Famille Dutour de Salvert Bellenave
La famille Dutour de Salvert Bellenave est une famille subsistante de la noblesse française.
Dutour de Salvert Bellenave | |
Armes | |
Blasonnement | De sable au chevron d'or accompagné de trois croissants d'argent |
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Pays ou province d’origine | Auvergne, Bourbonnais |
Demeures | Château de Bellenaves, château de Davayat |
Charges | Directeur des fermes, sous-préfet, conseiller général, gentilhomme de la chambre du roi |
Fonctions militaires | Lieutenant |
Fonctions ecclésiastiques | Abbesse |
Récompenses militaires | Ordre de la Légion d'honneur |
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Histoire
modifierAu XVIIIe siècle
modifierFormée de marchands-tanneurs riomois, la famille est anoblie en 1710 par une charge de secrétaire du roi, maison et couronne de France[1],[2],[3] en la personne de Claude Dutour (1674-1747). Ce dernier a travaillé à la Cour des aides de Clermont-Ferrand et a été directeur général des fermes et gabelles du roi au département de Narbonne. Son grand-père Pierre Dutour et ses oncles Pierre et Pierre Claude étaient procureurs en la sénéchaussée d'Auvergne et au siège présidial de Riom ; son père Étienne était élu en l'élection de Riom.
Claude Dutour épouse en 1709 Agnès de Florison[4] ; leur fils aîné, Étienne-François Dutour de Salvert (-1789) est un naturaliste et un physicien, auteur de nombreuses recherches et membre de l'Académie royale des sciences. Ce dernier achète la seigneurie de Salvert (près d'Évaux, dans la Creuse) et le marquisat de Bellenaves (près de Gannat, en Bourbonnais), dont le château subsiste aujourd'hui.[réf. nécessaire]
Fils d'Étienne-François, Pierre Étienne Dutour de Salvert (1743-1794) est officier municipal à la sénéchaussée de l'Auvergne et au présidial de Riom en 1790 et 1791. Il prend part, lors de la convocation aux États généraux de 1789, au débat sur les conditions d'élections lors de l'assemblée de la noblesse d'Auvergne tenue à Riom, et se range, dans un Avis sur la répartition des impôts[5], en faveur du « vote par tête ». Il vend le château de Salvert en 1793 pour 180 000 livres[6]. Il a épousé en premières noces Mlle du Jouhannel ; il se remarie à Paris le 12 mai 1778 (paroisse Saint-Cosme) avec Adélaïde Robert de Saint-Vincent[7], fille de Pierre-Augustin Robert de Saint-Vincent, conseiller au parlement de Paris, et d'Élisabeth Jogues.[réf. nécessaire]
Au XIXe siècle
modifierÉtienne Amable Dutour de Salvert (1779-1871), fils de Pierre Étienne, fut nommé gentilhomme ordinaire de la chambre du roi Charles X le 11 avril 1828, ainsi que commandant des gardes nationaux de l'arrondissement de Riom en 1815. Il effectue sa scolarité au Lycée Charlemagne à Paris[8]. Il fut créé baron de l'Empire par décret impérial du , sur promesse d'institution de majorat non suivi de lettres patentes[1],[2]. Il était membre de la Société française d'Archéologie[9], et sera fait chevalier de la Légion d'honneur en 1824. Il fut conseiller général de l'Allier de 1812 à 1830 et maire de Bellenaves. Il n'eut pas de postérité de son mariage avec Mademoiselle Fournier d'Armes[10].
Augustin Amable Dutour de Salvert (1781-1838), également fils de Pierre Étienne, était passionné de botanique. Il entretenait de bonnes relations avec Augustin Prouvensal de Saint-Hilaire, son beau-frère ; ce dernier voyagea au Brésil de 1816 à 1822, et dénomma un arbuste découvert en 1820 « Salvertia », en hommage à son grand ami[11]. Augustin Amable publie en 1813 dans le Journal de botanique, appliquée à l'agriculture, à la pharmacie, à la médecine et aux arts un article intitulé Description d'une digitale particulière[12]. Il fut nommé sous-préfet de Riom en 1815 et fait lui aussi chevalier de la Légion d'honneur. En 1838 est prononcé à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand un « Éloge de M. de Salvert » composé par Le Camus[13].
Charles Dutour de Salvert (1811-1895), fils d'Augustin Amable, est officier de marine ; il entre à l'École navale en 1828 et devient enseigne de vaisseau en 1833[14]. Son fils aîné, Étienne Marie Noé Dutour de Salvert (1845-1909), entre à l'École polytechnique en 1865 et il est reçu premier au Génie maritime en 1867[15]. Il est ingénieur en chef de 1re classe et directeur des constructions navales à Toulon (5e arrondissement maritime). Il est chevalier puis officier de la Légion d'honneur[16], officier d'académie et officier de l'ordre royal du Cambodge. Il donne son nom au château d'Attignat dont il fut le propriétaire[17]. Membre de plusieurs sociétés de bibliophilie et proche d'Octave Uzanne[18], son importante bibliothèque est vendue à Drouot en cinq parties entre 1909 et 1910[19]. Le frère d'Étienne Marie Noé, Henri Dutour de Salvert (1847-1926) est lieutenant, de la promotion du Sultan de l'ESM Saint-Cyr (1866-1868).
Au XXe siècle
modifierParmi les enfants d'Henri, Françoise Aliette et Pauline Dutour de Salvert (1895-1986) furent religieuses bénédictines à l'abbaye Saint-Vincent de Chantelle ; Pauline sera abbesse sous le nom de révérende mère Jean-Baptiste.
Charles Dutour de Salvert (1897-1918) est engagé volontaire à 17 ans, en août 1914, avec le 35e R.A.C. (6e batterie). Il meurt pour la France au Chemin des Dames le près de Vendresse, intoxiqué par les gaz allemands. Mort avec sang-froid et bravoure, il reçoit en 1921, à titre posthume, la croix de guerre avec étoile d'argent et palme de bronze, et le grade de chevalier de la Légion d'honneur[20].
La famille entre à l'Association d'entraide de la noblesse française (ANF) en 2013[21].
Le titre de marquis porté par cette famille est un titre de courtoisie.[réf. nécessaire]
Alliances
modifierLes principales alliances de la famille Dutour de Salvert sont : de Florison, de Frédefont de Sauvagnat, Dujouhannel de Jenzat, Robert de Saint Vincent, Prouvensal de Saint-Hilaire, Fournier d'Armes, de Vienne, de Bar de La Condamine, de Michel du Roc (Duroc), Aupépin de Lamothe Dreuzy, de Villardi de Montlaur, Dervieu de Varey, de L'Estoile, Gravier de Vergennes, de Biliotti, de Jessé-Levas, du Chaffaut, de Montgolfier, de l'Hermite, Micolon de Guérines,.
Châteaux et demeures
modifier-
Le château de Bellenaves
-
Le château de Davayat
Notes et références
modifier- E. de Séréville et F. de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, p. 396.
- Gustave Chaix d'Est-Ange.
- ANF-2013. Acte récognitif : Liste des anoblis de la province d'Auvergne qui ont payé leur taxe à M. Mabru (receveur général des consignations de Clermont) en suite de l'édit d'avril 1771, incluant Estienne François Dutour, 6e aïeul du candidat (A.D. du Puy-de-Dôme 1 C 5005).
- P. 167, site Florizoone Genealogie en heraldiek.
- Riom, Imprimerie de Martin Dégoutte, 1789.
- D'après les habitants de la commune de Fontanières (dont dépendait le château), les paysans qui avaient acheté ce château de la Renaissance le détruisirent en 1920, en pensant y trouver un quelconque trésor.
- Cottret Monique, Guittienne-Mürger Valérie et Lyon-Caen Nicolas (dir.), Un magistrat janséniste du siècle des Lumières à l’Émigration, Pierre-Augustin Robert de Saint-Vincent, Bordeaux, PUB, 2012, p. 558.
- Annales des concours généraux: ou recueil des discours latins, discours français et vers latins couronnés, en rhétorique, aux concours généraux de l'ancienne et de la nouvelle université, Annales des concours généraux, (lire en ligne)
- Olivier Drut, « CTHS - Salvert-Bellenaves François Dutour marquis de », sur cths.fr (consulté le ).
- Albert de Remacle, Dictionnaire généalogique. Familles d'Auvergne, ARGHA, 1995, t. II, p. 76.
- Auguste de (1779-1853) Auteur du texte Saint-Hilaire, Leçons de botanique / par Auguste de Saint-Hilaire,..., (lire en ligne)
- N. A. Desvaux, Journal de botanique, appliquée a l'agriculture, a la pharmacie, a la médecine et aux arts, Eymery, (lire en ligne).
- Annales scientifiques, littéraires et industrielles de l'Auvergne, publiées par l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand… Tome premier–trente-unième. 1828–1858, (lire en ligne).
- « Ecole Navale / Espace tradition / Officiers célèbres », sur ecole.nav.traditions.free.fr (consulté le ).
- « Bibliothèque Centrale - École Polytechnique » (consulté le ).
- « Cote LH/LH058/PG/ », base Léonore, ministère français de la Culture.
- « Château de Salvert - Allée du Château 01340 Attignat », sur Ain Tourisme (consulté le ).
- « Le marquis Etienne de Salvert-Bellenave, Biblio-Contempo et amateur des livres d'Octave Uzanne. », sur www.octaveuzanne.com (consulté le ).
- .
- « Base Léonore » (consulté le ).
- Acte récognitif : Liste des anoblis de la province d'Auvergne qui ont payé leur taxe à M. Mabru (receveur général des consignations de Clermont) en suite de l'édit d'avril 1771, incluant Estienne François Dutour, 6e aïeul du candidat (A.D. du Puy-de-Dôme 1 C 5005).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- René Bouscayrol, Les Dutour de Salvert, gentilshommes de Davayat, Clermont-Ferrand, 1983
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, vol. XV, p. 280–282 Dutour de Salvert-Bellenave
- Pierre Crépel et Jean Ehrard (dir.), Étienne-François Dutour de Salvert (1711-1789) : Un physicien auvergnat du XVIIIe siècle, Paris, L’Harmattan, 2014, (ISBN 978-2-343-04109-4) 402 p.
Articles connexes
modifierLiens externes
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