Maxime Cochard
Maxime Cochard, né le à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), est un homme politique, auteur et éditeur français. Membre du Parti communiste français (PCF) jusqu'en 2021, il est conseiller de Paris depuis 2020. Il est membre du comité de rédaction de la revue Commune, relancée en 2022.
Maxime Cochard | |
Fonctions | |
---|---|
Conseiller de Paris | |
En fonction depuis le (4 ans, 4 mois et 6 jours) |
|
Élection | 28 juin 2020 |
Circonscription | 14e arrondissement |
Maire | Anne Hidalgo |
Groupe politique | Communiste et citoyen (2020-2021) Non-inscrits (depuis 2021) |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Saint-Nazaire (France) |
Nationalité | Français |
Parti politique | Parti communiste français (2006-2021) |
Diplômé de | IEP de Bordeaux |
Profession | Attaché parlementaire |
modifier |
Biographie
modifierSituation personnelle
modifierAprès avoir passé son enfance à Paris, Maxime Cochard est diplômé de l’Institut d'études politiques de Bordeaux[1] (2007)[2].
Il est en couple avec le militant communiste Victor Laby[3].
Parcours politique
modifierMembre du Parti communiste français (PCF), Maxime Cochard travaille de 2008 à 2014 comme attaché parlementaire du groupe communiste à l’Assemblée nationale, puis devient l’un des collaborateurs de Ian Brossat, adjoint chargé du logement à la maire de Paris Anne Hidalgo[1],[4].
Lors des élections régionales de 2015 en Île-de-France, il se présente en position non-éligible sur la liste Front de gauche (PCF-Parti de gauche) conduite à Paris par Éric Coquerel[5].
Investi candidat par le PCF dans la dixième circonscription de Paris (13e et 14e arrondissements) au scrutin législatif de 2017, il arrive en septième position au premier tour, avec 2,38 % des suffrages exprimés[6].
À l'occasion des élections municipales de 2020 à Paris, il se présente dans le 14e arrondissement de Paris sur la liste d'union de la gauche conduite par la maire sortante, Carine Petit[7]. Élu conseiller de Paris, il siège avec onze autres personnalités au sein du groupe communiste et citoyen, qui fait partie de la majorité d’Anne Hidalgo, puis chez les non-inscrits à partir de 2021[8]. Au conseil d’arrondissement, il devient conseiller délégué « à l’égalité femmes-hommes et à la lutte contre les discriminations » ; en janvier 2021, la délégation lui est retirée en raison d'une accusation de viol (qui donnera lieu à une enquête, classée sans suite)[9],[10].
Spécialiste des questions de logement[11], il intervient dans le débat public pour critiquer « la fausse générosité des milliardaires »[12] et en faveur du renforcement de l'imposition des plus riches[13],[14].
En juillet 2022, sa possible réintégration au sein du Parti communiste, dont il avait été suspendu en 2021, crée des « remous en interne » et déclenche des oppositions[15]. La commission nationale de médiation et de règlement des conflits du PCF recommande la réintégration de Maxime Cochard et de son compagnon, en raison du verdict classant sans suite les accusations à leur encontre. Des élus au conseil de Paris et la fédération du PCF leur reprochent cependant leur attitude et le fait d'avoir qualifié les personnes les ayant mis à l'écart de "médiocres" et de "lâches"[16].
En 2022, il fait partie du comité de rédaction qui relance la revue Commune, historiquement proche du Parti communiste[17]. En septembre de la même année, il y publie sa critique du mouvement #SaccageParis[18],[19].
Activités culturelles
modifierEn parallèle de sa carrière politique, Maxime Cochard écrit et mène un travail d'éditeur.
En 2017, il publie son premier roman, titré Cette infortune. L'ouvrage est le récit de la vie d'un jeune provincial ambitieux, qui déménage à Paris, où il se prostitue auprès d'hommes d’âge mûr[20].
A partir de 2022, il est directeur de la publication de la revue Commune, qui publie des articles et tribunes politiques, mais aussi de nombreux textes relatifs aux arts et à la culture.
En 2024, Maxime Cochard participe à la republication d'oeuvres au sein des Éditions des Lumières[21]. Il y préface les rééditions d'À vau-l’eau de Huysmans[22] et du Diable au corps de Raymond Radiguet[23],[24].
