District de Samdrubtsé
Le District de Samdrubtsé (aussi Samdruptsé ou Samzhubzê; tibétain : བསམ་འགྲུབ་རྩེ་ཆུས།, Wylie : bsam 'grub rtse chus, pinyin tibétain : Samzhubzê qü, THL : samdrubtsé chü ; chinois simplifié : 桑珠孜区 ; chinois traditionnel : 桑珠孜區 ; pinyin : )[2],[3],[4],[5],[6] est la deuxième plus grande ville[7] de la région autonome du Tibet après la capitale Lhassa. C'est une ville-district, chef-lieu de la ville-préfecture de Shigatsé. Elle était nommée municipalité de Shigatsé ou municipalité de Xigazê (tibétain : གཞིས་ཀ་རྩེ་, Wylie : Gzhis-ka-rtse ; chinois simplifié : 日喀则市 ; chinois traditionnel : 日喀則市 ; pinyin : , du 12 décembre 1986 — 26 juin 2014[8].
District de Samdrubtsé anciennement ville-district de Shigatsé Samdrubtsé chü tibétain : བསམ་འགྲུབ་རྩེ་ཆུས། chinois : 桑珠孜区 | |
Vue de Shigatsé en 2005 | |
Localisation du district de Samdrubtsé, au sein de la ville-préfecture de Shigatsé (en jaune) | |
Administration | |
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Pays | Chine |
Province ou région autonome | Région autonome du Tibet |
Préfecture | Shigatsé |
Statut administratif | Ville-district |
Code postal | 857000[1] |
Indicatif | +86 (0)+86 (0)892 |
Immatriculation | 藏D |
Démographie | |
Population | 91 293 hab. (1999) |
Densité | 25 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 29° 16′ 00″ nord, 88° 53′ 00″ est |
Altitude | 3 836 m |
Superficie | 366 472 ha = 3 664,72 km2 |
Localisation | |
Localisation dans la préfecture de Shigatsé. | |
Liens | |
Site web | www.xzrkz.gov.cn |
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Dénomination
modifierSous la république populaire de Chine, elle est nommée ville-district de Shigatsé, 12 décembre 1986[8], puis, le , elle est rebaptisée d'après son ancien nom, en district de Samdrubtsé, afin d'éviter les confusions[Interprétation personnelle ?] avec la ville-préfecture de Shigatsé qui la contient[2],[8].
Géographie
modifierElle est située au confluent du fleuve Yarlung Tsangpo ( Wylie : Yar-lung Gtsang-po) (ou Brahmapoutre) et de la rivière Nyang Chu (年楚河) dans l’ouest du Tibet et fut l’ancienne capitale de la province du Tsang, tandis que Lhassa était la capitale de l'Ü.
Histoire
modifierTsangnyön (XVe siècle — début XVIe siècle), Dönyö Dorjé et leurs nombreux adeptes sont venus à Sambrubtsé (Shigatsé) où Tsangnyön enseigna le bouddhisme à de nombreuses personnes. Ils allèrent ensuite à Norbu Khyungtsé (en) (tibétain : ནོར་བུ་ཁྱུང), un bourg situé à 42 km au Sud-Est de Sambrubtsé, où ils passèrent l'été[9].
En 1447, le monastère de Tashilhunpo y est fondé, par Gendun Drub (1391 - 1475) qui obtiendra longtemps après sa mort le titre de 1er dalaï-lama. Ce monastère devient le siège du panchen-lama.
Le Dzong de Shigatsé (Dzong de Samdrubtsé) était la forteresse des rois de Tsang située dans leur capitale. Lorsque les Qoshots, sous la direction de Tardongpa (homme à la cause du Dalaï-Lama), et les partisans du palais de Ganden Phodrang en révolte[11] (siège du dalaï-lama), envahissent la plaine, le roi (Karma Tenkyong Wangpo) et les forces royales se réfugient dans la forteresse. Lobsang Gyatso, Ve dalaï-lama, déclare alors ne plus vouloir être sous le pouvoir du roi de Tsang. La forteresse est capturée par ceux-ci. Après avoir résisté aux troupes mongoles pendant près d'un an, le roi et ses deux ministres finirent par se rendre vers fin 1642[10].
Le dalaï-lama sera intronisé au Dzong de Samdrubtsé comme le souverain du Tibet, Gushi Khan lui ayant offert en cadeau ses conquêtes du Tibet central et oriental. 1642 marque un tournant important dans l'histoire du Tibet puisque pour la première fois un dalaï-lama, alors simple abbé de monastère, devenait souverain du pays[10], marquant la fin de la Période Phagmodrupa sur l'Ü-Tsang et le début de la période dite du Ganden Phodrang (1642 — 1959) sur l'ensemble du Tibet.
Démographie
modifierLa population du district était de 91 293 habitants en 1999[12]. La population urbaine était à cette même date de 46 060 habitants.
Ligne ferroviaire Lhassa-Shigatsé
modifierEntrée en service le , une extension de la ligne ferroviaire Qing-Zang relie Lhassa, la capitale de la région autonome du Tibet, à Shigatsé. Longue de 253 kilomètres, elle traverse cinq comtés. Destinée au transport des voyageurs comme des marchandises, elle peut transporter 8,8 millions de tonnes de fret annuellement, permettant ainsi de désenclaver la région. Les trains peuvent y rouler à la vitesse maximale de 120 km/h, divisant ainsi par deux le temps de trajet entre Lhassa et Shigatsé[13],[14].
D'ici 2020, deux nouvelles lignes doivent relier Shigatsé à Nyalam, près de la frontière du Népal, et à Dromo, près de la frontière du Sikkim (Inde)[15].
Aéroport
modifierDénommé Aéroport de la paix et ouvert le , l'aéroport de Shigatsé est situé à Jiangdan, dans la préfecture de Shigatsé, à 45 km de Shigatsé et à 3 782 m d'altitude[16].
Centrale photovoltaïque
modifierSituée à 3 km du centre-ville, la centrale photovoltaïque de Shigatsé est créée en 2011 avec une puissance de 10 MW. En 2015, un agrandissement est entrepris pour porter sa capacité à 20 GWh[17].
Sites touristiques
modifierCe sont :
- le monastère du Tashilhunpo, siège traditionnel du panchen-lama ;
- le dzong de Shigatsé, forteresse construite au XIVe siècle sous le nom de dzong de Samdrubtsé, puis reconstruite de 2005 à 2007 ;
Notes et références
modifier- (en) Codes postaux et téléphoniques de la région autonome du Tibet, (en) China Zip Code/ Telephone Code, ChinaTravel.
- (zh) « 桑珠孜区区情简介 », sur sdpc.gov.cn (commission des réformes et du développement national de Chine), sauvegarde archive.org
- "Une série de vélos Ofo, caractérisés par leur couleur jaune brillant, ont été placés à 22 endroits à Xigaze, la deuxième grande ville de la région tibétaine", Radio Chine International, 2017-04-23, http://french.cri.cn/621/2017/04/23/502s510576.htm
- "Shigatse, la deuxième ville du Tibet, en plein boom depuis l’arrivée du chemin de fer l’été passé", Le Temps, 20 novembre 2014, https://www.letemps.ch/monde/2014/11/20/ruee-vers-lhassa
- "La ligne de chemin de fer, qui a été prolongée en 2014 jusqu'à Shigatse, deuxième ville du Tibet", Claude B. Levenson, 2015.
- (zh) « 桑珠孜区区情简介 », sur sdpc.gov.cn (commission des réformes et du développement national de Chine) sauvegarde archive.org,
- "relie Lhassa, capitale du Tibet à Xigaze, la deuxième plus grande ville de la région", Radio Chine International, 2017-04-23, http://french.cri.cn/621/2017/04/23/502s510576.htm
- (zh) « 桑珠孜区历史沿革 », sur xzqh.org
- (Larsson 2012, p. 184)
- (Pommaret 1997, p. 95)
- « Le Zhalngo s'inquiéta de plus en plus de la tournure des événements Il demanda alors au Dalaï-Lama de se rendre au Tsang afin d'y jouer le rôle de médiateur. Le Dalaï-Lama montra alors sa véritable stature politique en lui déclarant : « Je t'avais dit à maintes reprises que je n'aimais pas du tout ce genre de choses (la guerre). Mais toi, tu ne m'as pas écouté. Maintenant tout le monde sait que les partisans du palais de Ganden Phodrang sont en révolte et que notre homme Tardongpa guide l'armée mongole.[...] Mais quant à moi, je suis à présent déterminé à ne pas demeurer sous le règne du roi du Tsang ! » » (Pommaret 1997, p. 95)
- (en) National Population Statistics Materials by County and City - 1999 Period, in China County & City Population 1999, Harvard China Historical GIS.
- (en) « Full speed ahead for Tibet railway extension », sur Xinhuanet,
- « Ouverture d'une nouvelle ligne ferroviaire entre Lhassa et Shigatse », sur Quotidien du Peuple, .
- (en) « Taming the West », sur The Economist, .
- (en) « Heping Airport in Shigatse ready for flight »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Chinatibetnews.com, sauvegarde archive.li.
- (zh) « 山东援建日喀则太阳能光伏电站正式并网发电 », sur 铜掌柜, .
Bibliographie
modifier- Françoise Pommaret, Lhasa, lieu du divin : la capitale des Dalaï-Lama au 17e siècle, Genève, Olizane, , 270 p. (ISBN 978-2-88086-184-1, OCLC 247013470, lire en ligne), p. 95
- (en) Stefan Larsson, Crazy for Wisdom : The Making of a Mad Yogin in Fifteenth-Century Tibet, Leiden ; Boston, Brill, coll. « Brill's Tibetan studies library » (no 30), , 374 p. (ISBN 978-90-04-20393-8, e-ISSN 9789004232877[à vérifier : ISSN invalide], OCLC 863163549, DOI 10.1163/9789004232877, lire en ligne), p. 184