Dries van Agt
Andreas Antonius Maria van Agt, dit Dries van Agt, né le à Geldrop et mort le [1] à Nimègue[2], est un universitaire et homme d'État néerlandais. Membre du Parti populaire catholique (KVP) avant de rejoindre l'Appel chrétien-démocrate (CDA) lors de la fondation du parti le , il est Premier ministre des Pays-Bas du au . Il est auparavant ministre de la Justice de 1971 à 1977 et vice-Premier ministre sous Joop den Uyl de 1973 à 1977.
Dries van Agt | ||
Dries van Agt en 1980. | ||
Fonctions | ||
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Commissaire de la Reine au Brabant-Septentrional | ||
– (3 ans, 9 mois et 16 jours) |
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Monarque | Beatrix | |
Prédécesseur | Jan Dirk van der Harten | |
Successeur | Frank Houben | |
Ministre des Affaires étrangères | ||
– (5 mois et 6 jours) |
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Premier ministre | Lui-même | |
Gouvernement | Van Agt III | |
Prédécesseur | Max van der Stoel | |
Successeur | Hans van den Broek | |
Premier ministre des Pays-Bas | ||
– (4 ans, 10 mois et 16 jours) |
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Monarque | Juliana Beatrix |
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Gouvernement | Van Agt I, II et III | |
Législature | 25e et 26e | |
Coalition | CDA-VVD (1977-1981) CDA-PvdA-D'66 (1981-1982) CDA-D'66 (1982) |
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Prédécesseur | Joop den Uyl | |
Successeur | Ruud Lubbers | |
Chef politique de l'Appel chrétien-démocrate | ||
– (5 ans, 11 mois et 21 jours) |
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Prédécesseur | Fonction créée | |
Successeur | Ruud Lubbers | |
Vice-Premier ministre des Pays-Bas | ||
– (4 ans, 3 mois et 28 jours) |
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Premier ministre | Joop den Uyl | |
Gouvernement | Den Uyl | |
Prédécesseur | Roelof Nelissen Molly Geertsema |
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Successeur | Gaius de Gaay Fortman | |
Ministre de la Justice | ||
– (6 ans, 2 mois et 2 jours) |
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Premier ministre | Barend Biesheuvel Joop den Uyl |
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Gouvernement | Biesheuvel I et II Den Uyl |
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Prédécesseur | Carel Polak | |
Successeur | Gaius de Gaay Fortman | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Andreas Antonius Maria van Agt |
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Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Geldrop (Pays-Bas) | |
Date de décès | (à 93 ans) | |
Lieu de décès | Nimègue (Pays-Bas) | |
Nature du décès | Euthanasie volontaire | |
Nationalité | Néerlandaise | |
Parti politique | KVP (avant 1980) CDA (1980-2021) |
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Conjoint | Eugenie Krekelberg (1958-2024) | |
Diplômé de | Université Radboud de Nimègue |
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Profession | Avocat Universitaire |
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Résidence | Nimègue | |
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Premiers ministres des Pays-Bas | ||
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Biographie
modifierCarrière professionnelle
modifierAvocat à Eindhoven jusqu'en 1957, Dries van Agt est professeur de droit à l'université catholique de Nimègue, dont il est diplômé, de 1968 à 1971. Entre 1995 et 1996, il enseigne les relations internationales à l'université de Kyoto.
Engagement politique
modifierVice-Premier ministre
modifierEn 1971, Dries van Agt devient ministre de la Justice dans le premier cabinet de Barend Biesheuvel. Reconduit dans le second cabinet de ce dernier, il conserve le poste dans le cabinet de Joop den Uyl, dans lequel il est également nommé vice-Premier ministre des Pays-Bas. Il quitte ces deux fonctions en 1977 pour accéder à la charge de Premier ministre des Pays-Bas, bien que le Parti travailliste (PvdA) de Den Uyl arrive en tête aux élections législatives. Ils se montrent cependant incapables de construire une coalition, la tâche revenant donc au deuxième parti à la Seconde Chambre.
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Dries van Agt et Hans de Koster en 1972 à la Seconde Chambre.
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Dries van Agt à la Seconde Chambre en tant que ministre de la Justice et vice-Premier ministre, au côté du Premier ministre Joop den Uyl (1977).
