Renée Lebas
Renée Lebas, née le à Paris 11e et morte le à Paris 16e, est une chanteuse et productrice française.
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Renée Lieben |
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Chansonnière (jusqu'en ), productrice |
Biographie
modifierNée le dans le 11e arrondissement de Paris[1], Renée Lebas (née Lieben) habite dans son enfance le quartier de la Bastille, avec ses parents, Juifs roumains immigrés en France, et sa sœur cadette. À la fin des années 1930 elle se lie d'amitié avec Nathan Korb, futur Francis Lemarque.
Renée Lebas exerce plusieurs métiers, dactylo, danseuse, journaliste, avant de remporter en 1937 un radio-crochet organisé par Radio-Cité. Elle commence comme interprète au cabaret La Conga, rue La Fontaine, et y rencontre Raymond Asso. Elle enregistre son premier disque en 1939 et signe un contrat avec Pathé en [2].
En , les Allemands sont à Paris. Interdite par l'occupant, elle se rend en zone libre. Paul Misraki lui propose de créer Insensiblement. Toujours en juin 1940, elle interprète Sur la route bleue, paroles et musique du compositeur André Grassi (1911-1972). Elle reprendra cette chanson en 1947. Elle se produit à Cannes en 1941, accompagnée sur scène par le pianiste Michel Emer, qui lui compose et écrit D' l'autre côté de la rue, puis L'Accordéoniste, qu'elle interprète et enregistre la même année. En , sa sœur cadette et son père sont emportés dans la rafle du Vel' d'hiv', puis déportés à Auschwitz[3]. Sur les conseils de Francis Carco, elle décide de se réfugier en Suisse à Lausanne.
Elle enregistre en 1942 Insensiblement et D' l'autre côté de la rue qu'elle interprète sur les ondes de la Radio suisse romande en pensant à la situation en France. En 1943, elle enregistre 14 Juillet du célèbre antinazi suisse Gilles (Jean Villard) et la chanson Exil écrite par François Reichenbach, lui aussi exilé en Suisse.
À la Libération, elle revient en France. Elle est la première à enregistrer un disque dans des studios parisiens. Elle décide de se produire sur scène, à l'ABC et au théâtre de l'Étoile en 1946. On la retrouve ensuite à L'Européen, à l'Alhambra et à Bobino[2].
Elle s'entoure d'auteurs et de musiciens d'exception, notamment Norbert Glanzberg et Wal-Berg. Emil Stern lui compose en 1946 Où es-tu mon amour ? sur des paroles d'Eddy Marnay. En 1956, ce même duo écrit pour elle La Fontaine endormie ayant pour thème la Shoah, thème qu'elle est la première à évoquer en chanson[4]. Elle crée La Mer de Charles Trenet[5],[6]. De Léo Ferré, encore inconnu en 1948, elle enregistre Elle tourne… la Terre. Elle chante Charles Aznavour, Jacques Brel, Francis Carco, Francis Lemarque, Boris Vian. Elle enregistre Trois fois merci sans succès, alors que Jacqueline François en fait un tube peu après. Elle donne son dernier concert en 1963 et décide de se consacrer à la production de chanteurs et de musiciens, notamment Régine, Serge Lama[7], Tereza Kesovija et Maurice Vander (sous le nom de Steve Anderson, accompagné de Pierre Michelot et Kenny Clarke).
Dans les années 1960, elle crée la société de production et de distribution de films Cap Films. Cette société distribue notamment en France les séries télévisées Super Bug et Les Bubblies. L'acteur Pierre Brice est un temps son associé pour des coproductions avec l'Allemagne.
Elle meurt le , à l'hôpital Michel-Ange, dans le 16e arrondissement de Paris[8], et est inhumée le au cimetière du Montparnasse (30e division)[9],[7].
Discographie
modifierChansons emblématiques
modifier- 1940 : L'Accordéoniste
- 1942 : D'l'autre côté de la rue
- 1942 : Insensiblement
- 1943 : Exil
- 1943 : 14 Juillet
- 1943 : Un petit bouquet de violettes
- 1946 : Garde l'espérance
- 1946 : Ils ont foutu ça dans le journal
- 1946 : Où es-tu mon amour ?
- 1947 : La Mer (enregistrée à Radio-Genève le )
- 1948 : Elle tourne… la Terre
- 1949 : L'Île Saint-Louis
- 1951 : Les Serments d'amour paroles de René Paul-Dil
- 1951 : Si tu partais pour la guerre paroles de René Paul-Dil
- 1952 : Paris canaille
- 1952 : Tire l'aiguille
- 1955 : Moi mon Paris
- 1955 : Sans blague
- 1955 : La Valse des lilas
- 1956 : La Complainte de la Butte
- 1956 : La Fontaine endormie
- 1956 : Mon ami réveille-toi
- 1957 : La Marie-Vison
- 1957 : Mets deux thunes dans l'bastringue
Notes et références
modifier- Mairie de Paris 11e, Acte de naissance no 964 avec mention marginale du décès, sur Archives de Paris, (consulté le ), vue 24.
- « Renée Lebas, la chanson française qui vient de loin - Épisode 4/4 - Femmes artistes », sur France Culture (consulté le ).
- Véronique Mortaigne, « Renée Lebas », sur Le Monde, Paris, (consulté le ).
- Claire Zalamansky et Séverine Cassar, « Femmes artistes : épisode 4 – Renée Lebas, la chanson française qui vient de loin », sur France Culture, (consulté le ).
- « Hommage de la Sacem - Renée Lebas »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) : Charles Trenet lui donne le titre de « La mère de la Mer ». Seule une archive de la radio suisse garde une trace de cette interprétation jamais gravée en 78 tours.
- Renée Lebas, 30 avril 2006, France Musique.
- Lena Lutaud, « J'irai chanter sur vos tombes », Le Figaro, cahier « Le Figaro et vous », 30-31 octobre 2021, p. 28-29 (lire en ligne ).
- Décès de Renée Lebas, interprète de « Tire, tire l'aiguille » et « Paris Canaille », AFP sur Lematin.ch, 18 décembre 2009.
- Philippe Landru, « Lebas Renée (Renée Leiba : 1917-2009) », sur Cimetières de France et d'ailleurs, (consulté le ).
Articles connexes
modifierBibliographie
modifier- Bertrand Dicale, Dictionnaire amoureux de la Chanson française, Plon, 2016.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Entretien avec Renée Lebas en 1996, par Raoul Bellaïche et Dany Lallemand, Je chante n° 19 (1996) : [1]