Mirande (architecture)
En architecture, on appelle mirande, de l'occitan miranda, « tour de guet[1] », une partie haute dans la construction avec baie destinée à voir et observer les alentours, l'équivalent d'une loggia. La mirande peut désigner un œil-de-bœuf et en pays catalan, par extension, une baie qui permet la vue.
Architecture et urbanisme médiévaux
modifierPlusieurs villes et villages du domaine d'oc portent un nom issu du nom propre Miranda, pris dans le sens d'« ensemble fortifié ayant une fonction, par sa situation géographique ou par son architecture, de poste d’observation » : Mirande (Gers), Mirannes (Gers, qui a subi la mutation propre au gascon -and- > -ann- cf. occitan landa > gascon lanna) et un dérivé en -eolum (comprendre -EOLU), Mirandol (Tarn, Mirandol vers 1148)[1], etc.
Architecture méridionale
modifierDans le sud de la France (Provence, Languedoc, Gascogne, etc.), on appelle ainsi une ouverture, généralement cintrée, pratiquée en série en haut d’un édifice, sous toiture, non fermée par une fenêtre ou une grille. C’est une des caractéristiques de l’architecture méridionale à partir du XIIIe siècle. Les mirandes reliées par un chemin de ronde jouaient souvent un rôle défensif.
L’exemple le plus représentatif se trouvait à la basilique Saint-Sernin de Toulouse où des mirandes régnaient sous la toiture de la nef et du transept. Supprimées par Viollet-le-Duc lors de sa restauration de 1860, elles ont été restituées lors de la « dérestauration » de 1985.
Dans les maisons et même les riches hôtels particuliers de Toulouse et du Languedoc, les mirandes servaient souvent à aérer les étages supérieurs où l’on conservait le pastel. Sans autre fonction que l’esthétique et la vue du paysage, la mirande toulousaine fait partie du répertoire architectural de l’époque classique tel que défini par l’architecte Nicolas Bachelier.
Notes et références
modifier- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 458b.