[go: up one dir, main page]

André Neher

philosophe français
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 21 août 2022 à 09:03 et modifiée en dernier par Léon66 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

André Neher, né le à Obernai et mort le à Jérusalem, est un rabbin émérite, écrivain et philosophe français et israélien du XXe siècle, d'origine juive alsacienne.

André Neher
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
JérusalemVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Formation
Université de Strasbourg (d) (doctorat) (jusqu'en )
Lycée Kléber de StrasbourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
Université de Strasbourg (d) (à partir de )
Université de Tel AvivVoir et modifier les données sur Wikidata
Maître
Œuvres principales
Moses And The Vocation Of The Jewish People (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Chef de file, avec Emmanuel Levinas et Léon Ashkenazi, de « l'école de pensée juive de Paris », il est l'un des principaux artisans du renouveau du judaïsme en France après la Shoah.

Biographie

André (Asher Dov) Neher naît en 1914 à Obernai dans le Bas-Rhin, puis la famille déménage à Strasbourg redevenue française en 1918.

Son père est Albert Neher, né en 1879 à Langensoultzbach, Alsace, et mort le à Lyon[1]. Sa mère est Rosette Neher (née Srauss), née en 1888 et morte en 1963 à Strasbourg[2].

Son frère aîné est Richard Neher, né à Obernai, Bas-Rhin en 1910 et mort le . Il a deux sœurs : Hélène Samuel (Neher), née le à Obernai et morte le à Jérusalem en Israël[3], et Suzanne Suzel Neher (Revel)[4].

Albert Neher[5] est un juif traditionaliste qui enseigne à ses fils la Torah[6]. Durant la Seconde Guerre mondiale, Albert Neher écrit et illustre une Haggadah, pour chacune des quatre années[7].

L'éducation d'André Neher développe en lui l'amour de la France. Dès l'âge de 22 ans, il enseigne l'allemand au collège de Sarrebourg et continue en parallèle d'étudier le judaïsme notamment à la yechiva de Montreux, en Suisse.

Il est mobilisé en 1939 et après la débâcle rejoint sa famille réfugiée à Brive-la-Gaillarde où il reprend l'enseignement avant d'être nommé à Lanteuil. Il fait partie de la communauté de David Feuerwerker, alors rabbin de Brive et de toute la région. Le , il est chassé de l'enseignement de par le statut des Juifs décrété par le gouvernement de Vichy. Il est sensible à l'indifférence de ses collègues enseignants à cette injustice. Ceci le conduit, après la guerre, à abandonner ses études de la littérature allemande pour se tourner vers le judaïsme et la littérature juive.

En 1946, il est ordonné rabbin afin de pouvoir soutenir une thèse de théologie, sur le prophète Amos, à l’université de Strasbourg en 1947[8].

Il épouse en 1947 Renée Bernheim (1922-2005), fille du médecin André Bernheim (1877-1963), avec laquelle il cosigne plusieurs ouvrages. Les Neher n'ont pas d'enfants et consacrent leur vie à l'enseignement, à la recherche, et à la publication de leurs travaux.

En 1954, le rabbin David Feuerwerker introduit l'hébreu comme langue vivante au baccalauréat français, et fait passer cette épreuve, à Paris. À Strasbourg, André Neher remplit les mêmes fonctions[9].

En 1955, il est nommé professeur de littérature juive à l'université de Strasbourg et obtient l'enseignement de l'hébreu comme langue vivante par l'université française.

En 1962, il publie avec son épouse L'Histoire biblique du peuple d'Israël, puis Le Puits de l'exil.

Après la guerre des Six Jours, il émigre en Israël, à Jérusalem. Cette émigration, par un intellectuel juif français de renom, est ressentie vivement en France comme en Israël ; elle constitue une réponse aux propos du général de Gaulle qualifiant le peuple juif de « peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur » lors de la conférence de presse du 27 novembre 1967[10]. Il enseigne la pensée juive à l'université de Tel Aviv.

Il est enterré au cimetière juif du mont des Oliviers à Jérusalem.

Il a eu comme élèves Théo Dreyfus (1925-2007), Bernard Picard (1925-1998) et Beno Gross (1925-2015).

Honneurs

  • En 1993 a été créé sous l'égide du Fonds social juif unifié un centre de formation des maîtres et de cadres pour l'école juive portant son nom, qui devient depuis 2006 Institut André-et-Rina-Neher.
  • Depuis 2013, le groupe local des EEIF de Cannes porte le nom de Cannes André Neher.

Œuvres

À propos

Citations

  • Le risque
« [...] En créant l'homme libre, Dieu a introduit dans l'univers un facteur radical d'incertitude, qu'aucune Sagesse divine ou divinatoire, qu'aucune mathématique, qu'aucune prière même, ne peuvent ni prévoir, ni prévenir, ni intégrer dans un mouvement préétabli : l'homme libre, c'est l'improvisation faite chair et histoire, c'est l'imprévisible absolu, c'est la limite contre laquelle viennent se heurter les forces directrices du plan créateur, sans que nul ne puisse dire par avance si cette limite consentira à se laisser franchir ou si, par la puissance du barrage qu'elle leur oppose, elle n'obligera pas ces forces créatrices à rebrousser chemin mettant en danger, par ce choc en retour, le plan créateur dans son ensemble[11]. »
  • Faisons l'homme !
« C'est le grand défi lancé par Dieu à son propre être, qu'Il limite en décidant d'introduire dans la création une créature qui soit libre[11]. »

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Jonathan Judaken, Jean-Paul Sartre and the Jewish Question: Anti-antisemitism and the Politics of the French Intellectual, University of Nebraska Press, 2006 (ISBN 0803205635 et 9780803205635)
Cet ouvrage contient une notice à propos d'André Néher. Voir (en) p. 359.

Articles connexes

Liens externes