Régiment du Cap
Le régiment du Cap est un régiment d'infanterie colonial du royaume de France, créé en 1772 devenu sous la Révolution le 106e régiment d’infanterie de ligne.
Régiment du Cap | |
Création | 1772 |
---|---|
Dissolution | 1791 |
Pays | Royaume de France |
Allégeance | Régiment |
Branche | Infanterie |
Rôle | Infanterie de ligne |
Fait partie de | 106e régiment d'infanterie |
Guerres | Guerre d'indépendance des États-Unis Révolution haïtienne |
Batailles | Siège de Savannah Bataille navale du 28 juillet 1782 (en) |
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Création et différentes dénominations
modifier- : création du régiment du Cap
- 1er janvier 1791 : renommé 106e régiment d’infanterie de ligne
Colonels et mestres de camp
modifier- : comte François Reynaud de Villeverd[note 1]
- : comte Louis Auguste Elzéar de Sabran[1]
- : vicomte François de Fontanges
- : baron Joseph Paul Augustin de Cambefort[2]
- : colonel N. Dassas
Historique des garnisons, combats et batailles du régiment
modifierOrigines
modifierLes troupes coloniales sont créés par ordonnance royale du [3].
Les troupes coloniales sont créés par ordonnance royale du qui indiquait : Sa Majesté, ayant jugé à propos de donner aux troupes qu'elle a affectées au service de ses colonies de l'Amérique la même forme que celle des régiments qui servent en France, a ordonné et ordonne ce qui suit :
- Article 1 : Il sera créé quatre régiments qui prendront la dénomination de régiment du Cap, régiment du Port-au-Prince, régiment de la Martinique et régiment de la Guadeloupe etc...
- Article 8 : Lesdits régiments n'auront entre eux d'autre rang que l'ancienneté des colonels, et où ils se trouveraient dans le cas de marcher ensemble en corps, ou par détachement, le commandement appartiendra au grade supérieur, et, à grade égal, à l'ancienneté de commission.
- Article 20 : L'uniforme desdits régiments sera composé d'un habit de drap léger petit Lodève bleu, doublé de toile lessivée au quart blanc, le parement en botte garni en dessous de quatre petits boutons, six gros boutons sur le devant, trois à chaque poche qui sera coupée en travers, un autre sur chaque côté, avec un petit à l'épaulette qui sera de laine couleur du parement.
La Veste de coutil bis-blanc, sans poches ni pattes marquées, garnie de dix boutons sur le devant, culotte de coutil bis-blanc.
Boutons de métal blancs, timbrés d'une ancre, chapeau bordé d'argent.
A l'égard des parements et collets, ils seront distingués ainsi qu'il suit, savoir :- « Régiment du Cap » : parement et collet de drap vert de Saxe ;
- Régiment du Port-au-Prince : parement et collet de drap rouge; «
- Régiment de la Martinique : parement et collet de drap ventre de biche
- Régiment de la Guadeloupe : parement et collet de calmande cramoisie.
- Article 22 : L'habillement des tambours-majors et tambours sera à la petite livrée du roi.
- Article 23 : Les officiers porteront l'uniforme de leur régiment en drap léger, veste et culotte de basin blanc, avec des parements et collets de soie. Ils auront un chapeau bordé d'un galon uni en argent, sans plumet.
- Article 28 : Pour parvenir à la composition des dits régiments, l'intention de sa Majesté est d'y employer les troupes qui forment les différents corps actuellement existants dans les colonies, savoir :
- la légion de Saint-Domingue, créée par ordonnance du ,
- les deux compagnies d'ouvriers, créées par ordonnance du ,
- les trois compagnies de dragons, créées par ordonnance du .
Création
modifierLe « régiment du Cap » est formé le avec une partie de l'ancienne légion de Saint-Domingue créée en 1766 pour la défense de cette colonie.
Ce régiment était destiné à la garde de la partie de la colonie qui avait pour chef-lieu le Cap-Français[4].
Guerre d'indépendance des États-Unis
modifierDes détachements du corps sont employés à diverses expéditions pendant la guerre d'indépendance des États-Unis. L'un d'eux, embarqué en 1779 sur la flotte du comte d'Estaing, prend part au siège de Savannah.
Un autre détachement, embarqué en 1782 sur la frégate l'Amazone, perd plusieurs soldats au combat naval soutenu le 28 juillet (en) par ce bâtiment sur les côtes de l'Union américaine.
Révolution haïtienne
modifierQuand les troubles de Saint-Domingue commencèrent en 1790, le « régiment du Cap » est employé contre la bande du mulâtre Vincent Ogé, et la bat le .
L'ordonnance du 1er janvier 1791 fait disparaître les diverses dénominations, et les corps d'infanterie ne sont désormais plus désignés que par le numéro du rang qu'ils occupaient entre eux. Ainsi, 101 régiments sont renommés. Les régiments sont toutefois largement désignés avec le terme ci-devant, comme 106e régiment d'infanterie ci-devant Le Cap.
En 1791, la révolte des noirs était générale. Le régiment marche contre eux, les attaque le , en tue une centaine et disperse le reste. La révolte cependant avait gagné la ville du Cap, et le régiment, qui se conduisit bien d'abord, est plusieurs fois sur le point d'en venir aux mains avec les bataillons de Normandie et d'Artois qui s'étaient insurgés dès leur arrivée dans l'île. Enfin la contagion de l'exemple le lançe, lui aussi, dans l'insubordination, et il finit par chasser Joseph Paul Augustin de Cambefort, son colonel, dans la journée du .
Cependant, quand les Espagnols de la bande orientale de Saint-Domingue se mirent de la partie, le patriotisme l'emporta et, sous le commandement énergique du général Desfourneaux, le « régiment du Cap » se montre courageux. C'est avec 300 hommes du 106e régiment d'infanterie que Desfourneaux emporte, à la fin de 1793, le fort de la Crête-Sale et y fait prisonniers 700 Espagnols.
Le régiment arrive en France au début de 1794, est complété au Havre, le 13 floréal an III (), par l'incorporation du bataillon de première réquisition de Beauvais, et est envoyé en Bretagne, où il sert jusqu'à la pacification de l'Ouest.
Ses deux bataillons, qui ont figuré sur le papier dans l'organisation des 187e et 188e demi-brigades de première formation, n'ont pas été amalgamés et sont entrés directement, le 21 novembre 1796, dans la 13e demi-brigade de seconde formation.
Ainsi disparaît pour toujours le 106e régiment d'infanterie ci-devant Le Cap, partageant le sort de tous ces vieux régiments qui depuis deux siècles avaient défendu si intrépidement la patrie contre toutes les coalitions.
Articles connexes
modifierSources et Bibliographie
modifier- Louis Susane : Histoire de l'ancienne infanterie française, Tome 7, page 402 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Historiques des corps de troupe de l'armée française (1569-1900) : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Notes et références
modifierNotes
modifier- Il commandait précédemment la légion de Saint-Domingue, et est nommé colonel du régiment du Cap en 1772. Il est fait brigadier le et maréchal de camp le .
Références
modifier- comte Louis Auguste Elzéar de Sabran, maréchal de camp, ancien colonel du régiment du Cap
- Précis de la justification de Joseph-Paul-Augustin Cambefort, colonel du régiment du Cap et des autres militaires déportés de Saint-Domingue, rigoureusement démontrée par les seules pièces justificatives déposées au Comité colonial de la Convention nationale
- Susane 1851, p. 390-400.
- Susane 1851, p. 402-404.