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Marie Arena

femme politique belge

Marie Arena, née Maria Arena le à Mons, est une femme politique belge membre du Parti socialiste (PS). Elle est députée européenne de 2014 à 2024.

Marie Arena
Illustration.
Marie Arena en 2016.
Fonctions
Députée européenne

(10 ans et 14 jours)
Élection 25 mai 2014
Réélection 26 mai 2019
Législature 8e et 9e
Groupe politique S&D
Présidente de la sous-commission des droits de l'Homme du Parlement européen

(3 ans, 6 mois et 1 jour)
Élection
Législature 9e
Prédécesseur Pier Antonio Panzeri
Successeur Udo Bullmann
Ministre fédérale belge de l'Intégration sociale, des Pensions et des Grandes villes

(1 an, 3 mois et 27 jours)
Premier ministre Yves Leterme
Herman Van Rompuy
Gouvernement Leterme I
Van Rompuy
Prédécesseur Christian Dupont
Successeur Michel Daerden
Laurette Onkelinx (Intégration)
Ministre-présidente de la Communauté française

(3 ans, 8 mois et 1 jour)
Gouvernement Arena
Législature 7e
Coalition PS-cdH
Prédécesseur Hervé Hasquin
Successeur Rudy Demotte
Ministre fédérale de la Fonction publique, de l'Intégration sociale, de la Politique des grandes villes et de l'Égalité des chances[a]

(1 an et 7 jours)
Premier ministre Guy Verhofstadt
Gouvernement Verhofstadt II
Prédécesseur Luc Van den Bossche (Fonction publique)
Johan Vande Lanotte (Intégration)
Successeur Christian Dupont
Biographie
Date de naissance (57 ans)
Lieu de naissance Mons (Belgique)
Nationalité Belge
Parti politique PS
Diplômée de FUCaM

Marie Arena
Ministres-présidents de la Communauté française de Belgique

Recrutée comme collaboratrice au cabinet du ministre régional wallon de l'Emploi, Michel Daerden, en 1999, elle lui succède dans cette fonction dès l'année suivante. Elle intègre, en 2003, le gouvernement fédéral, au poste de ministre de la Fonction publique de l'Intégration sociale et de la Politique des grandes villes de la coalition violette de Guy Verhofstadt.

À la suite des élections régionales de juin 2004, elle est investie, à 37 ans, ministre-présidente de la Communauté française et gouverne en coalition avec le Centre démocrate humaniste (cdH).

Elle est rappelée au fédéral comme ministre de l'Intégration sociale, des Pensions et des Grandes villes en mars 2008, mais n'exerce ces responsabilités que pendant dix-huit mois. Elle prend effectivement possession de son siège à la Chambre des représentants en juillet 2009, puis est élue sénatrice en juin 2010. Elle remporte un siège quatre ans plus tard au Parlement européen, qu'elle conserve en 2019.

Biographie

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Jeunesse

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Née Maria Arena en à Mons[1], elle étudie les sciences économiques aux facultés universitaires catholiques de Mons (FUCaM) et y obtient une licence en . De 1990 à 1999, elle travaille alors au sein de l'Office wallon de la formation professionnelle et de l’emploi (Forem).

Ascension politique

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À la suite des élections régionales de , elle est recrutée comme collaboratrice de cabinet par Michel Daerden, ministre de l'Emploi, de la Formation et du Logement du gouvernement de la Région wallonne. Lorsque le ministre-président Elio Di Rupo démissionne au profit de Jean-Claude Van Cauwenberghe en , Marie Arena prend à 33 ans la succession de Daerden.

En parallèle, elle déménage de Chimay à Binche, dans l'objectif de postuler six mois plus tard au maïorat de la commune lors des élections communales. Sa liste est devancée par une alliance entre des dissidents socialistes, des indépendants et des sociaux-chrétiens, ce qui met fin à 24 ans d'hégémonie du PS binchois.

Ministre, puis ministre-présidente

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Le , elle est nommée ministre fédérale de la Fonction publique, de l'Intégration sociale et de la Politique des grandes villes dans la coalition arc-en-ciel du libéral flamand Guy Verhofstadt. Elle est remplacée par Philippe Courard au sein du cabinet wallon, puis ajoute l'Égalité des chances à ses attributions ministérielles le .

À la suite des élections régionales de , le Parti socialiste redevient la première force politique au Parlement de la Communauté française. Marie Arena est investie ministre-présidente le suivant, à la tête d'une « coalition rouge-romaine » avec le Centre démocrate humaniste (cdH). Elle avait démissionné la veille du gouvernement fédéral. Elle est par ailleurs ministre communautaire de l'Enseignement obligatoire et de la Promotion sociale, ainsi que ministre de la Formation du gouvernement wallon.

Elle est prise au mois de dans une polémique au sujet des frais de rénovation de ses bureaux à Bruxelles. Tandis que son prédécesseur libéral Hervé Hasquin dit avoir laissé le cabinet équipé et en bon état, les collaborateurs de la nouvelle cheffe du gouvernement affirment l'inverse. Elle explique alors qu'il faut mettre la somme de 300 000  en regard de la surface totale du bâtiment concerné, à savoir 11 000 m2. Quand le journal Le Soir révèle que 275 000  ont été employés à la réfection d'un seul étage, l'entourage de la ministre-présidente rétorque que la polémique a suffisamment duré[2].

Elle se représente environ deux ans plus tard, le , aux élections communales à Binche. En s'associant avec le Mouvement réformateur (MR) et une dissidente de la majorité sortante, le Parti socialiste retrouve le pouvoir, mais le poste de bourgmestre échoit à Laurent Devin, auteur du meilleur score personnel. Marie Arena, qui a conclu l'accord de majorité avec le libéral Olivier Chastel, est choisie comme cheffe de file socialiste au conseil communal[3].

Un bref retour au fédéral

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Pour les élections fédérales du , elle se présente à la Chambre des représentants dans la circonscription du Hainaut, occupant la deuxième place de la liste d'Elio Di Rupo. Avec 20 187 préférences, elle réalise le deuxième score parmi les candidats socialistes et obtient un mandat de députée fédérale[4], dont elle est empêchée. Le suivant, elle abandonne les compétences de la Promotion sociale dans son exécutif, tandis qu'elle n'est pas reconduite par le nouveau ministre-président wallon Rudy Demotte.

Elle annonce au début du mois de son intention de quitter la ville de Binche, où elle reconnaît n'avoir pas été capable de réunir un nombre de votes préférentiels à la hauteur de sa visibilité ministérielle. Elle l'explique notamment par ses responsabilités gouvernementales, qui l'ont éloignée de la ville et son caractère de « femmes de dossiers ». Elle précise s'installer à Forest, dans la région de Bruxelles-Capitale, ce qui lui permettrait de se présenter aux élections régionales bruxelloises[5].

Elle retrouve le gouvernement fédéral le , lorsqu'elle est désignée ministre de l'Intégration sociale, des Pensions et des Grandes villes du premier cabinet du chrétien-démocrate flamand Yves Leterme. Rudy Demotte prend alors sa suite comme ministre-président de la Communauté française. À la fin de l'année , elle est confirmée par Herman Van Rompuy.

Dans le domaine des retraites, elle augmente puis supprime la cotisation de solidarité pour les pensions les plus basses. Elle crée la Conférence nationale des Pensions pour discuter en partenariat avec les partenaires sociaux et les administrations concernées le modèle de financement des pensions à venir. En matière d'intégration sociale, elle organise et défend l'accueil des demandeurs d'asile. Elle réclame la réalisation de l'accord de gouvernement qui devrait permettre la régularisation d'immigrés ayant fait preuve d'une réelle volonté d'intégration.

Parlementaire

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À la suite de la nomination de Karel De Gucht comme commissaire européen, Van Rompuy et ses partenaires de coalition s'accordent pour mener le un remaniement ministériel. Le PS prend alors la décision de confier le poste de ministre fédéral des Pensions à Michel Daerden, exclu deux jours plus tôt du gouvernement wallon[6]. N'exerçant plus aucune autre responsabilité, Marie Arena prend donc possession de son mandat de députée fédérale à la Chambre des représentants.

