[go: up one dir, main page]

Sergueï Soudeïkine

artiste russe

Sergueï Soudeïkine (en russe : Суде́йкин, Серге́й Ю́рьевич), connu aussi comme Serge Soudeikine, est un peintre, graphiste et décorateur de théâtre russe né à Saint-Pétersbourg le (calendrier grégorien, ) et mort le à Hayak, dans l'État de New York (États-Unis).

Sergueï Soudeïkine
S. Soudeïkine, Pantomime, 1914.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 64 ans)
NyackVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Père
Georgy Sudeykin (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Vera de Bosset (en)
Olga Glébova-SoudeïkinaVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvement
Élève

Biographie

modifier

Soudeïkine naît à Saint-Pétersbourg d'un colonel de gendarmerie, Georges Soudeïkine. Il étudie à l'École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou (1897-1909) ; ses professeurs sont Abram Arkhipov, Alexeï Stepanov, Apollinaire Vasnetsov, Nikolaï Kassatkine et Leonid Pasternak. Cependant, pour des expositions de dessins d'étudiants, présentant souvent des sujets plus libres ne ressortant pas du programme académique, il travaille un an avec Michel Larionov et Arthur Fonvisine, puis en 1903 avec Valentin Serov et Constantin Korovine.

Sergueï Soudeïkine fait ses débuts professionnels au sein du théâtre moscovite de l'Ermitage, avec Nikolaï Sapounov. Il réalise la mise en scène de toute une série d'opéras, parmi lesquels Orphée et Eurydice de Gluck et La Walkyrie de Richard Wagner. Également avec Sapounovn, il crée les décors pour des drames de Maurice Maeterlinck (1903) et de Vsevolod Meyerhold[1].

Il met encore en scène et décore diverses pièces pour le Maly Drama Théâtre, le théâtre Tovstonogov et le théâtre Komissarjevsky à Saint-Pétersbourg. Il collabore aussi aux revues La Balance, Appolon, Satyricon et Le Nouveau Satyricon.

De 1904 à 1907, il participe successivement aux groupements et aux expositions de la Rose écarlate, des Amitiés russes moscovites et de l'Union des artistes russes (1905, 1907—1909). Il est un des fondateurs de la «Rose bleue » en 1907.

En , il épouse l'actrice et danseuse Olga Glébova (1885-1945). En 1909, Soudeïkine achève ses études à l'École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou et entre à l'Académie russe des beaux-arts dans la classe de Dmitri Kardovski. Il fait la connaissance d'Alexandre Benois, et grâce à lui, des autres artistes de l'association « Mir iskousstva ». À cette époque, l'œuvre de Constantin Somov, qui est un des organisateurs et décorateur du cabaret littéraire et artistique Au chien errant (Brodiachaia sabaka), exerce une grande influence sur lui.

En 1915, Soudeïkine réalise les panneaux décoratifs pour le théâtre-cabaret La Halte des comédiens. Ses tableaux sont influencés par l'œuvre du poète Mikhaïl Kouzmine, en particulier le Poème étranger et la pantomime Le Diable amoureux. À la fin de cette année, il se sépare d'Olga et fait la connaissance de Véra Arthourovna (épouse Igor Stravinsky après 1940), avec laquelle il part pour Saint-Pétersbourg.

Soudeïkine part pour la Crimée en 1917 et s'installe dans les environs d'Alouchta. À Yalta il participe à une exposition organisée par Serge Makovski avec Nicolas Millioti et d'autres artistes. En , il part pour Tbilissi (Géorgie), où il crée des cafés littéraires — Chimères et La Barque des argonautes. Il passe aussi par Bakou et Batoumi.

 
Soudeïkine, Pétrouchka, coll. Lobanov-Rostovsky.

En 1920, il gagne la France avec sa troisième épouse, d'abord à Marseille puis Paris. Il y devient scénographe pour le cabaret Le Théâtre de la chauve-souris de N. Balief. Il met également en scène deux spectacles pour la troupe d'Anna Pavlova et dessine les décors de La Tragédie de Salomé pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev. En , il divorce une nouvelle fois puis part en tournée aux États-Unis avec la troupe de Balief (1922) et s'installe à New York.

Durant la période qui s'étend de 1924 à 1931, il travaille activement à la mise en scène, à la décoration et à la réalisation de pièces de théâtre pour le Metropolitan Opera, de ballets d'Igor Stravinsky, dont Petrouchka (1925) et Le Rossignol (1926), et d'opéras (Sadko de Rimski-Korsakov en 1930 et Le Vaisseau fantôme de Richard Wagner en 1931). Il collabore avec les troupes de Michel Fokine, Léonide Massine et George Balanchine. Il réalise aussi les décors du film Résurrection (1934) de Rouben Mamoulian d'après le roman de Léon Tolstoï.

Les œuvres de Soudeïkine se trouvent dans de nombreux musées de par le monde, comme : la Galerie Tretiakov, le musée des beaux-arts Pouchkine, le musée Russe, le musée d'art Radichtchev de Saratov, le Brooklyn Museum de New York.

Nikolaï Goumilev lui a dédié des vers dans Voyages en Chine.

Bibliographie

modifier
  • Peter Leek, La Peinture russe du XVIIIe au XXe, Parkstone, 1999 (ISBN 1-85995-356-5).
  • Camilla Gray, L'Avant-garde russe dans l'art moderne (1863-1922), Thames et Hudson, 2003 (ISBN 2-87811-2180).
  • Ida Hoffmann, « Le symbolisme russe : la Rose bleue », Europalia Russia, 2005 (ISBN 90 6153 610 3).
  • (ru) Д. Коган , Сергей Судейкин, 1974.
  • (ru) О. Б. Краснова, Энциклопедия искусства XX века, ОЛМА-ПРЕСС, 2002 (Encyclopédie de l'art du XXe siècle).
  • (ru) О. Л. Лейкинд, К. В. Махров, Д. Я. Северюхин., Художники русского зарубежья 1917—1939: Биографический словарь, Нотабене, 1999, p. 547—548.

(artistes russes à l'étranger)

  • (ru) Д. Боулт, « Сергей Судейкин: Жизнь в ближней эмиграции », В. Э. Борисов-Мусатов и « Саратовская школа », Саратов, 2001, p. 161—165.
  • (ru) Муза. Отрывки из дневника и другие тексты Веры Судейкиной (Стравинской), vol. 13, Experiment/IMRC, Los Angeles, 2007 (textes de Véra Stravinsky).
  • (en) J. E. Bowlt (éd.), The Salon Album of Vera Sudeikin-Stravinsky, Princeton University Press, 1995.
  • (ru) В. Судейкина, Дневник (1917—1919), Русский путь, 2006.
  • (en) Albert Lemmens et Serge-Aljosja Stommels, Russian Book Art (1904-2005), Europalia -Bibliotheka Wittockiana, 2005 (ISBN 90 6153 622-7).

Liens externes

modifier

Références

modifier
  1. Ida Hoffmann, « Le symbolisme russe : la Rose bleue », Europalia Russia, 2005, p.107 (ISBN 90 6153 610 3)

Sur les autres projets Wikimedia :