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Danzaburō-danuki

personnage légendaire du folklore japonais

Danzaburō, de son nom complet Danzaburō-danuki (団三郎狸?), est un personnage emblématique du folklore Japonais. Il s'agit d'un éminent bake-danuki dont les histoires se sont transmises sur l'île de Sado, particulièrement à Aikawa et Niigata. Avec Shibaemon-danuki et Tasaburō-danuki, ils forment le trio des trois tanukis les plus célèbres du Japon[2].

Danzaburō-danuki (en haut à gauche) prête de l'argent aux marchands humains dans le tableau Danzaburō-danuki de la province de Sado (佐渡国同三狸) de Kawanabe Kyōsai ; extrait du livre 100 Images de Kyōsai[1].

Généralités

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À Sado, comme dans de nombreuses régions dans l'Est du Japon jusqu'à la fin du XIXe siècle, les tanukis étaient appelés mujina (狢) : on le trouvait alors désigné sous le nom de Danzabuō-mujina (団三郎狢)[3]. Dans certains ukiyo-e, rouleaux peints, son nom était également écrit avec les caractères 同三狸[4],[5].

Danzaburō aurait été le bake-danuki le plus puissant de l'île de Sado, selon certaines légendes, il aurait emménagé sur l'île afin de fuir les renards et les chiens qui lui courrait après.

La plupart des histoires de Danzaburō se concentrent sur sa façon de berner les humains avec ses pouvoirs d'illusions[6],[7] : La nuit, il aime créer des structures invisibles pour empêcher les gens de poursuivre leur chemin[8], les attirant parfois chez lui, apparaissant comme un splendide domaine, mais qui ne s'avérait être en fait qu'être une simple cavité dans la roche, ou pire, un simple terrier creusé dans le sol[6].

Cependant, Dansanburō, n'était pas qu'une simple bête sauvage qui n'interagissait avec les hommes que pour leur jouer des tours. C'était un animal particulièrement intelligent qui avait parfaitement compris le fonctionnement de la société humaine de son époque. Lorsqu'il était malade, il n'hésitait pas à prendre forme humain pour demander des services, comme consulter des médecins humains pour se faire soigner[8],[9]. Mais ce pourquoi il était le plus connu était sa capacité à comprendre le principe de l'argent et des transactions commerciales. Il n'hésitait pas à leurrer les humains pour s'enrichir quand il en avait besoin, quitte à forcer ses créanciers à travailler pour lui. L'un de ses tours consistait à vendre de l'or, qui n'était en fait que des feuilles d'arbres transformées par ses pouvoirs d'illusion[8],[7]. Il prêterait souvent de l'argent aux personnes en difficultés financières[6].

Certaines histoires prétendent toutefois que Danzaburō peut rembourser ce qu'il vole : une histoire de la ville d'Orito (près d'Aikawa), rapporte que le tanuki laissa un billet à ordre scellé avec le nom de la victime, la somme d'argent prise et la date à laquelle cette somme devait être rendue. Quand ce jour arriva, la victime découvrit que le billet avait disparu, laissant a la place, la somme d'argent qui lui était dû[10]. Par la suite, Danzaburō fut déifié à Aikawa sous le nom de Futatsuiwa Daimyoujin (二つ岩大明神), suscitant une véritable adhésion populaire[11].

Récits populaires

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En tant que tanuki, Danzaburō avait en horreur les chiens, mais surtout les renards. Une théorie populaire raconte que l'absence de renards sur l'île de Sado serait due à l'influence de Danzaburō. Deux catégories de récits existent à ce sujet :

  • Dans la première, un renard désireux de traverser la mer pour se rendre sur l'île de Sado, interpella le tanuki par ces mots « Puis-je s'il vous plait devenir votre compagnon de voyage, le temps d'une traversée ? ». Le tanuki, perplexe sur les véritables objectifs du renard lui répondit alors « L'embarcation est fragile, vous savez? Il vous faudra-donc prendre la forme d'un objet que je puisse revêtir. » Malgré cette proposition incongrue, le renard accepta et finit par se changer en objet, dans certaines versions, il peut s'agir de zōri(des sandales), dans d'autres il peut s'agir d'un akadenchū(une veste rouge). C'est alors qu'ils sont au beau milieu de la mer, que le tanuki malicieux finit par jeter son compagnon de voyage par dessus bord[8],[12].
  • Dans la seconde catégorie de récits, le renard, se vente d'être le meilleur changeur de forme entre les deux, Danzaburō lui déclare alors « Je ne suis peut être pas le meilleurs changeur de forme, mais je sais me transformer en quelque chose comme une procession de daimyō » C'est alors que le cortège arriva quelque temps plus tard. Le renard imbu de lui-même, ne se défile pas et reste au moment où le danger arrive, fanfaronne devant la procession en disant « Vous voilà fort bien déguisé, mais ce n'est qu'une illusion n'est-ce pas ? » Mais ce n'était pas une illusion, Danzaburō avait prévu que ces hommes arrivaient. Pour avoir commis le crime de perturber la procession, le renard fut alors saisi par un des daimyōs, et mis à mort[6],[8]. Certaines version mentionnent des chiens à la place des daimyō, où le renard finit déchiqueté, car lui aussi est faible face aux chiens.

Plusieurs autres histoires sur les farces de Danzaburō circulent. L'une d'entre elles raconte pourquoi il a cessé de jouer des tours humains après avoir perdu un duel contre un homme pour déterminer, qui était le plus rusé : Ce récit raconte l'histoire d'un jeune paysans, tombant sur une jeune femme dans une situation très incommodante, qui lui demande : « Que faites-vous, assise par terre ? » Cette dernière lui répondit alors : « C'est que, j'ai si mal au ventre, que je ne peux plus bouger d'un pouce. » Bien que le paysans se résolut à l'aider en l'amenant chez le médecin, il eut l'intuition qu'il ne s'agissait pas d'une véritable demoiselle en détresse. Il décide donc de l'attacher avec une corde, lui disant : « Je vous attache pour ne pas que vous glissiez en cours de route. » Danzaburō transformé, eu un mauvais pressentiment et supplie au paysan « Pitié, détachez mes liens et laissez-moi partir je vous prie ! » Ce dernier, lui refusant fermement de la laisser descendre de son dos lui disant « Allons bon, pourquoi diable voudriez vous descendre ? N'êtes-vous pas infirme comme vous le prétendiez ? ». Sur ces jeune femme lui répondit alors, faussement embarrassée : « C'est que, je voudrait bien me soulager un peu... » Mais le paysan n'était pas dupe et répondit alors : « Eh bien ! Par une belle jeune fille comme vous, je veux bien me laisser volontiers pisser sur le dos, vous savez ! » Et finalement, la jeune femme ne fut toujours pas détachée. Chemin faisant, ils arrivèrent dans ce qui semblait être la maison du paysan. Danzaburō, surpris, d'exclama alors : « Mais, ce n'est pas ma maison ? » Et le paysan lui répond : « Je sais qui vous êtes réellement, Danzaburō ! » Sur ce, il réprimanda sévèrement le tanuki, qui finit par s'excuser avec le plus de sincérité qu'il pu. Depuis, honteux de s'être laissé berné, puis réprimandé par l'espèce qu'il avait l'habitude de manipuler jusqu'alors, Danzaburō n'a plus jamais essayé de se jouer des humains[12].

