John Wheeler
John Archibald Wheeler, né le à Jacksonville en Floride et mort le à Hightstown au New Jersey[1],[2] d'une pneumonie[3], est un physicien théoricien américain. Spécialiste de la relativité générale, il a sensiblement influencé les recherches sur les trous noirs.
Professeur Université de Princeton | |
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Nom dans la langue maternelle |
John Archibald Wheeler |
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Université Johns-Hopkins (doctorat) (jusqu'en ) Université de New York Rayen High School (en) |
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Joseph L. Wheeler (en) |
A travaillé pour |
Université du Texas à Austin (à partir de ) Université de Leyde (à partir du ) Université de Princeton (- Université de Caroline du Nord à Chapel Hill (- Université de Leyde |
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Directeur de thèse | |
Distinctions | Liste détaillée Bourse Guggenheim ( et ) Prix mémorial Richtmyer (en) () Prix Albert-Einstein () Prix Enrico-Fermi () Médaille Franklin () National Medal of Science () Médaille d'or Niels-Bohr (en) () Médaille Oersted () Prix en mémoire de Robert Oppenheimer (en) () Médaille Albert-Einstein () Prix Marcel-Grossmann (d) () Médaille Oskar-Klein () Médaille Matteucci () Membre étranger de la Royal Society () Prix Wolf de physique () Science Writing Award () Prix Einstein () Membre de la Société américaine de physique |
Gravitation theory and gravitational collapse (d), trou de ver, Breit–Wheeler process (d), mousse quantique, modérateur |
Biographie
modifierCarrière
modifierJohn Wheeler travailla en physique théorique, notamment dans le domaine de la fission nucléaire. Il fut, avec Niels Bohr, l'un des précurseurs de cette discipline en 1939 et reçut à ce titre la Médaille Franklin en 1969. Il dirigea l'une des équipes qui mit au point la première bombe américaine à hydrogène. Il participa également au comité JASON qui conseilla le gouvernement lors de la guerre du Viêt Nam[4].
Wheeler a été l'un des derniers collaborateurs d'Einstein, et il entreprit d'achever son projet de théorie unifiée. La géométrodynamique fut élaborée dans ce but, explorant la piste selon laquelle tous les phénomènes physiques, tels que la gravitation ou l'électromagnétisme, pourraient se réduire aux propriétés géométriques d'espace-temps courbé. Sa théorie n'ayant pas permis d'expliquer, entre autres, l'existence des fermions ou des singularités de la gravitation, Wheeler finit par l'abandonner dans les années 1970.
On doit à Wheeler l'équation de Harrison-Wheeler qui décrit la matière nucléaire à haute densité (à l'intérieur des étoiles à neutrons par exemple). Il inventa, forgea et popularisa littéralement le terme « trou noir » pour désigner ce que l'on nommait jusque-là « astres occlus » ou « singularité ». L'expression « un trou noir n'a pas de cheveux », rappelle qu'un trou noir est caractérisé de manière unique et totale par sa masse, son moment cinétique et sa charge électrique, quelle qu'ait été la matière lui ayant donné naissance. Il soutint que l'état final d'une étoile en implosion gravitationnelle est la clé de la compréhension du mariage entre la relativité générale et la mécanique quantique. Il anticipa de ce fait la découverte de l'évaporation des trous noirs réalisée par Stephen Hawking.
Wheeler fut aussi un pionnier dans le domaine de la gravitation quantique en raison du développement, avec Bryce DeWitt, de l'équation de Wheeler-DeWitt en 1967[5]. Stephen Hawking a décrit plus tard le travail de Wheeler et de DeWitt comme l'équation régissant la « fonction d'onde de l'univers »[6].
Nommé professeur à Princeton dans les années 1930, il y enseignera jusqu'en 1978 à l'exception de la période 1941-1945 où il participe au projet Manhattan[2] de mise au point de la bombe atomique. Wheeler eut notamment comme élève Richard Feynman, dont il dirigea la thèse, et Kip Thorne. Avec ce dernier et Charles Misner, il est le coauteur d'une référence pour les relativistes, le fameux ouvrage Gravitation, plus souvent cité sous le nom MTW — les initiales de ses auteurs. Il dirigea également la thèse d'Everett, qui formula l'interprétation de la mécanique quantique connue sous le nom d'« univers multiples ».
Pour son 90e anniversaire, en 2001, Max Tegmark lui dédia dans Scientific American un article[7] passant en revue quatre types d'univers multiples envisageables.
John Wheeler résume ainsi son parcours intellectuel en physique :
- « Je crois que ma vie en physique se divise en trois périodes (...) J'ai d'abord cru que tout était fait de particules (...). Dans ma seconde période que tout était fait de champs (...) Dans cette troisième, mon impression est que tout est fait d'information[8] ».
La géométrodynamique de Wheeler
modifierNotes et références
modifier- « John Wheeler, l’un des pères de la cosmologie quantique, est décédé », sur Futura (consulté le ).
- Pierre Barthélémy, « Nécrologie », Le Monde, n° 19669, 20 et 21 avril 2008, p. 18.
- (en-US) Dennis Overbye, « John A. Wheeler, Physicist Who Coined the Term ‘Black Hole,’ Is Dead at 96 », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- Comité Berkeley SESPA, Jan Brown, Martin Brown, Chandler Davis, Charlie Schwartz, Jeff Stokes, Honey Well, Joe Woodard Science Against the People. The Story of Jason - The Elite Group Of Academic Scientists Who, As Technical Consultants To The Pentagon, Have Developed The Latest Weapon Against Peoples' Liberation Struggles: "Automated Warfare", décembre 1972
- Bryce S. DeWitt, « Quantum Theory of Gravity. I. The Canonical Theory », Physical Review, vol. 160, no 5, , p. 1113–1148 (DOI 10.1103/PhysRev.160.1113, lire en ligne, consulté le )
- J. B. Hartle et S. W. Hawking, « Wave function of the Universe », Physical Review D, vol. 28, no 12, , p. 2960–2975 (DOI 10.1103/PhysRevD.28.2960, lire en ligne, consulté le )
- (en) Parallel Universes.
- « I think of my lifetime in physics as divided into three periods. In the first period . . . I was in the grip of the idea that Everything is Particles. . . . I call my second period Everything is Fields. . . . Now I am in the grip of a new vision, that Everything is Information », John Wheeler, Black Holes, and Quantum Foam.
Voir aussi
modifierArticle connexe
modifierBibliographie
modifier- Dictionnaires et encyclopédies
- [Taillet, Villain et Febvre 2018] R. Taillet, L. Villain et P. Febvre, Dictionnaire de physique, Louvain-la-Neuve, De Boeck Sup., hors coll., sér. scie., , 4e éd. (1re éd. ), 1 vol., X-956, ill. et fig., 17 × 24 cm (ISBN 978-2-8073-0744-5, EAN 9782807307445, OCLC 1022951339, SUDOC 224228161, présentation en ligne, lire en ligne), s.v.Wheeler (John Archibald), p. 786-787.
- Nécrologies
- [Barthélémy 2008] P. Barthélémy, « John Wheeler », Le Monde, no 19669, , p. 18 (lire en ligne).
- [Peebles et Unruh 2008] (en) P. J. E. Peebles et W. G. Unruh, « John Wheeler (-) », Nature, vol. 453, no 7191, , p. 50 (DOI 10.1038/453050a, Bibcode 2008Natur.453...50P, lire en ligne).
Liens externes
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