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Un zamindar (زمیندار (zamīndār) ou « propriétaire terrien » en persan) était un membre de l'aristocratie issu de la noblesse terrienne du sous-continent indien. Il contrôlait un vaste territoire (appelé zamīndāri) et collectait les impôts auprès des paysans[1]. Son rôle a beaucoup évolué selon les époques et les régions.

Nawab Sir Khwaja Salimullah Bahadur.

Histoire

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Au début de l'Empire moghol les zamindars étaient de simples collecteurs d'impôts et ne possédaient pas nécessairement de terres. Ils étaient alors des intermédiaires entre les paysans et le gouvernement. L'Empire Moghol développa le concept de Zamindar pour aboutir à un système quasi-féodal. Akbar, le troisième empereur moghol, leur accorda des titres militaires (Mansabdar). Avec le temps ils rachetèrent leur charge qui devint héréditaire et purent accumuler des terres, souvent plusieurs centaines de kilomètres carrés, certaines familles possédant jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de kilomètres carrés. Les zamindars ne jouissaient cependant pas de la même autonomie que les princes et le caractère héréditaire de leur fonction était encadré par les souverains moghols. Ces derniers pouvaient notamment les priver de leur statut en cas de sédition ou d'incapacité à fournir les revenus des taxes.

Lors de la conquête de l'Inde par les Britanniques, qui perpétuèrent ce système féodal, les zamindars étaient vus comme de grands et puissants propriétaires terriens, dont certains furent dotés de titres de noblesse souveraine, tels que maharadjah ou nabab, pour les zamindars les plus importants du sous-continent indien qui passèrent pour cette minorité – sous la faveur de l'occupant britannique – d'un statut d'aristocrate féodal à celui de souverain (ex. : les maharadjahs de l'État zamindari du Bardhaman Raj (en)).

Les zamindars appartenaient en majorité aux castes les plus hautes, à savoir les brahmanes, les bhumihars (en), les kayasthas (en) et les rajputs[2], et étaient en majorité hindous bien qu'il y eut également de nombreux zamindars de religion musulmane.

Le système a été aboli lors des réformes agraires dans les années qui suivirent la partition des Indes, en 1950 au Pakistan oriental (actuel Bangladesh), en 1951 en Inde et enfin en 1959 au Pakistan occidental[3],[4].

Certains zamindars ont joué un rôle important dans l'histoire de l'Inde. Une confédération de douze zamindars, menée par Isa Khan (en), a par exemple repoussé plusieurs invasions maritimes mogholes au XVIe siècle dans le Bhati (en), région du Bengale[5].

Notes et références

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  1. Louis Frédéric et Dave Dewnarain, Le nouveau dictionnaire de la civilisation indienne, Robert Laffont, (ISBN 978-2-221-10541-2, 2-221-10541-9 et 978-2-221-21483-1, OCLC 1022920220, lire en ligne).
  2. (en) Chetan Choithani, Migration, Food Security and Development, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-108-84037-8, lire en ligne), p. 106.
  3. (en) Hongchao Dai, Land reform and politics : a comparative analysis, University of California Press, (ISBN 0-520-02337-4 et 978-0-520-02337-6, OCLC 908095, lire en ligne), I - The Political Processes of Land Reform, chap. VII (7) (« Redistributive programs: Land redistribution and tenancy reform »), p. 213-215.
  4. (en) John H. Perkins, Geopolitics and the green revolution : wheat, genes, and the cold war, Oxford University Press, (ISBN 1-4237-5955-9, 978-1-4237-5955-3 et 1-60256-157-5, OCLC 65185583, lire en ligne), « Wheat Breeding and the Consolidation of Indian Autonomy, 1940-1970 », p. 167.
  5. (en) Richard Maxwell Eaton, The rise of Islam and the Bengal frontier, 1204-1760, Oxford University Press, (ISBN 0-19-563586-8 et 978-0-19-563586-7, OCLC 184848631, lire en ligne), II - Bengal under the Mughals, chap. 6 (« The Rise of Mughal Power »), p. 146-148.