Pour les élections fédérales anticipées du , elle est investie candidate au Sénat sur la liste du ministre fédéral du Climat Paul Magnette. Rassemblant sur son nom 77 706 votes préférentiels, elle accède à la chambre haute du Parlement belge comme deuxième socialiste la mieux élue[7]. Elle postule lors des élections communales du à Forest, occupant la troisième place de la liste socialiste de Marc-Jean Ghyssels. Elle réalise toutefois le quatrième score du PS avec 1 026 voix[8].

Le , le président du Parti socialiste Paul Magnette propose l'investiture de Marie Arena comme tête de liste aux élections européennes du suivant, marquant le retour de cette dernière au premier plan de la vie politique[9]. Elle est élue au Parlement européen avec 186 103 suffrages de préférences, ce qui en fait la première socialiste, la deuxième femme (après Marianne Thyssen) et la deuxième francophone (derrière Louis Michel) la mieux élue[10]. Membre du groupe Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D), elle appartient à la commission du Commerce international et à la commission des Droits des femmes.

Elle est réélue lors des élections européennes de 2019 sur la liste du Parti Socialiste menée par Paul Magnette, et est désignée au sein du Parlement européen présidente de la sous-commission des droits de l'Homme[11].

En décembre 2022, son nom est cité dans le cadre d'une opération de lutte contre la corruption menée par l'Office central pour la répression de la corruption, et impliquant des personnalités politiques européennes susceptibles d'avoir reçu de l'argent du Qatar. Le bureau d’une assistante parlementaire de Marie Arena ayant travaillé pour l’ONG Fight impunity est mis sous scellé[12]. Son nom est à nouveau cité dans un mandat d'arrêt émis le 10 février 2023 dans le cadre du scandale de corruption par le Qatar au Parlement européen et selon lequel elle ferait partie d'un quatuor comprenant également Marc Tarabella, Alessandra Moretti et Andrea Cozzolino[13]. Fin août 2023, il est révélé que les enquêteurs auraient retrouvé 280 000 euros en liquide dans l'appartement de son fils, Ugo Lemaire, dont l'appartement était attenant à celui de Marie Arena[14].

Décorations

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Notes et références

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  1. Ministre fédérale de la Fonction publique, de l'Intégration sociale et de la Politique des grandes villes jusqu'au .

Références

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  1. « Maria Arena », sur humanitarian.forum.europa.eu (consulté le )
  2. Pierre Bouillon, « Marie Arena ne peut plus se taire », Le Soir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Majorité PS-MR et Laurent Devin bourgmestre », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Élections 2007 – Chambre », sur elections2007.belgium.be (consulté le ).
  5. « Marie Arena quitte Binche pour Forest », La Dernière Heure/Les Sports,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Remaniements: Arrivée des Wallons et de Vanhengel », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Élections 2010 – Sénat », sur elections2010.belgium.be (consulté le ).
  8. « Élections 2012 – Communales », sur bru2012.irisnet.be (consulté le ).
  9. « Exclusif: Marie Arena sera tête de liste PS à l’Europe, devant Marc Tarabella et Hugues Bayet », Sudinfo.be,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Élections 2014 – Parlement européen », sur elections2014.belgium.be (consulté le ).
  11. Jean-Paul Bombaerts, « Trois Belges présidents de commission à l'Europe », L'Écho,‎ (lire en ligne).
  12. Soupçons de corruption au Parlement européen: les bureaux d’assistants de Marie Arena et Marc Tarabella sous scellés, lesoir.be, 9 décembre 2022
  13. (en-US) « Qatargate: Corruption scandal widens with more EU lawmakers in frame », sur POLITICO, (consulté le )
  14. « 280.000 euros en liquide retrouvés chez le fils de Marie Arena », sur RTBF (consulté le )
  15. « Marie Arena », sur senat.be (consulté le )

Voir aussi

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Article connexe

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Liens externes

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