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Notre-Dame de Paris (statue)

statue, cathédrale Notre-Dame de Paris (PM75000686)

La Vierge à l'Enfant, dite Notre Dame de Paris ou Vierge du pilier, est une statue en pierre d'une taille de 1,80 mètre, représentant la Vierge à l'Enfant, sculptée au début du XIVe siècle. C'est un exemple du style de la sculpture gothique tardive. Elle est retrouvée intacte à la suite de l'incendie d' à la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Vierge à l'Enfant
dite Notre Dame de Paris
Matériau
Localisation
Protection
Objet français classé monument historique (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Localisation à Notre-Dame

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Carte 
Emplacement de la statue à la cathédrale Notre-Dame :
  • 1. de à  : sur le pilier-trumeau du portail de la Vierge ;
  • 2. de à  : devant le pilier sud-est de la croisée du transept ;
  • R. depuis  : sur le parvis (réplique).

Histoire

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Création

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La statue Notre-Dame de Paris est réalisée au XIVe siècle[1]. Elle est initialement placée dans la chapelle Saint-Aignan, dans le cloître Notre-Dame.

Installation à la cathédrale Notre-Dame

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Pendant la Révolution, de nombreuses statues de la façade occidentale de la cathédrale Notre-Dame sont détruites, notamment en la statue de la Vierge du XIIIe siècle qui se trouvait sur le pilier-trumeau du portail de la Vierge. Sous la Seconde Restauration, en , elle est remplacée par la statue Notre-Dame de Paris, avec son chapiteau, en provenance de la chapelle Saint-Aignan.

Elle y reste de à [2], jusqu'à la restauration de la cathédrale par Eugène Viollet-le-Duc[1], qui la déplace à l'intérieur de l'église, contre le pilier sud-est de la croisée du transept[3].

Incendie de

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Réplique installée en sur le parvis de la cathédrale.

La statue demeure à cet emplacement jusqu'à l'incendie du  –  qui détruit la charpente et la flèche de la cathédrale. La statue est retrouvée intacte à proximité des gravats de la voûte du transept, simplement mouillée par l'eau projetée par Colossus, le robot utilisé à l'intérieur de la cathédrale pour combattre le feu[4]. Elle est déposée le pour être mise en sécurité[5]. En , une réplique est installée à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois[6], puis en , la statue originale prend la place de la réplique[7], laquelle est déplacée en sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame[8] face à la statue Charlemagne et ses Leudes.

Description

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Le style de la statue en l'honneur de la Sainte Vierge, mère de Jésus, se distingue du contrapposto traditionnel sur ce genre. Elle est parfois considérée comme étant l'une des statues les plus décoratives du catholicisme.

Détails

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Marie est debout, tenant son fils, Jésus-Christ, contre son corps. Contrairement aux versions précédentes du duo saint, les deux personnages adoptent une position naturelle, avec des traits faciaux particuliers. Dans la plupart des représentations religieuses de la Vierge et l'Enfant de l'époque, Jésus n'est pas représenté comme un nourrisson, mais comme un adulte en miniature. Ici, cependant, l’artiste a tenté de lui inculquer les manières d'un enfant jouant avec le voile de sa mère[9]. Cette œuvre s'inscrit ainsi dans une humanisation de la représentation des figures religieuses dans la sculpture gothique, qui a commencé à Chartres et s'est particulièrement développée en Allemagne[10].

Marie, comme une reine, est vêtue d'une robe royale et porte une couronne sur la tête. Le déhanchement figure l'élégance aristocratique. Dans sa main droite, elle tient le « lys » du royaume des lys, la France de l'époque ; il s'agit, en fait, d'un iris. Jésus tient la sphère du Monde. La boule qu'il tient est une allusion à la royauté et à leur sainteté. La boule ou l'orbe dans les mains du Christ est une référence au Christ en tant que Salvator Mundi (Sauveur du Monde). L'orbe symbolise la Terre et le Christ est le roi du monde entier.

L'une des principales caractéristiques de la sculpture gothique est son élégance. Cependant, la sculpture a subi des modifications de l'architecture d'arrière-plan, le contraste lumière/obscurité et la courbe en S de « style praxitélien ». Par simplification, le style gothique s'est éloigné du style roman. Le plus grand changement se situe cependant dans la séparation des sculptures de l'architecture. Au lieu de créer des figures en haut-relief, inscrites dans les murs ou les colonnes, les sculptures sont extraites de leurs supports. Le contraste entre ombre et lumière est mis en évidence par les profonds plis du tissu du vêtement.

Le sculpteur de Marie a exagéré la courbe en « S » de son corps, élément caractéristique du style gothique. Cependant cette posture ne provient pas de la période gothique en Europe, mais du IVe siècle av. J.-C. quand les sculpteurs grecs, fascinés par les mouvements et les muscles du corps ont essayé de représenter par la courbe en « S » un naturalisme abouti. Pour les sculpteurs gothiques, l'effet recherché n'est pas le mouvement du corps, mais l'élégance et l'élongation[11].