Accusation de viol et classement sans suite
modifierLe , sur Twitter, un étudiant à l’université Paris-Nanterre, Guillaume T. T., accuse Maxime Cochard et son compagnon Victor Laby de l’avoir violé en , alors qu'il était âgé de 18 ans et qu’il se trouvait dans une « situation particulièrement vulnérable »[3],[25]. À la presse, Guillaume T. T. décrit des rapports sexuels ne comportant « ni violences, ni menace, ni contrainte, mais de la surprise », le viol par surprise étant reconnu en France ; l’étudiant annonce alors qu'il envisage de porter plainte[26].
Maxime Cochard évoque de son côté une relation consentie et annonce une plainte en diffamation[26],[27]. Alors que le PCF demande à son élu de se mettre temporairement en retrait et que la maire du 14e arrondissement lui retire sa délégation[9], l’affaire entraîne de nombreuses réactions : des conseillères de Paris, comme Danielle Simonnet et Raphaëlle Rémy-Leleu (à laquelle Guillaume s'était confié quelques jours avant sa dénonciation[28]), apportent leur soutien à la victime présumée, tandis que le hashtag MeTooGay, sur le modèle du mouvement #MeToo, connaît un grand succès sur Twitter[3].
Le , Guillaume T. T. se suicide par pendaison dans sa chambre universitaire de Nanterre[29]. La famille de l’étudiant porte plainte contre X et s’exprime dans les termes suivants : « Les personnes mises en cause ont répliqué non pas par la voie judiciaire, comme elles l’ont prétendu, mais d’abord par la voie médiatique pour décrédibiliser, discréditer et dénigrer Guillaume[30],[31]. » Une action judiciaire est en parallèle intentée par Maxime Cochard contre le groupe Paris Queer Antifa pour des affiches, collées à proximité de son domicile, les qualifiant lui et son conjoint de « violeurs » et « d'assassins »[28].
Le , l'enquête visant Maxime Cochard est classée sans suite, le parquet de Paris écartant sa responsabilité dans le suicide de Guillaume T. T.[32]. L'enquête de police montre que Guillaume T. T. « n'a pas explicitement exprimé son refus » et a eu avec le couple « des rapports pleinement consentis » dans les mois qui ont suivi leur rencontre[33].
Guillaume T. T. faisait en outre l'objet d'une accusation d'agression sexuelle, ce qui lui a valu une demande de « mise en retrait » de la part du collectif Paris Queer Antifa. « Très affecté », il fait état quelques heures avant de mettre fin à ses jours de sa peur d'être considéré comme « un paria », d'être vu comme « l'arroseur arrosé »[33].
Publications
modifier- Cette infortune (roman), éditions Au Pont 9, , 250 p. (ISBN 979-1096310050)
- Nous n'avons pas besoin des riches : bêtisier du macronisme (essai), éditions Arcane 17, coll. « écrits politiques », , 153 p. (ISBN 978-2918721819)
- Préface à Joris-Karl Huysmans, À vau-l’eau, Éditions des Lumières, 2024, 106 p. (ISBN 2487102004).
- Préface à Raymond Radiguet, Le diable au corps et Le bal du comte d'Orgel, Éditions des Lumières, 2024, 332 p (ISBN 2487102055). (ISBN 2487102055).
Notes et références
modifier- Xavier Héraud, « Maxime Cochard, de la politique au roman », sur komitid.fr, (consulté le ).
- « Le Réseau de Sciences Po Bordeaux », sur Réseau Sciences Po Bordeaux (consulté le )
- « #MeTooGay : ce que l’on sait des accusations visant l’élu PCF Maxime Cochard et son conjoint », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
- Gérald Rossi, « Littérature : les grandes désillusions sous les ors et les marbres du Parlement », sur humanite.fr, (consulté le ) : « Cette infortune, de Maxime Cochard. L'auteur décortique l’aventure d’un jeune homo qui, pour fuir parents et province poisseuse, se prostitue à Paris confronté à l’illusion du fric facile. Rencontre avec l’auteur d’un premier roman engagé et amusant. ».
- « Régionales : la liste des candidats à Paris », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- « Résultats des élections législatives de 2017 : 10e circonscription de Paris », sur lexpress.fr (consulté le ).
- « Municipales 2020 : Paris 14e arrondissement », sur lemonde.fr (consulté le ).
- « Maxime Cochard », sur paris.fr (consulté le ).
- « Le PCF demande à l’élu parisien Maxime Cochard, accusé de viol, de se mettre en retrait », sur tetu.com, (consulté le ).
- « L’enquête sur le suicide d’un étudiant qui a déclenché un #MeTooGay classée sans suite », sur L'Obs, (consulté le )
- Denis Cosnard, « Un élu communiste à la Mairie de Paris accusé de viol », Le Monde, (lire en ligne)
- Maxime Cochard, « Bernard Arnault, symbole de la fausse générosité des milliardaires », sur marianne.net, (consulté le ).
- Denis Cosnard, « Un élu communiste à la Mairie de Paris accusé de viol », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Maxime Cochard, « Tribune – Imposition des riches : le vent tourne et c’est tant mieux ! », sur liberation.fr, (consulté le ).
- Marceau Taburet, « La réintégration de Maxime Cochard divise le PCF et le Conseil de Paris », sur liberation.fr, (consulté le ).
- « La réintégration de Maxime Cochard au Conseil de Paris suscite des remous », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
- « Qui sommes-nous ? », sur Commune, (consulté le ).
- « Paris saccagé ? Partie I, par Maxime Cochard », sur Commune, (consulté le )
- « Paris saccagé ? Partie II, par Maxime Cochard », sur Commune, (consulté le )
- « Maxime Cochard, de la politique au roman », sur KOMITID, (consulté le )
- « Éditions des Lumières » (consulté le )
- Équipe de recherche Fabula, « Joris-Karl Huysmans, À vau-l'eau et autres récits drolatiques », sur https://www.fabula.org, (consulté le )
- « Maxime Cochard – Éditions des Lumières » (consulté le )
- Équipe de recherche Fabula, « Raymond Radiguet, Le Diable au corps, Le Bal du comte d'Orgel (éd. & préf. de Maxime Cochard) », sur https://www.fabula.org, (consulté le )
- « Maxime Cochard et son compagnon accusés de viol : changement de domicile, perte de poids, tics... Victor se confie », purepeople.com, 31 mars 2021.
- Céline Carez, « «Je n’ai jamais violé personne» : l’élu du Conseil de Paris répond à son accusateur », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- Fanny Rocher, « L’avocate de Maxime Cochard, l’élu PCF de Paris accusé de viol, s’exprime », sur bfmtv.com, (consulté le ).
- Marc Leplongeon et Marion Cocquet, « MeTooGay, les coulisses d’un drame », sur lepoint.fr, (consulté le ).
- David Livois et Céline Carez, « Guillaume T., l’étudiant qui a accusé de viol l’élu parisien Maxime Cochard, retrouvé mort à Nanterre », leparisien.fr, 9 février 2021.
- Alexandra Gonzalez et Alicia Foricher, « Guillaume T., l'étudiant qui accusait l'élu PCF parisien Maxime Cochard de viol, retrouvé mort », sur bfmtv.com, (consulté le ).
- « La famille de Guillaume T., qui s’est suicidé après avoir accusé un élu de viol, porte plainte », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
- « #MeTooGay: l’enquête sur le suicide de l’étudiant à l’origine du mouvement classée sans suite », sur liberation.fr, (consulté le ).
- Marion Cocquet, Marc Leplongeon, « Les derniers mots de Guillaume, symbole du #MeTooGay », sur Le Point, (consulté le )
- « Roman. Pouvoir de séduction », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Pablo Pillaud-Vivien, « Maxime Cochard : « Enrichir les plus riches nuit à l’économie et à la lutte contre la pauvreté » », sur regards.fr, (consulté le ).
- Éric Morillot, « Les Incorrectibles, avec Maxime Cochard », sur sudradio.fr, (consulté le ).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Sa fiche d’élu sur le site de la mairie de Paris.
- Sa fiche d’élu sur le site de la mairie du 14e arrondissement de Paris.