Lucius Sergius Esquilinus
Lucius Sergius Esquilinus est un homme politique de la République romaine, membre du second collège décemviral entre 450 et 449 av. J.-C.
Sénateur romain | |
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Décemvir à pouvoir consulaire |
Époque |
République romaine archaïque (d) |
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Activités | |
Gens | |
Statut |
Famille
modifierIl est membre des Sergii Esquilini, branche patricienne de la gens Sergia. Son praenomen a disparu des Fastes capitolins et les auteurs antiques ne s'accordent pas sur le même. Tite-Live donne Marcus puis Lucius, Diodore de Sicile mentionne un Caius et Denys d'Halicarnasse, un Marcus[1].
Biographie
modifierLucius Sergius Esquilinus est un des dix membres du second collège décemviral, présidé par Appius Claudius Sabinus et élu pour achever la rédaction de la Loi des Douze Tables, premier corps de loi rédigé du droit romain[2]. A l'instigation de Sabinus, les décemvirs se maintiennent au pouvoir illégalement l'année suivante, refusant de procéder à l'élection de consuls[a 1],[1].
Cette année-là, une guerre éclate avec les Sabins installés dans Eretum et les Èques qui campent sur le mont Algide[3]. Les troupes romaines sont divisées en deux armées afin de combattre sur les deux fronts. Esquilinus reçoit le commandement de l'armée qui affronte les Èques, avec trois autres décemvirs, Lucius Minucius, Marcus Cornelius et Titus Antonius. Pendant ce temps, Appius Claudius Sabinus et Spurius Oppius Cornicen restent à Rome pour assurer la défense de la ville, et les quatre autres décemvirs partent combattre les Sabins[a 2],[a 3],[4].
Les deux armées romaines sont tenues en échec sur chaque front. L'armée commandée par Esquilinus se replie sur Tusculum[3] puis se soulève à l'appel de Lucius Verginius dont la fille a été réduit en esclavage par Sabinus lors d'un procès jugé scandaleux. Devant cette infamie, Lucius Verginius a été contraint de tuer sa propre fille. Son récit provoque la mutinerie des soldats qui élisent dix tribuns militaires. Sous leur commandement, ils retournent vers Rome et s'installent sur l'Aventin puis font jonction avec l'autre armée sur le mont Sacré[5]. Sous la pression des soldats et des plébéiens, les décemvirs démissionnent. Appius Claudius Sabinus et Spurius Oppius Cornicen, restés à Rome, sont emprisonnés mais se suicident avant leur procès. Les huit autres décemvirs, dont Lucius Sergius Esquilinus, partent en exil[4],[a 4],[a 5].
Notes et références
modifier- Sources modernes :
- Broughton 1951, p. 47.
- Broughton 1951, p. 46.
- Cels-Saint-Hilaire 1995, p. 180.
- Broughton 1951, p. 48.
- Cels-Saint-Hilaire 1995, p. 181.
- Sources antiques :
- Cicéron, De Republica, II, 61
- Tite-Live, Histoire romaine, III, 38-42
- Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, XI, 2, 1
- Tite-Live, Histoire romaine, III, 43-54
- Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, XI, 24-43
Bibliographie
modifierAuteurs antiques
modifier- Tite-Live, Histoire romaine [détail des éditions] [lire en ligne]
- Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines [détail des éditions] [lire en ligne]
Auteurs modernes
modifier- (en) T. Robert S. Broughton, The Magistrates of the Roman Republic : Volume I, 509 B.C. - 100 B.C., New York, The American Philological Association, coll. « Philological Monographs, number XV, volume I », , 578 p.
- (fr) Janine Cels-Saint-Hilaire, La République des tribus : Du droit de vote et de ses enjeux aux débuts de la République romaine (495-300 av. J.-C.), Toulouse, Presses universitaires du Mirail, coll. « Tempus », , 381 p. (ISBN 2-85816-262-X, lire en ligne)