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Paulin de Nole

poète et un ecclésiastique romain
(Redirigé depuis Saint Paulin)

Paulin de Nole, de son nom romain Meropius Pontius Paulinus, né vers 353 à Bordeaux et mort le à Nola (près de Naples), est un aristocrate et poète gallo-romain qui, après une carrière politique brillante, choisit de renoncer au monde, devient prêtre de l'Église chrétienne, puis évêque de Nole. Il est reconnu saint par l'Église catholique.

Paulin de Nole
Image illustrative de l’article Paulin de Nole
Paulin de Nole d'après un vitrail
de la cathédrale de Linz (Autriche).
Saint
Naissance né vers 353,
Burdigala (Bordeaux), Gaule aquitaine, Empire romain
Décès   (78 ans)
Nola près de Naples, Empire romain d'Occident
Nom de naissance Meropius Pontius Paulinus
Vénéré à cathédrale de Nola
Vénéré par les catholiques et les orthodoxes
Fête 22 juin
Attributs Bâton pastoral, cloche, chaîne
Saint patron des jardiniers et des meuniers
Châsse de Paulin dans la cathédrale de Nola : après avoir subi plusieurs transferts, la plus grande partie des reliques attribuées au saint sont de retour dans ce sanctuaire, le 15 mai 1909, grâce au pape Pie X[1].

Jouissant d'un grand prestige politique et religieux, il est à son époque l'exemple emblématique d'une conversion aristocratique à l'ascétisme chrétien[2]. Figure importante de l'Empire romain tardif marqué par les invasions barbares et le regain du paganisme vers 390, Paulin est vénéré par l'Église catholique et l'Eglise orthodoxe comme un saint.

Cette personnalité est interrogée[pas clair] par les travaux des chercheurs modernes sur les récits d'édification paulienne véhiculés par l'historiographie traditionnelle et conformes au modèle médiéval de l'exemplum, et sur l'influence de son œuvre dans le cadre du développement du monachisme chrétien occidental[3].

Biographie

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Origines familiales et formation

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Né en 353 sous le nom de Meropius Pontius Paulinus[4], il est issu d'une famille sénatoriale chrétienne de Bordeaux (Burdigala), capitale de la province d'Aquitaine à partir du Ier siècle et une des grandes villes des Trois Gaules (aquitaine, lyonnaise, belgique). Au moment de sa naissance, le christianisme est autorisé dans l'Empire romain depuis l'empereur Constantin, mais n'est pas encore la seule religion autorisée.

Paulin est le fils de Pontius Paulinus, un aristocrate de Bordeaux. Son frère, Pontius Celsus épouse une femme nommée Anicia[réf. nécessaire], dont il a plusieurs fils (neveux de saint Paulin) :

  • Pontius Proserius Paulinus Iunior, connu comme Paulin II, successeur de son oncle comme évêque de Nola en 431
  • Adelphius et Hermogenianus, tous deux évêques de Limoges.

Paulin est aussi le cousin de sainte Mélanie (vers 350-410).

Il est éduqué par le poète bordelais Ausone, un ami de son père.

Carrière civile et conversion au christianisme

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Destiné à une carrière politique, il gravit les échelons du cursus honorum à Bordeaux, puis à Rome.

Consul suffect en 378, il est proconsul de Campanie vers 380, époque où débute sa conversion[5]. C'est à cette occasion qu'il fait construire un hospice à ascétère à Nole, près de la tombe du martyr saint Félix[6].

Après être retourné en Aquitaine à la demande de sa mère, il se rend en Espagne où il épouse en 385 une femme chrétienne fortunée, Tharasia (en).

Revenu en Aquitaine, il est baptisé en 389 par l'évêque Delphin de Bordeaux[7].

Renoncement au monde séculier

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Paulin et sa femme s'installent en Espagne où ils subissent des épreuves, notamment le décès en bas âge de leur fils Celsus, puis la mort violente du frère de Paulin. Ce sont peut-être ces circonstances tragiques qui les incitent à renoncer à leurs privilèges pour mener une vie de chasteté[8].

Le couple vend ses terres et décide de quitter le monde séculier en embrassant la vie monastique[9].

Le jour de Noël 393 ou 394[5], Paulin, qui se trouve à Barcelone, est ordonné prêtre malgré lui, sous la pression populaire.

Il part ensuite pour l'Italie et passe à Milan, dont l'Église est dirigée par l'évêque Ambroise. Puis il crée un ascétère à Nole (Campanie), près de la tombe de saint Félix de Nole.

À Nola

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Entre 402 et 404, il y fait construire, en utilisant sa fortune, un complexe religieux dédié à saint Félix, notamment une basilique[9], tout en poursuivant une vie monastique, même quand il est choisi comme évêque de Nole (entre 408 et 413[4]). Il y promeut un pèlerinage en mémoire de saint Félix, dont il rédige une biographie hagiographique Vie et passion de saint Félix.

Installé au premier étage d'un hospice, il reste jusqu'à sa mort en relation avec les empereurs et les papes, prenant position dans plusieurs controverses théologiques (pélagianisme, priscillianisme)[10].

Mort et funérailles

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Le prêtre Uranius, son disciple, laisse un sa mort dans un texte hagiographique De obitu Paulini[11].

Œuvres

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Avec Prudence, saint Paulin de Nole est l'un des plus grands poètes latins chrétiens. Il nourrit une correspondance qui le met en contact avec des amis comme Ausone et des grandes figures religieuses de son époque comme Augustin, Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon, Sulpice Sévère et Martin de Tours[12].

On a conservé de lui 35 poèmes, la plupart en hexamètres dactyliques. Parmi ceux-ci, il y a des « Laudes » annuelles en l'honneur du saint patron de Nole, Félix, trois paraphrases de Psaumes (genre littéraire qui aura une grande postérité) et deux propemptica (poèmes souhaitant un bon voyage).

De Paulin est aussi conservé un ensemble de 50 lettres. « Ses lettres, ses poèmes parlent surtout de l'ascèse dans la recherche d'une vie parfaite, de l'amitié chrétienne et du culte des saints » selon André Wartelle[9].

Paulin a su adapter la tradition poétique païenne reçue de son maître Ausone à des horizons chrétiens. Dans ce processus d'adaptation, il s'est inspiré de son contemporain le poète Prudence, qu'il a probablement rencontré[réf. souhaitée].

L'Histoire littéraire de la France lui consacre un chapitre[13].

Culte de saint Paulin

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Saint Paulin libérant l'esclave, toile de Giovanni Bernardino Azzolino réalisée entre 1626 et 1630.

Au cours des deux siècles qui suivent sa mort, la tradition hagiographique élabore des récits d'édification paulienne et forge l'image d'un saint thaumaturge[14].

La dévotion à saint Paulin est très répandue en France au Grand Siècle. De nombreuses confréries se créent vers 1665-1670. Pour accélérer le recrutement, on fait entrevoir aux fidèles la possibilité d’obtenir des reliques du saint, mais elles ne seront disponibles qu'en 1685[réf. souhaitée].

Paulin est aujourd'hui le saint patron de Nole, de Ratisbonne et de l'ordre de la Merci.

Dans l'iconographie, il a comme attribut un esclave captif, des chaînes, un jardin, une église et une cloche[15].

La Campanie, notamment la ville de Nole, était réputée dès l'Antiquité par la qualité de l'airain de ses cloches[réf. nécessaire]. La tradition en fait le fondateur des cloches d'église occidentales modernes[pas clair], légende née d'une étymologie populaire faisant une confusion grossière entre deux cloches médiévales (nola qui était le nom d'une cloche, et campana, le nom d'une cloche plus grosse)[pas clair][16].

Hommages

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  • Rue Paulin à Bordeaux (non loin du palais Gallien, c'est-à-dire l'amphithéâtre de Burdigala)
  • Rue Paulin de Nole à Ambarès (Gironde)
  • Allée Paulin de Nole à Pessac (Gironde)
  • Calle de San Paulino de Nola à Barcelone (Espagne)

Notes et références

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  1. (en) Dennis E. Trout, Paulinus of Nola: Life, Letters, and Poems, University of California Press, , p. 267.
  2. (en) Catherine Conybeare, Paulinus Noster: Self and Symbols in the Letters of Paulinus of Nola, Clarendon Press, , p. 1.
  3. (en) J. Lienhard, Paulinus of Nola and Early Western Monasticism, Peter Hanstein Verlag, , p. 192-204.
  4. a et b (en) Dennis E. Trout, Paulinus of Nola: Life, Letters, and Poems, University of California Press, , p. 2.
  5. a et b Pierre Thomas Camelot, « PAULIN DE NOLE saint (353-431) », sur Encyclopædia Universalis (consulté en ).
  6. Janine Desmulliez, « Paulin de Nole : du gouverneur de Campanie à l’évêque de Nole, ruptures et continuités », Cahiers du Centre Gustave Glotz, vol. 17,‎ , p. 272.
  7. Janine Desmulliez, « Paulin de Nole : du gouverneur de Campanie à l’évêque de Nole, ruptures et continuités », Cahiers du Centre Gustave Glotz, vol. 17,‎ , p. 270.
  8. (en) Dennis E. Trout, Paulinus of Nola: Life, Letters, and Poems, University of California Press, , p. 64-85.
  9. a b et c André Wartelle, « Saint Paulin de Nole, Poèmes, Lettres et Sermon, textes choisis, traduits et présentés par Ch. Pietri [compte-rendu] », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, no 2,‎ , p. 277 (lire en ligne).
  10. (en) Dennis E. Trout, Paulinus of Nola: Life, Letters, and Poems, University of California Press, , p. 104-132.
  11. (en) Catherine Conybeare, Paulinus Noster: Self and Symbols in the Letters of Paulinus of Nola, Clarendon Press, , p. 8.
  12. (de) Sigrid Mratschek-Halfmann, Der Briefwechsel des Paulinus von Nola: Kommunikation und soziale Kontakte zwischen christlichen Intellektuellen, Vandenhoeck & Ruprecht, , 732 p..
  13. Lire en ligne sur Gallica
  14. (en) Dennis E. Trout, Paulinus of Nola: Life, Letters, and Poems, University of California Press, , p. 11.
  15. Léon-Paul Piolin, Supplément aux vies des saints, Bloud et Barral, , p. 276.
  16. Gerhard Dohrn-van Rossum, L'histoire de l'heure, éditions de la MSH, , p. 42.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • David Amherdt, Ausone et Paulin de Nole : Correspondance. Introduction, texte latin, traduction et notes. Peter Lang, 2004 (Sapheneia, Beiträge zur Klassischen Philologie ; 9). VII, 247 p. (ISBN 3-03910-247-8)
  • Baudrillart André, Saint Paulin, évêque de Nole, Lecoffre, 1928
  • Paulinus Nolanus, Carmina, ed. F. Dolveck, Corpus Christianorum. Series Latina, 21, Turnhout, Brepols Publishers, 2015 (ISBN 978-2-503-55807-3)
  • Pierre Fabre, Les citations dans la correspondance de Paulin de Nole, Paris, Les Belles lettres,
  • Pierre Fabre, Essai sur la chronologie de l'oeuvre de saint Paulin de Nole, Strasbourg, Publ. de la Faculté des lettres de l'Université de Strasbourg,
  • Pierre Fabre, Saint Paulin de Nole et l'amitié chrétienne, Paris, E. de Boccard,
  • Gorce Denys, Paulin de Nole, Les éditions ouvrières, 1959
  • Rémy de Gourmont, Le Latin mystique. Les poètes de l'antiphonaire et la symbolique au Moyen Âge, Mercure de France, 1892
  • Élie Griffe, « La Gaule chrétienne à la fin du IVe siècle », dans Bulletin de littérature ecclésiastique, 1945, tome 46, p. 116-128 (lire en ligne)
  • Carmine Iannicelli, Rassegna di studi paoliniani (1980-1997), dans Impegno e Dialogo 11 (1994-1996) [public.1997], p. 279-321 [lire en ligne].
  • Abbé Francois Lagrange, Chanoine de Notre-Dame de Paris, vicaire général d'Orléans, Histoire de Saint Paulin de Nole, Paris, Libraire Poussièlgue frères, 1882
  • Joseph T. Lienhard, Paulinus of Nola and Early Western Monasticism, with a study of the Chronology of His Work and an Annotated Bibliography, 1879-1976 (Theophaneia 28), Köln-Bonn 1977, p. 192-204
  • Cesare Magazzù, Dieci anni di studi su Paolino di Nola (1977-1987), dans Bollettino di studi latini 18 (1988), p. 84-103
  • Charles Perrault, Saint Paulin Evesque de Nole, avec une epistre chrestienne sur la pénitence, et une ode aux nouveaux-convertis, Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1686 [lire en ligne]
  • J.-F. Rabanis, « Saint-Paulin de Nôle (fragment d’histoire de Bordeaux) », Actes de l’Academie Nationale des Sciences Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, vol. 1, no 1,‎ , p. 157–182
  • Saint Paulin de Nole: poèmes, lettres et sermon; textes choisis, traduits et présentés par Charles Pietri, Éditions du Soleil levant, 1964
  • Anne-Marie Taisne (éd. et trad.), La lettre au service du Verbe : correspondance de Paulin de Nole avec Ausone, Jérome, Augustin et Sulpice Sévère (391-404), Collection « Les pères dans la foi » 102, éd. J.-P. Migne, Paris, 2012
  • Dennis E. Trout, Paulinus of Nola - Life, Letters, and Poems, University of California Press 1999, recension par Robert Kirstein, Bryn Mawr Classical Review, 16 octobre 2001
  • François Armand Gervaise, La vie de Saint Paulin évêque de Nole avec l'analyse de ses ouvrages et trois dissertations sur quelques points importants de son histoire, Paris 1743 XX, 525 p.
  • Abbé Souiry, Etudes historiques sur la Vie et les Écrits de Saint Paulin, Évêque de Nole, Nabu Press, , 334 p. (ISBN 978-1272270681)

Articles connexes

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Liens externes

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