Premier ministre
modifierLe premier cabinet de Dries van Agt est établi avec la participation du Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) mené par Hans Wiegel, qui devient vice-Premier ministre. Il s'agit du dernier cabinet institué par la reine Juliana. Dries van Agt affirmera plus tard : « Les choses les plus difficiles, comme écrire des discours, je les faisais toutes moi-même et de préférence la nuit. Donc je n'étais pas debout à côté de mon lit à huit ou neuf heures du matin », ajoutant que Hans Wiegel « gouvernait les Pays-Bas le matin » et qu'il « gouvernai[t] le pays le soir. L'après-midi, nous le faisions ensemble »[3]. En 1980, il est fait citoyen d'honneur de son village natal, Geldrop.
Son mandat à la tête du gouvernement est marqué par les manifestations du mouvement antinucléaire, déjà naissantes sous son prédécesseur, tout comme les émeutes du couronnement de 1980 à Amsterdam du fait notamment de la pénurie de logements, qui voient l'intronisation de la reine Beatrix lors de la fête de la Reine devenir les plus grands troubles à l'ordre public en temps de paix de l'histoire néerlandaise.
Bien que conservateur, il déconcerte son camp sur certains sujets de société. Il dépénalise la consommation du cannabis, supprimant les peines de prison pour celui qui détenait moins de 30 grammes, et contribuera à ce que les Pays-Bas soient le premier pays européen à dépénaliser l’euthanasie et le suicide assisté. Il s’opposait, en revanche, à une loi trop tolérante en matière d’avortement[4].
Reconduit avec une majorité en 1981, Dries van Agt quitte le Parti populaire catholique (KVP) en 1980 pour adhérer à l'Appel chrétien-démocrate (CDA), dans lequel le premier est dissous. Le CDA existe déjà depuis 1973 en tant qu'alliance politique, que Van Agt dirige jusqu'en 1982. À cette date, Ruud Lubbers lui succède en tant que chef de parti et chef de gouvernement, après des élections anticipées provoquées par la chute son deuxième cabinet à la suite du retrait des travaillistes. Les élections voient pourtant ces derniers arriver en tête, devant la liste qu'il conduit.
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Dries van Agt recevant la Première ministre britannique Margaret Thatcher à la Catshuis, en 1981.
Commissaire de la Reine
modifierIl reste représentant à la Seconde Chambre jusqu'à sa prise de fonction en tant que commissaire de la Reine au Brabant-Septentrional, en 1983. Son premier mandat parlementaire s'ouvre en 1973 peu après les élections législatives, mais ne dure que quelques mois.
Ses connexions à La Haye lui permettent d'obtenir des investissements de l'État pour améliorer l'attractivité économique de la province. Cependant, devenant rapidement frustré par la culture de débat sans fin régnant dans les sphères décisionnelles à Bois-le-Duc, il prend de nombreuses décisions sans consulter les États provinciaux : « Ça te rend complètement fou. [...] Pas très beau de ma part, mais c'était très efficace »[5].
Missions internationales
modifierEn 1987, il quitte son mandat de commissaire de la Reine pour devenir représentant de la Communauté économique européenne (CEE), d'abord au Japon, puis en 1989 et jusqu'en 1995, aux États-Unis. Il fonde ensuite une ONG, The Rights Forum, dont le but était d’intéresser les Néerlandais et les Européens à la question israélo-palestinienne. Il est en outre membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux commencent le . La question palestinienne le pousse à quitter le CDA en 2021, car il estime que le parti est pro-israélien à outrance[6]. En 2010, il s’était aussi fermement opposé à une alliance de la droite avec la formation d’extrême droite de Geert Wilders, qui apporta, pendant deux ans, son soutien au premier gouvernement de Mark Rutte. Il décide, après son départ du CDA en 2021, de voter dorénavant pour la Gauche verte[4].
Notes et références
modifier- « Décès de l’ancien Premier ministre néerlandais Dries van Agt à l’âge de 93 ans », sur Le Soir, (consulté le )
- « "Main dans la main": un ex-Premier ministre néerlandais a recours à une "euthanasie en duo" avec sa femme » , sur bfmtv.com,
- (nl) « Wie is Dries van Agt? », NPO Kennis.
- « La mort de Dries van Agt, ancien premier ministre des Pays-Bas », Le Monde.fr, (lire en ligne)
- (nl) « Commissaris Van Agt », Andere Tijden.
- (nl) Oud-CDA-leider Dries van Agt zegt na 50 jaar lidmaatschap op, Trouw, .
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Cabinet Van Agt I, II et III
Liens externes
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- (nl) Site officiel
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :