Paul Perrochaud
Paul Perrochaud (1816-1879), dit docteur Perrochaud, est un médecin français qui est l'un des acteurs à l'origine du développement des traitements et cures marines pour diverses carences et maladies comme la tuberculose.
Nom de naissance | Paul Henry Antoine |
---|---|
Naissance |
Ambleteuse |
Décès |
(à 63 ans) Berck |
Nationalité | Français |
Profession | |
Distinctions |
Officier de la Légion d'Honneur |
Famille |
Henri Cazin (gendre) |
Localement, il est également considéré comme étant à l'origine du développement de la commune du fait de son action dans la création de l'hôpital maritime de Berck.
Biographie
modifierEnfance, formation et famille
modifierPaul Henry Antoine Perrochaud est né le à Ambleteuse dans le département du Pas-de-Calais. Ses parents sont Augustin Pierre Joseph Perrochaud (1773-1840), un ancien intendant aux armées sans fortune[1], et Marie Antoinette Mauduit (1786-1864), domiciliés sur la commune[2]. Il commence sa scolarité par l'institution de Monseigneur Haffreingue à Boulogne-sur-Mer, puis va au collège d'Abbeville avant d'aller à Paris en 1836, pour y faire ses études de médecine. Il y est logé dans la chambre de son frère Pierre-Joseph, interne à la Salpêtrière. Il fait son internat à Blois, où il sauve un enfant de la noyade en 1842, et il devient docteur en médecine en 1843[1].
De retour dans le Pas-de-Calais, il s'installe comme médecin à Montreuil-sur-Mer[Note 1]. Son père étant décédé le sa mère le rejoint à son domicile au no 260, de la place Darnétal. Il a 28 ans lorsqu'il se marie, le , avec Clémence Mathorez, âgée de 16 ans (orpheline), la jeune belle-sœur de son frère ainé Pierre-Joseph (1812-1884), installé médecin à Boulogne-sur-Mer[1].
De ce mariage vont naître quatre enfants : Paul Auguste Joseph Clément (1845-1849), Clémence Marie Pauline Amélie (1847-1892) qui se marie le avec Pierre Joseph Henri Cazin (1836-1891), Joseph (1850-1854) et Paul Joseph Auguste Georges (1856-?)[3], dont le fils Georges Perrochaud décède en des suites d'une scarlatine attrapée en soignant un enfant malade pendant son service d'interne des hôpitaux de Paris à l'hôpital Bretonneau[4].
Médecin de Montreuil-sur-Mer
modifierEn 1843, Paul Perrochaud devient médecin légiste et en 1844 médecin adjoint de l'hôpital civil de Montreuil et par ailleurs médecin bénévole de la salle d'asile et du bureau de bienfaisance de la même commune. En 1849, il reçoit une médaille d'argent de la part des « pauvres reconnaissants » pour ses services gratuits pendant l'épidémie de choléra et, le dans le prolongement de cette reconnaissance locale, il est fait chevalier de la Légion d'Honneur[5].
Médecin de l'Assistance publique de Paris
modifierEn 1850 il est nommé médecin inspecteur, de l'Assistance publique de Paris, des enfants assisté de l'arrondissement de la commune de Montreuil. il suit les jeunes parisiens placés dans des familles d'accueil. Ses observations l'amènent, vers 1854, à s'interroger sur l'influence de l'environnement marin dans les améliorations sensibles qu'il constate chez ceux en séjour au plus proche des dunes et de la mer, notamment chez Marie-Anne Duhamel, dite veuve Duhamel, à Groffliers. À partir de ce moment il va, en lien avec son inspecteur divisionnaire l'instituteur Jules Frères[6], et en relation constante avec son administration de l'Assistance publique, faire des essais de traitement marin avec des jeunes scorfuleux[Note 2]. Ce qui l'amènera, à parfaire l'expérience, d'abord à Groffliers chez la veuve Duhamel, puis chez Marie-Anne Brillard, surnommée « Marianne-toute-seule », qui dispose d'une petite maison isolée en bordure de la plage de Berck, puis à être à l'origine d'un essai de plus grande taille effectué dans un hôpital provisoire en bois, de 100 lits, dessiné et construit par l'architecte Émile Lavezzari pour l'Assistance publique, et ouvert en 1861. Il est le médecin-chef de cette expérience qui au bout de quelques années conforte son administration dans le bien fondé de créer un hôpital en dur de 500 lits ce qui est l'acte de naissance de l'hôpital Napoléon, qui sera renommé Hôpital maritime en 1870. Il en est également le premier médecin-chef, à son ouverture en 1869, avant de laisser sa place à son gendre quand la fatigue due à la maladie ne lui permettra plus d'exercer[7],[8].
Décès et obsèques
modifierAboutissement d'une longue maladie, il meurt le [9], dans son chalet de la plage, à Berck.
