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Robert Stolz

compositeur autrichien (1880-1975)

Robert Elisabeth Stolz est un compositeur et chef d'orchestre autrichien, né à Graz le et mort à Berlin le , connu notamment pour ses opérettes et ses musiques de film.

Robert Stolz
Robert Stolz vers 1915.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 94 ans)
BerlinVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Robert Elisabeth StolzVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Conjoint
Einzi Stolz (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Vue de la sépulture.

Biographie

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Robert Stolz (1961).

Petit-neveu de la soprano Teresa Stolz, Robert Stolz est né de parents musiciens à Graz. Son père Jakob Stolz était chef d'orchestre et sa mère Ida Bondy pianiste de concert. Il a étudié au Conservatoire de Vienne avec Robert Fuchs et Engelbert Humperdinck. À partir de 1899, il occupe successivement des postes de direction d'orchestre à Maribor (Marburg), Salzbourg et Brno avant de succéder à Artur Bodanzky au Theater an der Wien en 1907 où il dirige plus de 500 fois La Veuve Joyeuse de son ami Lehar. Il y a aussi dirigé, entre autres, la première représentation de Der tapfere Soldat d'Oscar Straus en 1908. Il quitte ce théâtre en 1910 pour devenir un compositeur indépendant et chef d'orchestre. Pendant ce temps, il avait commencé à composer, avec un certain succès, des opérettes et des chansons[1].

Après avoir servi dans l'armée autrichienne comme musicien dans les Hoch und Deutschmeister, pendant la Première Guerre mondiale et composé des mélodies comme Wien wird erst schön bei Nacht ou Im Prater blühn wieder die Bäume, Stolz se consacre principalement au cabaret, et s'installe à Berlin en 1925. Vers 1930, il commence à composer des musiques de films, notamment pour le premier film sonore allemand Zwei Herzen im Dreivierteltakt, dont la valse est rapidement devenue un succès populaire. Certaines compositions antérieures, comme Adieu, mein kleiner Gardeoffizier, de son opérette Die lustigen Weiber von Wien ou Frag nicht warum ich gehe (reprise par Richard Tauber), ont touché un large public grâce au cinéma. On lui doit aussi 2 airs célèbres de l'Auberge du Cheval Blanc : Die ganze Welt ist himmelblau (Tout bleu, tout bleu) et Mein Liebeslied muss ein Walzer sein (Mon chant d'amour est une valse).Adieu, mein kleiner Gardeoffizier est intégré dans la version française de l'Auberge sous le titre Adieu, Adieu[1].

À cette époque, commencent les tracasseries du régime nazi qui s'installe à Berlin. Robert Stolz peut fournir un certificat d'aryen, ce qui n'est pas toujours le cas pour certains de ses amis artistes qui doivent alors s'exiler. Au cours de 21 voyages, entre Berlin et Vienne, il n'hésite pas à emmener avec lui, dans sa voiture, des personnes inquiétées par le régime afin de leur permettre de fuir l'Allemagne. Il continue à composer pour la scène et le cinéma : Ich liebe alle Frauen, avec Jan Kiepura (J'aime toutes les femmes avec Danielle Darrieux), Zirkus Saran et Herbstmanöver, avec Léo Slezak[1].

 
Buste de Robert Stolz dans le Stadtpark à Vienne.

Robert Stolz, déprimé par la montée du nazisme, compose deux mélodies dédiées au peuple allemand et devenues, depuis, de véritables « lieder » populaires : Vor meinem Vaterhaus steht eine Linde (Le tilleul de ma maison natale) et Auf der Heide blühn die letzten Rosen (Les amours d'Automne) considéré par Herbert Karajan comme un des plus beaux Lieder allemands[1].

Avec la montée du nazisme en Allemagne Stolz retourne à Vienne, où sa chanson du film Ungeküsst sollst du nicht schlafen gehn obtient un franc succès. Prévenu par un de ses frères, quelques heures avant l'Anschluss, il fuit Vienne, pour rejoindre Zurich puis Paris, où, en 1939, il sera arrêté et interné dans le camp du stade de Colombes comme ennemi étranger. Avec l'aide de sa future épouse Yvonne Louise surnommée « Einzi », il est libéré en 1940 et gagne New York. Le , Robert Stolz est déchu de sa nationalité allemande et la totalité de ses biens confisqués par le 3e Reich[1].

En Amérique, Stolz atteint la célébrité avec ses concerts de musique viennoise, en commençant par Night in Vienna au Carnegie Hall. Il reçoit ainsi de nombreuses invitations à composer de la musique pour des spectacles et des films, ce qui lui vaut deux nominations aux Academy Awards : Waltzing in the Clouds du film Spring Parade est proposé pour la meilleure chanson originale en 1941, et sa partition pour le film C'est arrivé demain de René Clair a été proposée pour l'Oscar de la meilleure musique de film en 1945[1].

En 1946, Stolz et son épouse Einzi Stolz (1912-2004) rentrent à Vienne, où ils vécurent le reste de leur vie. Il y compose opérettes, musiques pour les revues sur glace. En 1952, il a dédié sa première opérette sur glace (Eve eternelle) à la championne d'Europe de patinage artistique Eva Pawlik. En 1955 sort sur les écrans de cinéma la troisième version de la Parade de Printemps (Die Deutschmeister) avec la toute jeune Romy Schneider. Au début des années 60, cette Parade voit sa version scénique créée au Volksoper de Vienne. À l'invitation de Karajan, il dirige les représentations du de la Chauve-Souris à l'Opéra de Vienne. Dans les années 1960 et 1970, il fait un certain nombre d'enregistrements d'opérettes de compositeurs comme Johann Strauss II, Franz Lehár, Emmerich Kálmán, et Léo Fall, qu'il avait connu précédemment. Ses enregistrements chez Eurodisc et chez BASF reçoivent le Grand Prix de l'Académie Charles-Cros en 1972 et 1973.

En 1970, pour marquer son 90e anniversaire, il est fait citoyen d'honneur de Vienne. Il a également reçu la Grande Médaille d'honneur de Vienne. Une série de timbres-poste commémoratifs lui est consacrée[1].

Pendant ces années, il dirigeait avec une baguette héritée de Franz Lehár, et qui avait été initialement celle de Johann Strauss dont les initiales sont gravées en argent[1].

À sa mort à Berlin en 1975, Robert Stolz a reçu l'honneur de funérailles nationales dans le foyer de l'opéra national. Il est enterré près de Johannes Brahms et de Johann Strauss II au Cimetière central de Vienne, et une statue de lui a été érigée dans le Stadtpark. Une place dans le centre de Vienne porte son nom[1].

1980 est l'année du centenaire à travers le monde: programmes TV et radios (BBC Londres, ZDF Allemagne, AVRO Pays-Bas, ORF Autriche, RTL Luxembourg…) De nouveaux enregistrements (René Kollo, Julia Migenes), rééditions spéciales chez Polydor, Eurodisc. Des pays émettent des timbres : RFA, Corée du Nord, Saint-Marin, Autriche, Paraguay. À Vienne, le célèbre théâtre « An der Wien » présente le show Robert Stolz und sein Jahrhundert (Robert Stolz et son temps) (sur une idée et un livret du Dr Marcel Prawy, Chef-dramaturge de l'Opéra de Vienne). Parmi les nombreux concerts, citons ceux de Vienne, bien sûr, dont Frühling in Wien à la Musikverein avec l'Orchestre symphonique de Vienne qui rend cette année-là un hommage à Jacques Offenbach et Robert Stolz[1].

Œuvres

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Quelques opérettes

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Sources[2].

  • Das Glücksmädel (1910)
  • Die Tanzgrafin (La comtesse du dancing) (1921)
  • Madi (1923)
  • Eine einzige Nacht (Une seule nuit) (1927)
  • Im weißen Rößl (L'Auberge du Cheval-Blanc) (1930), avec Ralph Benatzky
  • Wenn die kleinen Veilchen blühen (Quand fleurissent les violettes) (1932)
  • Venus in Seide (1932)
  • Zwei Herzen im Dreivierteltakt (Der verlorene Walzer) (1933)
  • Rise and Shine (1936)
  • Balalaïka (1938) avec Grun et Posford
  • One night of Love (1941)
  • Mister Strauss goes to Boston (1945)
  • Schicksal mit Musik (1946)
  • Drei von Donau (1947)
  • Frühling im Prater (1949)
  • Rainbow Square (1951)
  • Trauminsel (Ile de rêve) (1962)
  • Frühjahrsparade (Parade de Printemps) (1964)
  • Wiener Café (1965)
  • Hochzeit am Bodensee (1969)

Quelques titres de chansons

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Sources[2].

  • Servus Du
  • Wien wird erst schön bei Nacht
  • Im Prater blühn wieder die Bäume
  • Das ist der Frühling in Wien
  • A klane Drahrerei
  • Du, du, du sollst der Kaiser meiner Seele sein (1916)
  • Hallo, du süsse Klingelfe
  • Salome, schönste Blume des Morgenlands (Roméo)
  • Ich will deine Kameradin sein
  • Die ganze Welt ist himmelblau
  • Waltzing in the Clouds
  • Zwei Herzen im Dreivierteltakt
  • Frag nicht warum ich gehe
  • Auf der Heide blühn die letzten Rosen
  • Vor meinem Vaterhaus steht eine Linde
  • Es blüht eine Rose zur weihnachtszeit
  • Ich hab mich tausendmal verliebt
  • Ich liebe die Welt
  • Komm in den Park von Sanssouci
  • Du, Du, Du, schliess deine Augen zu
  • Ob blond, ob braun ich liebe alle Fraun!
  • Ave Maria
  • Arrivederci, Bella Italia
  • Musikant, Musikant, wo ist deine Heimat ?
  • Auch du wirst mich einmal betrügen
  • Wiener Musik, Wiener Walzer
  • Ich möcht einmal wieder verliebt sein
  • Das Mädel von Rhein ist ein Frühlingsgedicht
  • Pierrot, komm, trag mich nach Haus
  • Wiener-Café Walzer
  • Adieu mein kleiner Gardeoffizier (paroles de Bruno Balz)

Filmographie partielle

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Sources[2].

À noter

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Timbre-poste, Allemagne, 1980
 
Le mémorial Robert Stolz au Prater de Vienne.
  • En 2016, sa marche Uno-Marsch est interprétée au concert du nouvel an à Vienne, sous la direction de Mariss Jansons. C'est la première fois qu'une œuvre de Robert Stolz est interprétée lors de ce traditionnel concert essentiellement consacrée à la dynastie des Strauss.
  • Le est inauguré à Graz, le musée Robert Stolz, le Salon Stolz.

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i et j Stolz et Bakshian 1980.
  2. a b et c Pflicht 1981.
  3. Nomination pour l'Oscar de la meilleure chanson pour Waltzing in the clouds en 1941
  4. Nomination pour l'Oscar de la meilleure musique de film en 1944
  5. Film culturel et de promotion pour l'EXPO'67 de Montréal

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (de) E. Semrau, Robert Stolz - Sein Leben - Seine Musik - Editions Residenz Verlag - Salzbourg 2002.
  • (de) K. Eidam, Robert Stolz Biographie eines Phänomens - Editions Lied der Zeit - Berlin 1990.
  • (de) Stephan Pflicht et Robert-Stolz-Stiftung, Robert Stolz : Werkverzeichnis = Catalogue of works, Munich, Musikverlag E. Katzbichler, (ISBN 3-87397-420-7 et 978-3-87397-420-3, OCLC 10430001)
  • (de) Robert Stolz et Aram Bakshian, Servus Du : Robert Stolz und sein Jahrhundert, Munich, Blanvalet, (ISBN 3-7645-1400-0 et 978-3-7645-1400-6, OCLC 6627662)
  • (de) A. E. Lang, Melodie aus Wien, R. Stolz und sein Werk - Editions Wiener Themen - Munich / Vienne 1980.
  • (de) O. Herbrich, obert Stolz, König der Melodie - Editions Amalthea - Munich / Vienne 1975.

Liens externes

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Crédit d'auteurs

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