Eugène Nkakou
Eugène Nkakou, né vers 1908 et mort le à Boundji est un enseignant et un prêtre catholique de la République du Congo. Avec Auguste Roch Nkounkou (1909 - 1982), ils sont les premiers prêtres autochtones du diocèse de Brazzaville, alors Vicariat apostolique de Brazzaville.
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Biographie
modifierFamille
modifierEugène Nkakou est le fils aîné de Benoît Nkakou, "polygame invétéré, éloigné des sacrements depuis belle lurette"[1].
Formation
modifierFormés initialement au petit séminaire de Brazzaville, entre et , Eugène Nkakou et Auguste Nkounkou, rejoints plus tard par Barthélemy Boganda en 1924, sont envoyés au petit séminaire de Lemfu, proche de Kisantu au Congo belge, dirigé par des jésuites belges[2]. Ils sont ensuite envoyés à Libreville qui passe du statut de petit à celui de grand séminaire Saint Jean de l'Afrique-Équatoriale française le .
La nouvelle institution dispose alors de cinq grands séminaristes: deux en provenance de Loango, le théologien Sylvestre Douta (1896-?) et le philosophe Denys Moussavou (1907-1997); trois en provenance de Brazzaville, les philosophes Eugène Nkakou, Auguste Nkoukou et Basile Okemba.
Les directeurs spiritains du grand séminaire régional sont chronologiquement Jean-Baptiste Fauret (1931-1934), Marcel Lefebvre (1934-1938), Augustin Berger (1938-1946), Gilles Silard (1946-1947) et Henri Nouaille (1947)[3].
Ordination
modifierIl aura fallu vingt-cinq (25) ans de formation (1913-1938), d'efforts et de sacrifices afin que les jeunes Nkounkou et Nkakou deviennent prêtres.
Le , jour de l'Ascension, et des cinquante ans du vicariat de Brazzaville, Mgr Paul Biéchy, vicaire apostolique, procède à l'ordination sacerdotale des deux jeunes prêtres, sur la place du patronage Saint-Louis de la cathédrale du Sacré-Cœur de Brazzaville. Mgr Alphonse Verwimp SJ, évêque de Kisantu, ancien directeur et professeur des deux prêtres honore cet évènement de sa présence. C'est la liesse sur la colline de la Mission catholique pour féter les premiers prêtres congolais du diocèse[4].
Le , jour de la Pentecôte, l'abbé Eugène Nkakou, revêtu des ornements sacerdotaux, office solennellement sa première messe, en présence du vicaire apostolique Mgr Biéchy, et du R. P. Le Bail, son directeur au petit séminaire et au milieu de l'allégresse et de l'émotion générales de l'assistance venue en nombre.
La messe terminée, Eugène Nkoukou s'exprimant en français, lingala et lari exprime son bonheur et sa reconnaissance envers Dieu, et la foule africaine et européenne pour avoir assisté à son ordination et à sa première messe[6].
La mission de Boundji
modifierL'abbé Eugène Nkakou est affecté à la mission de Saint Benoit appelé plus tard Boundji. Il n'y exercera son ministère apostolique que quatre brèves années, jusqu'à sa mort le , jour de la Pentecôte, à l'âge de 34 ans. Il a marqué les populations de Boundji par son zèle apostolique et sa piété exemplaire, notamment comme enseignant de l'école primaire. Le Père Jeanjean, curé de Boundji, révéla à Mgr Biéchy venu aux obsèques, et à la communauté chrétienne le message que l’abbé Eugène Nkakou mourant lui avait confié : « Il offrait sa vie au bon Dieu pour les vocations »[7].
Ces dernières paroles furent : « J'offre ma vie pour que Dieu suscite de nombreuses vocations sacerdotales et religieuses[8]. ».
Ses restes mortels ont été transférés en 1947 de Boundji à Brazzaville[9].
Hommages
modifierL'École des sciences religieuses (ESR) de Brazzaville, encore appelé «Mbongui Eugène N’Kakou» a été ainsi baptisée en mémoire du prélat[10].
Près du marché Total de Bacongo, le second arrondissement de la capitale politique Brazzaville, une rue porte son nom[11].
Notes et références
modifier- Côme Kinata, « Les administrateurs et les missionnaires face aux coutumes au Congo français », Cahiers d’études africaines, vol. 44, no 175, , p. 593–607 (ISSN 0008-0055, DOI 10.4000/etudesafricaines.4744, lire en ligne, consulté le )
- dabealvi.over-blog.com, « Barthélemy Boganda et l’Église catholique en Oubangui-Chari », sur Dabealvi. La Sentinelle en mode veille - Centrafrique M.E.R.C.I (consulté le )
- Michel Assoumou Nsi, L'église catholique au Gabon. De l'entreprise missionnaire à la mise en place d'une église locale 1844-1982 (Thèse de doctorat Sciences sociales et Humanités; Discipline: Histoire Contemporaine), Pau, Université de Pau et des pays de l'Adour, , p. 246
- Patrice Joseph Lhoni (préf. Steve-Régis Kovo N'Sondé), Brazzaville : Coeur de la Nation Congolaise 1880-1970, S.l., Mbonghi, , 325 p. (ISBN 978-2-322-12174-8), p. 174
- Marie Barecère-Afire, « Les fêtes du cinquantenaire de la mission de Brazzaville » (consulté le )
- Marie Barecère-Afire, « Les fêtes du cinquantenairede la Mission de Brazzaville », sur gallica.bnf.fr, La Croix / Groupe Bayard, (consulté le )
- Abbé Albert Nkoumbou, « Émile Biayenda, un fils du Congo - LA MÉMOIRE BIAYENDA », sur biayenda.net (consulté le )
- Congregation du Saint-Esprit, Memoire Spiritaine, Paris, Duquesne University (no 23), premier semestre 2006 (lire en ligne), p. 127
- Justice, État-civil et CuratellePolice générale (1892-1956) (lire en ligne), « GG 416 - Décès, successions - Transfert des restes mortels de l'abbé Eugène Nkakou - 1947 », p. 125
- Gislain Wilfrid Boumba, « lasemaineafricaine - Foyer Abraham «Mbongui Eugène N’Kakou» (archidiocèse de Brazzaville) : Mgr Anatole Milandou a béni la grotte mariale et le cyber-café », sur lasemaineafricaine.net, La semaine africaine, (consulté le )
- Roland Devauges, Atlas de Brazzaville : Cartes réalisées par traitement informatique, Paris, ORSTOM - Institut Français de Recherche Scientifique pour le développement en coopération, , 126 p. (ISBN 2-7099-0737-2, lire en ligne), p. 15