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Riad

maison ou palais marocain traditionnel avec un jardin intérieur

Un riad (jardin en arabe : روض (rawḍa), pluriel : رياض (riyāḍ)) est une demeure urbaine traditionnelle répandue dans le monde arabe, en al-Andalus et plus particulièrement au Maroc[1],[2] disposant d'un patio central ou d'un jardin intérieur. Elles se situent le plus souvent dans les médinas (centres historiques) des villes.

Patio naturellement calme, frais, climatisé et verdoyant d'un riad de la médina de Marrakech au Maroc.

Ce sont les Arabes qui l'utiliseront pour la première fois en Andalousie (Espagne musulmane), en s'inspirant des jardins persans ou pairi-daeza antiques. Avant de se répandre pendant la période des califats islamiques partout dans le monde arabe[3]. Les riyāḍ sont notamment très utilisés dans l'architecture mauresque.

Étymologie

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Le terme riad trouve son origine dans le mot arabe رياض (riyāḍ)[réf. souhaitée].

Histoire

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Historiquement, ce terme désignait un type de jardin intérieur fréquent dans l'architecture mauresque historique d'Al-Andalus (péninsule ibérique) et du Maghreb. composé d'un jardin rectangulaire avec une cour centrale divisée symétriquement en quatre parties le long de ses axes centraux et comportant généralement une fontaine au milieu[4].

L'architecture des riyāḍ a finalement des racines anciennes dans l'architecture domestique mauresque. L'utilisation de maisons centrées autour de cours intérieures existait dans le monde gréco-romain antique et, avant cela, dans le Moyen-Orient antique. Les jardins intérieurs sont également une caractéristique ancienne de l'architecture domestique au Moyen-Orient, et ces jardins géométrique issu de l'architecture mauresque trouvent leur origine en particulier dans la civilisation persane. Des vestiges archéologiques de jardins similaires ont été découverts autour de la Mésopotamie antique, et on retrouve dans les ruines de l'architecture iranienne et moyen-oriental des jardins similaire, connus sous le nom de chahar bagh. En plus des influences existantes de la culture gréco-romaine en Méditerranée, la formation des califats islamique après le VIIe siècle a également propagé et établi ces modèles architecturaux à travers la région jusqu'au Maghreb et plus particulièrement en Al-Andalus. Les jardins intérieurs étaient une caractéristique populaire de l'architecture des palais arabes car l'eau et la verdure étaient associées à des images de paradis dans l'islam[5],[6],[7].

Description

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Généralement haut de un à cinq étages, les riads sont entièrement refermés sur l'intérieur, isolés par de hauts murs neutres et austères, avec un minimum d'ouvertures pour protéger de la chaleur et du bruit de la rue.

Situé le plus souvent dans une médina, ils comportent en général un seul étage du fait de contraintes administratives ; en outre, l'architecture de certains quartiers prévoit des règles particulières, du fait, par exemple, de la proximité d'un monument comme une kasbah (palais royal).

Les riads s'organisent autour d'un patio - salon / - salle à manger central, comme base d'une structure architecturale en forme de puits étagé en balcons tournés sur l’intérieur, inspirée de l'habitat arabo-andalou traditionnel, de l'héritage persan et de l'héritage romain (atrium d'habitation de la Rome antique).

Le patio naturellement frais et climatisé est inspiré des oasis, du jardin islamique et du jardin persan (d'où le nom de riad tire son étymologie)[8]. Il est généralement planté d'arbres, de plantes ornementales et doté de bassins et fontaines rafraîchissants.

Les salons et la salle à manger ouverts sont tournés vers le patio (bou’h ou menzeh[9]) et permettent de profiter de sa fraîcheur. La cuisine est également au rez-de-chaussée.

Les chambres sont à l'étage tandis que le sommet du puits peut être ouvert, ou fermé par une toile ou une verrière rétractable, selon la saison, le niveau de lumière, de chaleur, la météo, etc. Le toit est aménagé en terrasse de plein ciel, donnant sur les autres toits et l’environnement urbain. il peut comporter un solarium et un hammam.

Les riads sont généralement décorés de façon traditionnelle et harmonieuse, voire luxueuse, avec des éléments anciens d'architecture islamique, d'architecture mauresque, d'artisanat marocain, d'arts de l'Islam, de figures géométriques arabes en céramique islamique et en zellige. Ils sont un des éléments importants et très recherchés du tourisme au Maroc, et en tant que lieu de villégiature[10].

Le plâtre est énormément utilisé par les artisans pour créer de véritables œuvres d'art architecturales et de décorations[11].

Patrimoine historique

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L'habitat traditionnel du Maroc, en particulier les riads anciens, est un trésor culturel[8].

