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Résolution 1991/10 de la sous-commission des Nations unies pour la prévention de la discrimination et la protection des minorités

La Résolution 1991/10 de la sous-commission des Nations unies pour la prévention de la discrimination et la protection des minorités du a été adoptée par 15 voix contre 9 lors de la 43e session. C'était la première fois que l'ONU adoptait une Résolution, après les trois résolutions sur le Tibet adoptées par l'Assemblée générale en 1959, 1961 et 1965[1].

Avec les troubles au Tibet en 1989 et le massacre de la place Tian'anmen, le Parlement européen adopta une Résolution condamnant la politique de répression brutale du gouvernement chinois au Tibet[2].

En 1990, Amnesty International adressa un rapport à la Commission des droits de l'homme de l'ONU sur la situation au Tibet. Ce rapport, qui décrivait la situation à Lhassa à l’époque des troubles au Tibet en 1989, dénonçait une police inorganisée tirant sans discrimination sur les manifestants, mentionnait l’estimation par une source tibétaine non officielle de plus de 60 morts et 200 blessés. Le rapport affirme que plus de 1 000 Tibétains furent arrêtés, et qu’il y eut des exécutions sommaires. D’autres arrestations suivirent en quelques mois. Le rapport mentionne aussi des témoignages d’anciens prisonniers tibétains libérés fin 1988 ou début 1989 faisant état de torture, coups sévères, chocs par usage de bâtons électriques, suspensions prolongées par les bras, certains prisonniers seraient morts à la suite des tortures, et un autre a souffert d’une blessure oculaire sévère. Lors de sa session de 1991, la Sous-commission de la lutte contre les mesures discriminatoires et de la protection des minorités, maintenant appelée Sous-Commission de la promotion et de la protection des droits de l'homme, organe subsidiaire de la Commission des droits de l'homme, a exprimé ses préoccupations au sujet de ce rapport et appela le gouvernement chinois a respecter pleinement les droits fondamentaux et les libertés du peuple tibétain. La sous-commission demanda au secrétaire général de transmettre l’information à la Commission des droits de l'homme. En conséquence, la Commission des droits de l'homme reçut et étudia lors de sa session de 1992 un document des autorités chinoises et des informations émanant de 7 sources non gouvernementales[3].

La résolution 1991/10, du et intitulée Situation au Tibet[4],[5] :

Guidée par les principes de la Charte des Nations unies, la Charte internationale des droits de l'homme et autres instruments internationaux dans le domaine des droits de l'homme

Préoccupée par le fait que les informations concernant le Tibet continuent de faire état de violations des droits et libertés fondamentaux de la personne humaine qui menacent l'identité propre du peuple tibétain dans les domaines culturel, religieux et national

1. Invite le Gouvernement de la République populaire de Chine à respecter pleinement les droits et libertés fondamentaux de la personne humaine du peuple tibétain,

2. Prie le Secrétaire général de transmettre à la Commission des droits de l'homme des informations sur la situation au Tibet fournies par le gouvernement de la Chine et par d'autres sources fiables.

À la suite de cette résolution, et conformément au paragraphe 2, le secrétaire général envoya le une note verbale au Ministre des Affaires Étrangères de la Chine dans laquelle il se référait à la résolution du et demandait au gouvernement de la Chine de soumettre des informations conformément au paragraphe 2 de la résolution avant le [6].

Le représentant permanent de la Chine à l'ONU à Genève adressa sa réponse le qui est annexée au rapport du secrétaire général[7].

Autre suite de cette résolution, le secrétaire général des Nations unies prépara une note intitulée Situation au Tibet (E/CN.4/1992/37) pour la 48e session de la Commission des droits de l'homme des Nations unies[8]. Des déclarations provenant du Tibet Justice Center, une ONG ayant un statut consultatif, ont été ajoutées en[9] annexe au rapport du secrétaire général. Les Tibétains y sont décrits par cette association comme un peuple sous domination coloniale ayant droit à l’autodétermination, et leur pays comme étant occupé[10],[11].

Lors de la 48e session ( - ), la Commission des droits de l'homme fut saisie d'un projet de résolution concernant la situation au Tibet, qui, selon la président de la section française d'Amnesty International Aimé Léaud[12], ne fut pas adoptée du fait des pressions chinoises et de l'inertie des États-Unis[13]. Le projet de résolution avait été déposé par l'Europe, comme elle le fera aussi en 1993 et 1994[14].

