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Lion (constellation)

constellation du zodiaque

Le Lion est une constellation du zodiaque traversée par le Soleil du 10 août au 16 septembre. Dans l'ordre du zodiaque, cette constellation se situe entre le Cancer à l'ouest et la Vierge à l'est.

Lion
Image illustrative de l'article Lion (constellation)
Vue de la constellation.
Désignation
Nom latin Leo
Génitif Leonis
Abréviation Leo
Observation
(Époque J2000.0)
Ascension droite Entre 138,75° et 178°
Déclinaison Entre -6° et 33,5°
Taille observable 947 deg2 (12e)
Visibilité Entre 90° N et 65° S
Méridien 15 avril, 21h00
Étoiles
Brillantes (m≤3,0) 5 (α, β, δ, γ1, ε)
À l’œil nu 127
Bayer / Flamsteed 68
Proches (d≤16 al) 2
La plus brillante Régulus (1,36)
La plus proche Wolf 359 (7,78 al)
Objets
Objets de Messier 5 (M65, M66, M95, M96, M105)
Essaims météoritiques Léonides
Constellations limitrophes Cancer
Chevelure de Bérénice
Coupe
Hydre
Petit Lion
Sextant
Vierge

Cette constellation contient plusieurs étoiles brillantes, telles Régulus, le cœur du Lion, et Denebola, sa queue.

Histoire

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En Mésopotamie

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Le Lion mésopotamien vers 500 av. è. c.

Les Mésopotamiens nomment, dès l’époque paléobabylonienne (2000-1600 av. è. c.), l'étoile Alpha Leonis UR.GU.LA = Urgulû, « le Lion », ou UR.MAḪ = Nēšu, de même signification.

Plus tard, quand le ciel est organisé en constellations, ce qui se mesure au fait que les étoiles proches sont affectées d'un nom correspondant à leur situation dans une figure projetée sur la voûte céleste, soit dans la première moitié du 1er millénaire av. è. c., la plupart des étoiles du Lion possèdent une dénomination, depuis SU6, « la Lippe », jusqu’à KUN, « la Queue »[1]. Certains textes placent cette figure sous l’égide d’un dieu mineur, Lātarāk, personnage à tête de lion, mais il est bien possible que nous ayons là, au moins dans certaines cités, un emblème de la déesse Ištar.

En Grèce et à Rome

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La figure de Leo dans l'édition de 1482 du Poeticon astronomicon d'Hyginus.

Les Grecs héritent de cette figure sous le nom de Λέων, attestée depuis Euctémon (fl. 432 av. è. c.)[2] et ils l'adaptent à leur propre imaginaire. Selon Ératosthène, il s'agirait du Lion de Némée, tué par Héraclès lors du premier de ses Douze Travaux[3].

Les Latins se sont contentés de rendre le grec, à partir des Aratea de Cicéron, Λέων en Leo[4].

Chez les Arabes

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La figure de الأسد al-Asad d'après une copie du traité de ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī, 1606, St-Pétersbourg.

Chez les Arabes, il faut distinguer le ciel traditionnel qui comprend les manāzil al-qamar ou « stations lunaires », et le ciel gréco-arabe, c’est-à-dire celui que les astronomes classiques ont repris des Grecs au IXe siècle de notre ère.

Avant de reprendre des Grecs la figure de Λέων parmi leurs constellations, les Arabes avaient déjà, dans le ciel traditionnel, al-Asad, « le Lion », comme signe zodiacal, attesté dans l’horoscope de fondation de la ville de Baghdad en 762, ainsi que nous rapporte l’érudit persan al-Bīrūnī[5]. Ils voyaient, organisé à partir des stations lunaires (manāzil al-qamar), un « Superlion » couvrant sur l’écliptique l’espace allant d’un côté de la partie supérieure des Gémeaux et de l’autre du Petit Chien, aux dernières étoiles de la Vierge[6].

