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Le talking blues (blues parlant) — aussi orthographié talkin' blues — (appeler aussi blues parlé en français) est un sous-genre musical du blues, de la musique country et folk américaine (en). Il était largement pratiqué dans les années 1920 et 1930 au tournant de la Grande Dépression. Chris Bouchillon (en) est reconnu comme le créateur de ce style qui se caractérise par des paroles rythmées ou de quasi-paroles où la mélodie est libre, mais le rythme est strict.

Talking blues
Origines stylistiques Blues, folk, country, musique afro-américaine, delta blues
Origines culturelles Années 1920 ; Drapeau des États-Unis États-Unis
Instruments typiques Guitare folk, banjo, chant
Popularité États-Unis

Genres dérivés

Hip-hop, rap

Genres associés

Spoken word, hip-hop, rap, country, soul blues, blues électrique, rhythm and blues, delta blues, blues traditionnel

Histoire

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Origines

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La création du « talking blues » est attribuer à Christopher Allen Bouchillon (en), présenté comme « le comédien parlant du Sud », avec sa chanson intitulée Talking Blues, enregistrée pour Columbia Records à Atlanta en 1926, d'où le style tire son nom[1],[2]. Cette chanson sort en 1927, suivie d'une suite, New Talking Blues, en 1928. Sa chanson Born in Hard Luck est de style similaire.

Le style trouve ses racines à la fois dans le blues originaire de la musique afro-américaine du delta du Mississippi (Delta blues) et dans celle des zones rurales du nord du pays et du Midwest avec la musique country et folk américaine (en).

Développement du genre

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La chanson Talking Hard Work de Woody Guthrie est un hommage aux titres Talking Blues et Born in Hard Luck de Bouchillon.

« Now, if you want higher wages, let me tell you what to do
You got to talk to the workers in the shop with you
You got to build you a union, got to make it strong
But if you all stick together, boys, it won't be long

You'll get shorter hours, better working conditions, vacations with pay ... take your kids to the seashore. »

Plusieurs sources des années 1940 et 1950, dont les Almanac Singers, créditent, à tort, Guthrie en tant que créateur du talking blues. Dans les années 1940, ce qui a commencé comme un genre de musique country comique devient une forme plus prononcée de chant de protestation politique et ironique. Les paroles de Talking Union de Pete Seeger, Lee Hays et Millard Lampell, par exemple, montrent le développement du genre en un véhicule de commentaire politique.

En 1958, le musicien et spécialiste de la musique folk John Greenway enregistre un album intitulé Talking Blues sur le label Folkways. Ce recueil comprend 15 chansons de talking blues de Guthrie, Tom Glazer et d'autres et est, selon l'historien de la musique Manfred Helfert, la « source évidente » des nombreuses incursions de Bob Dylan dans le genre dans les années 1960[3]. Bob Dylan enregistre Talking World War III Blues en 1963[4].

La renommée de Dylan et son utilisation répétée du talking blues contribuent à faire du genre un véhicule très populaire pour la composition de chansons à contenu politique. Lorsque le chanteur country Johnny Cash enregistre une chanson décrivant son voyage au Viêt Nam avec sa femme June Carter Cash, il choisit le format du talking blues pour décrire sa dissidence envers la guerre du Viêt nam.

Le talking blues est également populaire comme moyen de parodie, comme dans Like a Lamb to the Slaughter, la parodie talking blues de Matty Groves par Frank Hayes.

Caractéristiques

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Un talking blues consiste généralement en une ligne de guitare répétitive utilisant une progression de trois accords qui, bien qu'on l'appelle « blues », n'est pas, en réalité, un blues à 12 mesures. Le chant est prononcé sur un ton rythmé et plat, très proche d'une voix parlante, et prend la forme de distiques rimés. A la fin de chaque couplet, composé de deux distiques, le chanteur continue de parler, ajoutant un cinquième vers composé d'un nombre de mesures irrégulier, généralement sans rimes et indéterminé, souvent avec une pause au milieu du vers, avant de reprendre le structure d'accords stricte. Cet exemple, tiré de Talking Blues de Woody Guthrie, une reprise de New Talking Blues de Bouchillon, illustre ce format :

« Mama's in the kitchen fixin' the yeast
Papa's in the bedroom greasin' his feets
Sister's in the cellar squeezin' up the hops
Brother's at the window just a-watchin' for the cops

Drinkin' home brew ... makes you happy. »

Les paroles d'un talking blues sont caractérisées par un humour sec et rural, la codetta parlée ajoutant souvent un commentaire ironique sur le sujet du couplet, comme Talkin' Bear Mountain Picnic Massacre Blues de Bob Dylan :

« Now, I don't care just what you do
If you wanta have a picnic, that's up t' you
But don't tell me about it, I don't wanta hear it
Cause, see, I just lost all m picnic spirit
Stay in m' kitchen, have m' own picnic...

In the bathroom. »

 

De la même manière que le soul blues, le blues électrique et le rhythm and blues, le « blues parlé » se situe entre la ballade et le blues.

Structure

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La structure musicale du talkin' blues s'articule sur une série limitée d'accords musicaux joués à la guitare folk (généralement une progression de trois au maximum) qui accompagnent un texte poétique exprimé non pas par un chant purement intentionnel mais par un langage parlé[5].

Représentation

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Artistes

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On peut citer :

Chansons

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  • Talking Blues (1926) et New Talking Blues (1928) de Christopher Allen Bouchillon[2].
  • Talking Dust Bowl Blues (1940), Talking Fishing Blues, Talking Centralia, Talking Columbia, Talking Hard Work, Talking Sailor et Talking Subway de Woody Guthrie.
  • Talking Union, par Pete Seeger, Lee Hays et Millard Lampell.
  • Atomic Talking Blues (ou Talking Atom, Old Man Atom) de Vern Partlow.
  • Talking Inflation Blues par Tom Glazer.
  • East Texas Talking Blues de Ramblin' Jack Elliott sur son album Jack Takes the Floor (1958).
  • Talking World War III Blues (1963), Talking New York, Talking Hava Negiliah Blues, Talkin' John Birch Paranoid Blues, I Shall Be Free No. 10 et Talkin' Bear Mountain Picnic Massacre Blues de Bob Dylan, le tout enregistré dans les années 1960.
  • Talking Birmingham Jam (1963), Talking Airplane Disaster (1963), Talking Cuban Crisis(1963), Talking Vietnam (1964) de Phil Ochs.
  • Talking Cancer Blues de Dave Van Ronk sur son album Inside (1964).
  • Talkin' Candy Bar Blues de Peter, Paul and Mary sur A Song Will Rise (1965).
  • Singing in Viet Nam Talking Blues par Johnny Cash.
  • Guitar Man (1967) de Jerry Reed, rendu célèbre par Elvis Presley.
  • Talking Thunderbird Blues (1973), Fraternity Blues (1977) de Townes Van Zandt.
  • Talking Blues de Buck Trent dans la populaire émission de télévision Hee Haw (1977).
  • Talking New Bob Dylan de Loudon Wainwright III sur son album History (1992).
  • Post Nuclear Talking Blues de Big Country sur l'album Why The Long Face (1995).
  • Superstar Talking Blues d'Edwyn Collins sur Home Again (2007).
  • Talking Reality Television Blues de Tom Jones sur Surrounded by Time (2021).

Le talking blues est évoqué par le groupe Dire Straits dans sa chanson Walk of Life en 1985.

Références

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  1. (en) Steve Leggett, « Chris Bouchillon Biography », sur AllMusic (consulté le ).
  2. a b et c (en) Stefan Wirz, « Chris Bouchillon 'The Original Talking Blues Man' », sur Wirz' American Music (consulté le ).
  3. (en) Manfred Helfert, « John Greenway - Obvious Source of Dylan's Talking Blues (expanded article, originally published in 1996) » [blog], (consulté le ).
  4. (en-GB) Tony Attwood, « Talking World War III Blues: the music and the meaning behind Dylan’s song », sur Untold Dylan, (consulté le ).
  5. « Copia archiviata » [archive du ] (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (en) Peter van der Merwe, Origins of the Popular Style : The Antecedents of Twentieth-Century Popular Music, Oxford, Clarendon Press, (ISBN 0-19-316121-4)

Articles connexes

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Liens externes

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