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Léon Houyoux

peintre belge

Léon Houyoux, né à Bruxelles le et mort à Auderghem le , est un peintre belge de paysages et de nus. Il est l'oncle de Maurice Houyoux (architecte) et de George Houyoux (éditeur).

Léon Houyoux
Léon Houyoux au Rouge Cloître
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 83 ans)
AuderghemVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Biographie

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Léon Jean Jacques Houyoux, né à Bruxelles le , est le fils de Jacques Houyoux, marchand de cuirs, et de Rosalie Claessens. En 1891, il épouse Zoé D'Hondt (1861 -1924) qui lui donne deux filles, Rose et Germaine.

Il s'imprègne dès le plus jeune âge du contact avec la nature. Il doit attendre l'âge de 19 ans pour s'inscrire à des cours du soir de peinture à l'Académie de peinture de Bruxelles. Il suit ensuite l'enseignement de Jean François Portaels à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles pendant les années 1877 à 1879, aux côtés de Fernand Khnopff[1], James Ensor et François Halkett[2]. Le concours organisé le 18 avril 1878 propose trois sujets tirés au sort parmi neufs sujets bibliques. Pour l'année scolaire 1878-1879, Houyoux se classe 1er en peinture, devant F. Khnopff (3ème) et J. Ensor (13ème)[3]. Son parcours le conduit ensuite à voyager à Munich et à Paris en 1879, où il découvre l’impressionnisme qui influencera toute son œuvre. Il se perfectionne ensuite aux Pays-Bas en 1880, à Londres en 1882, en Écosse en 1883, ainsi qu'à Dresde et à Berlin en 1884, avant de s'établir définitivement à Bruxelles en 1885[4].

Houyoux débute au Salon Triennal de Bruxelles en 1881. Il adhère la même année au cercle artistique « L’Essor », qui était la continuité du « Cercle des anciens élèves et élèves des Académies des beaux-arts de Bruxelles », créé en 1876, et y présente ses œuvres jusqu'en 1888, ainsi qu'au Cercle Artistique et Littéraire de Bruxelles et à Londres.

En 1880, son ami Fernand Khnopff réalise sa première grande œuvre pour la maison de Léon Houyoux, une toile peinte pour un plafond[5], qui ornera finalement son atelier au Rouge-Cloître[6]. Fernand Khnopff participera pour la première fois à une exposition collective de « L'Essor » début 1881 avec cette oeuvre, en même temps que Léon Houyoux[7].

Le peintre se fera construire une maison à l'angle de la rue Allard et de la rue Watteeu à Bruxelles en 1889[8].

En 1896, Houyoux devient membre de la « Société Nationale des Beaux-Arts » à Paris[9], qu'on désigne encore sous le nom de « Champ-de-Mars », où il remporte la même année une médaille d'or pour un nu en plein air, Sous la Feuillée[10], qui lui assure la renommée.

« Le paysage a pour champions Claus, Buysse, Willaert et Houyoux, exposants assidus du Champ de Mars où, chaque année, on leur fait bon accueil (…) »[11].

En 1898, alors qu'Émile Zola est jugé pour diffamation devant la cour d'assises de Paris, à la suite de son engagement dans l'affaire Dreyfus, Houyoux co-signe la déclaration des écrivains, artistes et hommes de science de Belgique qui «  assurent M. Émile Zola de leur admiration pour sa noble et courageuse attitude »[12].

En 1904, il expose dans la section belge lors de l'Exposition universelle à Saint-Louis, en Louisiane[13].

En 1908, il expose à l'exposition internationale de beaux-arts à Bruges[14], et s'installe la même année à Auderghem, dans le lieu-dit le Rouge-Cloître, où il peint la forêt de Soignes avec une technique caractéristique faite de touches vaporeuses et luministes, et qu’il représente très souvent avec des personnages ou des nus. Il occupe sur le site pendant plus de vingt ans la maisonnette à toit rouge en face du Centre d’Art, la maison du portier, encore désignée comme l’atelier de Léon Houyoux ou encore de Désiré Haine, qui l’occupa par la suite. De nombreux amis du cercle artistique Le Sillon s'étaient installés à proximité.

« Léon Houyoux a certes bien mérité d'être qualifié dans le cahier des Arts en Europe comme étant "le peintre de la nature" et principalement celle de Rouge-Cloître; mais il est aussi de par l'ordonnance, l'exécution et le style de certains nus ou de certains portraits, à classer parmi les grands maîtres doués d'une exceptionnelle sensibilité »[15].

Durant la Première Guerre mondiale, Houyoux peint Secours d'hiver, une toile qui se trouve dans la salle du Conseil de la maison communale d'Auderghem. Elle représente un épisode de ravitaillement par l'American Commission for Relief in Belgium sous l'occupation allemande. Faute de toiles, Léon houyoux peignit également sur des sacs de farine reçus à l'occasion de ces dons[16]. Un de ces tableaux est conservé à la St. Edward’s University à Austin au Texas[17]. Léon Houyoux exposa ses œuvres au Cercle Artistique et Littéraire jusqu'en 1936, qui devint le Cercle royal Gaulois artistique et littéraire en 1951.

Il a également une prédilection pour les paysages, les bois et les intérieurs. Il peint des paysages de la forêt de Soignes, de la mer du Nord, des collines de Menton et le cap Martin[18]. Il a une préférence pour les sous-bois printaniers, les tendres feuillages et le soleil filtrant à travers les vertes frondaisons. Il s'est fait une spécialité des paysages riches en perspectives, où l’œil se plait à de lointaines promenades[19].

En 1922, la poste belge émet la série de timbres « Houyoux » avec l'effigie du roi Albert Ier, dessinée par Léon Houyoux. Le premier timbre de ce type, qui fut émis le 21 juillet 1922, était un timbre de 25 centimes[20]. Le type 'Houyoux' sera émis jusqu'en 1930, date à laquelle il a été remplacé par un lion héraldique[21]. En 1927, la première carte postale « Houyoux » trilingue français/néerlandais/allemand a été émise, toutes les émissions précédentes ayant été françaises, ou bilingues français/néerlandais. Cette image d'un roi est la dernière à figurer sur une carte postale ordinaire jusqu'au roi Albert II en 1996.

À la suite de son décès le au Rouge-Cloître[22], Léon Houyoux est inhumé au cimetière d'Auderghem.

Sélection d'œuvres

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  • Femme devant la fenêtre, 1883.
  • Le repos du petit modèle, 1887, Musées royaux des beaux-arts de Belgique.
  • Eau dormante, 1890.
  • Sous la Feuillée, 1896.
  • Chemin entre les étangs, collection communale d’Auderghem.
  • La cueillette des groseilles, collection communale d’Auderghem.
  • Le Val Duchesse, collection communale d’Auderghem.
  • Une femme nue et un chien, collection communale d’Auderghem.
  • Jeune fille dans les dunes, collection Nicolas Houyoux, 1900.
  • Le portrait de Missia, collection Nicolas Houyoux, anciennement collection Jacques Stoclet, 1888.
  • Portrait de Jean Paul Houyoux (son frère), Mathilde Houyoux et Mariette Houyoux (ses nièces), collection Nicolas Houyoux.
  • La Source, 1910.
  • La Baigneuse, 1910.
  • Paresseuse, 1910.
  • Secours d'hiver, collection communale d’Auderghem (salle du Conseil), 1915.
  • Automne au Rouge-Cloître, « Château Charles Albert », collection privée Zylberberg.
  • Fillette en noir, collection Jacques Stoclet.
  • Le cap Martin,1929
  • Déjeuner au bord de l'eau, 1934.
  • Musées de Bruxelles, Musée d'Ixelles, Buenos Aires[23] et collections privées.

Hommages et distinction

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En 1970, Léon Houyoux bénéficie d’une importante mention dans la Biographie Nationale par l’Académie Royale de Belgique (tome XXXV), dont la commission rend la même année un hommage à sa fille Rose Houyoux, conservateur honoraire aux Musées royaux d’Art et d’Histoire, décédée.

Une importante rétrospective de l’artiste fut organisée au Centre d’Art de Rouge Cloître en 1971 et en 1978[24].

Houyoux a représenté «L’Ecole d’Auderghem» à Golfe-Juan-Vallauris lors des festivités du jumelage en 1974[25]. Il est exposé dans le cadre de l'exposition "désir' aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Musée Fin-de-siècle) en 2014[26].

Une « avenue Léon Houyoux » a été inaugurée en sa mémoire le 19 juin 1942.

Il a reçu la distinction suivante :

Galerie

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Notes et références

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  1. 1/ Lettre de Fernand Khnopff à Léon Houyoux, Paris, datée du 11 août 1877, dans laquelle Khnopff lui fait part de son admiration pour E. Delacroix ("Ce qui m'a frappé , c'est un tableau de Delacroix, une Mise au Tombeau qui se trouve dans l'Eglise Saint- Denis du Saint - Sacrement , Jamais une œuvre d'art ne m'a fait une impression pareille"), Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Archives de l'Art contemporain en Belgique AACB. 2/ Lettre de Fernand Khnopff à Léon Houyoux, Paris, 1880, dans laquelle Khnopff se déclare 'plus flamand que jamais', Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Archives de l'Art contemporain en Belgique AACB. 3/ Lettre de Fernand Khnopff à Léon Houyoux, Fosset, 1880, Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Archives de l'Art contemporain en Belgique AACB.
  2. Henri Pauwels, Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles : 275 ans d'enseignement artistique exposition : [Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Musée d'Art Moderne, du 7 mai au 28 juin 1987], Bruxelles, Credit Communal, , 487 p. (ISBN 9782871930303), p. 94, 163
  3. Norbert Hostyn, Ensor : la collection du Musée des beaux-arts, Ostende, Paris, Flammarion, , 207 p. (lire en ligne), p. 32
  4. Henri Lavachery, Biographie nationale, Bruxelles, Emile Bruylant, (lire en ligne), p. 426-430
  5. Les ventes ou les échanges ont un caractère exceptionnel. Un des rares exemples de vente concerne Fernand Khnopff. La commune avait acquis « La Peinture, la Musique et La Poésie », une grande toile (3m10 x 2m30) qui devait orner le plafond de la maison du peintre Léon Houyoux. La toile fut vendue en 1979 pour 350.000 francs (achetée vingt ans plus tôt pour 8.000 francs). Vu sa taille, il était difficile de trouver un emplacement pour la mettre en valeur…or, il se présente un amateur… (Rapport au collège, 10/7/1979). Pierre Dejemeppe, Cellule Histoire et Patrimoine, Commune de Saint-Gilles, février 2020
  6. (en) Michel Draguet, Fernand Khnopff : portrait of Jeanne Kéfer, Los Angeles, Getty Museum studies on art, , 116 p. (ISBN 9780892367306, lire en ligne), p. 5
  7. Houyoux,Rose et Suzanne J. Sulzberger, « Fernand Khnopff et Eugène Delacroix », Gazette des beaux-arts, vol. ser. 6, no 64,‎ , p. 183-85
  8. Région de Bruxelles-Capitale, « INVENTAIRE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL » (consulté le )
  9. Cécile Ritzenthaler, L'École des beaux-arts du XIXe siècle, les pompiers, Paris, Éditions Mayer, , 335 p. (ISBN 9782852990029, lire en ligne), p. 216
  10. Hubert Schots, Auderghem et ses peintres, Bruxelles, A. Beirnaerdt, , 128 p., p. 51
  11. « Le Salon de la société nationale des Beaux-Arts », L'Art moderne, vol. 30,‎ , p. 187
  12. Collectif, Livre d'hommage des lettres françaises à Émile Zola, Paris, Société libre d'Édition des Gens de Lettres, , 261 p., p. 89
  13. (en) The Library of Congress, Universal exposition, Saint-Louis, 1904, commemorating purchase of Louisiana territory 1803, Belgian Section, official catalogue, Brussels, Rossel, , 213 p. (lire en ligne), p. 32
  14. Artis, Bruges, ses peintres : exposition internationale de beaux-arts, 15 juil.-15 sept. 1908 : catalogue, Bruges, Imp. Herreboudt, , 76 p. (lire en ligne), p. 16
  15. Centre d'Art de Rouge-Cloître, Rétrospective Léon Houyoux, 1856-1940, Bruxelles, Brains, , troisième de couverture
  16. Rose Houyoux, sa fille, a également participé à l'exposition des sacs de farine peints à Auderghem en août 1915. Elle a peint deux femmes en blouse verte et rouge, dont l'une tient un paquet de céréales dans ses bras, au fond flotte le drapeau américain. Le tableau se trouve dans la collection de la famille Moulckers, St. Edward’s University, Austin, Texas, inv. no. HHPL 62.4.215.
  17. « Munday Library - Archives & Special Collections - Collections » (consulté le )
  18. R. Dupierreux, « Les Expositions d'Art », Le Soir,‎ , p. 3 (lire en ligne Accès limité )
  19. Paul André, Fernand Lancier, La Belgique artistique et littéraire, revue nationale du mouvement intellectuel, Bruxelles, 26-28 rue des Minimes, Bruxelles, , p. 469
  20. René Van Loo, Les Timbres-Poste dits 'Houyoux' émissions de 1922-23-25-26-27-28-29-30., Bruxelles, Compte d'auteur, sans date, 80 p.
  21. Emile Delhausse, Catalogue specialisé des émissions de timbres-poste a l’effigie du Roi Albert dites Houyoux, Liège, Amicale Liégoise, , 17 p.
  22. a et b Centre d'Art de Rouge-Cloître, 1971-1991, 20ème Salon d'ensemble des peintres de Rouge-Cloître et d'Auderghem, Bruxelles, Association Artistique d'Auderghem, , 65 p. (lire en ligne), p. 10
  23. « L'art belge à l'étranger », Le Soir,‎ (lire en ligne Accès libre )
  24. Centre d'Art de Rouge-Cloître, Rétrospective, Léon Houyoux, 1856-1940, Bruxelles, Edition Brains, 43 rue Van Eyck, (lire en ligne), l'ouvrage comprend un catalogue de 100 oeuvres de l'artiste.
  25. Hubert Schots, Les peintres d'Auderghem à Golfe-Juan-Vallauris, Bruxelles, Imp. MESSENS, (lire en ligne)
  26. (fr + nl) Les Amis des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique / De Vrienden van de Koninklijke Musea voor Schone Kunsten van België, « Désir | Verlangen », Museum Life, Publication des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique / Koninklijke Musea voor Schone Kunsten van België, no 7,‎ 05/2014 > 08/2014, p. 3 (lire en ligne Accès libre  [PDF])
  27. Centre d'Art de Rouge-Cloître, Rétrospective, Léon Houyoux, 1856-1940, Bruxelles, Brains, 43 rue Van Eyck, , 31 p. (lire en ligne), p. 25
  28. a et b Centre culturel d'Auderghem, « Rétrospective Léon Houyoux, 1971, Catalogue » Accès libre  [PDF], sur Internet Archive,
  29. Commune d'Auderghem, « 19ème Salon d'ensemble, hommage à Léon Houyoux, 1990-1991 » Accès libre  [PDF], sur Internet Archive, (consulté le )

Liens externes

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