Quentin Dupieux naît le à Paris. Son père, Jean-Claude Dupieux, est un temps le garagiste attitré et l'un des amis de Coluche. Une scène du film Inspecteur la Bavure a d'ailleurs lieu dans le garage de son père à Malakoff vers la Porte de Vanves. Quentin Dupieux passe son enfance à Igny dans l'Essonne[1],[2],[3]. Son père achète en 1986 sa première caméra vidéo puis, à 17 ans, Quentin Dupieux se fait offrir un caméscope d'occasion. Il réalise ainsi ses premiers courts-métrages amateurs[4]. C'est en 1995, dans le cadre de son service militaire à l’École Polytechnique, que Dupieux a accès à du matériel professionnel : « ils avaient un service « images » très riche en matériel : des caméras 16 mm, des projecteurs, une aubaine… »[5]. C'est ainsi qu'il réalise Du côté de chez Cinane, qu'il envoie à Canal +, qui l'achète. Alors que la chaîne s'inquiète de savoir s'il a les droits du morceau de Pierre Henry qu'il avait utilisé comme bande originale. Par ailleurs, Dupieux a commencé à « bidouiller des instrumentales de rap sur un synthétiseur », il décide alors de composer une musique pour le remplacer[4],[6]. Ainsi naît également sa passion pour la musique électronique[7].
Sa carrière va ensuite connaître un coup d'accélérateur grâce à son père, qui montre une VHS de ses courts-métrages — dont Cinane[8] — au DJ Laurent Garnier, qui habite en face de son garage à Malakoff. Impressionné par ce qu'il voit, Garnier propose alors à Quentin Dupieux de réaliser le clip de son morceau Crispy Bacon[9]. C'est aussi Garnier qui l'intronise dans le milieu de la musique électronique, en intégrant ses compositions à ses mixes lors de soirées du Rex Club[4], et en le poussant à produire un EP, qu'il signe sous le pseudo de Mr. Oizo[8]. Quentin Dupieux travaille alors à la fois pour la société de production Partizan (ou Partizan midi-Minuit) en tant que réalisateur de clips[10] et pour le label Fcom/PIAS en tant que compositeur[11].
Quentin Dupieux est d'abord principalement connu en tant que producteur musical et compositeur de musique électronique grâce au titre Flat Beat, sorti en 1999, qui lui vaut une nomination aux Brit Awards dans la catégorie « Dance » aux côtés de Jamiroquai, Chemical Brothers et Fatboy Slim. Le clip met en scène une marionnette jaune appelée Flat Eric. Il trouve son origine dans une campagne publicitaire : Flat Eric est en effet conçu pour une campagne publicitaire de la marque de blue-jeansLevi's[14], qui a repéré le clip du titre M Seq de Dupieux mettant en scène une marionnette plus rudimentaire appelée Stéphane et a décidé de réutiliser l'idée pour ses pubs. Stéphane, re-designé et rebaptisé Flat Eric, devient ainsi la mascotte de Levi's et apparaît dans plusieurs pubs de la marque avec le morceau Flat Beat en fond sonore[15]. Le single est ensuite intégré à son album Analog Worms Attack, auquel participe Feadz.
En 2001, il réalise le premier de ses films (si on met de côté ses courts métrages amateurs), le moyen métrage Nonfilm, qu'il finance avec l'argent des ventes de Flat Beat[16], dans lequel jouent notamment ses amis musiciens Kavinsky et Sébastien Tellier.
L'EP Stunt sort en 2004 avec les morceaux Stunt[17] et 1$44, inclus plus tard dans l'album Moustache (Half a Scissor).
L'album Moustache (Half a Scissor) sort en 2005 ; plus expérimental, il contient beaucoup de breakbeats et autres cuts(en). En 2006, il produit les premiers titres d'Uffie, artiste electroclash originaire de Miami.
En 2007, Dupieux écrit et réalise son premier long métrage Steak, qui met en scène le duo comique français Éric et Ramzy.
Le troisième album de Mr. Oizo sort fin 2008 : Lambs Anger contient, entre autres, les titres Bruce Willis Is Dead, Positif et Z.
Il fait son retour derrière la caméra avec Rubber, sorti en 2010. Ce film est notamment tourné avec l'actrice Roxane Mesquida. L'histoire est celle d'un pneu tueur en série[18]. La bande originale est signée par Quentin Dupieux lui-même sous le nom de Mr. Oizo, accompagné de Gaspard Augé du groupe Justice. Le film est sélectionné à la Semaine de la critique du festival de Cannes 2010[19].
Il présente en mai 2012 le court-métrage Wrong Cops: Chapter One à la Quinzaine des réalisateurs. Celui-ci est également diffusé le même jour sur le site internet officiel du film. C'est le premier chapitre du long métrage Wrong Cops que Quentin Dupieux tourne au mois de juin suivant, et qui sort finalement en 2014.
En 2013, Mr. Oizo sort Amicalement qui comporte un duo avec Marilyn Manson sur le titre Solid[20].
En , il collabore avec Charli XCX sur le titre Hand In The Fire. Le clip, réalisé par Meat Dept., met en scène Flat Eric aux prises avec un alter ego féminin évoquant la chanteuse britannique[21].
En 2016, sort All Wet, le sixième album de Mr. Oizo ; il contient notamment End of the World, une collaboration avec Skrillex, qui est incluse dans le jeu vidéo Crossy Road avec le personnage Flat Eric[22],[23].
En 2019, l'EP Rythme Plat sort avec quatre titres : Viandes Légumes Vehicules, Dolce Vita, Nuque et la chanson-titre[24].
En 2020, Mr. Oizo sort un single, Pharmacist, en duo avec Roméo Elvis, qui est disponible dans deux versions (Pharmacist et Tsicamrahp, qui est la version inversée de la première chanson). L'idée d'enregistrer un morceau avec lui vient pendant le tournage de son film Mandibules, dans lequel Roméo Elvis joue un rôle. Quentin Dupieux, Roméo Elvis, Ed Banger et Because Music reversent l’intégralité des bénéfices au fonds d’urgence pour le soutien des équipes des Hôpitaux de Paris[25]. Le single est sorti sur le label francophone Ed Banger Records[26].
En 2022, Quentin Dupieux présente son nouveau film Fumer fait tousser en « séance de minuit » au festival de Cannes 2022. Le film est produit par Hugo Sélignac. Ce film raconte qu'après un combat acharné contre une tortue démoniaque, cinq justiciers, qu’on appelle les « Tabac Force », reçoivent l'ordre de partir à la retraite pour renforcer la cohésion de leur groupe qui est en train de se dégrader.
Le style musical de Mr. Oizo est souvent décrit comme étant un mélange de musique électronique expérimentale, de hip-hop, de funk et de breakbeat. Ses morceaux sont souvent caractérisés par des basses lourdes et groovy, des samples vocaux échantillonnés de manière ludique, des mélodies mélancoliques et des rythmes très variés, allant du tempo lent et décontracté aux beats rapides et agressifs.
Ses compositions sont fondées sur « l'inécoutable et l'envie de stopper la track », d'après les dires de l'artiste lui-même. Il avouera même dans le magazine Tsugi numéro 31, daté de juin 2010, articuler ses créations autour du « grand n'importe quoi », et utiliser le logiciel de musique électronique Ableton Live « totalement au hasard », cherchant aléatoirement des samples dans la banque de sons fournie avec celui-ci [cet aspect est réfuté par l'artiste].
Son personnage se construit sur le même gimmick : faire du contemporain sans spécialement chercher du sens dans ce qu'il entreprend. Selon lui,
« il n'y a rien de plus beau dans l'art que de ne pas réfléchir. »
Le style de Mr. Oizo est également marqué par une utilisation créative des sons et des textures, créant une atmosphère à la fois drôle et étrange. Il utilise souvent des instruments inhabituels et des sons organiques, créant un contraste avec les éléments électroniques de sa musique, comme le soulignait Étienne Menu pour GQ, en qualifiant la musique de Mr Oizo de naïve, « nihiliste et cynique »[28],[29].
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Quentin Dupieux justifie son rythme de production filmique (il réalise 5 films entre 2022 et 2024) par une volonté de ne pas se conformer aux méthodes imposées par l'industrie du cinéma et de ne pas se lasser en passant au plus vite du tournage avec les comédiens au montage, ce qui l'amène à cumuler les rôles (scénariste, réalisateur, chef opérateur et monteur)[30],[31].
Festival du film de Sundance 2012 : nomination des les catégories Prix spécial du jury - Fiction étrangère, Prix du public, et Grand Prix du Jury - Fiction étrangère pour Wrong