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Theresa Berkley

Dominatrice BDSM inventeure du "Cheval de Berkley"

Theresa Berkley ou Berkeley (morte en ) est une dominatrice anglaise du XIXe siècle dirigeant sur Hallam Street, juste à l'est de Portland Place dans le quartier de Marylebone à Londres, une maison close spécialisée dans la flagellation.

On lui attribue l'invention du « chevalet de Berkley », un instrument de BDSM .

Carrière de dominatrice

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Le chevalet de Berkley.

Theresa Berkley tient une maison de passe de luxe au 28 Charlotte Street[1],[2],[α 1]. Elle est « gouvernante », c’est-à-dire qu’elle se spécialise dans l'application de châtiments, fessées, flagellations, etc.[3]. Ses talents ès instruments de torture et sa discrétion absolue lui assurent une carrière rapide et lucrative auprès de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie de l'époque[4].

Elle invente le Berkley Horse, une sorte de chevalet : cet appareil aurait assuré sa fortune en lui permettant de fouetter des hommes et des femmes de la haute société d'alors[5]. À l'étage de son officine, elle fait installer un crochet et une poulie lui permettant de suspendre par les mains un homme au plafond[6].

Selon une source anonyme citée par Henry Spencer Ashbee[4]:161 :

« Ses instruments de torture étaient plus variés que ceux de toute autre gouvernante. Elle possédait un large stock de verges, qu'elle conservait dans l'eau pour qu'elles restent vertes et souples. Elle avait des martinets avec une douzaine de lanières, une dizaine de tailles différentes de chat à neuf queues, dont certains avec des aiguilles, divers sortes de cannes flexibles, de larges lanières de cuirs, des battoirs parfois renforcés de clous, et de rudes étrilles rendues calleuses par des années d'usage. Des branches de houx, des ajoncs, des tiges de ronce appelées « balai de boucher », etc. L'été, elle gardait dans des vases de Chine des orties vertes, renouvelées régulièrement, avec lesquelles elle vous ressuscitait un mort. Qui venait chez elle avec beaucoup d'argent pouvait être battu, fouetté, flagellé, percé d'aiguilles, à demi pendu, frotté avec du houx, brossé aux ajoncs, caressé par les ronces, agacé de piqûres, étrillé, bref torturé jusqu’à plus soif. »

Il ne subsiste pas de portrait de Theresa Berkley ; les descriptions évoquent une femme attirante, d'un fort tempérament. Un auteur dit d'elle[7] :

« Elle avait la qualité première d'une courtisane, la lubricité. Car si une femme n'est pas vraiment lubrique, elle ne peut guère le simuler longtemps et il apparait bien vite qu'elle ne bouge les mains ou les fesses qu'au son des livres, des shillings et des pence[8]. »

Elle accepte parfois de se soumettre à certains clients, pour autant que ceux-ci soient disposés à en payer le prix. Quand leurs exigences deviennent trop grandes, elle employé plusieurs femmes à cet effet[α 2],[4]:161.

Sa renommée est telle qu'on lui attribue, probablement à tort, un roman pornographique contemporain, Exhibition of Female Flagellants[9].

Postérité

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Peu de temps après sa mort en 1836, son frère, missionnaire depuis 30 ans en Australie, arrive en Angleterre. Après avoir appris de quel commerce elle a tiré la propriété qu'elle lui lègue, il y renonce et retourne en Australie. Son auxiliaire médical et exécuteur testamentaire, le docteur Vance, refuse à son tour d'administrer le domaine, évalué à 100 000 £[10], qui revient finalement à la Couronne.

Ce docteur Vance aurait été en possession de sa correspondance, plusieurs boîtes contenant des lettres de la plus haute aristocratie, tant masculine que féminine, du pays. Ces lettres, si scandaleuses qu’on a prétendu qu’entre de mauvaises mains, elles auraient pu menacer le tissu même de la société, ont finalement été détruites[11]. Ses mémoires, car elle avait gardé tous ses documents, paraissent avoir subi le même sort. Ces papiers autobiographiques, également désignés sous le nom de Berkley Papers et cités dans plusieurs sources historiques, et dont la publication, sans les noms cités, sous le titre annoncé de The Autobiography of the late Theresa Berkley, of Charlotte St, Portland Place, containing anecdotes of the present Nobility, and others, devoted to erotic pleasures, with numerous plates[α 3], était impatiemment attendue, n’ont jamais vu le jour[12].

Notes et références

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  1. Actuel 84–94 Hallam Street.
  2. Au nombre desquelles des femmes répondant aux pseudonymes de Miss Ring, Hannah Jones, Sally Taylor, One-eyed Peg, Bauld-cunted Poll ainsi qu'une Noire surnommée Ebony Bet.
  3. Autobiographie de feu Theresa Berkley, de Charlotte St, Portland Place, contenant des anecdotes de la noblesse actuelle, et d’autres, consacrées aux plaisirs érotiques, avec de nombreuses planches.

Références

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  1. Edwin Beresford Chancellor, The Pleasure Haunts of London During Four Centuries, B. Blom, , p. 187
  2. (en) Mike Pentelow et Marsha Rowe, Characters of Fitzrovia, Londres, Chatto & Windus, , 274 p. (ISBN 978-0-71268-015-8), p. 97.
  3. (en) Kathryn Hughes, The Victorian Governess, Continuum International Publishing Group, , 278 p. (ISBN 1-85285-325-5, lire en ligne), p. 137
  4. a b et c (en) Bernhardt J. Hurwood, The Golden Age of Erotica, Sherbourne Press, , 223 p. (OCLC 221505685), p. 160.
  5. Geoffrey Leslie Simons, The Illustrated Book of Sexual Records, 1974, repr. Random House Value Publishing, 1983, (ISBN 978-0-86369-130-0), p. 125
  6. « The Flogging Whores of Old London »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), .
  7. Cité dans Hurwood, B. J. The Golden Age of Erotica.
  8. « Most famous female flagellant »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?),
  9. (en) Bradford Keyes Mudge, The whore's story : women, pornography, and the British novel, 1684–1830, Oxford, Oxford University Press, coll. « Ideologies of desire », , 276 p. (ISBN 0-19-513505-9, lire en ligne), p. 246.
  10. (en) Leo Markun, Mrs. Grundy : a history of four centuries of morals intended to illuminate present problems in Great Britain and the United States, D. Appleton and Company, , p. 236
  11. (en) Neil R Storey, London : Crime, Death & Debauchery, The History Press, , 224 p. (ISBN 978-0-75095-404-4, lire en ligne), p. 114.
  12. (en) Anne O Nomis, History & Arts of the Dominatrix, eBook Partnership, , 288 p. (ISBN 9780992701024, lire en ligne), p. 74.

Bibliographie

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  • (en) Anil Aggrawal, Forensic and Medico-Legal Aspects of Sexual Crimes and Unusual Sexual Practices, CRC Press, (ISBN 978-1-4200-4308-2).
  • (en) Patricia J. Anderson, When Passion Reigned : sex and the Victorians, BasicBooks, , 209 p. (ISBN 978-0-46508-992-5).
  • (en) Åke E. Andersson et Nils-Eric Sahlin, « The complexity of creativity », Synthese library: studies in epistemology, logic, methodology, and philosophy of science, Springer, vol. 258,‎ , p. 59 (ISBN 978-90-481-4778-6).
  • (en) Henry Spencer Ashbee (alias "Pisanus Fraxi") (écrit dans les années 1880 sous le nom Index Librorum Prohibitorum), Index of Forbidden Books, Londres, Sphere Books, , 431 p. (OCLC 960935014).
  • (en) Iwan Bloch, The Sexual Life of Our Time in Its Relations to Modern Civilization, BiblioBazaar, repr. 2009 (ISBN 978-1-17698-237-6).
  • (en) Iwan Bloch, Sexual Life in England, Past and Present, F. Aldor, (ISBN 978-1-86196-003-0).
  • (en) Bernhardt J. Hurwood, The Golden Age of Erotica, Sherbourne Press, , 223 p. (OCLC 221505685).
  • (en) Steven Marcus, The Other Victorians : a Study of Sexuality and Pornography in Mid-Nineteenth-Century England, Londres, Weidenfeld & Nicolson, (ISBN 978-0-39330-236-3).
  • (en) John K. Noyes, « The mastery of submission : inventions of masochism », Cornell studies in the history of psychiatry, Cornell University Press,‎ , p. 12-14 (ISBN 978-0-80143-345-0).
  • (en) Mike Pentelow et Marsha Rowe, Characters of Fitzrovia, Londres, Chatto & Windus, , 274 p. (ISBN 978-0-71268-015-8).
  • (en) Geoffrey Leslie Simons, A Place for Pleasure : the history of the brothel, Harwood-Smart Publishing, (ISBN 978-0-90450-702-7).
  • (en) Autumn Stanley, Mothers and daughters of invention : notes for a revised history of technology, t. 36, Rutgers University Press, (ISBN 978-0-81352-197-8).

Sources

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