Viviane Forrester
Viviane Dreyfus, plus connue sous le nom de Viviane Forrester, est une femme de lettres, essayiste, romancière et critique littéraire française née le à Paris 16e et morte le à Paris 7e[2].
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Viviane Dreyfus |
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Pierre Barthe (d) |
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Son œuvre comprend des romans, des biographies et des essais. Elle reçoit notamment le prix Femina Vacaresco en 1983, le prix Médicis essai en 1996 et le prix Goncourt de la biographie en 2009.
Biographie
modifierJeunesse
modifierViviane Dreyfus naît à Paris dans une famille aisée. Pendant l'Occupation, ils fuient en Espagne pour échapper aux rafles de Juifs[3],[4]. En 1946 elle épouse Simon Stoloff, ancien pilote au « groupe Lorraine » des FFL qu'il a rejoint dès le 16 juin 1940. Ils auront deux enfants, Bernard Stoloff (1947-...) et Jean Stoloff (1954-1992).
Divorcée en 1962, elle épouse en 1967 le peintre néo-zélandais John Forrester (de). Le couple se sépare après quelques années, sans jamais divorcer[5],[6].
Carrière littéraire
modifierAinsi des exilés, son premier roman paraît en 1970[7]. Critique littéraire au quotidien Le Monde, elle écrit également pour Le Nouvel Observateur et La Quinzaine littéraire[5],[8].
Elle est considérée comme une spécialiste de Vincent van Gogh et Virginia Woolf. En 1983, le prix Femina Vacaresco est attribué à Van Gogh ou l'Enterrement dans les blés. Sa biographie de la femme de lettres britannique reçoit en 2009 le prix Goncourt de la biographie[7],[9]. À partir de 1994, elle fait partie du jury du prix Femina[9].
Viviane Forrester se fait connaître au niveau international grâce à ses essais. Elle critique l'« ultralibéralisme » dans L'Horreur économique. L'ouvrage, paru en 1996, et écrit après le suicide d'un de ses deux fils alors au chômage[10], reçoit le prix Médicis essai[11]. Bien que très critiqué par la presse économique, il devient néanmoins un livre à succès, vendu en France à plus de 350 000 exemplaires.
« En jouant les mouches du coche dans un monde d'experts et en rédigeant, sans jargon mais aussi sans nuances, le cahier de doléances des exclus de la croissance, la spécialiste de Virginia Woolf, d'Edith Wharton ou encore de Nathalie Sarraute les vengeait tous de cet ennemi invisible représenté confusément par tous les hommes en gris de la planète[12]. »
L'Horreur économique est traduit dans une trentaine de langues[5] et ses ventes au niveau mondial atteignent le million d'exemplaires[13],[14]. Elle publie également Une étrange dictature— retitré La dictature du profit —, ainsi que Le Crime occidental, qui met en perspective le problème israélo-palestinien et l'attitude des démocraties occidentales[5],[8].
Rue de Rivoli, un journal relatant sa vie entre 1966 à 1972, paraît en 2011[6], suivi d’un recueil de nouvelles, Dans la fureur Glaciale.
« Le 19 avril 2013, onze jours avant sa mort survenue le 30, Viviane Forrester me faisait parvenir « le début de ce qui pourrait s’appeler “la promesse du pire” ». Une vingtaine de feuillets, envoi de l’essai que nous avions projeté de publier au Seuil en janvier 2014 pour faire suite à L’Horreur économique, ce livre au succès planétaire qui avait paru chez Fayard en 1996[15]. »
Avec la même virulence que dans L'Horreur économique, elle dresse dans ces quelques pages un constat critique des pratiques financières du XXe siècle qui perdurent en s’accentuant au XXIe :
« On spécule sur du rien mais aussi sur tout : sur l’inflation, le chômage, sur la volatilité des marchés boursiers, sur la volatilité de leur volatilité comme sur le temps qu’il fera[16]. »
Viviane Forrester meurt le dans le 7e arrondissement de Paris. Elle est inhumée dans le cimetière du Montparnasse (24e division)[17].
Engagements
modifierEn , elle fait partie des membres fondateurs du Comité des intellectuels pour l'Europe des libertés[18].
Elle fait aussi partie des membres fondateurs du collectif altermondialiste Attac[3],[19].
Distinctions
modifierPrix littéraires
modifier- 1983 : Prix Femina Vacaresco et prix Charles-Blanc de l'Académie française pour Van Gogh ou l'enterrement dans les blés
- 1992 : Prix Roland-de-Jouvenel de l'Académie française pour Ce soir, après la guerre
- 1996 : Prix Médicis essai pour L'Horreur économique
- 2009 : Prix Goncourt de la biographie pour Virginia Woolf [20]
- 2012 : Prix Anna-de-Noailles de l’Académie française pour Rue de Rivoli et Dans la fureur glaciale
Décorations
modifierPublications
modifier- Ainsi des exilés, roman, Denoël, Paris, 1970
- Le Grand Festin, roman, Denoël, Paris, 1971
- Virginia Woolf, essai, La Quinzaine littéraire, 1973
- Le Corps entier de Marigda, roman, Denoël, Paris, 1975
- Vestiges, roman, Seuil, Paris, 1978
- La Violence du calme, essai, Seuil, Paris, 1980
- Les Allées cavalières, roman, Belfond, Paris, 1982
- Van Gogh ou l’Enterrement dans les blés, biographie, Seuil, Paris, 1983
- Le Jeu des poignards, roman, Gallimard, Paris, 1985
- L’Œil de la nuit, roman, Grasset, Paris, 1987
- Mains, essai, Séguier, Paris, 1988
- Ce soir, après la guerre, récit, Fayard, Paris, 1992
- L'Horreur économique, Fayard, Paris, 1996 (ISBN 978-2213597195)
- Une étrange dictature, Fayard, Paris, 2000, (ISBN 978-2744136542) (La dictature du profit (ISBN 9782253151302))
- Au Louvre avec Viviane Forrester : Léonard de Vinci, Louvre/Somogy, Paris, 2002
- Le Crime occidental, Fayard, Paris, 2004
- Mes passions de toujours (Van Gogh, Proust, Woolf, etc.), Fayard, Paris, 2005
- Virginia Woolf, Albin Michel, Paris, 2009[20]
- Rue de Rivoli. Journal (1966-1972), Gallimard, Paris, 2011
- Dans la fureur glaciale, Gallimard, Paris, 2011
- La Promesse du pire, Seuil, Paris, 2013
Notes et références
modifier- « https://portail-collections.imec-archives.com/ark:/29414/a011461579145YbqIGy »
- Relevé des fichiers de l'Insee
- Hélène Combis, « Disparition de Viviane Forrester », sur France Culture, .
- François Devinat, « Viviane Forrester, auteur d'essais sur Van Gogh et Virginia Woolf, fait un tabac en dénonçant l'horreur libérale. Jeanne d'Arc et les marchands », Libération,
- Josyane Savigneau, « Viviane Forrester, romancière, essayiste », Le Monde,
- Monique Verdussen, « Viviane Forrester en ses années décisives », La Libre Belgique,
- Mohammed Aïssaoui, « Viviane Forrester, femme de lettres et de conviction, s'est éteinte », Le Figaro,
- « Viviane Forrester : Critique littéraire et romancière française », Evene.fr
- Jérôme Béglé, « Viviane Forrester, l'auteur de "L'horreur économique", est morte », Le Point,
- Préface d’Antoinette Fouque au Dictionnaire universel des créatrices, novembre 2013 éditions Des femmes
- Pascal Carreau, « La révolte de Viviane Forrester », Regards, no 22, (ISSN 1262-0092, lire en ligne)
- Marianne Payot, « Viviane Forrester, révoltée à plus d’un titre », L’Express, 9 mars 2000 en ligne
- Isabelle Fiemeyer, « Ils ont changé les choses », Lire,
- Laurence Ville, « Viviane Forrester, rive gauche et droits d'auteur », L'Expansion,
- Olivier Bétourné, « Avertissement de l’éditeur », La Promesse du pire, éditions du Seuil, août 2013
- La Promesse du pire, éditions du Seuil, août 2013
- Bertrand Beyern, « 60 tombes d'écrivains au cimetière Montparnasse ! », sur Bertrand Beyern, (consulté le ).
- « Tous au CIEL : un combat intellectuel antitotalitaire (1978-1986) présenté par Alain Laurent », sur lesbelleslettresblog.com, .
- Patrick Apel-Muller, « Viviane Forrester. Une plume insoumise contre les mots menteurs », L'Humanité,
- « "Virginia Woolf", de Viviane Forrester : une légende revisitée », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.
Liens externes
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- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :