Mahonne
La mahonne est un chaland principalement à rames et gréement amovible, de grandes dimensions, spécifique de la mer Noire. Elle est parfois encore employée aux bouches du Danube, et aussi, sous le nom de bolozane, sur le fleuve même (un tableau de Francisc Șirato représente des bolozanes).
Historique et sémantique
modifierLes mahonnes sont attestées dès le Xe siècle. Le mot grec μαχώνη (dans le manuscrit de Jean Skylitzès) provient de μάχη, le combat, car ces chalands transportaient fréquemment des guerriers et leur armement dans des opérations de débarquement et de siège. De là, le mot est passé en turc (mavuna, mavna, désignant un « voilier à fond plat ») puis en arabe (mā'unǎh : « bateau de transport »). Le mot est également passé en italien maona, roumain mahonă, bulgare, russe et ukrainien Махонъ. Ce type de barque a la proue et la poupe relevées pour résister aux lames souvent courtes et hautes de la mer Noire.
Typologie
modifierMahonnes fluviales, les bolozanes (roumain bolozană, langues slaves Болозане) étaient manœuvrées à l'aide de rames, de voiles, de perches que l'on poussait au fond, ou bien remorquées par des attelages depuis la terre, voire par des tireurs d'amarres professionnels (bourlaques, en roumain burlaci[1], en langues slaves Бурлаки). Le chant dit des Bateliers de la Volga (Chant des bourlaques en russe, ne concernant pas que la Volga) rappelle ces anciennes pratiques.
Notes et références
modifier- Le mot a changé de sens et désigne en roumain moderne un célibataire, le statut de bourlaque n'étant compatible ni avec un âge supérieur à la trentaine, ni avec une vie de famille.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Robert Gruss, Dictionnaire Gruss de marine., Éditions maritimes & d'outre-mer, 5e éd. (OCLC 4490170)
- Cdt. Eugen Bejan (dir.), Dicționar Enciclopedic de Marină, éd. Societății Scriitorilor Militari, Bucarest 2006, (ISBN 973-87341-7-7)
- Lexicon maritim englez-român, éd. Științifică, Bucarest, 1971