| consulté le = 26 septembre 2019}}.</ref>. Sa famille annonce que l'ancien président {{citation|s'est éteint au milieu des siens, paisiblement}}<ref>{{Lien web| langue = fr| url = https://www.lexpress.fr/actualite/politique/l-ancien-president-jacques-chirac-est-mort-a-l-age-de-86-ans_2099421.html| titre=L'ancien président Jacques Chirac est mort à l'âge de 86 ans| site = lexpress.fr| année = 2019| consulté le = 26 septembre}}.</ref>.
 
Les anciens présidents [[Nicolas Sarkozy]] et [[François Hollande]] ainsi que de nombreux élus et responsables politiques de tous bords lui rendent hommage, de même que de nombreuses personnalités politiques étrangères<ref>{{Lien web|titre=Larcher : {{citation|Jacques Chirac aura incarné l’âme de la France}}|jour=26|mois=septembre|année=2019|url=https://www.publicsenat.fr/article/politique/gerard-larcher-jacques-chirac-aura-incarne-l-ame-de-la-france-145878|site=Public Sénat|consulté le=26 septembre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Décès de Chirac: pluie d'hommages et tristesse|url=https://www.tdg.ch/news/news/hommages-jacques-chirac-pleuvent/story/30929177|site=tdg.ch/|consulté le=26 septembre 2019}}.</ref> ; [[Valéry Giscard d'Estaing]] exprime son émotion et adresse ses condoléances à sa famille<ref>{{Lien web|auteur=Léa Stassinet|titre=Mort de Jacques Chirac : Valéry Giscard d'Estaing exprime son "émotion"|url=https://www.rtl.fr/actu/politique/mort-de-jacques-chirac-valery-giscard-d-estaing-exprime-son-emotion-7798370451|date=26 septembre 2019|site=rtl.fr|consulté le=21 mars 2021}}.</ref>. Une [[minute de silence]] est observée à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] et au [[Sénat (France)|Sénat]] le jour de sa mort<ref>{{Lien web|titre=Une minute de silence à l'Assemblée et au Sénat pour Jacques Chirac|jour=26|mois=septembre|année=2019|url=https://www.20minutes.fr/politique/2613803-20190926-video-mort-jacques-chirac-minute-silence-observee-assemblee-nationale-senat|site=20minutes.fr|consulté le=26 septembre 2019}}.</ref>, ainsi qu'aux [[Organisation des Nations unies|Nations unies]]. Un [[deuil national]] est déclaré en France le {{date-|30 septembre 2019}} et une minute de silence est observée dans les administrations et les écoles ce jour-là à {{nobr|15 heures}}<ref>{{lien web|url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/deces-de-chirac-journee-de-deuil-national-lundi-20190926|titre=Comment va se dérouler l'hommage à Jacques Chirac ?|date=26 septembre 2019|site=FIGARO}}.</ref>. Plusieurs hommages lui sont également rendus en [[Corrèze (département)|Corrèze]]<ref>{{Lien web|nom1=France|prénom1=Centre|titre=Adieu - La Corrèze "orpheline" rend hommage à Jacques Chirac ce lundi à l'hôtel Marbot à Tulle|url=https://www.lamontagne.fr/tulle-19000/actualites/la-correze-orpheline-rend-hommage-a-jacques-chirac-ce-lundi-a-l-hotel-marbot-a-tulle_13652776/|site=lamontagne.fr|date=2019-09-30|consulté le=2019-10-01}}.</ref>, où un hommage officiel, à la demande de la famille et du département, se tient le {{date-|5 octobre 2019}}<ref>{{Lien web|titre=Jacques Chirac : Journée d'hommage ce samedi 5 octobre en Corrèze|jour=2|mois=octobre|année=2019|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/correze/jacques-chirac-journee-hommages-correze-1730863.html|site=[[France 3 Nouvelle-Aquitaine]]|consulté le=4 octobre 2019}}.</ref>.
 
La ville de Paris, dont il a été maire pendant {{nombrenobr|18| ans}}, et l'administrateur de la [[tour Eiffel]] décident d'éteindre les lumières de l'édifice au soir de sa mort<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Mort de Jacques Chirac : la tour Eiffel s'éteindra à partir de 21 heures, en hommage à l'ancien président|url=https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/mort-de-jacques-chirac-la-tour-eiffel-s-eteindra-a-partir-de-21h00-en-hommage-a-l-ancien-president_3633511.html|site=Franceinfo|date=2019-09-26|consulté le=2019-09-26}}.</ref>. Fait inédit après la disparition d’un président de la République, le vestibule d’honneur du [[palais de l'Élysée]] est ouvert le même soir ; dans cet espace, un recueil de condoléances est mis à disposition du public<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=R. Bx|titre=Mort de Jacques Chirac : l’Elysée ouvre ses portes aux Français pour les condoléances|url=http://www.leparisien.fr/politique/mort-de-jacques-chirac-l-elysee-ouvre-ses-portes-aux-francais-pour-les-condoleances-26-09-2019-8160705.php|site=leparisien.fr|date=2019-09-26|consulté le=2019-09-26}}.</ref>, une heure après une intervention télévisée d’[[Emmanuel Macron]], qui déclare que {{citation|le président Chirac incarna une certaine idée de la France}} et {{citation|était un grand Français, libre, […] amoureux taiseux de notre culture}}<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Simon|prénom1=Cyril|auteur2=Vincent Gautier|titre=DIRECT. Mort de Jacques Chirac : des funérailles nationales la semaine prochaine|url=http://www.leparisien.fr/politique/mort-de-jacques-chirac-suivez-les-reactions-et-hommages-en-direct-26-09-2019-8160228.php|site=leparisien.fr|date=2019-09-26|consulté le=2019-09-26}}.</ref>.
 
Des réactions plus nuancées voire critiques se font cependant entendre. À l’extrême gauche, plusieurs personnalités critiquent sa politique économique et sociale ou son discours sur {{citation|[[Le bruit et l'odeur (discours de Jacques Chirac)|le bruit et l'odeur]]}} des immigrés<ref>{{Lien web|langue=fr|titre="Politicien bourgeois", "héritage bien maigre"… Ces quelques voix discordantes après la mort de Jacques Chirac|url=https://www.francetvinfo.fr/politique/jacques-chirac/politicien-bourgeois-heritage-bien-maigre-ces-quelques-voix-discordantes-apres-la-mort-de-jacques-chirac_3633559.html|date=26 septembre 2019|site=francetvinfo.fr|consulté le=27 septembre 2019}}.</ref>. Des médias, surtout étrangers, indiquent que les hommages sont davantage adressés à sa personnalité et à son époque qu’à son {{citation|maigre}} bilan politique<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2019/09/27/jacques-chirac-frere-pere-ou-grand-pere-de-toutes-les-generations_6013234_3382.html|titre=Mort de Jacques Chirac, frère, père ou grand-père de toutes les générations|auteur=[[Raphaëlle Bacqué]]|date=27 septembre 2019|site=lemonde.fr}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/26/jacques-chirac-miroir-des-contradictions-francaises_6013187_3232.html|titre=Jacques Chirac, miroir des contradictions françaises|date=27 septembre 2019|site=lemonde.fr}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.leparisien.fr/politique/mort-de-chirac-la-presse-internationale-loue-le-leader-pas-son-bilan-26-09-2019-8160387.php|titre=Mort de Chirac : la presse internationale loue le leader, pas son bilan|auteur=Gaël Lombart|date=26 septembre 2019|site=leparisien.fr}}.</ref>. Le journaliste d'investigation [[Edwy Plenel]] insiste sur la condamnation judiciaire de l'ancien président<ref name="nouvelobs discordantes">{{Lien web|langue=fr|titre=Tout le monde n’a pas rendu un hommage ému à Jacques Chirac|url=https://www.nouvelobs.com/jacques-chirac/20190926.OBS19006/tout-le-monde-n-a-pas-rendu-un-hommage-emu-a-jacques-chirac.html|date=26 septembre 2019|site=nouvelobs.com|consulté le=27 septembre 2019}}.</ref>.
 
Le {{date-|29 septembre 2019}}, un hommage populaire lui est rendu aux [[Hôtel des Invalides|Invalides]], où le cercueil de l'ancien président recouvert du drapeau français est exposé pour que le public puisse venir se recueillir<ref name ="La Vie">[http://www.lavie.fr/actualite/politique/comment-se-preparent-les-obseques-de-jacques-chirac-27-09-2019-100607_813.php "Comment se préparent les obsèques de Jacques Chirac"] par Sophie Lebrun, lavie.fr, 28 septembre 2019.</ref>. Les représentants de religions [[François Clavairoly]], [[Dalil Boubakeur]], [[Mohammed Moussaoui]], [[Jean-Yves Riocreux]], [[Haïm Korsia]] et [[Drubpon Tharchin Rinpoché]] y participent<ref>[https://www.parismatch.com/Actu/Politique/Jacques-Chirac-deux-jours-d-hommages-pour-l-Histoire-1650930 Jacques Chirac, deux jours d'hommages pour l'Histoire], ''[[Paris Match]]'', 7 octobre 2019</ref>. Le lendemain, une première cérémonie privée est organisée à {{heure|9|30}} à la [[Hôtel des Invalides#La cathédrale Saint-Louis-des-Invalides|cathédrale Saint-Louis-des-Invalides]], en présence de {{nombrenobr|200| personnes}}<ref name ="Le Monde 30/09">{{Article|auteur1= Benoît Floc'h|auteur2=Béatrice Gurrey|auteur3= Solenn de Royer|titre=Adieux intimes et offices solennels pour un dernier hommage à Jacques Chirac|périodique=Le Monde|date=30 septembre 2019|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2019/10/01/adieux-intimes-et-offices-solennels-pour-un-dernier-hommage-a-jacques-chirac_6013722_3382.html|consulté le= 1 octobre 2019 }}.</ref>. Les honneurs funèbres militaires lui sont ensuite [[Hôtel des Invalides#Hommage national|rendus dans la Cour d'honneur des Invalides]] en présence du président [[Emmanuel Macron]]<ref name ="Le Monde 30/09"/>. À midi, un hommage solennel a lieu dans l’[[église Saint-Sulpice de Paris]] où le cercueil de Jacques Chirac, enveloppé du drapeau tricolore et porté par ses anciens officiers de sécurité à l’[[Palais de l'Élysée|Élysée]], remonte la nef au son du ''[[Requiem (Fauré)|Requiem]]'' de [[Gabriel Fauré]] en présence de {{nombre|1900|invités}}, dont {{nombrenobr|80| dignitaires}} étrangers<ref>{{Lien web|titre=Obsèques de Jacques Chirac : arrivée de nombreuses personnalités à l'église Saint-Sulpice|url=https://www.france24.com/fr/video/20190930-obseques-jacques-chirac-arrivee-nombreuses-personnalites-a-leglise-saint-sulpice|site=France 24|consulté le=30 septembre 2019}}.</ref>, parmi lesquels le président russe [[Vladimir Poutine]], le prince [[Albert II (prince de Monaco)|Albert II de Monaco]], le président italien [[Sergio Mattarella]], le président de la [[république du Congo]] [[Denis Sassou-Nguesso]] ou encore le roi de Jordanie [[Abdallah II]]<ref name ="L'Obs">[https://www.nouvelobs.com/jacques-chirac/20190930.OBS19131/la-longue-liste-des-personnalites-presentes-aux-obseques-de-jacques-chirac.html "La longue liste des personnalités présentes aux obsèques de Jacques Chirac"], L'Obs, 30 septembre 2019.</ref>. Les anciens dirigeants américain [[Bill Clinton]], chilienne [[Michelle Bachelet]] ou sénégalais [[Abdou Diouf]] sont également présents<ref name ="L'Obs"/>.
 
Jacques Chirac est ensuite inhumé au [[cimetière du Montparnasse]] ({{Arrondissement|14|Paris}}) auprès de sa fille Laurence<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Jacques Chirac sera inhumé au cimetière du Montparnasse auprès de sa fille Laurence|url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/jacques-chirac-sera-inhume-au-cimetiere-du-montparnasse-aupres-de-sa-fille-laurence-20190927|date=27 septembre 2019|site=lefigaro.fr|consulté le=27 septembre 2019}}.</ref>.
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== Bilan de son engagement politique ==
=== Avant l’Élysée ===
Les 28 premières années de la vie politique de Jacques Chirac (de 1967 à 1995) sont donc marquées par deux évènements historiques : ses deux primatures ministérielles (de 1974 à 1976 ; et de 1986 à 1988, dans le cadre de la [[première cohabitation]]) et la fondation du [[Rassemblement pour la République|RPR]], le parti politique prééminent à [[droite (politique)|droite]] durant {{nombrenobr|26| ans}}.
 
Jacques Chirac s'est aussi distingué par une activité politique ininterrompue, ayant en effet toujours eu durant cette période un ou plusieurs mandats ou fonctions en cours (Premier ministre, ministre, député, maire de [[Paris]]…), durant laquelle il a beaucoup évolué sur le plan idéologique<ref name="Le Monde Diplo">[http://www.monde-diplomatique.fr/2008/03/DENORD/15670 « Et la droite française devint libérale »], ''Le Monde diplomatique'', mars 2008.</ref>.
 
Pour apparaître comme le chef de file de la droite, il n'a pas hésité à éliminer politiquement des figures de son propre camp<ref name="Patrick Girard">''Chirac: petits meurtres en famille'', Patrick Girard, l'Archipel, 2003.</ref>{{,}}<ref name="Giesbert">Franz-Olivier Giesbert, ''La Tragédie du président - Scènes de la vie politique (1986-2006)'', Flammarion, 2006.</ref>. Nombreuses sont ainsi les victimes de Jacques Chirac : il y a d'abord le soutien à [[Valéry Giscard d'Estaing]], lors de l'[[Élection présidentielle française de 1974|élection présidentielle de 1974]], dans le but de nuire à [[Jacques Chaban-Delmas]], pourtant candidat sous la bannière du parti auquel appartient Chirac (l'[[Union des démocrates pour la République|UDR]]) ; puis la volonté, ensuite, de provoquer le départ de Giscard de l'Élysée, à l'[[élection présidentielle française de 1981|élection présidentielle]] de 1981 (à tel point que Giscard expliquera ensuite avoir vérifié par lui-même que le [[Rassemblement pour la République|RPR]] conseillait secrètement à ses sympathisants de voter pour [[François Mitterrand]] au second tour<ref name="chirac-m-a-tuer"/>) ; ensuite, à la fin des années 1980 et au début des années 1990, Jacques Chirac parvient, non sans mal, à conserver son poste de président du RPR en brisant les tentatives de réforme des « Rénovateurs<ref>''Philippe Séguin: Hussard de la République'', Jérôme Cathala et Jean-Baptiste Prédali, Seuil, 1996, pages 200 à 206.</ref> », puis en empêchant [[Charles Pasqua]] et [[Philippe Séguin]] de prendre la direction du mouvement<ref>''Philippe Séguin : Hussard de la République, op.cit'', {{p. |207-213}}.</ref> ; enfin, il défait [[Édouard Balladur]] lors de la fratricide [[Campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1995|campagne de l'élection présidentielle de 1995]].
 
=== À la présidence de la République ===
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Sur le plan intérieur, Jacques Chirac a laissé son empreinte avec des actions de différentes ampleurs.
 
Une de ses premières mesures concerne la suppression du [[service militaire]], accompagnée de la professionnalisation de l’[[Forces armées (France)|armée]]<ref>[http://www.ina.fr/fresques/jalons/notice/InaEdu01811/l-annonce-par-jacques-chirac-de-la-professionnalisation-des-armees « L’annonce par Jacques Chirac de la professionnalisation des armées »], ''INA.fr''.</ref> (une réforme parfois considérée comme étant la plus importante de ses deux mandats présidentiels<ref>Voir, par exemple : ''Chirac-Sarkozy : mortelle randonnée'', Philippe Reinhard, First Éditions, 2005, {{p. |182-183}}.</ref>).
 
