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Élections pendant la Restauration bourbonienne en Espagne

série d'élections en Espagne
(Redirigé depuis Turno)

Les élections pendant la Restauration bourbonienne en Espagne sont les élections à Cortes dans le royaume d’Espagne entre 1876 et 1923. En second lieu, on peut également y inclure les municipales de 1922 et celles de 1931 — qui font suite à la dictature de Primo de Rivera (1923-1930), à l’issue desquelles le régime constitutionnel ne sera pas pleinement rétabli, et qui débouchent sur la proclamation de la Seconde République —.

Ces élections reposent sur une alternance politique concertée entre les deux partis dits « dynastiques » — Parti conservateur et Parti libéral —, qui est connue sous le surnom péjoratif de turno (aussi turnismo ou turno pacífico)[1].

Le gouvernement est toujours formé avant les élections et non sur la base préalable de celles-ci ; elles consistent donc davantage en une procédure formelle visant à légitimer le nouvel exécutif désigné par un accord préalable entre les factions dirigeantes qu’en un véritable exercice de démocratie parlementaire.[2]. Au cours de la Restauration, tous les gouvernements sans exception disposeront de majorités au Parlement — bien que celles-ci s'avèrent de plus en plus étriquées —[3],[4]. Ceci est rendu possible par l’absence d’un véritable corps électoral indépendant du système de partis[2].

La clé du système est le lien entre le ministre de l'Intérieur, les gouverneurs civils provinciaux et les leaders locaux du système clientéliste — le « caciquisme » — : ces caciques, dans la plupart des circonscriptions, donnent des consignes de vote à leurs clientèles. Le roi joue un rôle fondamental dans un tel système, en procédant à la dissolution du parlement au moment jugé opportun.

Au cours de la Restauration, le Parlement a été dissout à 20 reprises — plus de 50 gouvernements ont été formés au cours de la même période —, soit une durée moyenne de législature d’environ 2 ans, et aucune législature n’est allée à son terme de 5 ans[5],[6],[7].

Présentation générale

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Après un début de siècle marqué par les pronunciamientos, les guerres carlistes et la période trouble du Sexenio Democrático, la Restauration de 1876 cherche à assurer la stabilité politique en Espagne : il s'agit de consolider un pouvoir aux mains des civils, en mettant fin aux interventions des militaires dans la vie politique espagnole[8]. Antonio Cánovas del Castillo, l'architecte du régime de la Restauration, parvient à mettre en place le turno, l’alternance pacifique entre deux partis « dynastiques » — le Parti conservateur et le Parti libéral —, qui rassemblent une grande partie des classes dirigeantes antérieures[6],[9],[10].

Ce système fonctionne efficacement jusqu'en 1898, mais il devient par la suite plus difficile à exploiter en raison des divisions au sein des deux partis officiels et de la mobilisation croissante d'autres secteurs de l'électorat (républicains, nationalistes, socialistes, carlistes)[11],[10]. L'opposition croissante apparaît d'abord en Catalogne, après la défaite de l'Espagne dans la guerre hispano-américaine. Une période de grande instabilité s'ouvre en 1917. En réaction au spectacle de désordre que montrent les débats aux Cortes, le coup d'État militaire du général Miguel Primo de Rivera met fin au système en [12].

Le turno

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On appelle turno (littéralement le « tour ») — turno pacífico ou encore turnismo — le processus d’alternance politique entre libéraux et conservateurs au cours de la Restauration. Le principe en est simple : lorsque le roi estime que le parti au gouvernement est «exhausto» (« épuisé ») — que le chef de gouvernement présente sa démission formellement ou non, ce qu’il peut faire dans d’autres cas de façon purement protocolaire, par exemple, en cas de crise, avec l’intention de se trouver relégitimé si sa démission est refusée par le monarque —, il destitue le gouvernement en place, nomme un nouveau premier ministre issu de l'autre camp, puis ordonne la dissolution du Parlement. Une fois la dissolution octroyée, le gouvernement, quel qu’il soit, est assuré d’obtenir une majorité confortable — d’une centaine de députés[13] — grâce à la manipulation des scrutins via les réseaux de caciques[14], sans toutefois écraser excessivement le parti antagoniste « pour le maintenir dans le jeu »[9],[15].

Le Pacte du Pardo, signé à la veille de la mort d'Alphonse XII en 1885, institue le fonctionnement du bipartisme prévu par Cánovas. Ce nouveau panorama permet de dépasser le régime de parti unique qui avait provoqué la délégitimation, et par suite la destitution, d'Isabelle II, et amène une plus grande stabilité institutionnelle.

Cette alternance concertée fonctionne de façon fluide et « mécanique », pratiquement sans friction entre 1875 et la fin du siècle — avec une première phase de domination des conservateurs jusqu’en 1885, l’inverse se produisant jusqu’en 1899 —, et se poursuivra sans exception au cours de toutes les élections suivantes[16],[17]. Entre 1876 et 1907, les deux partis dynastiques réunis remportent systématiquement plus de 80 % des sièges au Congrès[18]. Ce n'est qu'avec les crises liées à la fragmentation interne des partis dynastiques lors de la dernière décennie du régime constitutionnel que ce système se trouve véritablement mis en difficultés[19].

Au cours de la période de turno, entre 1881 et 1923, on dénombre au total 57 gouvernements différents[5].

Le turno présente l’avantage de faciliter les évolutions au sein du système lui-même : lorsque l’un des deux camps a un projet de réforme à mener, il sait qu’il n’aura qu’à attendre son « tour » au gouvernement — le délai s’étendant rarement au delà deux ans — pour le faire approuver. Ce faisant, le parti dans l’opposition peut rester fidèle à ses principes et préserver sa crédibilité aux yeux de son électorat[17].

De plus, il tient l’Armée éloignée du pouvoir civil : « Le système de partis était […] un substitut des anciens mécanismes de la rébellion militaire. […] les généraux devinrent des représentants d’un groupe d’intérêts auquel on devait apporter satisfaction, les dignitaires [prohombres] — et pas les arbitres — de la vie politique »[17].

Aux élections générales de 1919, le gouvernement du conservateur Antonio Maura n’obtient qu’un député d'avance sur l'opposition, ce qu’il considère comme une défaite morale et mène à sa démission le mois suivant le scrutin[4].

L’encasillado

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« Carte du caciquisme en Espagne », par Moya (1897). Les principaux députés enracinés dans chaque province, ceux dont le siège ne faisait pas l’objet de négociations dans l’encasillado et qui furent les grands caciques du régime politique de la Restauration[20].

On appelle encasillado[21] (la « grille », le « quadrillage ») le système utilisé pour assigner les sièges aux Cortès lors des élections générales de la Restauration avant que le scrutin soit célébré, s'assurant ensuite que le résultat serait bien celui escompté par le recours à la fraude électorale grâce à l'« influence » exercée par le gouvernement et au réseau de caciques déployé sur tout le territoire.

On l'appelait ainsi car il s'agissait de « faire rentrer » les candidats des deux partis du turno (conservateur et libéral) dans la « grille de cases » formée par les plus de 300 districts uninominaux et et la centaine de sièges des circonscriptions plurinominales. Celui qui était chargé de réaliser l'encasillado était le ministre de l'Intérieur du nouveau gouvernement qui s'assurait ainsi une majorité confortable au Parlement — le gouvernement n'était donc pas formé sur la base des résultats électoraux, comme le voudrait la logique d'un régime parlementaire authentique —[22].

