Pierre Boujut
Pierre Boujut, né en 1913 et mort en 1992 à Jarnac, en Charente, est un écrivain et poète français. Tonnelier puis marchand de fer de son état, pacifiste et libertaire, il vient à l'écriture vers sa vingtième année et lance successivement, à partir de 1933, trois revues, dont La Tour de Feu, créée en 1946. Il s’y exprime, en compagnie d'autres poètes, aussi bien sur le plan littéraire que sur le plan politique, mêlant l'un et l'autre avec enthousiasme, notamment lors de la désertion de son fils au cours de la guerre d'Algérie. Grâce à la poésie, Pierre Boujut entretient, depuis son bureau jarnacais, des relations épistolaires avec de grands écrivains de l’époque. Son mode de vie, très paisible, ne varie pas pour autant et, à l'écart du monde officiel, il poursuit la publication de La Tour de Feu jusqu’en 1981.
Naissance |
Jarnac, Charente, France (Troisième République) |
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Décès |
(à 79 ans) Jarnac, France (Cinquième République) |
Nationalité | Français |
Activité principale |
Tonnelier et poète ; directeur de La Tour de Feu, revue poétique parue de 1946 à 1981. |
Langue d’écriture | français |
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Mouvement | libertaire |
Genres |
Il en est le principal animateur et suscite, au même titre que les membres de l'équipe qui l'entoure, une succession de débats, tant philosophiques que poétiques. Ces débats donnent naissance à de multiples numéros de la revue. On y reconnaît un ton particulier, marqué par le refus de toute dialectique, ton que Pierre Boujut maintient sans difficulté car il respecte la personnalité de chacun. En effet, plusieurs membres du comité de rédaction créent une œuvre authentique, loin des modes parisiennes et dans la même perspective utopique : celle d’une possible transformation du monde par la poésie. Une telle ambition fait des participants à l'aventure de La Tour de Feu de lointains parents du mouvement surréaliste, bien qu’ils n'en épousent pas toutes les audaces.
Dans les années 1970, le rayonnement du poète et de sa revue est suffisant pour attirer de jeunes amateurs de poésie jusqu’en Charente. Ils s’y établissent et, en quelques années, quatre maisons d'édition naissent non loin de Jarnac. En 1982, Michel Héroult crée La Nouvelle Tour de Feu qui fait suite à la revue originelle. Daniel Briolet consacre à cette dernière une recherche universitaire minutieuse publiée en 1991. Après le décès de Pierre Boujut, et afin de perpétuer le souvenir de son œuvre dans sa ville natale, une association voit le jour en 1996. Elle est dissoute fin 2011.
Le tonnelier-poète
modifierPierre Boujut nait dans une famille protestante. Il en sera durablement marqué, notamment dans son vocabulaire, les mots « âme » et « esprit », par exemple, revenant régulièrement sous sa plume. Il se définira pourtant comme, « un hérétique au sein même de l'hérésie protestante »[1], précisera : « C'est la religion qui est ersatz de poésie, non le contraire »[2] et reprendra souvent cette idée sous diverses formes[3]. Autre élément capital : la disparition prématurée de son père, tué en septembre 1914, au début de la Première Guerre mondiale[4]. Cet événement est peut-être à l'origine d'un pacifisme dont il ne se départira jamais. Il grandit seul auprès de sa mère, poursuit ses études secondaires au lycée de Cognac, obtient le baccalauréat et envisage de devenir enseignant. À vingt ans, il décide pourtant d'apprendre le métier de son père, tonnelier, et de se fixer définitivement à Jarnac. Six ans plus tard, la Seconde Guerre mondiale éclate. En dépit de ses opinions, face à la menace nazie, il rejoint son régiment, ce qui lui vaut de vivre la Débâcle française de 1940. Prisonnier en Autriche de 1940 à 1945[5], il tire de cette expérience des leçons qui accentueront son sens de la fraternité, son internationalisme et son dégoût pour les totalitarismes. Libéré en 1945, il revient dans sa ville natale où il réside jusqu'à sa mort, en 1992.
