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Halyomorpha halys

espèce d'insectes hémiptères

Punaise diabolique

Une punaise diabolique.

Halyomorpha halys, communément appelée punaise diabolique ou punaise marbrée, est une espèce d'insectes hémiptères hétéroptères de la famille des Pentatomidae, originaire d'Asie de l'Est. Elle a été introduite en Amérique et en Europe, où elle est considérée comme un ravageur des cultures.

Description

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Larve de punaise diabolique. Les marques blanches sur les antennes sont déjà visibles à ce stade.

Au stade adulte, H. halys est colorée de différentes teintes de brun et mesure environ 17 mm de longueur. Sa forme en bouclier aussi long que large est typique de la famille des Pentatomidae. On la distingue des autres membres de cette famille par les deux marques blanches sur les antennes. Les œufs jaunes et elliptiques sont pondus sous les feuilles, en masses de 20 à 30.

Avant d'atteindre le stade adulte, H. halys passe par cinq stades larvaires. Les larves ont les yeux rouges, avec des pattes, une tête et un abdomen noirs. Elles portent des piquants sur les fémurs, devant les yeux et en marge du thorax[2].

Écologie

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Répartition et habitat

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La Punaise diabolique est originaire de la Chine, du Japon, de Corée et de Taïwan[3]. En 1996, on l'observe en Amérique du Nord pour la première fois, en Pennsylvanie. En 2011, H. halys est présente dans 32 États américains et dans trois provinces canadiennes[4],[5] et en Amérique du Sud en 2017[6].

Les adultes passent l'hiver dans des abris naturels, comme dans le bois mort, ou artificiels, comme les habitations humaines[7],[8]. Au printemps, ils sortent et se dispersent pour trouver des plantes hôtes, qui comprennent des espèces ligneuses et herbacées. Au Canada, la Punaise diabolique s'attaque au printemps aux cèdres et aux arbres fruitiers, puis se déplace vers les cultures annuelles au cours de l'été[9].

Alimentation

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H. halys est polyphage, c'est-à-dire qu'elle se nourrit de plusieurs espèces végétales. Elle se nourrit principalement des fruits d'espèces ligneuses comme les arbres fruitiers, mais s'attaque aussi aux plantes herbacées. On a répertorié 120 espèces dont H. halys se nourrit, qui sont réparties dans de nombreuses familles telles les Brassicaceae, les Cucurbitaceae et les Rosaceae. On ignore toutefois si ce sont toutes des plantes hôtes au sens strict, sur lesquelles la punaise pond et les larves se développent[10],[4].

La Punaise diabolique est un insecte piqueur-suceur. Elle pique les tissus végétaux pour en extraire les fluides, causant des dommages aux fruits, voire leur avortement prématuré, ce qui nuit à leur mise en marché. De la même manière, H. halys contribue aussi à la propagation de phytoplasmes[9]. Le grand nombre de plantes dont H. halys se nourrit sont autant d'espèces à la culture desquelles elle peut nuire.

Reproduction

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Larves de H. halys fraîchement sorties de l'œuf.

L'accouplement et la ponte ont lieu au printemps, et peuvent durer tout l'été selon la région. Dans le sud de la Chine, la Punaise diabolique connaît quatre à six générations par année[11], tandis qu'on en observe deux aux États-Unis[12]. Les adultes vivent de quelques mois à un an. La femelle est polyandre et pond plusieurs fois pendant la saison de croissance[9].

Dispersion

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Les adultes se dispersent en volant et les larves en marchant[13]. L'activité humaine est aussi un facteur de dispersion, surtout par le transport de marchandises[4].

Prédateurs

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Dans son aire de répartition originelle, les principaux prédateurs de H. halys sont les guêpes parasitoïdes des genres Trissolcus et Anastatus, qui s'attaquent aux œufs de la punaise[10]. Des études de terrain menées aux États-Unis ont montré que plusieurs espèces s'attaquent à la punaise diabolique, mais celles-ci varient selon le type d'écosystème. Par exemple, dans les vignobles de Pennsylvanie, les principaux prédateurs seraient les coccinelles et les forficules[10].

Une espèce envahissante

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Impacts rapportés de la Punaise diabolique au Canada et aux États-Unis (2013).

La Punaise diabolique est un problème pour plusieurs espèces cultivées. Elle peut causer des dommages importants à de nombreuses cultures de fruits et de légumes. Ces dommages peuvent non seulement affecter l'apparence des fruits et légumes, mais aussi la production en causant leur avortement prématuré. Des dommages directs et indirects peuvent aussi être infligés à des espèces ornementales d'arbres et d'arbustes. Les dommages directs sont dus au perçage des tissus par H. halys, tandis que les dommages indirects sont dus à la transmission de maladies par l'injection de salive dans les tissus végétaux[10].

Dans les années 2010, l'espèce semble menacer d'envahir l’Europe où un premier foyer est détecté en Suisse en 2004[14] — en octobre 2018, elle est désormais considérée comme un « fléau » dans le canton du Tessin[15],[16],[17] — puis en France dans la banlieue de Strasbourg en Alsace en 2012. L'ANSES lui a consacré en 2014 une analyse de risques montrant que cette espèce peut significativement nuire à l'arboriculture, à la viticulture, au maraîchage et à d'autres cultures, et l'INRA a lancé un appel à vigilance citoyenne via une application dénommée « AGIIR »[18]. On la découvre généralement en octobre quand elle cherche à entrer dans les maisons pour hiverner[19].

