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Pierre Louvet

historien français du XVIIe siècle

Pierre Louvet (né le à Beauvais et mort en 1684 dans un lieu resté inconnu) est un historien, archiviste et historiographe du XVIIe siècle. Il est l'un des rares historiens du XVIIe à avoir travaillé comme archiviste et le seul à s'être spécialisé dans l'histoire locale[1].

Pierre Louvet
Fonction
Historiographe de France
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Marguerite Achard

Biographie

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Années de formation et débuts professionnels (1617-1653/1654)

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Il fait ses études au collège de Beauvais et les termine à Paris. Il accompagne ensuite à Lyon le Père Pierre Louvet, dominicain, son parent ; et s'étant décidé à étudier la médecine, il se rend à Aix pour fréquenter les cours de l'université, puis à Montpellier, et à Aix ou Orange pour recevoir ses grades. Il revient à Beauvais dans l'intention d'exercer la profession médicale, mais n'ayant pu obtenir aucun crédit, il retourne en Provence et abandonne la médecine, pour se livrer à l'enseignement et l'étude de l'histoire et de la géographie, où il fait des progrès assez remarquables. En 1647 environ, il épouse Marguerite Achard dont il aura deux fils, François et Jean-Pierre[2]. En septembre 1652, il devient régent principal du collège de Digne, « fonction dont il est démis au printemps suivant, sans doute à la suite d'un conflit avec les pères jésuites qui en assuraient la direction »[1].

Une vie errante dans le Midi de la France (1654-1663)

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Dans les années qui suivent, Pierre Louvet multiplie les déplacements. « À chacune de ces étapes correspondaient un ou plusieurs travaux et de nouvelles gratifications de la part des institutions qu'il sollicitait, le plus souvent des municipalités auxquelles il vendait ses services d'archiviste »[1] :

En Lyonnais et Beaujolais (1664-1674)

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La Grande Mademoiselle

Il se rend ensuite à Lyon au cours de l'année 1664, et revient fréquemment en Provence, publiant chaque année quelques nouveaux ouvrages peu faits pour lui donner de la célébrité, « et dont l'analyse fait apparaître qu'il n'était alors guère plus qu'un collaborateur de marchands libraires »[1]. Œuvrant pour le compte de Mademoiselle, baronne de Beaujolais et princesse de Dombes, il rédige une histoire du Beaujolais dans laquelle il s'emploie à défendre la souveraineté de la principauté de Dombes. La princesse délivre à Louvet, le , un brevet de « conseiller et historiographe de la souveraineté de Dombes » en récompense de ses services.

L'historien de la Provence (1674-1684)

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De retour à Sisteron après vingt ans d'absence, il se fait historien de la Provence à la fin de sa vie[4]. Il fait paraître en 1676 et 1680 trois ouvrages sur l'histoire de la Provence. Il obtient 1200 livres de l'assemblée des communautés de Provence pour ses deux derniers ouvrages.

Il meurt à l'été 1684 en un lieu resté inconnu.

Son parcours illustre « la difficulté qu'il y avait à vivre de l'histoire dès lors que l'on n'était pas domestique d'un Grand »[1].

Principales publications

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  • Remarques sur l'histoire de Languedoc, des princes qui y ont commandé…, Toulouse, François Boude (imprimeur libraire), , 235 p., in-4° (lire en ligne)
    Remarques sur l'histoire de Languedoc, des princes qui y ont commandé…, Nîmes, s.n., 1655 (aussi 1662), in-8°[5]
    Remarques sur l'histoire de Languedoc, des princes qui y ont commandé… (réédition dédiée à Pierre de Marca), Toulouse - Paris, François Boude (imprimeur libraire), , 232 p., in-4° (présentation en ligne, lire en ligne)
  • Traité en forme d'abrégé de l'histoire d'Aquitaine, etc., Bordeaux, 1659, in-4°[6].
  • La France dans sa splendeur, Lyon, 1674, 2 vol. in-12[7].
  • Abrégé de l'histoire de Provence, Aix, 1676, 2 vol. in-12
  • Histoire des troubles de Provence, depuis son retour à la couronne (1481) jusqu'à la paix de Vervins (1598), ibid., 1679, 2 vol. in-12.
  • Additions et illustrations sur l'histoire de Provence, ibid., 1680, 2 vol. in-12[8].
  • Histoire de Villefranche, capitale du Beaujolais, Lyon, 1672, in-8°.
  • Le Mercure hollandais, ou Conquete du roi en Hollande, en Franche-Comté, en Allemagne et en Catalogne, depuis l'an 1672 jusqu'à la fin de 1672, Lyon, 1673-1680, 10 vol. in-12[9].

Sources

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Bibliographie

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  • Loïc Ducasse, Faire profession d'historien au XVIIe siècle : étude de la carrière de Pierre Louvet, 1617-1684, t. I (thèse pour le diplôme d'archiviste paléographe), Paris, École nationale des chartes, , LXVII-401 p. (OCLC 758836560, présentation en ligne, lire en ligne)
    Cette thèse, qui se veut une contribution à l'histoire sociale du travail intellectuel, tente de rendre compte du parcours de Pierre Louvet (1617-1684), un historien aujourd'hui oublié, qui fut même, pour tout dire, tenu pour négligeable de son vivant, mais que son parcours, tout à fait singulier, rend en tout point digne d'intérêt. Parti tout en bas de l'échelle sociale, P. Louvet parvint tant bien que mal à vivre de l'histoire et ceci, sans avoir jamais été clerc ni même domestique d'un Grand, sinon éphémèrement ; à la place, il sollicita systématiquement les communautés locales du Sud de la France, leur proposant ses services d'archiviste ou leur offrant, avec des fortunes diverses, ses ouvrages, la plupart du temps des histoires locales, qui pour une bonne part d'entre elles se présentaient sous la forme d'abrégés dont il prenait à sa charge une partie des frais d'impression.
  • Pierre Louvet et Joseph Berthelé (publication des notes et d'une table), Inventaire du "Grand Chartrier", t. I, Montpellier, Serre et Roumégous, coll. « Archives de la ville de Montpellier. Inventaires et Documents 2-3/3 », 1896-1899 (1re éd. 1662-1663) (OCLC 493311975, lire en ligne)
  • Joseph-François Michaud et Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne : ou, Histoire, par ordre alphabétique: de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, vol. 25, Michaud frères, (OCLC 7840944, lire en ligne), p. 278-279 Document utilisé pour la rédaction de l’article 
  • Benoît Soubeyran, « Des "soldats des guerres diplomatiques", les archivistes de Pierre Dupuy à Ludovico Muratori (XVIIe – début du XVIIIe siècle) », La guerre et la paix dans les sociétés des Suds, IVe journées d'études doctorales LLACS,‎ , p. 15-16 (lire en ligne)

Notes et références

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  1. a b c d et e Loïc Ducasse, « Faire profession d’historien au XVIIe siècle Étude de la carrière de Pierre Louvet (1617-1684) », sur enc.sorbonne.fr (consulté le ).
  2. Mathieu Méras, « Pierre Louvet archiviste et historien à Montpellier », sur EtudesHeraultaises.fr (consulté le ).
  3. Ce dernier a fait l'objet d'une édition à la fin du XIXe siècle par l'archiviste de l'Hérault Joseph Berthelé, père de Raoul Berthelé
  4. a et b Soubeyran 2016, p. 15-16
  5. Jacques Charles Brunet, Manuel du libraire et de l'amateur de livres, vol. 5, Paris, Silvestre, , 830 p., in-8° (présentation en ligne, lire en ligne), p. 530 (consulté le 7 mars 2018)
  6. Cet ouvrage fut imprimé aux frais de la ville de Bordeaux, et l'auteur reçut une honnête gratification.
  7. C'est un panégyrique de Louis XIV.
  8. Louvet a inséré dans cet ouvrage une grande partie des Mémoires manuscrits de Louis Fabri, sieur de Fabrègues, assesseur et consul d'Aix, déterminé ligueur.
  9. Les différentes parties de cet ouvrage se sont vendues séparément avec de aux titres. Les deux premiers volumes ont paru sous ce titre : Abrégé de l'histoire de Hollande ; le troisième : Abrégé de l'histoire de Franche-Comté ; il paraissait dans le même temps, à Amsterdam, un Mercure hollandais qu'il ne faut pas confondre avec celui de Louvet, et qui est rédigé dans un esprit tout différent ; car le but de Louvet est de relever la gloire de Louis XIV, tandis que le libelliste hollandais s'efforce de la rabaisser.

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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