Parmi les grands projets de son quinquennat, figurent les objectifs de lutte contre l'insécurité routière (le gouvernement affiche le bilan de − 40 % de morts sur les routes entre 2003 et 2007<ref name="Nouvel Observateur">{{Lien web|url= https://www.nouvelobs.com/politique/elections-2007/20070515.OBS7364/points-forts-et-points-faibles-de-la-presidence-chirac.html|titre= Points forts et points faibles de la présidence Chirac|site= Le Nouvel Observateur|date= 16 mai 2007}}.</ref>), contre le [[cancer]] (avec l'élaboration, en 2003, d'un plan de 70 mesures ayant conduit à l'augmentation des crédits alloués à la recherche médicale<ref name="RFI">[http://www.rfi.fr/actufr/articles/089/article_51854.asp « Économie, social : le bilan des années Chirac »], ''RFI.fr'', 15 mai 2007.</ref>) et de soutien aux personnes handicapées (création d'une prestation de compensation du handicap<ref name="RFI" />).
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[[Fichier:UNR France - Zone Euro.png|vignette|[[Taux de chômage]] en France (en rouge) et dans la zone euro (en bleu). Données trimestrielles desaisonnalisées, 1970-2007.]]
Jacques Chirac laisse après ses mandats présidentiels un bilan économique et social mitigé<ref name="Nouvel Observateur" />. La lutte contre le chômage (l'une des priorités de Jacques Chirac lors de son élection) s'est avérée délicate : le nombre de chômeurs s'établissait à 11,3 % de la population active à son arrivée à l'Élysée, contre 8,4 % à son départ<ref name="RFI" /> ; mais la baisse la plus significative a eu lieu de 1997 à 2001 (-{{nombrenobr|3| points}} environ), c'est-à-dire lors de la [[Troisième cohabitation|cohabitation]] (durant laquelle Jacques Chirac n'avait, ''de facto'', pratiquement aucune prise sur les décisions de politique intérieure). Toutefois, il est à noter que la fin de son [[quinquennat présidentiel en France|quinquennat]] (2005-2007) est également marquée par une assez forte réduction du nombre de chômeurs (-{{nobr|1 point}} environ)<ref>{{lien web|url=http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon03337|titre=Résultats de la recherche - Insee|site=insee.fr}}.</ref>. La dette publique, quant à elle, a augmenté de neuf points durant la présidence de Chirac, pour culminer à 63,9 % fin 2006<ref name="Nouvel Observateur" />. De plus, alors que Jacques Chirac avait fondé son élection, en 1995, sur le combat contre la « fracture sociale », les inégalités sociales ont continué de croître depuis cette date<ref>[http://www.inegalites.fr/spip.php?article632&id_mot=130 « L’évolution des inégalités de revenu en France »], ''L'Observatoire des inégalités'', 20 janvier 2007.</ref>{{,}}<ref>[http://www.credoc-temp.fr/pdf/Sou/HautsrevenusBasrevenusClassesmoyennes.pdf « Hauts revenus, bas revenus et ''classes moyennes'' : Une approche de l'évolution des conditions de vie en France depuis {{nombrenobr|25| ans}} »], Régis Bigot, ''Étude pour le Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de vie (CREDOC)'', 10 décembre 2007</ref>. Sa promesse, lors de la [[Campagne présidentielle de Jacques Chirac en 2002|campagne de l'élection présidentielle de 2002]], de diminuer la pression fiscale, n'est, elle aussi, qu'imparfaitement respectée : certes, une réforme de l'[[impôt sur le revenu]] a été réalisée, mais ses effets ne se sont fait sentir que sur les hauts et bas revenus (au détriment de la classe moyenne) et, globalement, les prélèvements obligatoires ont, rapportés au [[Produit intérieur brut|PIB]], augmenté de {{nombre|1,7 |point}} entre 1995 et 2006<ref name="RFI" />. Enfin, d'un point de vue sociologique, la situation et le moral des classes moyennes se sont détériorés durant la présidence de Jacques Chirac<ref>Voir, par exemple, [http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20071211.OBS9511/les_classes_moyennes_se_rapprochent_des_bas_revenus.html « Les classes moyennes se rapprochent des bas revenus »], ''Le Nouvel Observateur'', 23 juin 2008.</ref>.
 
Dans son [[Discours de Jacques Chirac du 16 juillet 1995 au Vélodrome d'Hiver|discours au Vélodrome d'Hiver]] tenu le {{date-|16 juillet 1995}}, Jacques Chirac rompt avec la politique de tous ses prédécesseurs en reconnaissant officiellement la responsabilité de la [[France]] dans la déportation des [[juifs]] français en [[Allemagne]] [[Nazisme|nazie]] lors de la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref>[http://www.fondationshoah.org/FMS/IMG/pdf/R_Prasquier_Vel_d_Hiv_2009.pdf Discours de Jacques Chirac au Vel d'Hiv le 16 juillet 1995], ''Fondation Shoah''</ref>. Cette allocution a ainsi revêtu une portée historique, et a été majoritairement saluée comme telle<ref>[http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2303158&rubId=786 « Jacques Chirac, un président de convictions, attaché au devoir de mémoire »], ''La Croix'', 15 mai 2007.</ref>, même si les tenants de la doctrine gaullienne (qui rejettent une telle reconnaissance de la responsabilité de la France au motif que celle-ci, durant la Seconde Guerre mondiale, était incarnée à [[Londres]] par le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], et non par le [[régime de Vichy]]), comme [[Pierre Messmer]] ou [[Pierre Juillet]], ont vigoureusement dénoncé ce discours<ref>''L'homme qui ne s'aimait pas'', Éric Zemmour, Balland, 2002, {{p. |185-187}}.</ref>.
 
Il lance la construction du [[Musée du Quai Branly - Jacques-Chirac|musée des Arts premiers]], qui est inauguré en {{date-||juin|2006}}<ref name="Nouvel Observateur" />. Jacques Chirac, depuis longtemps passionné par les arts dits premiers, notamment les arts [[inuits]]<ref>[https://www.liberation.fr/planete/1999/09/07/au-nunavut-chirac-fan-d-art-inuk-visite-du-president-dans-le-territoire-autonome-arctique_282837/ Chirac fan d'art inuk], liberation.fr, 07/09/1999</ref>{{,}}<ref>[http://www.leparisien.fr/politique/chirac-et-les-inuits-04-12-2004-2005510283.php Chirac et les inuits], leparisien.fr, 04/12/2004.</ref>, a longuement œuvré pour la construction de ce musée<ref>[http://www.rfi.fr/actufr/articles/078/article_44545.asp « Jacques Chirac a inauguré “son” musée »], RFI.fr, 20 juin 2006</ref>. Le {{date-|21 juin 2016}}, dix ans après son inauguration, le musée prend le nom de l'ancien président Jacques Chirac, à l'initiative du projet. Son emblème est une [[La Chupicuaro|statuette chupicuaro]].
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Sur un plan plus politique, il est considéré comme le responsable de l'échec de la dissolution de l'Assemblée nationale, en 1997 : l'Assemblée, très majoritairement aux mains du président de la République, bascule à [[Gauche (politique)|gauche]].
 
==== AuSur niveaule plan institutionnel ====
Sous les mandats de Jacques Chirac, quatorze réformes [[Constitution française du 4 octobre 1958|constitutionnelles]] ont été votées (sur 24 depuis 1958)<ref>[http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/français/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/les-revisions-constitutionnelles.5075.html ''Légifrance'']</ref>.
 
Parmi celles-ci, les plus emblématiques furent celle instaurant un [[quinquennat présidentiel en France|quinquennat]] par [[Référendum constitutionnel français de 2000|référendum]], en 2000<ref>{{lien web|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000219201&dateTexte=|titre=''Légifrance''}}.</ref> (Jacques Chirac, à cette occasion, ne donne, lors d'une intervention télévisée consacrée au sujet, aucune consigne de vote : {{citation|Si les Français disent oui, c'est très bien. S'ils répondent non, c'est très bien aussi}}<ref>''Après Chirac : le bal des prétendants a déjà commencé'', Philippe Reinhard, Éditions First, 2004, {{p. |28}}</ref>) ; celle ajoutant dans la constitution une « [[Charte de l'environnement]]<ref>[http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/français/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/revisions-constitutionnelles-de-mars-2005.16267.html#3 ''Légifrance'']</ref> », un projet qui lui tenait à cœur<ref>{{Lien brisé|url= http://tf1.lci.fr/infos/France/2005/0,,3205010,00-Europe-revision-constitution-adoptee-.html|titre= Constitution - Europe : la révision de la Constitution adoptée|site= TF1|date= 28 février 2005}}.</ref> ; celle inscrivant dans la Constitution l'interdiction en [[France]] de la [[Peine de mort en France|peine de mort]]<ref>[http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/français/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/revisions-constitutionnelles-de-fevrier-2007.5159.html#239 ''Légifrance'']</ref> ; et celle portant sur la réforme du « statut pénal du [[Président de la République française|chef de l'État]]<ref>[http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/français/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/revisions-constitutionnelles-de-fevrier-2007.5159.html#238, ''Légifrance'']</ref> ».
 
Sur le plan de la pratique du pouvoir, Jacques Chirac s'est révélé être un Président à la communication économe, sa fille [[Claude Chirac|Claude]], qui s'inspirait de [[Jacques Pilhan]], conseiller en communication du président [[François Mitterrand]], lui faisant adopter une attitude solennelle afin de donner de la hauteur à la fonction présidentielle.
 
Cette position, ainsi que son programme de réformes, diffère de la posture d'« hyper-président » de ses successeurs. Il est ainsi critiqué par [[Nicolas Sarkozy]], qui taxe ses prédécesseurs de {{citation|[[rois fainéants]]}}<ref>{{Lien web|url= http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-01-14/les-propos-de-nicolas-sarkozy-sur-les-rois-faineants-font-encore/917/0/306765|titre= Les propos de Nicolas Sarkozy sur les "rois fainéants" font encore des vagues|site= Le Point|date= 14 janvier 2009}}.</ref>. Le journaliste [[Steven Erlanger]] parle {{citation|d'années mortes}} et d'une {{citation|période digne de [[Léonid Brejnev|Brejnev]]}}<ref>''Looking for Nicolas Sarkozy'', documentaire [[Arte]] (2012). La référence à Brejnev concerne les deux décennies de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union Soviétiquesoviétique]] où il fut au pouvoir, dénommées ultérieurement la [[Stagnation brejnévienne|période de stagnation]].</ref>. L'écrivain et essayiste d'extrême-droite [[Laurent Obertone]], dans ''[[La France Orange mécanique]]'', écrit à son propos qu'il avait {{citation|un programme de [[Conseiller départemental#Historique|conseiller général]]}} et un {{citation|bilan que plus facile à défendre}}, tandis que [[Patrick Buisson]], dans ''[[La Cause du peuple (essai, 2016)|La Cause du peuple]]'', tient des propos similaires ({{citation|domaine présidentiel réduit au périmètre du [[Téléthon en France|Téléthon]]}}) et affirme que l'absence de dessein à la tête de l'État fut le contraire de sa pugnacité de candidat dans l'opposition (et également du [[gaullisme]]), et reproche aussi sa reddition systématique face aux manifestations. Buisson et Obertone estiment que Chirac ne gérait que des dossiers plutôt mineurs et d'ordre social, presque apolitiques : [[Sécurité routière en France|sécurité routière]], lutte contre le [[cancer]] et aide aux [[handicap]]és<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Patrick Buisson]]|titre=La Cause du peuple|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|année=2016|passage=191-193|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Laurent Obertone|titre=La France Orange mécanique|éditeur=Ring|année=2013|passage=35-36|isbn=|numéro chapitre=10|titre chapitre=Ces cris que l'on ignore}}{{Commentaire biblio|L'auteur déclare que la sécurité routière est une {{citation|arme de distraction massive}}, que cela et l'aide aux handicapés et la lutte contre le cancer sont non-critiquables mais secondaires au point de vue de l'intérêt national (l'insécurité dans ce cas). Il rajoute que Chirac est facilité aussi par le ratage du ministre des transports de la cohabitation, [[Jean-Claude Gayssot]].}}</ref>. Ce programme-triptyque est réutilisé par [[Éric Zemmour]], lui aussi critique envers le bilan de Chirac et son manque de constance idéologique<ref>{{Lien web|url= https://www.youtube.com/watch?v=EV2uYAZHau0|titre= On n'est pas forcément d'accord|site= YouTube / RTL|date= 7 mai 2015}}.</ref>.
 
==== En politique étrangère ====
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=== Prises de position et idéologie ===
[[Fichier:Chirac.jpg|vignette|[[Peinture de portrait|Portrait]] de Jacques Chirac peint par Donald Sheridan (2013).]]
La carrière politique de Jacques Chirac, d'une durée de plus de quarante ans, est l'une des plus importantes de la [[Cinquième République (France)|Cinquième République]]. Sur le plan des idées, il se montre très inconstant. Les commentateurs le qualifient d'[[Opportunisme|opportuniste]] ou de [[Pragmatisme|pragmatique]]. Lui-même fait plusieurs déclarations contradictoires. Il déclare notamment : {{citation|Ce n'est pas de ma faute si j'ai une gueule de droite}}, ou, faisant référence à son militantisme communiste de jeunesse : {{citation|Quand j'avais {{nombrenobr|20| ans}}, j'avais un certain nombre de convictions et au fond je ne suis pas sûr qu'elles aient beaucoup changé. Je crois même qu'elles sont finalement restées les mêmes}}<ref name="Lion"/>.
 
Dans sa jeunesse, il est très engagé à gauche : il vend ainsi le quotidien communiste ''[[L'Humanité]]'' rue de Vaugirard, en parallèle à ses études à [[Institut d'études politiques de Paris|Sciences-Po]]. À la même époque, il rejette la proposition de son condisciple et ami [[Michel Rocard]] de rejoindre la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] pour cause de trop grande {{citation|mollesse}} des socialistes<ref name="Philippe Reinhard">''Après Chirac. Le bal des prétendants a déjà commencé'', Philippe Reinhard, First Éditions, 2004.</ref>. À sa sortie de l'ENA, en 1962, c'est cependant dans le cabinet du [[Premier ministre français|Premier ministre]] [[Union pour la nouvelle République|UNR]], [[Georges Pompidou]], qu'il s'engage. Il explique alors à [[Olivier Guichard]] avoir hésité entre Pompidou et l'[[Organisation de l'armée secrète|OAS]]<ref name="Eric Zemmour">''L'Homme qui ne s'aimait pas'', Éric Zemmour, Balland, 2002.</ref> (ennemie jurée du pouvoir en place). [[Éric Zemmour]] souligne le fait que Chirac mentionne Pompidou et non le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] : pour lui comme pour Philippe Reinhard, Chirac, quel que soit le caractère fluctuant de ses opinions, et en dépit de ce qu'il prétendra plus tard, n'a jamais été un [[Gaullisme|gaulliste]] convaincu<ref name="Philippe Reinhard"/>{{,}}<ref name="Eric Zemmour"/>. Dans ses mémoires, il vante souvent des hommes de gauche tel qu'[[Hubert Védrine]] et traite froidement ses collaborateurs de droite<ref name="Atlantico"/>.
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Si Jacques Chirac s'est revendiqué [[gaullisme|gaulliste]], il est aussi passé par diverses phases comme le {{citation|[[Parti travailliste (Royaume-Uni)|travaillisme]] à la française}} ou le {{citation|[[libéralisme]] à la française}}. Beaucoup d’analystes politiques ont estimé que sa véritable sensibilité politique s'est progressivement révélée être plus proche du [[Parti radical (France)|radical-socialisme]] d'antan<ref>{{Article|auteur1=Recueilli par Laurent de Boissieu|titre=« Jacques Chirac, le dernier grand homme politique à l’ancienne, y compris dans ses zones d’ombre »|périodique=[[La Croix]]|date=26-09-2019|lire en ligne=https://www.la-croix.com/France/Politique/Jacques-Chirac-dernier-grand-homme-politique-lancienne-compris-zones-dombre-2019-09-26-1201050234}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|titre=Chirac-Hollande : le retour du radical-socialisme|url=https://www.nouvelobs.com/politique/20110613.OBS5060/chirac-hollande-le-retour-du-radical-socialisme.html|site=Nouvelobs.com|périodique=L'Obs|date=13-06-2011|consulté le=12-06-2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur1=Arnaud Benedetti|titre=Pourquoi les Français ont tant aimé Chirac|périodique=[[Le Figaro]]|date=26-09-2019|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/vox/politique/pourquoi-les-francais-ont-tant-aime-chirac-20190926}}.</ref> et, qu'au fond, son véritable maître à penser aurait pu être le [[Parti radical (France)|radical-socialiste]] [[Henri Queuille]], comme lui figure emblématique de la [[Corrèze (département)|Corrèze]], qui estimait qu'{{citation|il n'est pas de problème dont une absence de solutions ne finisse par venir à bout}}<ref>Franz-Olivier Giesbert, ''La tragédie du président'', ''op.cit.''</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Philippe Madelin]]|titre=Jacques Chirac. Une biographie|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=2002|passage=126|isbn=}}.</ref>.
 
AuSur niveaule plan [[Économie (activité humaine)|économique]], il est d'abord un fervent partisan de l'industrialisme [[Georges Pompidou|pompidolien]]. Une fois Premier ministre de [[Valéry Giscard d'Estaing]], il est contraint de s'aligner sur la politique économique définie par le président de la République<ref name="Patrick Girard"/>. À la fin des années 1970, une fois sorti de Matignon, il promeut un {{citation|travaillisme à la française}}<ref name="Le Monde Diplo"/>. Revenu à la tête du gouvernement en 1986, il défend une politique monétariste et libérale (privatisations, suppression de l'impôt sur les grandes fortunes…) inspirée par les théories de l'[[École de Chicago (économie)|école de Chicago]] et par ce qui est fait aux [[États-Unis]] et au [[Royaume-Uni]] par [[Ronald Reagan]] et [[Margaret Thatcher]] dans le cadre de la [[Révolution conservatrice (sens moderne)|révolution conservatrice]]. Enfin, lors de la [[Campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1995|campagne de 1995]], Jacques Chirac, renonçant aux politiques libérales, pourfend {{citation|la [[fracture sociale]]}} en s'appuyant sur les analyses de l'économiste et démographe [[Emmanuel Todd]]. Il indique d'ailleurs dans ses mémoires qu'il ne se sent pas libéral<ref name="Atlantico">{{Lien web|url= http://www.atlantico.fr/decryptage/memoires-chirac-hollande-presidentielle-2012-vedrine-correze-123359.html|titre= Le coming out radical (de gauche) de Chirac|site= Atlantico|date= 20 juin 2011}}.</ref>.
 
Pour [[Éric Zemmour]], la politique qu'il mène au pouvoir diffère sensiblement selon les époques, puisqu'il serait passé d'une droite conservatrice traditionnelle et économiquement libérale (de 1986 à 1988) à un certain [[Parti radical (France)|radical-socialisme]] (pendant son second mandat présidentiel). Une constante, en revanche, est l'[[humanisme]] qui l'anime, tant dans sa conception des rapports personnels<ref name="Eric Zemmour"/>, que dans certaines de ses opinions : ainsi, en 1975, il défend contre beaucoup des membres de son parti la loi [[Simone Veil|Veil]] relative à l'[[Interruption volontaire de grossesse en France|interruption volontaire de grossesse]], et, en 1981, il est un des rares [[Assemblée nationale (France)|députés]] RPR à voter l'abolition de la [[Peine de mort en France|peine de mort]]. Sa position dans ces deux dossiers n'est toutefois pas immuable : en 1975, il se dit {{citation|favorable à la peine de mort en cas de prises d'otages}} et, en 1979, vote contre la reconduction de la loi sur l'interruption volontaire de grossesse<ref>Robert Badinter, ''L'Abolition'', [Paris], Fayard, 2000, {{p.|29}} et 228.</ref>.
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{{Article détaillé|Rassemblement pour la République#Intégrité publique{{!}}Financement illégal du RPR|Affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris}}
 
Le {{date-|21|septembre|2000}}, est publié dans le [[journal]] ''[[Le Monde]]'' un aveu posthume de [[Jean-Claude Méry]], [[promoteur immobilier]], financier occulte du [[Rassemblement pour la République|RPR]], lequel accuse Jacques Chirac, alors [[maire]] de [[Paris]], d'avoir été au cœur du système. Le RPR est accusé d'avoir alimenté son budget à l'aide de commissions versées par des entreprises du bâtiment auxquelles la [[région française|région]] [[Île-de-France]] a confié en contrepartie d'importants travaux publics. Jacques Chirac était alors le président du RPR. Il était également maire de Paris lors des faits de l'[[Affaire des faux électeurs du 3e arrondissement de Paris|affaire des faux électeurs du {{3e|arrondissement}} de Paris]], qui ne le concernera pas lors de l'instruction. Une enquête a lieu dans le cadre du financement de voyages en avion à caractère privé de l'ancien maire. [[Bertrand Delanoë]], nouveau maire de Paris, ignorant ces premières accusations, rend public durant la [[Campagne présidentielle de Jacques Chirac en 2002|campagne présidentielle de 2002]] un rapport détaillant les {{nombre|2.13|millions}} d'euros (soit {{uniténobr|700| euros}} par jour) dépensés en {{citation|frais de bouche}} (frais de représentation du Maire) par Jacques Chirac et sa femme entre 1987 et 1995 ; un [[Non-lieu en procédure pénale française|non-lieu]] pour prescription est prononcé par le juge d'instruction [[Philippe Courroye]] en 2003.
 
Au total, depuis les années 1990, le nom de Jacques Chirac est régulièrement évoqué dans huit affaires judiciaires impliquant notamment la [[mairie de Paris]], parmi lesquelles l'[[Affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris|affaire des emplois fictifs]], l'[[affaire des faux chargés de mission]], ou encore l'[[affaire des HLM de Paris]]. La plupart de ces affaires ont été jugées (certains de ses proches collaborateurs comme [[Michel Roussin]], [[Louise-Yvonne Casetta]] ou [[Alain Juppé]] ont été condamnés) ou classées sans suite, ou sont en cours. Jacques Chirac a toujours refusé de témoigner devant la justice et de se rendre aux convocations des juges lorsqu'il était président de la [[République]] en raison du [[Statut juridictionnel du président de la République française|statut pénal de ce dernier]], le tenant à l'abri de poursuites judiciaires durant toute la période de son mandat. En conséquence, des personnalités politiques de gauche comme Jack Lang, [[Noël Mamère]] ou Arnaud Montebourg ont réclamé un changement de la législation et la fin de {{citation|l'immunité présidentielle}}.
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{{Article détaillé|Affaire du compte japonais de Jacques Chirac}}
 
Un document interne de la [[Direction générale de la Sécurité extérieure|DGSE]] de 1996 fait état de l'existence d'un compte bancaire de Jacques Chirac au [[Japon]], pays dans lequel il aime se rendre, crédité de « {{nombrenobr|300| millions}} de francs » en 1996. Cette note est envoyée par le chef de poste de la DGSE à [[Tokyo]] au siège des services à [[Paris]] le {{date|11|novembre|1996}}. Elle fut rendue publique dans le livre ''Machinations'' des journalistes [[Laurent Valdiguié]] et [[Karl Laske]] ([[Éditions Denoël|Denoël]], {{date-||novembre|2006}}).
 
En 2001, [[Gilbert Flam]], magistrat détaché à la DGSE, a ouvert une enquête au [[Japon]] pour vérifier des soupçons d'existence de comptes bancaires appartenant à Jacques Chirac à la [[Tokyo Sowa Bank]] et les liens pouvant exister entre Jacques Chirac et l'ancien banquier [[Shōichi Osada]]. Après la réélection de Jacques Chirac, en 2002, Gilbert Flam a été limogé.
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{{…}}
 
Après l’élection de Jacques Chirac à la mairie de Paris, son chauffeur personnel, Jean-Claude Laumond, interrogé sur les [[fonds spéciaux]] du gouvernement, indique avoir déposé à l’[[hôtel de ville de Paris]] un coffre rempli de billets de {{uniténobr|500| francs}} en provenance de l’[[hôtel de Matignon]]<ref>{{Lien web|auteur=Laurent Valdiguié|titre=Millions en Suisse : la "banquière" de Raymond Barre "stupéfaite"|jour=4|mois=juillet|année=2019|url=https://www.marianne.net/politique/millions-en-suisse-la-banquiere-de-raymond-barre-stupefaite|site=marianne.net|consulté le=6 juillet 2019}}.</ref>.
 