Passionné de littérature, il créa dans les années 1930, deux « revues littéraires d'humanisme humanitaire »[6]. Claude Roy participa, en voisin et ami, à la fondation de la première, Reflets[7] ; la deuxième, Regains[8], puisa son titre dans l'œuvre de Jean Giono[9]. La Seconde Guerre mondiale interrompit la parution de Regains, à quoi succéda, en 1946, La Tour de Feu. L'abandon du titre précédent soulignait, cette fois, un désaccord avec les positions de Giono pendant l'Occupation : l’auteur de Regain avait publié un article dans La Gerbe, journal collaborationniste.
Si l'on excepte sa captivité en Autriche, quelques voyages à Paris ou à l'étranger[10], Pierre Boujut passa toute sa vie à Jarnac. De son bureau devenu, au fil des années, une curiosité[11], il façonna les cahiers successifs de La Tour de Feu et il correspondit, avec une partie des écrivains les plus connus de son temps. Dans son livre de souvenirs publié en 1989[12] il cite notamment les noms d'André Breton, de Georges Duhamel, Romain Rolland, Jean Giono et Louis-Ferdinand Céline. On peut y ajouter, entre beaucoup d'autres, celui de Gaston Chaissac[13] avec qui il eut des relations amicales.
Parmi les dates importantes qui jalonnent l'existence de Pierre Boujut, il faut signaler le , jour où son fils Michel, alors militaire, refusa de participer à la guerre d'Algérie, réalisant ainsi « toute [la] pensée » de son père. Celui-ci célébra l'événement par un poème, L'examen de passage[N 1] où il approuvait, sans ambiguïté, la désertion en temps de guerre. La publication du texte dans le journal Liberté de Louis Lecoin[N 2] valut d'ailleurs au poète d'être inquiété quelque temps. Des années plus tard, il rappellera, son admiration[14] pour l'acte d'insoumission de ce fils — lequel, devenu producteur de télévision, critique de cinéma et écrivain, racontera sa désertion dans Le Jour où Gary Cooper est mort[15]
La vie de Pierre Boujut est surtout marquée par le calme et la régularité de quelques rites : Congrès annuel de la Tour de Feu au , déplacements à Thouars pour y prendre livraison, chez l'imprimeur, du dernier numéro de la revue, voyages à Fouras pour y passer des vacances et s'y livrer à l'écriture, curieusement saisonnière, de ses poèmes. Cette existence est caractérisée par un amour de la marge qui ne lui a jamais fait oublier sa volonté de transformation du monde. Antimilitariste et socialiste libertaire[16], il a su rester fidèle à cette ligne de conduite tracée, elle aussi, dans un des poèmes des Mots sauvés[17] : « Refuse tout rapport avec le monde officiel ». Il s'y est tenu et a pu écrire sur le tard[18] : « Je n'ai connu ni la misère ni la richesse. J'ai toujours vécu dans une heureuse médiocrité et sans la moindre jalousie ». Seule zone d'ombre dans cette vie alliant sans cesse l'apparente routine du petit-bourgeois[19] aux prises de position de l'utopiste et aux envolées intérieures du grand transparent[N 3] qu'il était aussi : ses crises de dépression[20]. À intervalles plus ou moins réguliers, elles le privaient de son optimisme et de son énergie[21] mais il en ressortait toujours, un peu plus avide d'écriture et de vie[22].
Sa principale activité littéraire fut de rassembler et d'ordonner patiemment, de 1946 à 1981, les sommaires des cent-vingt-huit numéros de La Tour de Feu qu'il publia et auxquels il participa. Parallèlement à ses tâches éditoriales, il poursuivit une œuvre de poète marquée par sa personnalité chaleureuse, par son souci de l'authenticité et par des choix éthiques jamais démentis[23]. Michel Boujut a notamment écrit à ce sujet en 2001 : « La poésie de cet homme sans calcul (rassemblée en une poignée de recueils qu’il va falloir rééditer) est comme tendue vers un seul but : exorciser le malheur et donner toutes ses chances au bonheur de l’homme sur la Terre »[24].
En 1989 paraît "Un mauvais français", son livre le plus autobiographique où se mêlent ses souvenirs personnels et sa pensée poétique[25].
La Tour de Feu
modifierÀ la Libération, La Tour de Feu[N 4] succéda donc à ses deux devancières, Reflets et Regains, avec le no 23, autrement dit sans que la numérotation entamée en 1933 soit interrompue. La nouvelle « revue internationaliste de création poétique »[N 5] allait, au lendemain d'un conflit sans précédent, délivrer divers messages de fraternité et d'espérance en l'homme. Les titres des numéros de l'époque sont, à cet égard, particulièrement explicites : Silence à la Violence (1947), Contre l'Esprit de Catastrophe (1948), Droit de Survivre (1948)[26]. Par la suite, Pierre Boujut veillera à maintenir, contre dogmes, dialectiques, fascismes et scientismes en tous genres, la notion de « contradiction vivante », depuis longtemps affirmée[27] et dont il trouvera un écho dans l'œuvre philosophique de Stéphane Lupasco[28]. De là de nombreuses polémiques, et des débats généralement houleux, notamment lors des Congrès informels[29] de La Tour de Feu qui se tenaient à Jarnac, chaque année à la mi-juillet, dans le chai de la rue Laporte-Bisquit et sur les bords de la Charente.
La revue porte la trace de ces débats et elle constitue sans doute la partie la plus importante de l'œuvre de Pierre Boujut, même si certains numéros furent conçus par d'autres que par lui. Grâce à son action, les textes s'éclairent, se répondent, se complètent. Point n'est besoin de prendre au sérieux le slogan burlesque inventé par le tonnelier-directeur — « Apportez-nous vos poèmes, nous en ferons des chefs-d'œuvre ! »[30] — pour constater qu'il savait créer, à une date donnée, et à partir de textes très divers, un ensemble des plus homogènes sans que soient trahies les intentions des auteurs concernés. On lui doit aussi d'avoir révélé certains « petits poètes » du XXe siècle ou d'avoir donné à quelques-uns d'entre eux la possibilité de s'exprimer plus largement[31].
Chacun de ces poètes avait une voix et un ton très personnels. Outre l'œuvre, aujourd'hui reconnue, de Jean Follain[32], celle de trois d'entre eux en témoigne.
C'est ainsi qu'Edmond Humeau[33], libertaire et internationaliste, ne se contenta pas de textes engagés[34] et d'attaques réitérées contre la pensée dialectique. Mystique et hédoniste à la fois, usant de tous les registres de langue comme d'une palette, il fut aussi le poète de la beauté du monde, de la sensualité et de la truculence. Son langage se caractérise par une profusion baroque souvent signalée, un foisonnement quasi végétal. Une syntaxe généreuse l'amène parfois à rejoindre l'abstraction de sa peinture et frôler l'obscurité sans pour autant que ses textes s'éloignent d'une grande force évocatoire.
De même, Fernand Tourret[35] construisit une œuvre brève mais d'une forte originalité, enracinée dans la mémoire collective où il sut puiser des mots oubliés et chargés d'histoire. Il en utilisa l'archaïsme avec un sens de la langue très personnel et un amour du concret qui recoupait son expérience, ses préoccupations et sa grande culture[N 6]. Ses poèmes constituent également une tentative pour redonner vie et parole aux petites gens du passé, restaurer la singularité des oubliés de l'Histoire et prendre ses distances à l'égard de celle-ci.
Enfin, Adrian Miatlev[36] fut probablement le plus doué des amis de Pierre Boujut. De son vivant, il publia sans convaincre chez deux grands éditeurs parisiens[37], mais son talent sembla s'épanouir au contact de La Tour de Feu[38]. Il y donna des poèmes porteurs d'une vision de la vie à la fois pessimiste et tonique, marqués par l'échec et par une grande énergie. Il échangea surtout avec ses amis des lettres que caractérisent une invention verbale et un sens de la formule sans égal. Son goût prononcé pour le paradoxe, les mots-valises et les néologismes toujours motivés[39] rendent sa correspondance unique. Sa personnalité, qu'on dirait aujourd'hui charismatique, et sa mort, en 1964, à l'âge de 54 ans, firent de lui un des mythes de la revue[40].
Certes, La Tour de Feu loua, en son temps, ses « grands hommes » (Krishnamurti[41], Henry Miller[42], Stéphane Lupasco[43]). Certes, trois numéros furent consacrés à Antonin Artaud et pas moins de dix-neuf à la correspondance d'Adrian Miatlev. Pourtant, pendant trente-cinq ans, près de cinq cent cinquante auteurs, des plus en vue aux plus obscurs[44], furent publiés tandis que le comité de rédaction se renouvelait au fil du temps.
Pierre Boujut ne négligea ni sa ville natale ni la Charente. Ainsi parurent deux cahiers de la revue consacrés à Jarnac et ses poètes[45] et à La gloria cognaçaise[46]. De plus, d'autres numéros portaient la trace de leur origine provinciale[N 7]. Il ne faut voir là aucune trace de chauvinisme de la part du tonnelier jarnacais, mais un défi aux modes[47] et un refus du parisianisme, refus explicitement formulé avec L'alliance des villages[48] et qui sera, par la suite, maintes fois réaffirmé. Une telle prise de position n'excluait pas pour autant les auteurs résidant à Paris ou en Île-de-France : ils eurent longtemps, dans la capitale, un lieu de rendez-vous où ils se retrouvaient avec une périodicité variable[N 8].
Littérairement, et malgré la forte personnalité poétique des membres du comité de rédaction, La Tour de Feu n'inventa pas, à proprement parler, de nouvelles formes. Si ses poètes surent tirer parti des avancées du surréalisme, non sans quelques réserves à son égard[49], ils luttèrent avec autant de virulence contre le lettrisme d'Isidore Isou[50] que contre les poètes-linguistes des années 1960-1970[51]. En d'autres termes, ils usèrent classiquement de la langue en privilégiant certaines de ses possibilités (néologismes, archaïsmes revisités, annexion des champs lexicaux de la religion et de la morale…). Mais une des originalités de La Tour de Feu réside dans le fait d'avoir entretenu un débat incessant — car toujours contradictoire — concernant le statut du poète[N 9] dans le monde et ses possibilités d'action. Ce débat, inséparable d'un véritable foisonnement créatif, permit l'expression de positions philosophiques et politiques sans cesse discutées[52]. Il nourrit l'utopie d'une humanité fraternelle, dégagée de toutes les aliénations, refusant de sacrifier aux lendemains qui chantent la responsabilité et la liberté de chacun. Une telle utopie, développée dans les pages de la revue, ne pouvait trouver à se manifester, sous peine de disparaître en tant que telle, qu'au cours des Congrès de Jarnac. Le but rêvé de ceux qui l'élaborèrent était pourtant bien d'influer sur le réel et sur le cours des choses, Daniel Briolet l'a montré[53].
Ultime particularité de La Tour de Feu : bien qu'elle ait cessé d'exister en , un no 150 parut en 1991[54]. Il permettait aux survivants de l'aventure d'effectuer un bilan rétrospectif et à son directeur d'expliquer pourquoi il avait interrompu la série commencée cinquante-huit ans plus tôt. Pierre Boujut précisait cependant : « Si La Tour de Feu a cessé de paraître, elle n'a pas cessé d'être »[55].
Rayonnement et postérité
modifierEn 1970, Jean-Paul Louis arrive en Charente depuis Saint-Ouen afin de prendre contact avec Pierre Boujut[56]. Il ne quittera plus la région et sera rejoint, l'année suivante, par Edmond Thomas, qui a quitté Paris, attiré lui aussi, en partie, par ce qu'il sait de La Tour de Feu[57]. Ils ont élu domicile à Bassac[58] et poursuivent ensemble la publication de Plein Chant et du Lérot rêveur[N 10]. En 1973, Jean-Paul Louis gagne Tusson où il va continuer son travail éditorial à l'enseigne Du Lérot[59]. En 1979, Georges Monti séjourne à son tour à Bassac avant de fonder à Cognac sa propre maison d'édition : Le Temps qu'il fait[60], aujourd'hui réinstallée à Bazas (Gironde).
Par la suite, Jean-Pierre Moreau rejoindra Jean-Paul Louis puis installera à Aigre ses Éditions Séquences[N 11]. Ces quatre imprimeurs-éditeurs se sont tous connus et ont tous, plus ou moins longuement, partagé leurs expériences dans un esprit qui n'est pas sans évoquer celui du compagnonnage. Quoi qu'il en soit, si le département de la Charente comptait quatre maisons d'édition au début des années 1990, c'est en très grande partie à cause de la fascination que l'entreprise de Pierre Boujut avait exercée, vingt ans plus tôt, sur l'esprit de deux jeunes hommes passionnés de littérature et avides de liberté.
En 1982, La Nouvelle Tour de Feu voit le jour sous une autre maquette, et, peu à peu, avec d'autres collaborateurs, adopte un autre esprit. « J'ai passé la main à mon ami Michel Héroult » écrit Pierre Boujut dans ses souvenirs[61]. Comme pour confirmer cette transmission, le nouveau directeur publie, en 1988, un recueil de son prédécesseur : Quatre clefs pour une serrure. Après 1992, la nouvelle revue prend « réellement son autonomie »[62]. Michel Héroult meurt le , à l'âge de 73 ans[63].
En 1991 paraît un ouvrage de référence : L’Histoire exemplaire d’une revue de poésie dans la province française : La Tour de Feu, revue internationaliste de création poétique (1946-1981). Aux analyses de Daniel Briolet, alors professeur à l’Université de Nantes, s'ajoutent, entre autres, les extraits des communications de Pierre Boujut, Roland Nadaus, Edmond Humeau, communications effectuées lors du colloque international de Jarnac, en 1987[N 12].
En 1996, naît l'Association des Amis de Pierre Boujut et de La Tour de Feu[64]. Présidé successivement par Daniel Briolet[N 13], Marianne[N 14] et Michel Boujut[N 15], cet organisme crée à Jarnac, au 11, rue Laporte-Bisquit, l'« Espace poétique Pierre Boujut »[N 16] et fait ensuite paraître un bulletin annuel[N 17], où seront publiés quelques portraits — dont ceux d'Edmond Humeau, Pierre Chabert, Adrian Miatlev — et réédités, à l'identique, d'anciens numéros de la revue originelle[N 18]. L'association est dissoute en , à la suite du décès de son dernier président, Michel Boujut[65].
Œuvres
modifier- Faire danser la vie, Feuillets de l’îlot, 1937
- Un temps pour rien, L’Oiseau-mouche, 1939
- Sang libre, Jeanne Saintier, 1947
- Le Poète majeur, La Tour de Feu, 1951
- Heureux comme les pierres (en collaboration avec Pierre Chabert), La Tour de Feu, 1954
- La Vie sans recours, C.E.L.F., 1958 - Prix Voltaire. Réédition en 1983, Éditions du Lérot
- Les mots sauvés, La Tour de Feu, 1967
- Célébration de la Barrique, Robert Morel, 1970, et Éditions du Lérot, 1983
- Nouveaux Proverbes, Rougerie, 1973
- Poèmes de l’imbécile heureux, La Tour de Feu, 1977
- Adrian Miatlev[N 19], coll. « Poètes d’aujourd’hui », Seghers, 1987
- Quatre Clefs pour une serrure, La Nouvelle Tour de Feu, 1988
- Un mauvais Français, Arléa, , 320 p. (ISBN 978-2-86959-049-6)[N 20]
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Daniel Briolet, L’Histoire exemplaire d’une revue de poésie dans la province française : La Tour de Feu, revue internationaliste de création poétique (1946-1981), Tusson, ’ Du Lérot Éditeur, , 312 p.
- La Tour de Feu n° 93 : Une Tour de Feu exemplaire, , 224 p. Ce numéro anthologique, particulièrement dense, permet un contact direct avec des textes essentiels, notamment ceux de Pierre Boujut.
- La Tour de Feu n° 150 et dernier : L'Éternité retrouvée, Tusson, ’ Du Lérot Éditeur, , 132 p.
- Articles :
- Daniel Briolet, « Pierre Boujut ou l’évidence poétique », La Nouvelle Tour de Feu, no 14, , p. 65 à 77 (ISSN 0294-4030).
- Daniel Briolet, Jean-Paul Louis et Edmond Thomas, « Dossier Pierre Boujut », Atlantiques, revue de l’OLPC, no 78, , p. 3 à 9 (ISSN 1159-3636).
- Daniel Briolet, « Réel et surréel en acte dans La Tour de Feu », Mélusine, CCRS, no XXI, Réalisme-surréalisme, , p. 87 à 96.
- Patrick Cabanel, « Pierre Boujut », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 419 (ISBN 978-2846211901)
- Robert Sabatier, Histoire de la poésie française : La poésie du vingtième siècle, t. 6 : III : Métamorphoses et modernité, Paris, Éditions Albin Michel, 1988., 795 p. (ISBN 978-2-226-03398-7)
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :
Notes et références
modifierNotes
modifier- Repris dans Les Mots sauvés, La Tour de Feu no 96, décembre 1967, p. 58.
- Après sa grève de la faim de juin 1962, un hommage lui sera rendu en décembre 1962 avec le no 76 de La Tour de Feu : Reconnaissance à Louis Lecoin.
- L'expression est empruntée à André Breton mais détournée du sens que lui donnait l'auteur des Manifestes du surréalisme. P. Boujut explique ce détournement dans le no 111 de sa revue, en septembre 1971.
- Dans cette section, lorsque les références ne mentionnent que le numéro de la revue, elles sont accompagnées du sous-titre correspondant.
- Ce sous-titre « importait infiniment» à Pierre Boujut, cf. La Tour de Feu N° 150, 1991, p. 5.
- Fernand Tourret a notamment publié L’outil, en collaboration avec Paul Feller. Photos de Jean Boucher et Klaus Grunewald, Éditions Albert de Visscher, Bruxelles, 1969. Dernière édition, refondue, avec des photos de Philippe Schlienger : Epa/Hachette, 2004.
- Le thème d'un cahier était, en général, défini et adopté lors du Congrès annuel, d'où certains titres qui masquent, en fait, une réflexion plus générale : L'Appel de Jarnac, no 38, été 1952, La Grammaire de Jarnac, no 80, janvier 1963, Le Tarot de Jarnac, no 121, mars 1974.
- Il y eut le Saint-Claude, boulevard Saint-Germain, Chez Catherine, près de la Place des Vosges, ainsi que La Vieille Grille de Maurice Alezra dans le Ve arrondissement.
- Et, plus généralement, celui du créateur : Edmond Humeau et Fred Bourguignon, tous deux peintres, figurent au comité de rédaction. On peut aussi consulter, par exemple, le no 51, Révolution de l'infiguré, automne 1956.
- Les deux revues existaient déjà avant l'arrivée à Bassac de leurs animateurs respectifs.
- Éditions installées, par la suite, en Loire-Atlantique, à Rezé-lès-Nantes mais ayant aujourd’hui cessé leur activité.
- L'ouvrage comporte également la liste des numéros parus, ainsi qu'un index et des photos noir et blanc en hors-texte.
- Décédé en 2003.
- Petite-fille de Pierre et fille de Michel Boujut, disparue en 2004, victime d'un accident de la route.
- Décédé le 29 mai 2011.
- Situé dans la maison de Pierre Boujut, ce lieu abritait la collection complète des différentes revues créées par le poète et de nombreux documents iconographiques. S'y trouvaient aussi des correspondances classées et le rassemblement d’un grand nombre de publications poétiques et pacifistes des années 1930-1990, l’ensemble constituant une documentation exceptionnelle sur l’histoire littéraire non officielle de cette longue période. Une importante partie de ces archives a été transférée à l’IMEC, près de Caen, en 2006 (cf. « Boujut Pierre (1913-1992) », sur imec-archives.com (consulté le )).
- Ce bulletin aura douze livraisons, entre 1998 et 2011. Le no 1 a pour titre Les Mots sauvés et les numéros suivants Les Feux de la Tour.
- Parmi les numéros repris : le 23 en 2004, le 24/25 en 2005 et, en 2011, le no 47, Henry Miller ou les mauvaises fréquentations.
- Essai sur le poète Adrian Miatlev et son œuvre, suivi d'une biographie établie par Madeleine Miatlev et de Un poète dont le monde a besoin par Marcel Pinon.
- Souvenirs.
Références
modifier- Boujut 1989, p. 291.
- La Tour de Feu n° 93, 1967, p. 5.
- Voir « Un Congrès exemplaire » dans La Tour de Feu n° 150, 1991, p. 76
- Boujut 1989, p. 33.
- Boujut 1989, p. 267.
- La Tour de Feu n° 93, 1967, p. 211.
- Nos 1 à 16, (Jarnac, de 1933 à 1936).
- Nos 17 à 22, (Jarnac, de 1937 à 1939).
- Boujut 1989, p. 36.
- Boujut 1989, p. 182 et suivantes.
- Boujut 1989, p. 171.
- Boujut 1989.
- Trente et une Lettres à Pierre Boujut, Bassac, Plein-Chant, 1979 et Lettres du Morvandiaux en blouse boquine à Pierre et Michel Boujut, coll. Type-Type, Bassac, Éditions Plein Chant, 1998.
- Boujut 1989, p. 85 et suivantes.
- Éditions Payot & Rivages, 2011.
- « Quatre poèmes par Boujut (Pierre) », sur la-presse-anarchiste.net (consulté le )
- La Tour de Feu no 96, Les Mots sauvés, décembre 1967, p. 59, « Conseils au poète ». Ce texte paraît pour la première fois dans La Tour de Feu no 69, La contradiction au sommet, avril 1961.
- Boujut 1989, p. 285.
- Boujut 1989, p. 284 à 290.
- Le poète à marée basse, dans La Tour de Feu no 50, Salut à la tempête, été 1956.
- Précisions de Pierre Boujut dans le supplément au no 148 de La Tour de Feu, décembre 1980 : « 15 fois en 27 ans, soit 90 mois de non-vie pour 324 de vie ».
- Boujut 1989, p. 23 à 28.
- Pour une approche plus précise de son œuvre et de son action, voir Briolet 1988 et Briolet 1991.
- « Pierre Boujut l'entraîneur », sur scribd.com (consulté le )
- « Emission "Apostrophe", "La vie est un long fleuve tranquille" », sur Institut national de l'audiovisuel (INA)
- Respectivement nos 24/25, 26 et 27.
- Voir à ce sujet les pages 132 à 137 du no 82, La Treizième revient, juin 1964, et notamment la note 2 p. 133.
- La Tour de Feu n° 85 : Être et ne pas être avec Stéphane Lupasco, , 176 p.
- « Un Congrès exemplaire », p. 76 à 95 de La Tour de Feu N° 150, 1991, en donne une idée.
- Voir, par exemple, La Tour de Feu n° 90 : Adrian Miatlev tel qu'en nous autres, , p. 220.
- Liste des collaborateurs réguliers de la revue dans Briolet 1991, p. 16-17.
- Voir partie Bibliographie de Jean Follain.
- 1907-1998. Consulter le no 114, L'Humeaudière, juin 1972 et les Poésies complètes d'Edmond Humeau, parues aux Éditions des Voirons, en trois tomes : L'Âge noir (1977), Plus loin l'aurore (1979) et Le Temps dévouré (1982).
- Comme Déployons le drapeau du monde, publié dans les nos 26 et 93.
- 1899-1988. Consulter La Tour de Feu n° 108 : Fernand Tourret, , et Branle des petits seigneurs du Pays de Thelle, Éditions Plein Chant, Bassac, 1981. Ces deux publications contiennent une bibliographie.
- 1910-1964. Consulter le no 90, Adrian Miatlev tel qu'en nous autres, juin 1966, ainsi que Le Sens de la marche, choix de poèmes et présentation d'Edmond Humeau, Robert Morel éditeur, 1972. Une bibliographie complète figure dans Adrian Miatlev par Pierre Boujut, coll. Poètes d'Aujourd'hui, no 255, Éditions Seghers, 1989, (ISBN 978-2232100505)
- Paix séparée, Éditions du Seuil, 1945 et Le Sacrement du divorce, Gallimard, 1960.
- « Adrian Miatlev, l'oublié », sur soleildanslatete.centerblog.net (consulté le )
- Adrian Miatlev par Pierre Boujut, 1987, p. 43.
- De nombreux cahiers en témoignent : La Tour de Feu n° 90, 1966, le no 149, Ni Dieu, ni Maître, ni Miatlev, de mars 1981, et les numéros sous-titrés Adrian Miatlev nous écrit, publiés entre 1970 et 1980.
- Nos 36-37, Krishnamurti, printemps 1952.
- No 47, Henry Miller, automne 1955.
- La Tour de Feu n° 85, 1965.
- « Liste des auteurs de La Tour de Feu », sur revues-litteraires.com (consulté le )
- Nos 29/30, Jarnac et ses poètes, hiver 1948-1949. Repris dans le no 117, mars 1973.
- No 138, La gloria cognaçaise, juin 1978.
- «[…] je n'aime pas la mode, serait-elle anarchiste […] », La Tour de Feu n° 108 1970, p. 107.
- No 43, L'Alliance des villages, septembre 1954.
- No 82, La Treizième revient, juin 1964, p. 132, ainsi que no 93, Une Tour de Feu exemplaire, mars 1967, p. 7 et no 141, L'inconscient aboli, mars 1979.
- No 73, Les trois sacrements du poète, avril 1962, p. 169-171.
- No 111, Les grands transparents, septembre 1971.
- Voir, à titre d'exemple, le no 102, Le socialisme à l'état sauvage, juin 1969.
- Briolet 2001, p. 87 à 96.
- La Tour de Feu n° 150, 1991.
- La Tour de Feu n° 150, 1991, p. 5.
- Voir La Tour de Feu n° 150, 1991, p. 39 et Briolet, Louis et Thomas 1993, p. 5 et 6.
- Voir le texte d’Edmond Thomas dans Briolet, Louis et Thomas 1993, p. 6 à 8.
- «… sinon "sous les feux de la tour", tout près du bout de son ombre », La Tour de Feu n° 150, 1991, p. 39..
- À noter que, dans le même temps, venu de l’Aisne, Jean le Mauve (1939-2001), typographe et imprimeur-éditeur à l’enseigne de l’Arbre, attiré par les « feux de la Tour » et par Jean-Paul Louis, achète une maison dans la région de Tusson. Il envisage d’y installer son atelier et de se rapprocher ainsi de ses nouveaux amis, mais ce projet ne se réalisera pas.
- Éditions Le Temps qu'il fait
- Boujut 1989, p. 279.
- « Interview de Michel Héroult », sur paperblog.fr (consulté le )
- « Hommage à Michel Héroult », sur Maison de la poésie (consulté le )
- « Association des amis de Pierre Boujutet de la Tour de Feu », sur amis-auteurs-nicaise.gallimard.fr (consulté le )
- « Michel Boujut, 29 mai 2011 », sur jazzhot.net (consulté le )