En France elle ne doit pas être confondue avec :

  • la punaise grise (ou nébuleuse), Rhaphigaster nebulosa (Poda, 1761) :
    • les antennes de R. nebulosa portent trois taches blanches bien distinctes (contre deux taches blanches fusionnées et une autre un peu plus loin chez la punaise diabolique)[20],[21],
    • ses ailes membraneuses (visibles à l’extrémité de l’abdomen) sont marquées de petites taches rondes de couleur noire, alors que les ailes sont plus sombres et les taches ovales chez la punaise diabolique[20],[21],
    • sur la face ventrale, R. nebulosa porte une pointe bien visible, absente chez la punaise diabolique[20],[21],
    • les taches blanches qui bordent le dessus de l'abdomen (connexivum) sont rectangulaires (alors qu'elles sont triangulaires chez la punaise diabolique)[21] ;
  • les punaises du genre Holcostethus, qui sont brunes avec une tache beige bien marquée au milieu de l’abdomen et dont les antennes sont jaunes rayées de noir.

Synonymes

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Selon BioLib (18 février 2020)[22] :

  • Dalpada brevis Walker, 1867
  • Dalpada remota Walker, 1867
  • Pentatoma halys Stål, 1855
  • Poecilometis mistus Uhler, 1860

Références

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  1. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 18 février 2020
  2. (en) Jacobs, S.B., et K. Bernhard. 2009. Entomological Notes on the Brown Marmorated Stink Bug. College of Agricultural Sciences, US Department of Agriculture. Page consultée le 15 novembre 2017.
  3. (en) Hoebeke et Carter. 2003. Halyomorpha halys (Stål) (Heteroptera: Pentatomidae): a polyphagous plant pest from Asia newly detected in North America. Proceedings of the Entomological Society of Washington 105:225–237.
  4. a b et c (en) Haye, T., T. Gariepy, K. Hoelmer, J.-P. Rossi, J.-C. Streito, X. Tassus et N. Desneux. 2015. Range expansion of the invasive brown marmorated stinkbug, Halyomorpha halys : an increasing threat to field, fruit and vegetable crops worldwide. Journal of Pest Science. DOI 10.1007/s10340-015-0670-2.
  5. (en) Fogain, R., et S. Graff. 2011. First record of the invasive pest, Halyomorpha halys (Hemiptera:Pentatomidae), in Ontaria and Québec. Journal of the Entomological Society of Ontario 142:45-48.
  6. (en) Faúndez, E.I., et D.A. Rider. 2017. The brown marmorated stink bug Halyomorpha halys (Stål, 1855) (Heteroptera: Pentatomidae) in Chile. Arquivos Entomolóxicos 17:305-307.
  7. (en) Inkley, D.B. 2012. Characteristics of home invasion by the brown marmorated stink bug (Hemiptera: Pentatomidae). Journal of Entomological Science 47:125–130.
  8. (en) Lee, D.H., J.P. Cullum, J.L. Anderson, J.L. Daugherty, L.M. Beckett et T.C. Leskey. 2014. Characterization of overwintering sites of the invasive brown marmorated stink bug in natural landscapes using human surveyors and detector canines. PLoS ONE 9: e91575.
  9. a b et c Agence canadienne d'inspection des aliments. 2012. DGR-12-02 : Halyomorpha halys Stål (punaise diabolique) (consulté le 15 novembre 2017).
  10. a b c et d (en) Rice, K.B., C.J. Bergh, E.J. Bergmann, D.J. Biddinger, C. Dieckhoff, G. Dively, H. Fraser, et al. 2014. Biology, ecology, and management of Brown Marmorated Stink Bug (Hemiptera: Pentatomidae). Journal of Integrated Pest Management 5(3): DOI: https://dx.doi.org/10.1603/IPM14002.
  11. (en) Hoffmann, W.E. 1931. A pentatomid pest of growing beans in South China. Peking Natural History Bulletin 5:25–26.
  12. (en) Nielsen, A.L., G.C. Hamilton et D. Matadha. 2008. Developmental rate estimation and life table analysis for Halyomorpha halys (Hemiptera: Pentatomidae). Environmental Entomology 37:348 –355.
  13. (en) Lee, D.H., A.L. Nielsen et T.C. Leskey. 2014. Dispersal capacity and behavior of nymphal stages of Halyomorpha halys (Hemiptera: Pentatomidae) evaluated under laboratory and field conditions. Journal of Insect Behavior DOI:10.1007/s10905-014-9456-2.
  14. Agroscope, « Punaise marbrée - Halyomorpha halys », sur www.agroscope.admin.ch (consulté le )
  15. « La punaise diabolique d'Asie a débarqué à Zurich & Bâle, puis à Genève & au Tessin. Les spécialistes suivent leur progression », RTS Info, Radio télévision suisse « 19h30 »,‎ (lire en ligne).
  16. « Les punaises diaboliques sont particulièrement voraces au Tessin. Le canton essaye d'endiguer le phénomène », RTS Info, Radio télévision suisse « 19h30 »,‎ (lire en ligne).
  17. « Dr Dominique Fleury : elle est arrivée avec des marchandises ou des touristes. Le meilleur moyen c'est de les noyer », RTS Info, Radio télévision suisse « 19h30 »,‎ (lire en ligne).
  18. AGIR : Alerter et Gérer les Insectes Invasifs et/ou Ravageurs : http://ephytia.inra.fr/fr/P/128/Agiir.
  19. Romain Garrouste, « Rentrée 2018 très invasive pour la punaise diabolique », The Conversation,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. a b et c Fiche descriptive de la punaise diabolique (INRA/ANSES).
  21. a b c et d [PDF] Streito JC et al., Dossier, Phytoma, 2014.
  22. BioLib, consulté le 18 février 2020

Liens externes

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