En octobre et {{date-||novembre|2009}}, [[Charles Pasqua]] puis [[Arcadi Gaydamak]] affirment que Jacques Chirac et [[Dominique de Villepin]], [[Cabinet du président de la République française|secrétaire général de l'Élysée]] sous sa présidence, ont participé aux [[Affaire des ventes d'armes à l'Angola|ventes d'armes à l'Angola]]<ref>[http://www.latribune.fr/actualites/politique/20091031trib000439043/angolagate-charles-pasqua-met-en-cause-jacques-chirac-.html « Angolagate : Charles Pasqua met en cause Jacques Chirac »], ''[[La Tribune (France, 1985)|La Tribune]]'', 31 octobre 2009.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/11/14/01016-20091114ARTFIG00643-gaydamak-charge-a-son-tour-chirac-et-villepin-.php « Gaydamak charge à son tour Chirac et Villepin »], ''[[Le Figaro]]'', 14 novembre 2009.</ref>.
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| 18,00
| {{3e}}
| colspan="3" |Éliminé
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| Éliminé
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! scope=row|[[Élection présidentielle française de 1988|1988]]
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* {{Décoration|CdrOMA}}
* {{Déco Chevalier de l'ordre du Mérite maritime}} (1966)<ref>{{Lien web |titre=Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses n°09 du 22 juillet 1966 - Légifrance |url=https://www.legifrance.gouv.fr/liste/bodmr?sortValue=PUBLICATION_DATE_ASC&pageSize=100&page=4&tab_selection=all#bodmr |site=www.legifrance.gouv.fr |consulté le=2024-01-14}}</ref>
* [[Fichier:Ordre du Merite touristique Chevalier ribbon.svg|sans cadre|50x50px]] [[Ordre du Mérite touristique|Chevalier de l'ordre du Mérite touristique]] (1963)<ref>{{Lien web |titre=Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses n°01 du 11 janvier 1964 - Légifrance |url=https://www.legifrance.gouv.fr/liste/bodmr?sortValue=PUBLICATION_DATE_DESC&pageSize=100&page=7&tab_selection=all#bodmr |site=www.legifrance.gouv.fr |consulté le=2024-02-22}}</ref>
* {{Décoration|COAL}}
* {{Décoration|MA}}<ref>Dominique Pons, ''Dossier H comme [[Robert Hersant|Hersant]]'', Alain Moreau, 1977, {{p. |69}}. L'étude suppose que la distinction vient de l'amitié de Chirac avec [[Marcel Dassault]].</ref>
* {{Décoration|COMS}}
* {{Décoration|CC}}
* {{Décoration|MCOSMO|agrafe ''Algérie''}}
* [[Fichier:Medaille de Reconnaissance de la Nation (d'Afrique du Nord) ribbon.svg|sans_cadresans cadre|51x51px]] [[Médaille de reconnaissance de la Nation]]
* {{Déco Chevalier de l'Étoile noire}}
* Prix Louise-Michel 1986, remis par le Centre d'études politiques et de société<ref>{{Article|auteur1=|titre=M. Jacques Chirac et Louise Michel|périodique=[[Le Monde]]|date=24-01-1987|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1987/01/24/m-jacques-chirac-et-louise-michel_4027708_1819218.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= https://www.elysee.fr/front/pdf/elysee-module-8910-fr.pdf|titre= Cérémonie à l'occasion de la remise du prix Louise Michel décerné par le Centre d'études politiques et de société à M. Abdou Diouf, Président de la République du Sénégal, à l'Élysée le 24 février 1998|site= Elysée.fr}}.</ref>.
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=== Décorations étrangères ===
* {{Déco Grand-croix de l'ordre de Bonne Espérance}}, [[Afrique du Sud]] (1996)<ref>[http://www.info.gov.za/aboutgovt/orders/recipients/1996.htm]</ref>.
* [[Fichier:AUT Honour for Services to the Republic of Austria - 1st Class BAR.png|50x50px]] Grande- étoile de la [[ordre du Mérite (Autriche)|décoration d'Honneur pour services rendus à la république d'Autriche]], [[Autriche]] (1998)<ref name=":2">Décorations visibles au [[musée de la Légion d'honneur]], dans le cadre de l'exposition ''"Décorations présidentielles & diplomatie"''. Lien : {{URL|https://www.legiondhonneur.fr/fr/actualites/exposition-parcours-decorations-presidentielles-diplomatie/1930/2}}</ref>.
* [[Fichier:AZ Geyidar Aliyev Order rib.png|50x50px]] Collier de l'[[ordre Heydar Aliyev]], [[Azerbaïdjan]].
* [[Fichier:BEN_National_Order_of_Dahomey_-_Grand_Cross_BAR.png|50x50px|BEN National Order of Dahomey - Grand Cross BAR]] Grand-croix de l'[[Ordre national du Bénin|ordre national]], [[Bénin]] (1995).
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* {{Déco Grand-croix de l'ordre national de la Croix du Sud}}, [[Brésil]].
* [[Fichier:BRU Family Order of Brunei 1st Class.svg|50x50px]] Collier de l'ordre de famille de Laila Utama, [[Brunei]] (décembre 1996)<ref name=":2" />.
* [[Fichier:Grand_Order_of_Mugunghwa_Grand Order of Mugunghwa (South_KoreaSouth Korea)_ -_ribbon_bar ribbon bar.gifsvg|50x50px|Grand Order of Mugunghwa (South Korea) - ribbon bar]] Chevalier du {{Lien|langue=en|trad=Grand Order of Mugunghwa|fr=Grand[[grand ordre de Mugunghwa|texte=Grand ordre de Mugunghwa}}]], [[Corée du Sud|Coréen du Sud]] (2000).
* {{Déco CCOIC}}, [[Espagne]] (1999).
* {{Déco CROCT}}, Espagne (2006).
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* {{Déco Grand-croix avec collier de l'ordre de la Croix de Terra Mariana}}, [[Estonie]].
* {{Grand-croix avec collier de l'ordre de la Rose blanche}}, [[Finlande]].
* {{Déco Grand-croix avec Colliercollier de l'ordre du Mérite hongrois (civil)}}, [[Hongrie]] (2001).
* {{Déco CGCGCOMRI1951}}, [[Italie]]<ref>{{Lien web |langue=it |titre=Chirac S.E. Jacques Decorato di Gran Cordone |url=https://www.quirinale.it/onorificenze/insigniti/288268 |site=quirinale.it |date=21 octobre 1999 }}.</ref>.
* [[Fichier:ISL_Icelandic_Order_of_the_Falcon_-_Grand_Knight_with_Star_BAR.png|50x50px|ISL Icelandic Order of the Falcon - Grand Knight with Star BAR]] Croix de grand chevalier avec étoile de l'[[ordre du Faucon]], [[Islande]].
* [[Fichier:JOR_Al-Hussein_ibn_Ali_Order_BAR.svg|50x50px]] Collier de l'{{Lien|langue=en|trad=Order of Al-Hussein bin Ali|fr=ordre de Ali ibn Hussein|texte=[[ordre de Ali ibn Hussein}}]], [[Jordanie]].
* {{Déco Grand-croix de l'ordre des Trois Étoiles}}, [[Lettonie]].
* [[Fichier:LBN_National_Order_of_the_Cedar_-_Grand_Cordon_BAR.png|alt=Ruban de l'ordre national du Cèdre pour un grand cordon|50x50px]] Grand- cordon de l’[[Ordre national du Cèdre|ordre du Cèdre]], [[Liban]] (1996).
* [[Fichier:Order_of_the_Grand_Conqueror_(Libya).gif|50x50px|Order of the Grand Conqueror (Libya)]] Grand- cordon de l'ordre du Grand Conquérant, [[Libye]] (2004)<ref name="relire2">{{Lien web |langue=ar |titre=Kadhafi décore Jacques Chirac |url=http://arabic.people.com.cn/31662/3012647.html |site=arabic.people.com.cn |date=25 novembre 2011}}.</ref>.
* {{Déco Grand-croix de l'ordre de Vytautas le Grand}}, [[Lituanie]] (1997)<ref name="Lith">[http://www.lrp.lt/lt/prezidento_veikla/apdovanojimai/apdovanojimai_256/p40.html Lithuanian Presidency], Lithuanian Orders searching form</ref>.
* {{Déco Grand-croix de l'ordre du grand-duc Gediminas}}, Lituanie ({{date-|24 juillet 2001}})<ref name="Lith" />.
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* {{Déco Chevalier de l'ordre de l'Aigle blanc}}, Pologne (1996).
* [[Fichier:PRT_Order_of_Christ_-_Grand_Cross_BAR.png|50x50px]] Grand-croix de l'[[Ordre du Christ (Portugal)|ordre du Christ]], [[Portugal]] (1975)<ref name=":02">{{Lien web |langue=fr |titre=Estrangeiros com Ordens Portuguesas |url=https://www.ordens.presidencia.pt/?idc=154&list=1 |site=ordens.presidencia.pt |date= }}.</ref>.
* [[Fichier:PRT_Order_of_Prince_Henry_PRT Order of Prince Henry -_Grand_Collar_BAR Grand Collar BAR.pngsvg|50x50px|PRT Order of Prince Henry - Grand Collar BAR]] [[Ordre de l'Infant Dom Henri|Grand-croix avec collier de l'ordre de l'Infant Dom Henri]], Portugal (1999)<ref name=":02" />.
* [[Fichier:Barrette_Ordre_national_du_Québec_-_Officier.svg|50x50px|Barrette Ordre national du Québec - Officier]] [[Ordre national du Québec|Officier de l’ordre national du Québec]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Jacques Chirac |url=https://www.ordre-national.gouv.qc.ca/membres/membre.asp?id=393 |site=ordre-national.gouv.qc.ca}}.</ref>, [[Canada]].
* [[Fichier:ROU_Order_of_the_Star_of_Romania_1999_GCross_BAR.svg|50x50px|ROU Order of the Star of Romania 1999 GCross BAR]] Collier de l'[[ordre de l'Étoile de Roumanie]].
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* {{Déco Ordre des Séraphins}}, [[Suède]] ({{date-|10 avril 2000}}).
* {{Déco Ordre du Lion blanc 1C}}, [[Tchéquie]] (1997).
* [[Fichier:Order of Independence v. 1959 (Tunisia) - ribbon bar.gif|50x50px]] Grand- cordon de l'[[Ordre de l'Indépendance (Tunisie)|ordre de l'Indépendance]], [[Tunisie]] (1986).
* {{Déco Grand cordon de l'ordre de la République (Tunisie)}}, [[Tunisie]] (2003).
* [[Fichier:Medal_of_the_Oriental_Republic_of_Uruguay_-_ribbon_bar.gif|50x50px|Medal of the Oriental Republic of Uruguay - ribbon bar]] {{Lien|langue=en|trad=Medal of the Oriental Republic of Uruguay|fr=Médaille de la République orientale de l'Uruguay|texte=Médaille de la République orientale de l'Uruguay}}, [[Uruguay]] (1996)<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Medalla de la República Oriental del Uruguay. Jacques Chirac (Francia)|url=https://www.impo.com.uy/bases/resoluciones/814-1996|site=impo.com.uy|date=20 août 1996}}.</ref>
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* Il a été fait « sage [[Hogon]] » stade suprême de la sagesse chez les [[Dogon (peuple)|Dogons]] lors d'un voyage officiel au [[Mali]] et au [[Niger]] en 2003<ref>{{Lien web|auteur1=Didier Samson|titre=Jacques Chirac est fait «sage hogon» au Mali|url=http://www1.rfi.fr/actufr/articles/046/article_7599.asp|site=rfi.fr|date=26 octobre 2003|consulté le=11 mai 2019}}.</ref>.
* En 2007, il est lauréat du prix d'État de la fédération de Russie<ref>{{Article|auteur1=AFP|titre=Jacques Chirac, décoré au Kremlin, célèbre la {{citation|démocratie}} russe|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal)|date=12 juin 2008|url texte=https://www.liberation.fr/planete/2008/06/12/jacques-chirac-decore-au-kremlin-celebre-la-democratie-russe_20583/}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://blog.lefigaro.fr/russie/2008/06/jacques-chirac-le-grand-ami-ru.html|titre=Jacques Chirac, l'ami de Pouchkine et de Poutine|prénom=Fabrice|nom=Nodé-Langlois|site=Echos de Russie}}.</ref>.
* En 2013, il reçoit le prix de l'ONG [[Humanity in action]], saluant son action pour la reconnaissance, en 1995, de la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs pendant l'[[Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale|occupation allemande]]. Sa fille, [[Claude Chirac]], l'a représenté lors de la cérémonie qui avait lieu à [[New York]]<ref>[[Anne Fulda]], « Claude Chirac, au nom du père », ''[[Le Figaro]]'', 21 novembre 2013, {{p. |16}}.</ref>.
 
=== Décorations internationales ===
 
* {{Déco Ordre olympique échelon or}}, [[Comité international olympique]] (2003)<ref>{{Lien web |auteur=Comité International Olympique |titre=Le Président du CIO en visite officielle à Paris |url=https://olympics.com/cio/news/le-president-du-cio-en-visite-officielle-a-paris |date=10 janvier 2003 |consulté le=31 août 2024}}</ref>.
 
=== Satire médiatique ===
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=== Doctorat honoris causa ===
Les universités suivantes ont décerné à Jacques Chirac un ''[[doctorat honoris causa]],'', qui est un titre honorifique attribué par une université ou par une faculté à une personnalité éminente :
* [[Université Keiō]] ([[Tokyo]])<ref name="Univeristé Paris 1 Panthéon-Sorbonne">{{Lien web|titre=Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne: Top 10 des présidents honorés par l’université|url=https://www.pantheonsorbonne.fr/lesorbonnaute/article/article/top-10-des-presidents-honores-par-luniversite-1/|site=pantheonsorbonne.fr|consulté le=2020-09-20|brisé le = 2023-11-02}}.</ref> ;
* [[Université d'État de Moscou|Université Lomonossov]] ([[Moscou]], 2001)<ref name="Univeristé Paris 1 Panthéon-Sorbonne"/> ;
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En 2019, situé sur l’avenue Mehdi Ibn Barka à [[Souissi]], le « Groupe scolaire Jacques Chirac » ouvre ses portes à [[Rabat]], au [[Maroc]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pratique. Ouverture du groupe scolaire Jacques Chirac à Rabat |url=https://www.courrierinternational.com/article/pratique-ouverture-du-groupe-scolaire-jacques-chirac-rabat |site=Courrier international |date=2019-07-17 |consulté le=2023-08-12}}.</ref>. Ce nom d’établissement est choisi afin de « rendre hommage à l’ancien président français, ainsi qu’aux liens amicaux qu’il a avec le Royaume »<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Le nouveau groupe scolaire Jacques Chirac s’installe à Rabat - Plurielle |url=https://www.plurielle.ma/cest-in/on-smotive/perso/enfants/le-nouveau-groupe-scolaire-jacques-chirac-sinstalle-a-rabat/ |site=plurielle.ma |date=2017-01-27 |consulté le=2023-08-12}}.</ref>. En {{date-|novembre 2019}}, le nom de Jacques Chirac est attribué à une avenue de la ville d'[[Abou Dabi (ville)|Abou Dabi]], capitale des [[Émirats arabes unis]]<ref>{{article|lire en ligne=https://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/une-avenue-jacques-chirac-inauguree-a-abou-dhabi_2106659.html |titre=Une avenue Jacques Chirac inaugurée à Abou Dhabi |périodique=[[L'Express]] |date=11 novembre 2019}}.</ref>.
 
Des établissements scolaires de [[Bussy-Saint-Georges]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Par Alexandre Métivier Le 31 août 2020 |nom=à 16h17 |prénom2=Modifié Le 1 Septembre 2020 |nom2=À 11h03 |titre=Bussy-Saint-Georges : première rentrée à l’école Jacques-Chirac |url=https://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/bussy-saint-georges-premiere-rentree-a-l-ecole-jacques-chirac-31-08-2020-8375928.php |site=leparisien.fr |date=2020-08-31 |consulté le=2023-08-12}}.</ref>, [[Castelnau-le-Lez]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Castelnau-le-Lez : le groupe scolaire Jacques Chirac, « l’école de demain » avenue de l’Europe - Hérault Tribune |url=https://www.herault-tribune.com/articles/castelnau-le-lez-le-groupe-scolaire-jacques-chirac-lecole-de-demain-avenue-de-leurope/,%20https://www.herault-tribune.com/articles/castelnau-le-lez-le-groupe-scolaire-jacques-chirac-lecole-de-demain-avenue-de-leurope/ |site=herault-tribune.com |consulté le=2023-08-12}}.</ref>, [[Viviers-lès-Lavaur]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L’école Jacques-Chirac ouvrira en septembre 2023 |url=https://www.midilibre.fr/2022/04/18/lecole-jacques-chirac-ouvrira-en-septembre-2023-10242593.php |site=midilibre.fr |consulté le=2023-08-12}}.</ref> et [[Meymac]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Corrèze : le collège de Meymac sera rebaptisé "Collège Jacques Chirac" |url=https://www.francebleu.fr/infos/education/correze-le-college-de-meymac-sera-rebaptise-college-jacques-chirac-1580910170 |site=ici, par France Bleu et France 3 |date=2020-02-05 |consulté le=2023-08-12}}.</ref> portent le nom « Jacques Chirac »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Annuaire pour : Jacques Chirac - page 1 |url=https://www.education.gouv.fr/annuaire |site=Ministère de l'Education Nationale et de la Jeunesse |consulté le=2023-08-12}}.</ref>. À [[Marseille]], la « Cité scolaire internationale Jacques Chirac » accueille à partir de la rentrée 2024 plus de {{nombre|2000 |élèves}} nationaux et internationaux<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Loïs |nom=Elziere |titre=La première pierre de la Cité scolaire internationale « Jacques Chirac » est posée |url=https://madeinmarseille.net/99981-cite-scolaire-internationale-jacques-chirac-euromediterranee/ |site=Made in Marseille |date=2021-10-25 |consulté le=2023-08-12}}.</ref>.
 
[[Fichier:Plaque_Pont_Jacques_Chirac,_Vichy.jpg|vignette|Plaque du pont Jacques Chirac à [[Vichy]].]]
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Le 16 décembre 2020, le conseil des ministres du [[gouvernement de la Polynésie française]] décide de rebaptiser le centre hospitalier de Polynésie française en « centre hospitalier Jacques-Chirac »<ref>{{Lien web|langue=fr|prénom=Vaite Urarii|nom=Pambrun|titre=Le CHPF rebaptisé Jacques Chirac|url=https://www.tahiti-infos.com/Le-CHPF-rebaptise-Jacques-Chirac_a197257.html|site=tahiti-infos.com|consulté le=2021-01-12}}.</ref>.
 
En octobre 2023, la ville de [[Paris]] appose une [[plaque commémorative]] en hommage à Jacques Chirac au 4 [[rue de Tournon]]<ref>[https://a06-v7.apps.paris.fr/a06/jsp/site/plugins/solr/modules/ods/DoDownload.jsp?id_document=170101&items_per_page=20&sort_name=&sort_order=&terms=plaque%20comm%C3%A9morative&query=plaque%20comm%C3%A9morative 2023 DAC 332 Apposition d’une plaque commémorative en hommage à Jacques Chirac au 4 rue de Tournon à Paris {{6e}}.]</ref>.
 
== Dans la culture populaire ==
Ligne 1 252 ⟶ 1 250 :
* 1974 : Dans ''[[Le Journal du dimanche]]'' du {{date-|8|décembre|1974}}, Jacques Chirac apparaît en personne, en sa qualité de [[Premier ministre français]] en visite officielle à [[Bagdad]], dans un court gag d’''[[Iznogoud]]'' de [[René Goscinny]] et [[Jean Tabary]], repris sous le titre de « Si j’étais empaleur » dans l'album ''[[Les Cauchemars d'Iznogoud]]'', tome I, {{p.|8}}.
* 1976 : Dans ''[[Obélix et Compagnie]]'', de [[René Goscinny]] et [[Albert Uderzo]], Jacques Chirac est caricaturé à travers le romain nommé « [[Liste de personnages d'Astérix#Caius Saugrenus|Caius Saugrenus]] », principal antagoniste de l'album.
* 1995 : Dans la série des ''[[Lanfeust de Troy]]'' de [[Christophe Arleston]] et [[Didier Tarquin]], il inspire le personnage de Bascréan, l'un des trois érudits du Conservatoire d'[[Eckmül]], présents dans les tomes 2, 3, 5 et 6 (parus entre 1995 et 1998). Décrit comme {{citation|plus fougueux}} que ses deux confrères, et comme un {{citation|homme dynamique, que l'on dit même ambitieux}}, au caractère emporté, tranché et intransigeant, il siège aux côtés du {{citation|vénérable}} (subtil jusqu'à la manipulation) Lignole (représentant [[François Mitterrand]]) et du {{citation|modéré}} (voire {{citation|indécis}}, {{citation|couard}} et finalement {{citation|traître}}) Plomynthe ([[Édouard Balladur]]). Reconnaître ces hommes politiques derrière les personnages fait même l'objet de l'une des cinq questions dissimilées dans le tome 5 (''Le Frisson de l'haruspice'', 1997, la deuxième question à la planche 14, case 2) et faisant l'objet du concours « Cryptique » ouvert aux lecteurs<ref>{{lien web|url=http://www.askell.com/Troy/Lanfeust/anecdotes_Lanfeust.php|titre=Clins d'oeil et anecdotes de la série BD Lanfeust de Troy|site=askell.com}}.</ref>.
* 2010 : dans ''[[Quai d'Orsay (bande dessinée)|Quai d'Orsay]]'', il incarne le [[président de la République française]].
* 2011 : dans la [[Jour J (bande dessinée)#Publication|France uchronique]] d'après [[mai 68]] décrite dans la [[Jour J (bande dessinée)|BD ''jour J'']], il apparaît comme conseiller post-révolutionnaire, au côté de différentes personnalités de l'époque ([[François Mitterrand]], [[Daniel Cohn-Bendit]], etc.)
Ligne 1 285 ⟶ 1 283 :
* ''Une ambition pour la France'' (éd. [[Jean-Marie Benoist]]), [[éditions Albin Michel]], 1988 {{ISBN|2-226-02895-1}}.
* ''Une nouvelle France. Réflexions 1'', [[NiL Éditions]], 1994 {{ISBN|978-2-84111-011-7}}.
* ''La France pour tous'', NiL Éditions, 1995 {{ISBN|978-2-84111-024-7}}. Devait être sous-titré ''Réflexions 2''<ref>[[Jean Charlot (homme politique)|Jean Charlot]], ''Pourquoi Jacques Chirac ? Comprendre la présidentielle 1995'', 1995, {{p. |76}}</ref>.
* ''Le Développement du port de La Nouvelle-Orléans en 1954'', Presses universitaires du Nouveau Monde, 2007 {{ISBN|1-931948-68-2}}. Publication de sa [[thèse]] de géographie à Sciences Po. Les Presses universitaires du Nouveau Monde sont une maison d'édition francophone basée à [[La Nouvelle-Orléans]]<ref>{{Lien web|url= https://www.lemonde.fr/etats-unis/article/2006/10/13/chirac-l-avait-bien-dit_5974916_1666848.html|titre= Chirac l'avait bien dit|site= Le Monde|date= 13 octobre 2006}}.</ref>.
* ''Mon combat pour la France'', tome I, [[éditions Odile Jacob]], 2006 {{ISBN|978-2-7381-1984-1}}.
Ligne 1 378 ⟶ 1 376 :
* [[Alain Riou (journaliste)|Alain Riou]], ''Des dépenses de bouche des époux Chirac'', Paris, Yvelin édition, 2004 {{ISBN|978-2-84668-038-7}}.
* [[Karl Laske]] et [[Laurent Valdiguié]], ''Machinations. Anatomie d'un scandale d'État'', Paris, Éditions Denoël, 2006.
* André Demullet, Oli Porri Santoro, ''En route avec le patron : Jacques Chirac raconté par son chauffeur,'', Plon, 2020
 
==== Témoignages ====
Ligne 1 387 ⟶ 1 385 :
* [[Roland Dumas]], ''Affaires étrangères'', tome 1, ''1981-1988'', Paris, Éditions Fayard, 2007.
* [[Anh Đào Traxel]], ''Chirac : Une famille pas ordinaire'', Paris, Éditions Hugo Document, 2014.
* Arnaud Ardoin, ''« Président, la nuit vient de tomber » : Le mystère Jacques Chirac'', Paris, Éditions du Cherche-Midi, 2017. Se base sur le témoignage de Daniel Le Conte, confident-collaborateur pendant {{nobr|40 ans}} de Chirac.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Louis Debré]]|titre=Le Monde selon Chirac : Convictions, réflexions, traits d'humour et portraits|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]]|année=2015|pages totales=336|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|CLpSCwAAQBAJ}}}}.
* Christian Vioujard, ''Chirac instantané(s)'', Paris, Éditions De Borée, 2016.
Ligne 1 398 ⟶ 1 396 :
* [[Musée du Président Jacques Chirac]]
* « [[Je décide et il exécute]] »
* « [[Le bruit et l'odeur (discours de Jacques Chirac)|Le bruit et l'odeur]] »
* [[Pschitt (onomatopée)|Pschitt]]
* [[Abracadabrantesque]]
* « [[Mais qu'est-ce qu'elle me veut de plus cette mégère ? Mes couilles sur un plateau ?]] »
* « ''[[What do you want? Me to go back to my plane and go back to France?]]'' »}}
* [[Ngawang Sangdrol]]}}
 
=== Liens externes ===
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[[Catégorie:Élève de l'École nationale d'administration (France)]]
[[Catégorie:Élève de l'Institut d'études politiques de Paris]]
[[Catégorie:Enseignant à l'Institut d'études politiques de Paris]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université Harvard]]
[[Catégorie:Élève d'Hattemer]]
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