Protection du patrimoine

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La statue a été classée monument historique au titre objet par arrêté du [1].

Postérité

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Joris-Karl Huysmans en fait la description suivante en dans son roman La Cathédrale[12] :

« Elle est à peine jolie, mais si bizarre avec son sourire joyeux éclos sur de mélancoliques lèvres ! Aperçue d’un certain côté, Elle sourit à Jésus, attentive, presque railleuse. Il semble qu’Elle attende un mot drôle de l’Enfant pour se décider à rire ; Elle est une nouvelle mère pas encore habituée aux premières caresses de son fils. Regardée d’un autre point, sous un autre angle, ce sourire, si prêt à s’épanouir, s’efface. La bouche se contracte en une apparence de moue et prédit des pleurs. Peut-être qu’en parvenant à empreindre en même temps sur la face de Notre-Dame ces deux sentiments opposés, la quiétude et la crainte, le sculpteur a voulu lui faire traduire à la fois l’allégresse de la Nativité et la douleur prévue du Calvaire. Il aurait alors portraituré, en une seule image, la Mère des Douleurs et la Mère des Joies, devancé, sans le savoir, les Vierges de La Salette et de Lourdes. »

En , dans le film d'animation Le Bossu de Notre-Dame de Disney, lorsque le personnage d'Esméralda chante Les Bannis ont droit d'amour (en)[13] (God Help the Outcasts), elle s'adresse à Dieu par l'intermédiaire d'une statue de Vierge à l'Enfant[14] plus ou moins évocatrice de la véritable statue du XIVe siècle[15].

Notes et références

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  1. a b et c « Vierge à l'Enfant dite Notre-Dame de Paris », notice no PM75000686, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  2. Marcel Aubert, « Une statue de Vierge provenant de Notre-Dame », Bulletin de la société nationale des antiquaires de France,‎ , p. 106 (DOI 10.3406/bsnaf.1948.3706), citant pour la date de  : Antoine-Pierre-Marie Gilbert, Description historique de la basilique métropolitaine de Paris, Paris, Adrien Le Clère, , p. 84 [lire sur Google Livres].
  3. « Notre Dame », sur notredamedeparis.fr, Cathédrale Notre-Dame de Paris.
  4. Gauthier Vaillant, « Cinq trésors sortis indemnes du brasier de Notre-Dame », La Croix, .
  5. Romain Lescurieux, « Incendie à Notre-Dame de Paris: Reliques, grands «Mays»... 1.300 œuvres ont été mises à l’abri », 20 Minutes, .
  6. Éric Le Mitouard, « Paris : Notre-Dame se délocalise dans le Ier arrondissement », Le Parisien, .
  7. Marc Fourny, « Notre-Dame : la Vierge du pilier, enfin dépolluée, retrouve les fidèles », Le Point, .
  8. Domitille Farret d'Astiès, « Une réplique de la Vierge du Pilier installée sur le parvis de Notre-Dame », sur Aleteia, .
  9. (en) « The End of Europe's Middle Ages: Visual Arts », Applied History Research Group, University of Calgary, .
  10. (en) Fred S. Kleiner, Gardner's Art Through the Ages : A Global History, vol. 1, Boston, Cengage Learning, , 15e éd., 624 p. (ISBN 978-1-285-83784-0), p. 390–391 [lire sur Google Livres].
  11. (en) Gothic Art & Architecture. Katy School. Web. 3 mars 2012. [1].
  12. André Trintignac et Marie-Jeanne Coloni, Découvrir Notre-Dame de Paris, Paris, Cerf, , 286 p. (ISBN 2-204-02087-7), p. 109–110.
  13. Disney FR, « Le Bossu de Notre Dame - Les bannis ont droit d'amour », sur YouTube, .
  14. (en) Mark I. Pinsky, chap. 26 « The Hunchback of Notre Dame () : The House of the Lord », dans The Gospel According to Disney : Faith, Trust, and Pixie Dust, Louisville, Westminster John Knox Press, , XVII-286 p. (ISBN 0-664-22591-8 et 978-0-664-23467-6), p. 169–170 [lire sur Google Livres].
  15. Caroline Cazanave, « Le bénéfique tiraillement du médiéval et du moyenâgeux dans le Notre-Dame de Paris de Victor Hugo et ses prolongements modernes », dans Élodie Burle-Errecade (dir.) et Valérie Naudet (dir.), Fantasmagories du Moyen Âge : Entre médiéval et moyenâgeux (actes du colloque international,  – , Université de Provence), Aix-en-Provence, Publications de l'Université de Provence, coll. « Sénéfiance » (no 56), , 280 p. (ISBN 978-2-85399-733-1 et 978-2-8218-3596-2, DOI 10.4000/books.pup.2116), p. 113–114, § 19–20 [lire sur Google Livres].

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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  • « Notre Dame », sur notredamedeparis.fr, Cathédrale Notre-Dame de Paris.

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