Notes et références

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  1. (en), Thubten Samphel, 15 Countries Raise Tibet at the UN General Assembly, 17 décembre 1994
  2. Astrid Fossier, La communauté internationale et la question tibétaine, Irenees, juin 2003.
  3. (en) Edward H. Lawson, Mary Lou Bertucci, Encyclopedia of human rights, Taylor & Francis, 1996, (ISBN 1560323620), page 252-255 : « In its 1990 report to the UN Commission on Human Rights, cited previously, Amnesty International reported the following concerning the situation in Tibet: In Tibet, martial law was imposed in the capital, Lhasa, on 7 March 1989 following two days of violent confrontations after police attempted to stop a peaceful demonstration by a small group of Tibetan monks and nuns calling for Tibet’s independence. Eye-witnesses described “ill-organized” police savagely beating Tibetans and “firing indiscriminately.” By 9 March the official death toll was 16, but unofficial Tibetan sources estimated that over 60 people had died and more than 200 had been injured. Over 1,000 Tibetans were reportedly arrested, though the authorities acknowledged more than a few hundreds arrests, and there were reports of secret summary executions. Further arrests occurred in the following months. Evidence of persistent human rights violations in Tibet since pro-independence demonstrations started in September 1987 includes reports of numerous arbitrary arrests, long-term detention without charge or trial and torture. Amnesty International has received reports about the torture and ill-treatment of prisoners which include testimonies from political detainees who were released in late 1988 or early 1989 and others. They allege that many detainees were subjected to torture, including severe beatings, shocks with electric batons and prolonged suspension by arms. Some detainees are said to have died as a result of torture. One detainee, Tseten Norgye, a married bookkeeper who was arrested in Lhasa in April or May 1989 reportedly suffered a severe eye injury as a result of torture. He was reported to have been arrested after police found a mimeograph machine in his house which they alleged was used to print literature advocating Tibetan independence. He is held in Lhasa’s Chakpori detention centre and is not known to have been charged. To Amnesty International’s knowledge, the first trial of Tibetans involved in pro-independence activities since September 1987 took place in Lhasa in January 1989. The official New China News Agency announced at the time that 27 Tibetans had been publicly tried for offenses related to demonstrations in 1987 and 1988. One of these – Yulo Dawa Tsering, a senior monk from Ganden monastery detained in December 1987- was sentenced to 10 years imprisonment and three years’ deprivation of political rights on charges of “collaborating with foreign reactionary elements.” In August 1989 the People’s Daily announced that 10 Tibetans accused of offences related to the March 1988 protest in Lhasa had been sentenced. Others were tried and sentenced during the following months. One, named as Passang, was sentenced to life imprisonment for taking part in the protests. Amnesty International has received other reports of arrests and trials of Tibetans in the past few months. At least 16 Tibetan nuns were reported to have been arrested for demonstrating in September and October 1989. Six of the nuns were subsequently sent to labour camps without charge or trial, after receiving administrative sentences of three years’ “re-education through labour.” Detention orders for “re-education through labour” are issued outside the judicial by Public Security (police) officers and those thus punished cannot question the grounds for the detention or appeal against it in a court of law. Several other Tibetans, including four monks and one young student, were assigned to terms of up to three years’ “re-education through labour” between September and December 1989 for their alleged participation in demonstrations. Others, including 10 monks from Drepung monastery, were tried on “counter-revolutionary” charges for alleged pro-independence activities. Those arrested recently include five students from Lhasa No. 1 Middle School who were arrested on 8 December 1989 for allegedly setting up in March 1989 a “counter-revolutionary” group called Gangchen (Mountain Range) Youth Association and putting up posters in various places in Lhasa. No punishment against them has yet been announced. At its 1991 session, in resolution 1991/10, the UN Sub-Commission on Prevention of Discrimination and Protection of Minorities expressed its concern at such reports, and called upon the Government to fully respect the fundamental rights and freedoms of the Tibetan people. It called upon the Secretary-General to transmit information on the situation to the Commission on Human Rights. Accordingly, the Commission on Human Rights received and considered at its 1992 session, a document reproducing the reply of the Chinese Government (UN Doc. E/CN.4/1992/37, Part B) and information submitted by seven non-governmental sources. »
  4. Exposé écrit présenté par le Parti radical transnational
  5. Commission on Human Rights: Sub-Commission Resolution 1991/10: Situation in Tibet
  6. Background
  7. Reply of the Permanent Representative of China to the United Nations Office at Geneva
  8. Le Tibet sur la scène internationale depuis 1959, in Tibet, l'envers du décor, O. Moulin (ed.), Olizane, Paris, 1993, pp. 227-248 (ISBN 2-88086-130-6) p. 315, « Suite à cette résolution, le secrétaire général des Nations unies a préparé une note sur la situation au Tibet (E/CN.4/1992/37) à l'intention de la 48e session de la Commission des droits de l'homme. »
  9. Secretary-General's Report: Situation in Tibet, E/CN.4/1992/37, Tibet Justice Center
  10. United Nations, Tibet Justice Center.
  11. (en) Tsewang Phuntsok, Self Determination: A Case for Tibet, TibetSites.com, reproduit par World Tibet News, 11 juin 2008.
  12. Robert Badinter, préface de Aimé Léaud, Amnesty International: le parti des droits de l'homme, p. 9
  13. Aimé Léaud, Amnesty International: le parti des droits de l'homme, préface de Robert Badinter, 1993, Éditions du Seuil, Volume 140 de Points, (ISBN 2020206951), p. 145 : « Lors de sa 48e session, qui s'est tenue du 27 janvier au 6 mars 1992, la Commission des droits de l'homme des Nations unies a été saisie d'un projet de résolution exprimant des inquiétudes au sujet de la situation au Tibet. Cette résolution n'a pas été adoptée en raison des pressions exercées par la Chine et de l'inertie des représentants des États-Unis, pays dont l'influence est désormais prééminente dans la communauté internationale. »
  14. Alain Juppé, French Foreign Minister writes to Asie Paifique (WTN), 11 octobre 1994

Autres lectures

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Liens externes

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