Présentation

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Caricature de La Campana de Gracia (1880) intitulée Lo canonje... madrilenyo (« Le chanoine... madrilène ») dénonçant le pucherazo. Le prestidigitateur est le ministre de l'Intérieur Francisco Romero Robledo. La légende de l'image dit (en catalan) : « Messieurs et mesdames… Voici des urnes, il n'y a rien, n’est-ce pas ? Eh bien, maintenant vous allez voir comment sans tricher et avec une poignée de poudres Cánovis trápalis, en sortent des députations provinciales conservatrices ».

L'encasillado était la première étape (et la plus fondamentale) du mécanisme de fraude électorale qui caractérisait les élections durant la Restauration ―et que le système électoral par circonscriptions uninominales facilitait grandement―. L'objectif était la répartition pacifique des sièges entre le « parti du turno » qui venait d'être chargé de former un gouvernement par la Couronne et celui qui avait gouverné jusqu'alors et était passé dans l'opposition. Le premier obtenait une majorité confortable de députés ministériels aux Cortès et le second un nombre de sièges bien moindre mais suffisant pour jouer son rôle d'« opposition loyale » sans perdre la face — généralement une cinquantaine de sièges —. L'historien José Varela Ortega définit l'encasillado ainsi: «Littéralement, c'est et cela signifiait le processus par lequel "le ministre de l'Intérieur fabriqu[ait] les élections" en plaçant les noms des candidats dans les cases correspondant à chaque district — qu'ils soient ministériels ou d'opposition — que le gouvernement avait décidé de parrainer ou de tolérer ». [23]

 
Caricature (auca) d’El Motín sur la carrière politique de Francisco Romero Robledo publiée le 28 août 1881, quelques mois après la chute du gouvernement Cánovas dont il était l’« habile » ministre de l'Intérieur. L'un des commentaires dit: « Dans les escroqueries électorales / laisse Posada dans les langes » (« En timos electorales / deja a Posada en pañales ») ; Romero Robledo est représenté brandissant des billets avec les poches remplies de billets).

La réunion pour réaliser l’encasillado avait lieu au siège du ministère de l'Intérieur — « pour le candidat, l'élection était décidée dans les couloirs du ministère de l'Intérieur »[24] —. C’est là que le ministre, devenu « le Grand Électeur » — dont le meilleur représentant fut Francisco Romero Robledo, qui avait hérité le qualificatif de José Posada Herrera de la période isabelline, car comme lui il avait une « extraordinaire capacité pour manœuvrer depuis le ministère et peu de scrupules pour le faire, afin que les résultats soient conformes aux souhaits du Gouvernement et aux siens en particulier »[25] — s'accordait avec le représentant du parti gouvernemental sortant sur la répartition des circonscriptions, qui incluait aussi fréquemment celles qui seraient concédées aux partis non dynastiques — par exemple, les gouvernements ont toujours respecté le siège de Gumersindo de Azcárate pour León ou celui du carliste Matías Barrio y Mier pour Cervera de Pisuerga —[26].

 
Caricature d' El Motín intitulée Hommage rendu au bienheureux Práxedes par les candidats qu'il a miraculeusement sauvés de la mort électorale (1881), montrant plusieurs députés élus en procession (sous un dais et avec la mitre de l'évêque, le républicain Emilio Castelar) derrière le président du gouvernement Sagasta porté sur une litière, qui à son tour porte dans ses bras le ministre de l'Intérieur Venancio González, qui est celui qui a effectivement opéré le miracle .

Le ministre de l'Intérieur et le représentant du gouvernement sortant décidaient — bien que dans les négociations les caciques et les chefs des factions des partis interviennent également —[24] des districts disponibles (« dociles », « morts » ou « vacants »), dont les candidats recevaient le nom de « cuneros (es) » ou « transhumants », car ils n’y avaient pas d'enracinement local (l'historien Romero Salvador les appelle « oiseaux de passage », car ils n’avaient pas de district en propre). Les districts en propre étaient en principe au contraire exclus de la répartition, si bien qu'un député déterminé, conservateur ou libéral, devenu l'oligarque local ou le grand cacique, y avait son élection garantie grâce aux réseaux clientélistes mis en place. Pour cette raison, il était inutile de présenter un candidat alternatif car on savait d’avance qu’il serait vaincu, bien que l’habitude voulût qu’on continuât de le faire dans le cas où ce grand cacique n’appartenait pas au gouvernement de turno[27],[28],[29]. José Varela Ortega qualifie les députés de ces dernières circonscriptions de « candidats naturels »[30] et Carmelo Romero Salvador de « bernards l'ermite », puisque « de même ces petits crustacés s’introduisent dans une coquille vide d'où il est très difficile de les déloger, de même ils s'emparent de la représentation d'un district, finissant par en être inamovibles », constituant ainsi « des caciquats durables, avec un même député tout au long des différentes législatures[31].

Quant aux députés cuneros, Romero Salvador souligne que lors de la convocation de nouvelles élections « la lutte interne entre les nombreux aspirants à la nomination pouvait être, et elle l’était de fait dans la plupart des cas, plus concurrentielle et difficile que l'élection elle-même. Être encasillado impliquait d'avoir le soutien des appareils et des ressources du gouvernement, avec tout ce que cela représentait, et puisque l'adversaire, s'il y en avait un, n’en disposait pas et manquait aussi du poids suffisant dans ces districts sans cacique, il était normalement élu[32] ». Un exemple de député cunero pourrait être Joaquín Chapaprieta, né à Torrevieja (Alicante), qui fut une fois député de Cieza (Murcie), une autre fois de Loja (Grenade), et une autre fois de Santa María de Órdenes (La Corogne) et deux fois à Noya (La Corogne)[33]. Un autre cas est celui du journaliste et écrivain José Martínez Ruiz Azorín, né à Monóvar (Alicante) et chroniqueur parlementaire du journal conservateur ABC, qui entre 1907 et 1919 fut quatre fois député des districts d'Almería de Sorbas et Purchena et une cinquième fois à Ponteareas (Pontevedra). Dans le cas de ce dernier district « il n'eut même pas à s’y rendre. Il se limita à rédiger un article pour un magazine local et un télégramme de remerciements : « Je témoigne de mon amour pour la belle terre galicienne et je remercie cordialement les bons coreligionnaires [du Parti conservateur] avec qui je partage l'affection et admiration pour l'illustre fils de la Galice réalisée par le portefeuille du Trésor ». Ce « fils illustre de la Galice » était Gabino Bugallal »[34]. Romero Salvador note que tout au long de la Restauration le nombre de districts occupés par les « bernards l’ermite » — qui conservaient leur mandat indépendamment du parti au gouvernement — augmenta, signifiant la diminution concomitante du nombre de districts « libres », ce qui diminua la marge de manœuvre des gouvernements pour placer les députés dans l’encasillado. La preuve en est que, bien que le gouvernement qui convoquait des élections les remportât toujours, la différence de sièges avec l’autre parti dynastique se réduisit tout au long du premier tiers du XXe siècle[35].

Romero Salvador a élaboré une liste des députés pour un même district ayant maintenu leur sièges dix fois ou plus durant la Restauration. Il en trouve au total 68, 32 conservateurs et 32 libéraux, ainsi que trois républicains (dont Gumersindo de Azcárate pour León)[36] et un catholique indépendant (pour le district de Zumaya). Parmi les conservateurs ressortent Antonio Maura (19 fois députés de façon ininterrompue entre 1891 et 1923 pour Palma de Majorque) et Eduardo Dato (17 législatures dont 12 pour le district de Murias de Paredes) ; du côté des libéraux le plus notable est le comte de Romanones (17 législatures consécutives pour Guadalajara). Romero Salvador constate de plus l’existence de sagas familiales de députés comme celles de Cánovas— trois frères, quatre neveux, un beau-frère et un beau-frère —, de Sagasta — une fils, un beau-fils, un petit-fils, plusieurs oncles et cousins —, de Silvela — deux frères, son beau-père, ses beaux-frères et un neveu — ou de Maura — trois fils —. Certains députés « héritèrent » des districts de leurs pères[37]. Le chroniqueur parlementaire du journal conservateur ABC Wenceslao Fernández Flórez écrivait en 1916 [38],[39] :

« Lorsque nous écrivons ces lignes, le précepte selon lequel la nation ne peut être le patrimoine d’aucune famille ou personne n’a pas encore été violé. Elle ne l’est pas encore, en effet, d’une seule famille, elle l’est de quatre ou cinq, qui ont des fils, des beaux-fils, des oncles, cousins, neveux, petits-fils et beaux-frères à tous les postes et dans toutes les chambres. »

L’article 29 de la loi électorale de 1907, promu par le conservateur Antonio Maura, simplifia l’encasillado en établissant que dans les districts où se présenterait un seul candidat celui-ci serait élu sans nécessité de réaliser le vote. Romero Salvador souligne le paradoxe qui consistait à priver certains électeurs du vote alors que pour la première fois en Espagne la loi établissait le vote obligatoire et punissait, en théorie du moins, ceux qui ne le feraient pas. L’article 29 resta en vigueur durant les sept élections suivantes, au cours desquelles 734 sièges, un quart du total, furent pourvus par ce système — aux élections de 1916, convoquées et remportées par le libéral Romanones, et aux élections de 1923, convoquées et remportées par l’autre libéral Manuel García Prieto, un tiers des députés obtinrent leur siège sans passer par les urnes ; « dans les deux cas, il y eut tant d’électeurs privés du pouvoir d’exercer leur vote (un million sept cent mille) que de votants (deux millions) dans les districts et circonscriptions où il y eut effectivement une élections »[40] —. Carmelo Romero Salvador explique ainsi l’extension de l’application de l’article 29 : « étant donné que paser par les urnes supposait toujours pour les partis et les candidats, y compris lorsque l’élection était assurée, des gênes, des dépenses et une plus grande dépendance des demandes personnelles et collectives des électeurs, parvenir à des accords pour éviter la concurrence entre eux devint un objectif hautement convoité »[41].

Résultats des élections générales

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Les résultats officiels ont été publiés par la Gaceta de Madrid (ancien Bulletin officiel de l’État espagnol), dont les archives sont disponibles en ligne[42].

Les résultats détaillés des élections générales de la Restauration figurent dans Martínez Cuadrado 1969 — avec cartes et analyse sociologique — ou sur le site « historiaelectoral.com »[43]. Le site du Congrès des députés contient de multiples informations sur les différentes législatures[44].

Députés
Date Absten. PSOE C. Rép. Soc. Rép. Rép. Dém. Dém. Réf. Prog. Const. Lib. Dis. Lib. Of. Consr. Dis. Consr. Of. Mod. Carl. Rég. Ind.
45 5 1 27 333 12 7
7 7 56 293 11 18
29 32 297 39 5 19
28 5 36 31 318 2
22 10 278 11 56 2 13
31 9 74 9 253 7 16
47 281 17 44 7 4
1 88 10 269 9 24
16 284 18 66 32
35 18 29 93 14 222 3 23
33 19 12 233 8 79 7 6 37
36 9 93 10 230 7 7 11
30 229 26 96 5 7 11
33 17 9 69 252 11 41 5
17 1 37 219 102 10 8 11
24.7 1 33 36 85 26 188 7 13 19
20.3 20 11 230 25 88 10 14 11
29.6 6 15 8 75 92 57 98 13 32 13
28.8 6 15 8 81 52 109 93 5 23 10
33.6 4 15 10 63 40 47 185 8 19 18
23.2 7 11 20 203 27 81 6 22 32

