Une façon moderne de présenter le résultat est de le relier aux propriétés des nombres complexes. La formule de Machin découle alors de l'identité suivante entre nombres complexes :
En effet, on peut montrer l'équivalence suivante :
Ceci permet de conclure en remarquant que l'on peut encore remplacer par et en vérifiant[1] que est strictement compris entre et .
D'autres formules du même type ont été découvertes, et on appelle « formules du type de Machin » les formules de la forme :
où les et les sont des entiers.
Il n'existe que trois autres formules du type de Machin avec deux termes seulement[2]. Elles ont été découvertes respectivement par Euler, Hermann et Hutton[3] (1776, utilisée par Vega en 1789) :
Elles découlent respectivement des identités suivantes entre nombres complexes :
Il est en fait possible de construire une infinité de formules de ce type en utilisant plus de termes, mais seules les formules les plus efficaces historiquement pour calculer le nombre sont devenues célèbres.
(Carl Friedrich Gauss)(Carl Størmer, 1896)(Kikuo Takano, 1982).
La recherche de formules de Machin efficaces se fait désormais systématiquement à l'aide d'ordinateurs. Les formules les plus efficaces du type de Machin actuellement connues pour calculer π sont :
黃見利 (Hwang Chien-Lih, 1997)黃見利 (Hwang Chien-Lih, 2003)
Il existe d'autres formules qui convergent plus rapidement vers π, comme la formule de Ramanujan, mais elles ne sont pas du type de Machin.
Formules de type Machin basées sur la suite de Fibonacci
On peut construire de façon très simple des formules de type Machin en utilisant les termes de la suite de Fibonacci.
En effet, en utilisant l'identité de Cassini :
on peut déduire l'égalité :
On peut en déduire les formules :
La formule de type Machin découverte par Euler correspond au cas n = 2.
Démonstration
On déduit la première égalité directement de l'identité de Cassini et de la définition de la suite de Fibonacci : on a, pour tout n,
La suite des sommes s'obtient en appliquant l'égalité précédente et en remarquant que la somme peut être réécrite en somme télescopique :
Formules de type Machin basées sur les développements de Lehmer
Afin de déterminer l'efficacité d'une formule du type de Machin, Derrick Lehmer a défini une mesure[6], pour la formule :
on pose
La mesure quantifie la « quantité d'effort » requis par la formule, et celle-ci sera d'autant meilleure que sa mesure sera petite.
La meilleure formule connue à ce jour selon ce critère est[7]:
↑(en) Derrick H. Lehmer, « A cotangent analogue of continued fractions », Duke Mathematical Journal, vol. 4, no 2, , p. 323-340 (DOI10.1215/S0012-7094-38-00424-7)
↑T. Rivoal, « Propriétés diophantiennes du développement en cotangente continue de Lehmer », Monatshefte für Mathematik, vol. 150, , p. 49–71 (lire en ligne)
↑(en) Derrick Lehmer, « On Arccotangent Relations for π », The American Mathematical Monthly, vol. 45, , p. 657-664 (DOI10.1080/00029890.1938.11990873)
↑(en) Sanjar M. Abrarov, Rehan Siddiqui, Rajinder K. Jagpal et Brendan M. Quine, « A Method to Reduce the Lehmer Measure in a Multi-Term Machin-Like Formula for π », Open Journal of Applied Sciences, vol. 12, , p. 1477-1493 (DOI10.4236/ojapps.2022.128101)