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Gilbert Foliot

prélat et diplomate anglais du XIIe siècle

Gilbert Foliot (né vers 1110[1] – mort le ) est un moine et prélat médiéval anglais, évêque de Hereford puis évêque de Londres. Il joua un rôle politique considérable sous les règnes d’Étienne d'Angleterre et d'Henri II.

Gilbert Foliot
Fonctions
Évêque de Londres (d)
Évêché de Londres (d)
à partir du
Richard de Beaumis (en)
Évêque de Hereford (d)
Évêché de Hereford (d)
à partir du
Robert de Béthune (en)
Abbé
Biographie
Naissance
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Activités
Autres informations
Ordre religieux
Consécrateurs
Thibaut du Bec, Thierry (d), Nicolaus (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Issu d'une famille de prélats, Gilbert Foliot fut d'abord moine de l’abbaye de Cluny [2] à l'âge de 20 ans[3], devint prieur de l’ordre de Cluny[4],[2] avant de devenir en 1139 abbé de l'Abbaye de Gloucester[4], bénéfice accordé grâce à l'influence de son compatriote Miles de Gloucester[5]. Sous son apostolat, il obtint l’agrandissement du domaine abbatial et ordonna sans doute la confection de chartes falsifiées pour justifier la mainmise des moines vis-à-vis des prétentions élevées par les archevêques d’York[3]. Bien que Foliot eût finalement reconnu la légitimité d'Étienne au trône d'Angleterre[6], il fut longtemps partisan de Mathilde l'Emperesse[3], dont il avait rallié l'armée lorsqu'elle avait capturé Étienne[7], et avec laquelle il continua de correspondre après la libération d'Étienne

Foliot accompagnait Thibaud du Bec, l’archevêque de Cantorbéry, au concile papal à Reims[8] en 1148 et fut ensuite élevé au rang d'évêque du Diocèse de Hereford par le pape Eugène III[9],[10], et consacré en l’abbaye Saint-Vaast par l’archevêque Thibaud[4]. Malgré l'engagement qu'il avait contracté de s’opposer à l'avènement d'Étienne, Foliot prêta néanmoins serment au nouveau maître de l'Angleterre à son retour, rompant ainsi avec Henri d'Anjou, le fils de Mathilde, qui montera sur le trône en tant qu'Henri II en 1154. À la mort de Thibaud en 1160, le roi Henri prit, contre toute attente, Thomas Becket comme Chancelier d'Angleterre. Foliot fut affecté au Diocèse de Londres en 1163, peut-être en dédommagement de l'attribution à Becket du diocèse de Cantorbéry.

Lors des débats sur les Constitutions de Clarendon, Becket et ses partisans dénoncèrent l'attitude de Foliot[11]. Il fut l'émissaire du roi pour lequel il assura diverses missions diplomatiques[12], et il publia plusieurs lettres contre Becket, qui connurent une importante diffusion dans les cours d'Europe. Becket excommunia Foliot à deux reprises[13], mais la seconde excommunication devait précipiter le martyre de l’archevêque. Becket assassiné, la papauté ne se hâta pas de lever l'excommunication de Foliot, mais lui permit pourtant de reprendre ses fonctions épiscopales[14]. Outre son rôle dans la chute de Becket, Foliot était magistrat royal et administrait plusieurs diocèses[3]. Il avait réuni autour de lui un aréopage de lettrés qui compilèrent pour lui un recueil des décrétales, dit « recueil Belvoir » , qui recouvre la plus grande partie de l'apostolat de Foliot à Londres, et fut probablement achevé avant 1175[15]. C'était un épistolier prolifique : sa correspondance fut en partie recueillie et publiée à sa mort. Il a composé plusieurs sermons et des commentaires sur l’Écriture, dont deux nous sont parvenus[16].

  1. D'après David Knowles, The Monastic Order in England : A History of its Development from the Times of St. Dunstan to the Fourth Lateran Council, 940–1216, Cambridge (Royaume-Uni), Cambridge University Press, (réimpr. Reimpr. de la 2nde) (ISBN 0-521-05479-6), p. 293–297.
  2. a et b D'après (en) David Knowles et al., The Heads of Religious Houses, England and Wales, 940–1216, Cambridge, Cambridge University Press, (réimpr. 2nde), 360 p. (ISBN 0-521-80452-3), p. 53
  3. a b c et d D'après Brooke, Oxford Dictionary of National Biography, Oxford, « Foliot, Gilbert ».
  4. a b et c Barrow Fasti Ecclesiae Anglicanae 1066–1300: Volume 8: Hereford: Bishops
  5. Knowles 1976, p. 284-286.
  6. D'après Matthew, King Stephen, Londres, Hambledon & London, (ISBN 1-85285-514-2), p. 88–89
  7. D’après Marjorie Chibnall, The Empress Matilda : Queen Consort, Queen Mother and Lady of the English, Oxford, Blackwell, , 252 p. (ISBN 0-631-19028-7), p. 97–99.
  8. Barlow 1979, p. 99.
  9. D’après (en) Frank Barlow, The English Church 1066–1154 : A History of the Anglo-Norman Church, New York, Longman, , 340 p. (ISBN 0-582-50236-5).
  10. Fryde, et al. Handbook of British Chronology p. 250
  11. Cité par (en) Austin Lane Poole, From Domesday Book to Magna Carta, 1087–1216, Oxford, Clarendon Press, (réimpr. 2nde), 541 p. (ISBN 0-19-821707-2, lire en ligne), p. 208
  12. D'après (en) Frank Barlow, Thomas Becket, Berkeley, CA, University of California Press, , 334 p. (ISBN 0-520-07175-1, lire en ligne), p. 119
  13. Barlow 1986, p. 183-185.
  14. Barlow 1986, p. 259.
  15. Duggan "Decretal Collections" History of Medieval Canon Law pp. 257–258
  16. D'après David N. Bell, « The Commentary on the Lord's Prayer of Gilbert Foliot », Recherches de Théologie Ancienne et Médiévale, vol. lvi,‎ , p. 83–87 (DOI 10.2143/RTPM.56.0.2016320).