Légende

  • PSOE Parti socialiste ouvrier espagnol.
  • C. Rep. Soc. Coalition républicanosocialiste.
  • Rép. Républicains, regroupés dans diverses formations, principalement l'Union républicaine dirigée par Salmerón.
  • Rép. Dém. Regroupements de républicains résultants de formations de la Première République espagnole.
  • Dém. Democrates, avec une autre dénomination, formations idéologiquement similaires aux précédentes.
  • Réf. Parti réformiste. Scission des républicains.
  • Prog. Progressistes. Formation héritière des anciens progressites.
  • Const. Constitutionalistes. Formation idéologiquement similaire à la précédente.
  • Libér. Of. Libéraux « officiels », figurant dans les listes du Parti Libéral.
  • Libér. Dis. Libéraux dissidents, provenant du Parti libéral, mais hors des listes officielles.
  • Consr. Of. Conservateurs « officiels », figurant dans les listes du Parti libéral-conservateur.
  • Consr. Dis. Conservateurs dissidents, figurant hors des listes officielles.
  • Mod. Modérés. Originaires des partis modérés de la période précédente.
  • Carl. Carlistes.
  • Rég. Régionalistes. Essentiellement des catalanistes de la Lliga Regionalista.
  • Ind. Indépendants.

Résultats des partis du turno

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Jusqu'aux élections de 1881, les libéraux progressistes sont dispersés dans différentes formations, jusqu'à ce qu'ils se retrouvent regroupés dans le Parti libéral, sous la direction de Sagasta, à la suite de la signature du pacte du Pardo.

Les taux d'absentions officiels sont réputés peu fiables, et n'étaient pas toujours communiqués.

Résultats électoraux des deux partis dynastiques (1876-1923)
Députés
Date abstention (%) Conservateurs Libéraux Autres
23 janvier 1876 45 333 27 31
20 avril 1879 293 56 43
20 août 1881 29 39 297 56
27 avril 1884 28 318 31 43
4 avril 1886 56 278 58
1er février 1891 253 74 72
5 mars 1893 44 281 75
12 avril 1896 269 88 44
27 mars 1898 68 266 67
16 avril 1899 35 222 93 76
19 mai 1901 33 79 233 89
26 avril 1903 234 102 67
10 septembre 1905 115 229 60
21 avril 1907 33 252 69 83
8 mai 1918 17 102 219 83
8 mars 1914 24.7 188 85 135
9 avril 1916 20.3 88 230 91
24 février 1918 20.3 98 92 91
1er juin 1919 20.3 93 52 91
19 décembre 1920 20.3 185 40 91
29 avril 1923 20.3 81 203 91

Notes et références

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  1. Carr 2001, p. 28-29.
  2. a et b Elizalde Pérez-Grueso 2011, p. 384.
  3. Suárez Cortina 2006, p. 130-131.
  4. a et b Dardé 2015, p. 31.
  5. a et b Guereña 2002, loc 511.
  6. a et b Dardé 1996, p. 78.
  7. Cabrera et Martorell 2017, 481.
  8. « La idea de Cánovas era hacer sitio para posibilitar la convivencia legal y pacífica de los partidos y satisfacer así a los políticos profesionales. Su obsesión : eliminar el pronunciamiento como mecanismo de cambio político. » (Varela Ortega 2001, p. 33).
  9. a et b Carr 2001, p. 31.
  10. a et b Elizalde Pérez-Grueso 2011, p. 387.
  11. Alía Miranda 2018, p. 39.
  12. Carr 2003, p. 540.
  13. Marge qui se réduit progressivement et finalement considérablement avec la crise de la Restauration qui commence autour de 1914
  14. « Cualquier ministerio al que el rey entregara un decreto de disolución podía contar con una mayoría sustancial » (Carr 2001, p. 29).
  15. Elizalde Pérez-Grueso 2011, p. 387
  16. Radcliff 2018, p. 143.
  17. a b et c Carr 2003, p. 344.
  18. Hermet 1992, p. 49.
  19. Carr 2001, p. 31-33.
  20. «Explication de la carte : Alava : Urquijo, Albacete : Ochando, Alicante : Capdepón, Almería : Navarro Rodrigo, Ávila : Silvela. Badajoz : Gálvez Holguín (Leopoldo Gálvez Hoguín en Congreso). Baléares : Maura. Barcelone : Comillas. Burgos : Liniers. Cáceres : Camisón (Laureano García Camisón en Congreso). Cadix : Auñón. Canaries : León y Castillo. Castellón: Tetuán. Ciudad Real : Nieto. Cordoue : Vega Armijo. La Corogne : Linares Rivas. Cuenca : Romero Girón. Gérone : Llorens. Grenade : Aguilera. Guadalajara : Romanones. Guipuscoa : Sánchez Toca. Huelva : Monleón. Huesca : Castelar. Jaén : Almenas. León : Gullón. Lérida : Duque de Denia. Logroño: Salvador (Amós Salvador sur le Diccionario Biográfico Español (DBE), Miguel Salvador sur le DBE). Lugo : Quiroga Ballesteros. Madrid: La bola de Gobernación. Malaga : Romero Robledo. Murcie : García Alix. Navarre : Mella. Ourense : Bugallal. Oviedo: Pidal. Palencia : Barrio y Mier. Pontevedra : Elduayen. Salamanque : Tamames. Santander : Eguillor. Ségovie : Oñate. Séville : Ramos Calderón. Soria : Vizconde de los Asilos. Tarragone : Bosch y Fustegueras. Teruel : Castel. Tolède : Cordovés. Valence : Jimeno. Valladolid : Gamazo. Biscaye : Martínez Rivas (José María Martínez de las Rivas sur Auñamendi). Zamora : Requejo. Saragosse : Castellano
  21. Du verbe encasillar, « mettre dans des cases ».
  22. Romero Salvador 2021, p. 117-118.
  23. Varela Ortega 2001, p. 498-499.
  24. a et b Varela Ortega 2001, p. 498.
  25. Romero Salvador 2021, p. 83-84. « Con menor solemnidad, pero con abundante humor, respondía Ramón de Campoamor cuando le preguntaban, según cuenta Valle-Inclán, por qué distrito era diputado: «¿Yo?, por Romero Robledo». Y no andaba descaminado… dado que, aunque obtuvo el acta nada menos que diez veces, lo hizo por distritos de siete provincias diferentes, es decir, al albur de donde lo colocaban sus protectores políticos. »
  26. Varela Ortega 2001, p. 480; 500; 512. « Los canovistas preferían ver a los republicanos haciendo discursos en las Cortes que arengando a las masas en la calles o conspirando en los cuarteles. Por eso también, los republicanos participaron del botín y se dejaron envolver entre la red de pactos locales. La deserción de las filas revolucionarias de políticos republicanos “respetables” fue un tarea que el Partido Liberal acertó a cumplir con éxito. »
  27. Montero 1997, p. 66.
  28. Romero Salvador 2021, p. 102-103; 105; 117-118.
  29. Varela Ortega 2001, p. 413-414; 498-499.
  30. Varela Ortega 2001, p. 414; 499. « Todos necesitaban… [tener] un mínimo grado de control sobre la maquinaria administrativa; por lo menos que la administración cerrara los ojos a sus actividades. »
  31. Romero Salvador 2021, p. 102-104. « La mayoría de los cangrejos ermitaños tenían como característica esencial la del arraigo en el distrito, o al menos en la provincia a la que ese distrito pertenecía, bien por nacimiento, vínculos familiares y propiedades, bien por residencia, ocupación y actividad. Se trata, en suma, y siempre refiriéndonos a la mayoría de los casos, de oligarcas locales… [que] precisaban para su proyección al Parlamento de un valedor de mayor alcance y peso en la política nacional. »
  32. Romero Salvador 2021, p. 119. « Ni que decir tiene que a esos aspirantes a ser encasillados lo mismo les daba serlo por un distrito del norte que del sur, del este que del oeste o del centro; el caso era… quedar encasillado. »
  33. Romero Salvador 2021, p. 121.
  34. Romero Salvador 2021, p. 122.
  35. Romero Salvador 2021, p. 105-106 ; 117.
  36. Varela Ortega 2001, p. 445. « Fue diputado por el distrito de la capital desde 1886 hasta su muerte [en 1917]. Mucho antes de aquella fecha [de 1886], había ganado Azcárate el voto de las secciones urbanas (basándose en el voto obrero y de las clases artesanales); pero… no pudo ganar la elección hasta que contó también con una máquina caciquil en los pueblos. Más tarde, incluso llegaría a un acuerdo con el cacique Liberal local. De este modo no tuvo competidor en su distrito y hasta contó con la buena voluntad electoral de los gobiernos dinásticos. »
  37. Romero Salvador 2021, p. 107-114; 129-139.
  38. Romero Salvador 2021, p. 143. « Cuando escribimos estos renglones, aún no se vulneró aquel precepto de que la nación no puede ser patrimonio de ninguna familia ni persona. Aún no es, en efecto, de una sola familia, es de unas cuatro o cinco, que tienen hijos, yernos, tíos, primos, sobrinos, nietos y cuñados en todos los puestos y en todas las Cámaras. »
  39. Romero Salvador 2021, p. 105-106; 117.
  40. Romero Salvador 2021, p. 123-124. « Todas las provincias tuvieron algún diputado que no tuvo que pasar por las urnas… Hubo incluso, a nivel nacional, nueve provincias en las que en alguna elección concreta todos sus puestos de diputados se cubrieron de este modo, por lo que sus electores no tuvieron la posibilidad de acudir a votar. »
  41. Romero Salvador 2021, p. 125-126. « No resulta extraño que en el argot popular, para referirse a algo que debe hacerse obligatoriamente, sin posibilidad de discusión ni réplica, haya quedado la frase “¡Por el artículo 29!”. »
  42. Voir Gazeta, colección histórica: ayuda y contenido
  43. Voir (es) Elecciones en el Sexenio Revolucionario y la Restauración
  44. « La Restauración 1874-1923 », sur Site du Congrès des députés (consulté le )

Annexes

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • [Cabrera et Martorell 2017] (es) Mercedes Cabrera (dir.) et Miguel Martorell Linares, « El Parlamento en el orden constitucional de la Restauración », dans Con luz y taquígrafos: El Parlamento en la Restauración (1913-1923), Madrid, Tarus,
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  • (es) Carlos Dardé, La aceptación del adversario : Política y políticos de la Restauración, 1875-1900, Biblioteca Nueva, (ISBN 978-84-9742-733-3)
  • (es) Carlos Dardé, « Elecciones y reclutamiento parlamentario en España », dans Javier Moreno Luzón, Pedro Tavares de Almeida (eds.), De las urnas al hemiciclo. Elecciones y parlamentarismo en la Península Ibérica (1875-1926), Madrid, Fundación Práxedes Mateo Sagasta / Marcial Pons Historia, (ISBN 978-84-15963-54-7), p. 17-44
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  • Guy Hermet, L'Espagne au XXe siècle, Paris, Presses universitaires de France, , 320 p. (ISBN 2-13-045091-1)
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  • (es) Manuel Suárez Cortina, La España Liberal (1868-1917) : Política y sociedad, Madrid, Síntesis, (ISBN 84-9756-415-4)
  • (es) José Varela Ortega (préf. Raymond Carr), Los amigos políticos : Partidos, elecciones y caciquismo en la restauración (1875-1900), Madrid, Marcial Pons / Junta de Castilla-León, coll. « Historia Estudios », , 557 p. (ISBN 84-7846-993-1)

Liens externes

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