Origine probable

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Contrairement a une croyance populaire, le tanuki du Japon n'était pas distribué sur l'ensemble de l’archipel japonais, mais uniquement distribué sur les îles de Honshū, Kyūshū et Shikoku. L'animal a été importé sur différentes îles reculées, comme l'île de Sado, dans une date ultérieur[13], pour créer une population sauvage à exploiter dans le cadre du commerce de sa fourrure, de sa peau et de ses os contre les matières premières présentes de l'île. Au cours de l'Ère Meireki en 1657, certaines personnes détenaient des tanukis en captivité dans le cadre de petits élevage privé dans l'optique de revendre la peau contre de l'or extrait des mines de Sado.

Danzaburō était le nom d'un marchand d'Echigo qui pratiquait cette activité commerciale. En plus de l'élevage, il aurait commencé à à mettre en place divers dispositif pour s'occuper et de préserver les populations de chiens viverrins présentes sur l'île de Sado, si bien que certaines personnes pensaient qu'il était un tanuki doté de pouvoirs de transformations. L'homme aurait alors finit par devenir une sommité, et faire l'objet d'un culte en étant vénéré comme un ujigami[14], un divinité gardienne de l'île.

Dans la culture populaire

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  • Dans la série de jeux vidéo Animal Crossing, le personnage de Tom Nook semble s'inspirer de Danzaburō. Il ne dispose cependant d'aucun pouvoir magique.
  • Danzaburō est sorti en tant que personnage jouable dans le jeu Smite, annoncé sur le compte Twitter officiel du jeu le 16 novembre 2020.

Références

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  1. (ja) 暁斎妖怪百景, p. 46
  2. (ja) 宮沢光顕, 狸の話, 有峰書店,‎ , p. 229
  3. (ja) 村上健司 編著, 妖怪事典, 毎日新聞社, 2000, p. 21 6 (ISBN 978-4-620-31428-0)
  4. (ja) 暁斎妖怪百景, p. 129
  5. (ja)« 狸の戯 » [archive du 13 août 2012], 本銀行金融研究所貨幣博物館, 日本銀行金融研究所, septembre 2004 (consulté le 9 janvier 2011)
  6. a b c et d 幻想世界の住人たち, p. 241–243
  7. a et b (ja) 日本伝説叢書, p. 175–180
  8. a b c d et e (ja) 変態伝説史, p. 63–70
  9. (ja) 根岸鎮衛, 奇談異聞辞典, « 耳嚢 », p. 574–575
  10. (ja) 滝沢觧, 奇談異聞辞典, 573–574 p., « 燕石雑志 »
  11. (ja) « 二つ岩大明神 ~相川~ » [archive du ], やまきスタッフが発見した裏佐渡スポット紹介!! 裏サド, 相川やまき,‎ (consulté le )
  12. a et b 日本の伝説, p. 162–168
  13. (ja) 金子弥生, フクロウとタヌキ, 岩波書店, 28 août 2002, xii, xiii, p. 77 - p. 144 (ISBN 978-4000067232), « 第2部 タヌキ » p. 80
  14. (ja) 田村博, « 信楽狸の発生と流行6 -甲賀郡信楽町- », 民俗文化, no 通巻215号,‎ , p. 2140

Bibliographie

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  • (ja) 京極夏彦, 暁斎妖怪百景, 国書刊行会,‎ (ISBN 978-4-336-04083-1)
  • (ja) 柴田宵曲 編, 奇談異聞辞典, 筑摩書房, coll. « ちくま学芸文庫 »,‎ , 574–575 p. (ISBN 978-4-480-09162-8)
  • (ja) 多田克己, 幻想世界の住人たち, vol. IV, 新紀元社, coll. « Truth in fantasy »,‎ (ISBN 978-4-915146-44-2)
  • (ja) 浜口一夫・吉沢和夫, 日本の伝説, vol. 9, 角川書店,‎ (ISBN 978-4-04-722009-6)
  • (ja) 藤沢衛彦, 変態伝説史, 文芸資料研究会, coll. « 変態十二史 »,‎
  • (ja) 藤沢衛彦編著, 日本伝説叢書, vol. 佐渡の巻, すばる書房,‎ , p. 175–180

Voir aussi

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