La croissance des nouvelles villes s'est traduite par une désaffection et une dégradation des habitats traditionnels. Il faudra attendre les années 1960 et 1970 pour que des artistes, des diplomates ou des personnalités célèbres, séduits par ces bijoux délaissés, restaurent d'anciennes demeures à Fès, Rabat, Salé, Meknès, Tanger, Essaouira ou Marrakech[12]. Certains d'entre eux s'y installèrent définitivement, d'autres y passent quelques mois dans l'année.

Menacés par la ruine du fait du départ des populations aisées vers les nouveaux quartiers modernes, ces riads bénéficient depuis les années 1990 d'un regain d'intérêt dû à la volonté d'une sauvegarde du patrimoine culturel et à un développement touristique. C'est pourquoi nombre d'entre eux ont été reconvertis en hôtel, maison d'hôtes ou restaurants[12].

Enfin, un nombre croissant de riads sont rachetés et réhabilités par des occidentaux qui en font leur résidence secondaire. La qualité de la restauration du riad peut cependant poser un problème du fait du non-emploi des matériaux et techniques traditionnels, souvent au profit du béton.

Si la plupart ont été réaménagés entièrement pour bénéficier de tout le confort moderne (salle de bains / douche en tadelakt, chauffage et cheminée pour l'hiver, climatisation, panneau solaire, etc.), d'autres, plus traditionnels, ont été peu modifiés[13].

Par extension abusive et dans une optique commerciale, le terme « riad » a été associé à d'autres types d'habitations au Maroc. Celles-ci peuvent être situées en dehors des anciennes villes (medina) et ne pas disposer de patio avec jardin. Riad devient ainsi un adjectif qui qualifie une habitation quelconque qui reprend certains éléments de l'architecture ou de la décoration des authentiques riads des medinas. On parle ainsi de « villa riad », « dar riad », « kasbah riad » et même « hôtel riad ».

Voir aussi

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Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • Quentin Wilbaux, Michel Lebrun, Marrakech - Le secret des maisons jardins, ACR Edition internationale, 1999.
  • Rachida Saïgh Bousta, « Le riad-maison d’hôtes, esquisse d’une réflexion sur l’immersion culturelle du touriste dans l’espace traditionnel des autochtones », dans Rachida Saïgh Bousta, F. Albertini, Le Tourisme durable, réalités et perspectives marocaines et internationales, Marrakech, Université Caddi Ayyad, FLSH, p. 157-170.
  • Rachida Saïgh Bousta, « Voisinage des riads-maisons d’hôtes dans la médina de Marrakech. Résultats d’une enquête réalisée en mars 2003 », dans Rachida Saïgh Bousta (sous la dir.), Communication interculturelle, patrimoine et tourisme, Marrakech, Université Caddi Ayyad, FLSH, , p. 179-202.
  • Pascal Defraire, Patricia Minne, Marrakech: un art de vivre entre riads et maisons d'hôtes, La Renaissance du Livre, 2003.

Articles connexes

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Références

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  1. « Riad », sur larousse.fr.
  2. Aïno Niklas-Salminen, La lexicologie - 2e édition, Armand Colin, , 224 p. (ISBN 978-2-200-60259-8), p. 131.
  3. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Le jardin persan », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le ).
  4. « Batha Palace - Discover Islamic Art - Virtual Museum », sur islamicart.museumwnf.org (consulté le )
  5. (en) Jonathan M. Bloom, Architecture of the Islamic West: North Africa and the Iberian Peninsula, 700-1800, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-21870-1, lire en ligne)
  6. « Archnet > Site > Qubur al-Sa'diyyin », sur www.archnet.org (consulté le )
  7. (en) Quentin Wilbaux, Marrakesh: The Secret of Courtyard Houses, www.acr-edition.com, (ISBN 978-2-86770-130-6, lire en ligne)
  8. a et b Marie Dominique PORÉE, 200 mots étrangers que le français a adoptés, edi8, (ISBN 978-2-412-05899-2)
  9. « menzeh », dans Wiktionnaire, (lire en ligne)
  10. Collectif, Le Maroc au présent: D'une époque à l'autre, une société en mutation, Centre Jacques-Berque, (ISBN 979-10-92046-30-4)
  11. Salima Naji, Art et architectures berbères du Maroc: atlas et vallées présahariennes, Eddif, (ISBN 978-2-35270-057-9)
  12. a et b (en-US) Alyssa Giacobbe, « The Most Enchanting Riads in Marrakech », sur Architectural Digest (consulté le )
  13. Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, FÈS - MEKNÈS 2018/2019 Petit Futé, Petit Futé, (ISBN 979-10-331-7222-2)