Ce décès provoque une importante émotion dans la commune et au-delà. La cérémonie mortuaire regroupe une foule importante, son cercueil est porté de la maison mortuaire jusqu'à l'entrée de la chapelle de l'hôpital maritime par les employés de l'établissement alors que des personnalités de Berck, Montreuil et Boulogne participent en tenant le coussin et les coins du voile mortuaire[9]. Le cortège se forme derrière les membres de sa famille, dont notamment son gendre Henri Cazin qui a pris sa suite comme médecin-chef de l'hôpital, ensuite suivent : des médecins, des représentants des congrégations, des jeunes patients et nombre d'habitants de la commune. La marche s'effectue au milieu d'une haie d'honneur faite par les membres des corps des douaniers et des pompiers, jusqu'à l'estrade temporaire, disposée face à la mer devant la chapelle, où est déposé le cercueil. Des hommages sont prononcés par M. Lacaux, le directeur, et Gaston Houzel, un ancien élève[10]. Puis c'est un jeune patient de 15 ans prêt à repartir dans sa famille, guéri d'une « coxalgie »[Note 3] rebelle, qui prit la parole. Il est ensuite transporté à la gare de Rang-du-Fliers - Verton, pour être inhumé au cimetière d'Outreau[11].
La sépulture de la famille Perrochaud, située au cimetière de l'église Saint-Wandrille, dispose d'un buste, portrait de Paul Perrochaud, en calcaire et bronze, dû à Georges Tattegrain[12].
Distinctions
modifier- En 1849 : médaille d'argent, des « pauvres reconnaissants », pour son action durant l'épidémie de choléra de cette même année.
- Le : chevalier de la Légion d'Honneur pour son action durant l'épidémie de choléra.
- En 1866 : médaille d'or de l'académie de médecine pour son action durant l'épidémie de choléra de cette même année.
- En 1867 : médaille de bronze de l'académie de médecine pour le service des épidémies.
- En : promu officier de la Légion d'Honneur pour l'ensemble de ses actions pendant trente années comme médecin.
Publication
modifier- Le Rachitisme à Berck-sur-Mer, Boulogne-sur-Mer, Imprimerie Veuve Charles Aigre, , 27 p. (lire en ligne).
- Le Rachitisme à Berck-sur-Mer, Hachette/BNF, coll. « Livres réimprimés à la demande : Médecine », , 34 p. (EAN 9782012895195, présentation en ligne).
Notes et références
modifierNotes
modifier- Le nom officiel de cette commune est « Montreuil », mais la majorité des sources anciennes et actuelles la nomme « Montreuil-sur-Mer », sans doute pour éviter les confusions dues à divers homonymes qui nécessitent de préciser Montreuil (Pas-de-Calais).
- Informations lexicographiques et étymologiques de « scrofule » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
- Une coxalgie est une maladie articulaire de la hanche, voir définition du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
Références
modifier- Lucien Vasseur, 1988, p. 3
- « Extrait du registre aux actes de naissance de la commune d'Ambleteuse pour l'an 1816 », sur « Cote LH/2112/13 », base Léonore, ministère français de la Culture, (consulté le ) : « Copie conforme », p. 3.
- « BioGénéalogie simplifiée de la famille Perrochaud » (consulté le ).
- « Séance du 11 décembre : Prix Huchard », Bulletin de l'Académie nationale de médecine, , p. 513 (lire en ligne, consulté le ).
- « Titres antérieurs », sur « Cote LH/2112/13 », base Léonore, ministère français de la Culture (consulté le ), p. 6.
- « Un novateur : Jules Frère », Le Journal du dimanche : gazette hebdomadaire de la famille, , p. 4-5 (lire en ligne, consulté le ).
- Dr V. Du Claux (préf. Francisque Sarcey), La Chronique de l'hygiène : en 1883, Paris, Librairie J.-B. Baillère et Fils, , 194 p. (lire en ligne), « Berck et les hôpitaux maritimes (septembre 1883) », p. 119-137.
- Pierre-Louis Laget (rédaction et dossier), Hôpital marin dit hôpital Napoléon, puis grand hôpital maritime (Dossier no IA62001246), Région Nord - Pas-de-Calais, coll. « Inventaire général », , 150 p. (présentation en ligne, lire en ligne [PDF]).
- Presse thermale et climatique, 1879, p. 347
- Presse thermale et climatique, 1879, p. 348
- Presse thermale et climatique, 1879, p. 349
- « Buste de Paul Perrochaud sur sa tombe », notice no IA00050722, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- V. J. V., « Nécrologie : Paul Perrochaud, officier de la Légion d'honneur, médecin en chef des deux hôpitaux maritimes de Berck-sur-Mer », La Presse thermale et climatique : stations thermales, balnéaires, climatiques et touristique, , p. 347-349 (lire en ligne, consulté le ).
- Lucien Vasseur, « Paul Perrochaud (1816-1879). médecin de Montreuil-sur-Mer : créateur de la station Héliomarine de Berck », Dossiers archéologiques historiques et culturels du Nord et du Pas-de-Calais, no 26, , p. 3-7 (lire en ligne).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- « Paul Henry Antoine Perrochaud », base Léonore, ministère français de la Culture
- « Buste de Paul Perrochaud sur sa tombe », notice no IA00050722, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture