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Hexaples

œuvre d'Origène

Hexaples (du grec ancien Ἑξαπλά [hexapla], « sextuple »); en français nom masculin pluriel (Dictionnaire de l'Académie française) est un terme désignant une Bible polyglotte réunissant six versions différentes. Il désigne en particulier l'édition exégétique de l'Ancien Testament réalisée par Origène avant 245, qui plaçait côte à côte les versions suivantes [1]:

  1. Le texte consonantique hébreu ;
  2. La translittération de l’hébreu en caractères grecs ;
  3. La traduction grecque d’Aquila de Sinope (sigle Α');
  4. La traduction grecque de Symmaque l’Ébionite (sigle Σ') ;
  5. La traduction grecque des Septante (sigle Ο', ne pas confondre avec la 'Quinta' ci-après);
  6. La traduction grecque de Théodotion (sigle Θ');
Hexaples
Titre original
(grc) ἙξαπλᾶVoir et modifier les données sur Wikidata
Langue
Auteur
Genre
Date de parution
Avant Voir et modifier les données sur Wikidata

Certains n'intègrent pas l'Hébreu dans le décompte de l'ordre des colonnes, d'où des variations de dénomination des colonnes, compliquées par le fait que certains livres de la Bible intègrent des révisions complémentaires:

  1. (7) Pour les Psaumes et quelques autres livres, révision grecque anonyme 1:'Quinta' ou 5e révision grecque;
  2. (8) Pour les Psaumes et quelques autres livres, révision grecque anonyme 2: 'Sexta' ou 6e révision grecque.

Cet ouvrage, souvent cité dans les premiers temps du christianisme, avait pour but de mettre un terme aux disputes qui s'élevaient sans cesse entre les Juifs et les Chrétiens au sujet de l'interprétation des Écritures[2],[3].

La cinquième colonne est une version critique de la Septante dans laquelle des annotations et des signes permettaient d'indiquer les différences par rapport au texte hébreu, la traduction de Théodotion étant utilisée pour combler les lacunes des versions courantes[4]. Au VIIe siècle elle a été traduite en syriaque sous le nom de Syrohexaplaire. D’autres colonnes sont ajoutées dans certains passages.

Conservé dans la bibliothèque de Césarée jusqu'à sa destruction par les Arabes en 640 l'exemplaire original d'Origène n'a pas fait l'objet de copies intégrales et ne subsiste que par bribes et citations éparses dans la tradition directe de la Septante et la tradition indirecte des Pères grecs et latins ainsi que dans les chaînes exégétiques, non sans qu'une traduction syriaque ait pu être faite de la LXX dans les premières décennies du VIIe siècle. Seuls quelques fragments avaient pu être rassemblés par Montfaucon (1713)[5], Bahrdt (Leipzig, 1769)[2] et Frederick Field (it) (1875).

Ils sont actuellement réédités (avec de nouveaux fragments découverts depuis) par un groupe de spécialistes internationaux de la Septante dans le cadre du Hexapla Project[6],[7].

L’Hexapla anglaise

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Hexapla (terme anglais pour « Hexaples ») peut également faire référence à une édition du Nouveau Testament grec accompagné de six traductions anglaises (de celle de John Wyclif en 1380 à la version autorisée de 1611) réparties sur des colonnes en bas de pages. Elle fut publiée à Londres en 1841 par Bagster & Sons[8].

Notes et références

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  1.   (en) « Hexaples », dans Encyclopædia Britannica [détail de l’édition], (lire sur Wikisource)..
        (en) Hexaples sur l’Encyclopædia Britannica.
  2. a et b Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Hexaples » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource).
  3. (en) Paul D. Wegner, A Student’s Guide to Textual Criticism of the Bible, InterVarsity Press, , 334 p. (ISBN 978-0-8308-2731-2, lire en ligne), p. 95.
  4. Hugues Cousin, La Bible grecque — La Septante : Les suppléments au cahier évangile no 74, Saint-Étienne, Éditions du Cerf, (ISSN 0222-9706), p. 10.
  5. (la) Bernard de Montfaucon (1655-1741), Hexaplorum Origenis quæ supersunt, multis partibus auctiora, quàm a Flaminio Nobilio & Joanne Druſio edita fuerint [Texte imprimé] : Ex Manuscriptis et ex Libris editis eruit et Notis illustravit D. Bernardus de Montfaucon, t. I, Paris, frapud Ludovicum Guérin, , 810 p., en 2 volumes in-quarto (lire en ligne).
  6. (en) The Hexapla Institute, « Publishing a new critical edition of the fragments of Origen’s Hexapla », sur hexapla.org, (consulté le )
  7. (en) IOSCS, « The International Organization for Septuagint and Cognate Studies », (consulté le ).
  8. (en)   Samuel Bagster, « Bagster, Samuel (1772-1851) », dans Dictionary of National Biography, Londres, Smith, Elder & Co, 1885–1900.

Voir aussi

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Editions

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  • (grc + la + syr) Numérisation complète des « Origen Hexapla » vol. I de Frederick Field (it) (1875).
  • (grc + la + syr) Numérisation complète des « Origen Hexapla » vol. II de Frederick Field (1875).
  • Adrian Schenker O.P., Hexaplarische Psalmenbruchstücke. Die hexaplarischen Psalmenfragmente der Vaticanus graecus 752 und Canonicianus graecus 62 (Orbis Biblicus et Orientalis 8) (Freiburg/Schweiz – Göttingen 1975). etc.
  • Adrian SCHENKER, Psalmen in den Hexapla. Erste kritische und vollständige Ausgabe der hexaplarischen Fragmente auf dem Rande der Handschrift Ottobonianus graecus 398 zu den Ps 24-32 (Studi e Testi 295), Biblioteca Apostolica Vaticana, Città del Vaticano 1982
  • Traductions de la Bible
  • Munnich (Olivier), "Le texte de la Septante et ses problèmes", dans La Bible grecque des Septante, Paris, 1988, p. 129-200.

Liens externes

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