Ainsi, l’espace du Lion gréco-arabe couvre quatre manāzil al-qamar ou « stations lunaires ». En premier, la IXe station, partagée avec l’espace du Cancer, formée par le couple κ Cnc + λ Leo, et nommée لطرف al-Ṭarf, « le Regard », de signification obscure ; ensuite la Xe station, formée par le groupe α, η, γ et ζ Leo, et nommée الجبهة al-Ğabha, peut-être « la Troupe », ou « le Groupe » ; puis la XIe station, formé par le couple δ et θ Leo et nommée الخراتان al-Ḫarātān, de signification inconnue ; enfin la XIIe station, représentée par β Leo et nommée الصرفة al-Ṣarfa, « le Changement [du Temps] ». Dans un second temps, les deux premiers objets célestes sont intégrés dans la figure du Superlion arabe : le premier, الطرف al-Ṭarf, est interprété comme عيننا الاسد ᶜAynā l-Asad, « les Yeux du Lion »; le second, الجبهة al-Ğabha, comme « le Front » du Lion. Le dernier des quatre objets, soit β Leo, va prendre un nouveau nom dans le cadre du Lion gréco-arabe, savoir ذنب الأسد Ḏanab al-Asad, « la Queue du Lion ». Voir la figure nommée « Les deux Lions arabes ».

 
Les deux Lions arabes

En Europe

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Le Lion dans l'Uranographia de Johannes Hevelius.

Au Moyen Âge, les clercs latins connaissaient le nom Leo par les encyclopédies et les quelques manuscrits des Aratea, c’est-à-dire les versions latines des Φαινόμενα d’Aratos, à leur disposition, mais ils connurent dès l’an mil le nom arabe de cette figure, alors que le nom grec n’était pas encore lu dans le texte, ce qui n’adviendra qu’à la Renaissance. On trouve par exemple, dans l’Uranometria de Johann Bayer (1603), une liste de noms connus dans les différentes langues, selon l’usage de l’époque. On n’y lit pas seulement Λέων , mais encore notamment Alasid et Asit vel Asid, qui sont des transcriptions de l’arabe الأسد al-Asad[7]. Ces noms figurent encore dans plusieurs catalogues jusqu’à ce que la nomenclature approuvée en 1930 par l’Union astronomique internationale (UAI) ne chasse définitivement les appellations autres que Leo, à l’exception du grec Λέων .

La constellation voisine de la Chevelure de Bérénice était autrefois considérée comme un simple astérisme dans le Lion avant d'en être détachée.

 
les figures de Leo Major et du Leo Minor dans l'Urania's Mirror, Londres, 1824.

Bibliographie / Nomenclature

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Observation des étoiles

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Constellation du Lion.
 
Visibilité nocturne de la constellation.

Localisation de la constellation

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Le Lion peut être localisé à partir de la Grande Ourse, en prenant l'alignement des deux étoiles internes à la « casserole ». Cet alignement arrive sur Alpha Leonis (Régulus).

Le Lion est à l'opposé du Taureau par rapport aux Gémeaux, sur l'axe qui passe ensuite par α Virginis.

Localement, le Lion peut se reconnaître directement par sa forme générale, et si les conditions de visibilité sont bonnes, par la forme de la « faucille » qui forme sa tête.

Forme de la constellation

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La forme sous laquelle le Lion apparaît dépend beaucoup des conditions de visibilité.

Les quatre premières étoiles visibles (Mag 2,5) forment un trapèze très aplati, avec dans le sens contraire des aiguilles d'une montre Régulus (α Leo) au Sud-Ouest, la base des pattes avant, Algeiba (γ1 Leo) un peu plus au Nord (le cou), Zosma (δ Leo) au Nord-Est (la base de la queue) et Denebola (β Leo) à l'Est (le bout de la queue).

Quand les conditions sont meilleures (Mag 4), on voit se dessiner la « faucille » partant de Régulus (α Leo), qui passe par η, γ (Algeiba), ζ, μ et repique vers le Sud avec ε Leo. Cette « faucille » marque la tête du Lion, dont le museau se prolonge un peu vers l'Ouest avec κ (nord) et λ (sud) Leo, qui ne sont visibles que dans de très bonnes conditions (Mag 4,5).

Avec des conditions optimales, les formes côté Sud-Est sont mieux visibles. θ Leo est bien visible au Sud de δ Leo (Zosma), sur l'alignement entre Régulus et Denebola. La patte la plus en arrière est marquée par ι et σ Leo, l'autre patte arrière s'achève soit sur χ Leo, soit sur σ Leo, plus proche de Régulus. De son côté, la patte avant s'achève sur ο Leo.

Étoiles principales

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Régulus (α Leonis)

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L'étoile la plus brillante de la constellation du Lion se nomme « Régulus » (α Leonis), ce qui signifie « Roitelet » en latin (elle était également connue sous le nom de Cor Leonis, qui signifie « Cœur du Lion »). Avec une magnitude apparente de 1,36, il s'agit de la 21e étoile la plus brillante du ciel.

Régulus est une étoile bleu-blanc de la séquence principale, 4 fois plus large et plus massive que le Soleil. Étant une étoile blanche, elle est beaucoup plus chaude que ce dernier et 130 fois plus brillante.

Elle possède un petit compagnon distant de 4 200 ua. Celui-ci est lui-même double.

Régulus se trouve quasiment sur le plan de l'écliptique. Elle a une forme ovoïde, probablement secondaire à l'importance de la force centrifuge due à une vitesse de rotation importante (période = 16 h).

Denebola (β Leonis)

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Denebola (β Leonis), la 2e étoile de la constellation, dont le nom signifie « la Queue du Lion » en arabe, est une étoile blanche d'un diamètre et d'une masse à peu près doubles de ceux du Soleil, relativement proche du Système solaire (36 années-lumière).

C'est également une étoile variable de type δ Scuti et sa magnitude oscille très légèrement autour de 2,14.

Autres étoiles

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Plusieurs autres étoiles moins lumineuses du Lion ont été nommées, telles Algieba1 Leo), Zosma (δ Leo), Ras Elased Australis (ε Leo), Adhafera (ζ Leo), Chort ou Coxa (θ Leo), Al Minliar al Asad (κ Leo), Alterf (λ Leo), Ras Elased Borealis (μ Leo) et Subra (ο Leo).

Les étoiles α, η, γ, ζ, μ et ε Leonis constituent l'astérisme appelé « la Faucille ».

Wolf 359 est une naine rouge, 50 000 fois moins lumineuse que le Soleil. Il s'agit de la 6e étoile la plus proche du Système solaire (la 4e si on considère le système d'Alpha du Centaure comme un seul objet). Distante de 7,78 années lumière, sa magnitude absolue n'est que de 16,55, ce qui en fait l'objet le moins brillant connu dans le voisinage du Système solaire.

Objets célestes

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Les trois galaxies spirales M65, M66 et NGC 3628 forment le triplet du Lion.

Le Lion contient plusieurs galaxies brillantes dont les jumeaux M65 et M66 entre ι et θ Leonis, et M95 et M96 9° à l'est de Régulus, sont les représentants les plus fameux. M65 et M66 sont deux galaxies spirales distantes de 27 millions d'années lumière et qui semblent être liées gravitationnellement. M95 et M96, deux galaxies spirales là-aussi, sont éloignées de 29 millions d'années lumière et constituent un petit amas avec plusieurs autres galaxies moins brillantes.

On y trouve également la galaxie elliptique M105, les galaxies spirales NGC 2903, NGC 3370 et NGC 3521. Juste au nord de Régulus, Leo I et Leo II font partie de notre Groupe local.

Le Lion comme signe du zodiaque

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Le Lion désigne également un signe du zodiaque correspondant au secteur de 30° de l'écliptique traversé par le Soleil du 23 juillet au 22 août[8].

 
Signe zodiacal du lion ornant la méridienne de la Basilique Ste-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs à Rome.

Notes et références

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Références

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  1. Roland Laffitte,, « Constellations mésopotamiennes: UR.GU.LA = Urgulû », sur le site URANOS de la Selefa. »
  2. Roland Laffitte, « L’héritage mésopotamien des Grecs en matière de noms astraux (planètes, étoiles et constellations, signes du zodiaque) », in Lettre SELEFA n° 10 (décembre 2021), p. 21-22 et 31. »
  3. Ératosthène, Le Ciel, mythes et histoires des constellations, Pascal Charvet (dir.), Paris : Nil Éditions, 1998, p. 73.
  4. André Le Bœuffle, Les Noms latins d’astres et de constellations, éd. Paris : Les Belles Lettres, 1977, pp. 163-164.
  5. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 46.
  6. Roland Laffitte, « Les deux figures du Lion dans le ciel arabe », sur URANOS, le site astronomique de la Selefa. »
  7. (la) Johann Bayer, Uranometria, omnium asterismorum continens schemata, nova methodo delineata…, Augusta Vindelicorum : C. Mangus, 1603, fol. 26r.
  8. Voir l'article Signe astrologique.

Voir aussi

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