Raphaël Arnault
Raphaël Arnault, né le à Lyon, est un militant antifasciste et homme politique français.
Raphaël Arnault | |
Raphaël Arnault en juillet 2024. | |
Fonctions | |
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Député français | |
En fonction depuis le (4 mois et 21 jours) |
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Élection | 7 juillet 2024 |
Circonscription | 1re de Vaucluse |
Législature | XVIIe (Cinquième République) |
Groupe politique | LFI-NFP |
Prédécesseur | Catherine Jaouen |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Lyon |
Nationalité | Française |
Parti politique | NPA (jusqu'en 2024) LFI (depuis 2024) |
Profession | Assistant d'éducation |
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Il est cofondateur et porte-parole de la Jeune Garde antifasciste. En 2024, il est élu député La France insoumise-Nouveau Front populaire dans la première circonscription de Vaucluse.
Biographie
Début dans le militantisme
Raphaël Arnault naît le à Lyon[1] dans le quartier de La Croix-Rousse[2]. Il est issu d'une famille de gauche non militante[2]. Dans sa jeunesse, Raphaël Arnault se forme auprès de l'organisation altermondialiste Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne (ATTAC)[2]. En 2010, alors qu'il est collégien, il accompagne sa mère enseignante dans les manifestations contre la réforme des retraites, où il voit pour la première fois des militants d'extrême droite effectuer des saluts nazis[2]. Trois ans plus tard, il s'identifie à Clément Méric, né un an avant lui, tué par des skinheads[2],[3]. Dans les années 2010, il côtoie les jeunesses communistes[2]. À partir de 2014, il étudie à l'université Lumière-Lyon-II et fréquente les librairies anarchistes de la ville[2].
Il milite au Nouveau Parti anticapitaliste[4], notamment dans les manifestations contre la loi Travail en 2016[2]. Il se dit marxiste matérialiste[2].
Fondateur de la Jeune Garde
En , Raphaël Arnault est cofondateur du groupe d'extrême gauche la Jeune Garde antifasciste à Lyon[4],[5]. Il en devient le porte-parole[6].
L'organisation est aussi connue pour participer à des affrontements contre des groupes violents d'extrême droite et des rixes à Lyon notamment. Raphaël Arnault est cité en tant que témoins de plusieurs rixes, sans qu'il y ait lui-même participé[7].
En , il est agressé par des membres du groupe d'extrême droite des Zouaves Paris, alors qu'il sort du train à Paris-Gare-de-Lyon[8],[9].
En , Raphaël Arnault démissionne de son poste de porte-parole de la section lyonnaise de la Jeune Garde pour se présenter aux élections législatives[10],[11].
Il exerce la profession d'assistant d'éducation à Lyon[2],[12],[13].
Député
Aux élections législatives de 2022, Raphaël Arnault est candidat dans la 2e circonscription du Rhône[2]. Il bénéficie du soutien du Nouveau Parti anticapitaliste[10]. Il se présente en dissidence de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) face à un écologiste transfuge de La République en marche, Hubert Julien-Laferrière[4]. Il se classe 4e du premier tour en recueillant près de 7 % des voix[14].
Lors des élections législatives anticipées de 2024, il est investi par le Nouveau Front populaire (NFP) dans la première circonscription de Vaucluse à Avignon. Sa candidature fait l'objet d'une controverse, y compris au sein des partis membres du NFP. Le journal La Marseillaise rapporte qu'il est critiqué pour son accointance avec l'ultragauche radicale et violente, ainsi que son parachutage. Après un recours du Parti socialiste, il fait face à la candidature dissidente de Philippe Pascal, soutenue par la maire socialiste d'Avignon Cécile Helle[15].
Le , il est élu député avec 54,98 % des voix face à la députée sortante du Rassemblement national (RN) Catherine Jaouen. Avec la socialiste Pascale Got, il est l'un des deux seuls candidats de gauche à ravir une circonscription au RN lors de ces élections[16]. Avec 60 % des voix pour la seule ville d'Avignon, il a bénéficié de très nombreux soutiens militants en comparaison avec ses rivaux (« des centaines de jeunes débarquaient de tout le département » selon Philippe Pascal), ainsi que de la mobilisation des quartiers populaires[17].
Controverses
Guerre Israël-Hamas
Le , il reçoit une convocation par la police[12], à la suite d'un communiqué datant du dans lequel il qualifie le Hamas de mouvement de résistance : « Aujourd'hui, la résistance palestinienne a lancé une offensive sans précédent sur l'État colonial israélien ». Le communiqué est retiré le même jour, selon Raphaël Arnault, « au vu des horreurs qui se sont manifestés » lors de l'attaque[13]. Raphaël Arnault soupçonne l’Organisation juive européenne d’être à l’origine de cette procédure[18]. Il n'est pas poursuivi suite à cette audition[12].
Présumées fiches S
Selon Le Figaro, L'Incorrect et Midi Libre, Raphaël Arnault serait considéré comme « dangereux » par les services de police et serait fiché S pour sa « proximité avec la mouvance d’ultra-gauche radicale et susceptibilité de se livrer à des actions violentes »[19],[20],[21]. Arnault considère que le qualifier de « dangereux et violent est gravissime »[22].
Il ferait ainsi[23],[24],[25] l'objet de trois fiches S[2] surtout pour ses liens avec la Jeune Garde antifasciste[7], émises par la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), le renseignement territorial et la Préfecture de police de Paris[26], qui sont révélées, selon Blast, par « la fachosphère, relayée par les médias Bolloré » dont Europe 1 avant les législatives, information ensuite reprise par d'autres médias, alors que ce fichage est normalement confidentiel. Selon Blast, « une fuite opportune en période électorale, qui ne peut manifestement venir que de la police »[27].
Ouest-France précise que ce fichage regroupe des catégories très diverses « sans distinction entre différents degrés de dangerosité, par leurs actes ou leur soutien à des actes, mais aussi les personnes gravitant autour de ces individus » et que « la fiche S ne témoigne donc ni d’une dangerosité accrue ni d’un passage à l’acte immédiat ». Enfin, « la fiche S étant normalement confidentielle, les personnes concernées peuvent ne pas savoir qu’elles sont fichées »[26]. Libération dénonce la diffusion — un acte répréhensible par le Code pénal — de cette « prétendue fiche S », « document qui n'a aucune valeur juridique » et qui ne témoigne en rien de la dangerosité de la personne qui en est l'objet ni d'un passage à l'acte[28].
Affaires judiciaires
Le , Raphaël Arnault dispose d'un bulletin no 3 du casier judiciaire vierge[4]. Blast écrit en que Raphaël Arnault est « diabolis[é] sans preuve » avec « une vague de haine et de fake news complaisamment relayée par le paysage audiovisuel »[27]. Le Nouvel Obs note que les médias d'extrême droite le Journal du Dimanche et les autres médias du groupe Bolloré « en ont fait l’un de leurs épouvantails favoris »[29].
Condamnation non définitive
Accusé d'avoir participé à une agression antisémite dans une rue de Lyon, Raphaël Arnault est condamné en à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon pour violences en réunion[2]. Il interjette appel[4],[30].
Accusations
Le , à la suite de la candidature de Raphaël Arnault aux élections législatives anticipés de 2024, il est accusé par Alice Cordier, militante d'extrême droite identitaire du collectif Némésis de l'avoir menacée de « lui mettre une balle dans la tête » lors d'une manifestation le . Cette altercation, enregistrée par Mila, fait l'objet d'une plainte huit mois après les faits[31]. Selon Blast, les propos rapportés de Raphaël Arnault sont sortis de leur contexte et déforment l'échange qui s'est déroulé[27].
Synthèse des résultats électoraux
Élections législatives
Année | Parti | Nuance | Circonscription | 1er tour | 2d tour | Issue | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | Voix | % | Rang | ||||||
2022 | NPA | REG | 2e du Rhône | 2 980 | 6,91 | 4e | Battu | ||||
2024 | LFI | UG | 1re de Vaucluse | 11 155 | 24,76 | 2e | 22 883 | 54,98 | 1er | Élu |
Notes et références
- Assemblée nationale, « M. Raphaël Arnault - Vaucluse (1re circonscription) » , sur Assemblée nationale, (consulté le ).
- Alexandre Saviana, « Raphaël Arnalt, ce député LFI fiché S », L'Express, no 3811, , p. 32-33 (lire en ligne , consulté le )
- « Raphaël Arnault » , Les Jours (consulté le ).
- Erwan Seznec et Valentine Arama, « Le candidat NFP Raphaël Arnault, vrai dur ou apparatchik ? », Le Point, (lire en ligne , consulté le ).
- Laurie Abadie, « Rhône. L’attaque de l’ultra-droite est « symptomatique de ce qu’il se passe à Lyon » », Le Progrès, (lire en ligne , consulté le ).
- Marie Allenou, « (Vidéo) "À Lyon, ça fait onze ans qu'on subit ces violences de l'extrême-droite", Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde » , sur Lyon Capitale, (consulté le ).
- Paul Conge, « Législatives : Raphaël Arnault, l’antifa de Jean-Luc Mélenchon, élu député face au RN », Marianne, (lire en ligne , consulté le ).
- Juliette Guéron-Gabrielle, « Raphaël Arnault, candidat « fiché S » investi par le NFP, a largement battu le RN à Avignon », Le Monde, (lire en ligne , consulté le ).
- « Le leader d'un groupe antifasciste lyonnais tabassé à la sortie d'un train à Paris » , sur Actu.fr, (consulté le ).
- Mathieu Dejean, « Raphaël Arnault, l'antifa qui veut être député », Mediapart, (lire en ligne , consulté le ).
- Anthony Faure, « Législatives : le porte-parole de la Jeune Garde candidat à Lyon ? » , sur Lyon Capitale, (consulté le ).
- Lina Rhrissi et Patrick Gherdoussi, « Raphaël Arnault, un député antifasciste à l'assemblée ? », StreetPress, (lire en ligne , consulté le ).
- Maïté Darnault, « Antifa lyonnais, ex-NPA, assistant d’éducation : qui est Raphaël Arnault, le candidat LFI qui divise dans le Vaucluse », Libération, (lire en ligne , consulté le ).
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- Pierre Breteau, « Législatives 2024 : 155 circonscriptions changent de couleur politique », Le Monde, (lire en ligne , consulté le ).
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- Batoul Bakri, « Législatives 2024 : qui est Raphaël Arnault, ce candidat fiché S investi par le Nouveau Front populaire dans le Vaucluse ? », Midi libre, (lire en ligne , consulté le )
- "Me qualifier comme étant dangereux et violent est gravissime", assure Raphaël Arnault (candidat "Nouveau Front populaire" du Vaucluse et porte-parole de la Jeune Garde antifasciste) [Production de télévision], dans la rubrique politique sur BFMTV (, 1:12 minutes), consulté le
- « Raphaël Arnault: "Je ne suis pas l'image qu'on a présenté de notre mouvement et de ce que j'ai pu faire durant mon militantisme" » , sur BFMTV, (consulté le ).
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- Ludivine Domron, « Législatives 2024 : la loi permet-elle à un candidat fiché S de se présenter aux élections ? », Ouest-France, (lire en ligne , consulté le ).
- Thierry Vincent, « Législatives dans le Vaucluse : Raphaël Arnault, le nouveau candidat NFP qu'on diabolise sans preuve » , Blast, (consulté le ).
- Jérémy Torres, « Diffusion de la prétendue fiche S du député LFI Raphaël Arnault : «On fait croire à la population que le fiché S est par nature dangereux» », Libération, (lire en ligne , consulté le )
- « La mauvaise réputation du nouveau député Raphaël Arnault », sur Le Nouvel Obs, (consulté le )
- Guillaume Poingt, « Paris : huit membres de la «Jeune Garde», fondée par le candidat LFI Raphaël Arnault, mis en examen pour une agression antisémite », Le Figaro, (lire en ligne , consulté le ).
- Laurent Blanchard, « Législatives : Alice Cordier "choquée" par la candidature en Vaucluse de Raphaël Arnault qui l’a menacée de mort », La Provence, (lire en ligne , consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
- Actions antifascistes en France
- Liste des députés de la XVIIe législature de la Cinquième République
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :