Soligny-la-Trappe
Soligny-la-Trappe est une commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, peuplée de 638 habitants[Note 1]. L'abbaye Notre-Dame de la Trappe est située sur le territoire communal, et les célèbres trappistes en sont originaires et en tirent leur nom.
Soligny-la-Trappe | |
L'abbaye de la Trappe. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Orne |
Arrondissement | Mortagne-au-Perche |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Mortagne au Perche |
Maire Mandat |
Thierry Cortyl 2020-2026 |
Code postal | 61380 |
Code commune | 61475 |
Démographie | |
Gentilé | Solignois |
Population municipale |
638 hab. (2021 ) |
Densité | 33 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 36′ 54″ nord, 0° 32′ 08″ est |
Altitude | Min. 197 m Max. 294 m |
Superficie | 19,50 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Mortagne-au-Perche (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Mortagne-au-Perche |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | soligny-la-trappe.pagespro-orange.fr |
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Géographie
modifierClimat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Pays d'Ouche et au Perche et bénéficiant d’un caractère continental affirmé avec des précipitations atténuées et des amplitudes thermiques fortes[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 831 mm, avec 13,4 jours de précipitations en janvier et 8,1 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Hilaire-le-Châtel à 6 km à vol d'oiseau[5], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 732,0 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Soligny-la-Trappe est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Mortagne-au-Perche, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 25 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (61,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (61,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (33,1 %), terres arables (27,5 %), prairies (26,1 %), zones agricoles hétérogènes (7,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,7 %), zones urbanisées (2,2 %), eaux continentales[Note 3] (0,8 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes Solinneium en 1091[14], de Soligneio en 1172[14] et Soulignyé en 1373[14]. Le toponyme serait issu de l'anthroponyme roman Solemnius[14],[15]. Le second élément Trappe est une référence au monastère trappiste établi sur le territoire[15].
Le gentilé est Solignois.
Histoire
modifierOrigine
modifierMoyen Âge
modifierXVIIIe siècle XIXe siècle
modifierÀ la création des cantons, Soligny est chef-lieu de canton. Ce canton est supprimé lors du redécoupage cantonal de l'an IX (1801)[16].
Politique et administration
modifierLe conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[20].
Démographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[22].
En 2021, la commune comptait 638 habitants[Note 4], en évolution de −8,33 % par rapport à 2015 (Orne : −3,37 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Soligny-la-Trappe a compté jusqu'à 1 247 habitants en 1876.
Économie
modifierLieux et monuments
modifier- L'abbaye de la Trappe est fondée par le comte du Perche Rotrou III en 1122. Vers 1148, le monastère entre dans l'ordre cistercien. L'abbaye de Soligny, souvent appelée « la Grande Trappe », est le siège d'une réforme de l'ordre cistercien, en 1664, sous l'influence de l'abbé Armand Jean Le Bouthillier de Rancé, créant l'ordre cistercien de la Stricte Observance, communément appelé trappiste.
- L'église Saint-Germain est des XIe et XIIe siècles.
- Presbytère du XVIIIe siècle[24], reconstruit à la suite de l'incendie du bourg, le [25].
- Motte féodale au bourg[26].
-
Église Saint-Germain.
-
Plaque de cocher contre l'église Saint-Germain.
-
La mairie.
Activité, label et manifestations
modifierLabels
modifierLa commune est une ville fleurie (deux fleurs) au concours des villes et villages fleuris[27].
Personnalités liées à la commune
modifier- Armand Jean Le Bouthillier de Rancé (1626 - 1700 à l'abbaye de La Trappe), religieux.
- Pierre Jean Corneille Debreyne (1786-1867 à Soligny-la-Trappe), prêtre et religieux de l'abbaye de la Trappe, docteur en médecine.
- Albert-Marie van der Cruyssen (1874-1955), moine à l'abbaye de la Trappe.
- Louis Richomme (1883-1975), en religion frère Marie-Bernard, moine et sculpteur à l'abbaye de la Trappe.
- Alfred Manessier (1911-1993), peintre, dont le passage à l'abbaye de la Trappe en 1943 a influencé spirituellement l'œuvre.
Au nombre des personnalités liées à la commune de Soligny-la-Trappe, il convient de mentionner encore quelqu'un qui, lui, est né dans le village. Il s'agit de Thomas Hayot qui fait partie de la vague des premiers émigrants percherons vers la Nouvelle-France (qui deviendra le Canada) ; il est né en 1609, il est mort au Canada en 1673. Il y était arrivé en 1638. Si l'on sait peu de choses de sa jeunesse dans le Perche, si ce n'est son mariage à Mortagne en 1629, la suite de sa vie au Canada est, par contre, beaucoup mieux connue grâce à divers documents de l'époque. Près des fonts baptismaux de l'église de Soligny et en souvenir de son baptême qui eut lieu là, une plaque a été apposée à la mémoire de Thomas Hayot par l'association Perche-Canada. Il a de nombreux descendants au Canada ; leur nom a évolué avec le temps, il est devenu Ayotte.
Voir aussi
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2021.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
- « Orthodromie entre Soligny-la-Trappe et Saint-Hilaire-le-Châtel », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « St-hilaire » (commune de Saint-Hilaire-le-Châtel) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « St-hilaire » (commune de Saint-Hilaire-le-Châtel) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Soligny-la-Trappe ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Mortagne-au-Perche », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 1 : Formations préceltique, celtiques, romanes, Genève, (lire en ligne), p. 589.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 248.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- « L'ancien maire Michel Jousse expose à la Trappe », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Un troisième mandat pour Jean-Michel Bréard », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Réélection 2014 : « Soligny-la-Trappe (61380) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Municipales à Soligny-la-Trappe. Thierry Cortyl succède à Jean-Michel Bréard », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Laurence de Calan, Presbytères du Perche, éditions des Amis du Perche, collection « Présence du Perche », juillet 2012, p. 165. [ (ISBN 978-2-900122-983)]
- Michel Ganivet, "Le 5 mai 1753, le bourg de Soligny était anéanti par le feu", Cahiers Percherons (bulletin trimestriel des Amis du Perche), n°172, 2007-4, p. 1-18.
- Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 138.
- « Palmarès du concours des villes et villages fleuris », sur villes-et-villages-fleuris.com (consulté le ).