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Le concile d’Agde est une assemblée d'évêques de l'Église catholique romaine, tenue dans l'église Saint-André de la ville d’Agde en 506, avec la permission du roi wisigoth Alaric II qui était d'obédience arianiste.

Évêchés présents au concile d'Agde en 506
et évêchés luttant contre l'arianisme dans la partie
du royaume Wisigoth au sud-ouest de la Gaule.

La ville d'Agde, choisie pour sa situation centrale entre les diocèses de Provence et ceux du Sud-Ouest de la Gaulle, a alors réuni 24 évêques et dix délégués de prélats empêchés de se rendre à ce synode. Sous la présidence de saint Césaire d'Arles, archevêque de la ville d'Arles, qui en a préparé les travaux et suggéré les décisions, son but était de régler dans le royaume wisigothique le statut disciplinaire et temporel de l'Église romaine. À l'issue du concile, 49 canons furent rédigés, qui assoient la domination de Rome sur l'arianisme, actée au quatrième Concile de Tolède (633) qui décrètera l'uniformité de la liturgie dans tout le royaume wisigoth, et renforcera la limitation des libertés pour les Juifs.

Quelques mesures prises par le Concile

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  • Il définit le rite selon lequel tout chrétien doit recevoir la communion 3 fois par an, à Pâques, à la Pentecôte et à Noël.
  • Le peuple doit recevoir la bénédiction du Saint-Sacrement après l'office du soir (canon XXX). Ce canon demandait de chanter quotidiennement les hymnes à l'office de matines ainsi qu'aux vêpres[1], avant que le règle de saint Benoît ne soit fixé par ce saint vers 530.
  • Le dix-septième canon précise certaines modalités concernant l'ordination : « Nul métropolitain ne devra prendre sur lui d'ordonner prêtre ou évêque, quiconque ne sera pas âgé de trente ans, qui est l'âge de l'homme parfait, ni de faire diacre tout sujet n'ayant pas atteint sa vingt-cinquième année... » . Il convient d'indiquer que si cette loi, à l'époque, était en vigueur, certains évêques s'en affranchissaient en dispensant les sujets qui faisaient preuve d'une piété remarquable.
  • Le concile statue aussi sur les Juifs pour « empêcher ceux-ci de contaminer les chrétiens ». Il définit les conditions du baptême pour les Juifs, visant à les empêcher de continuer à leurs rites ancestraux, en imposant un délai : « les Juifs qui veulent se rallier à la foi catholique doivent, à l'exemple des catéchumènes, se tenir pendant huit mois sur le seuil de l'église; si, au bout de ce temps, leur foi est reconnue sincère, ils obtiendront la grâce du baptême. Mais si, dans l'intervalle, ils se trouvent en danger de mort, ils pourront être baptisés avant le terme prescrit ». Surtout, son canon 40 défend aux chrétiens de manger avec des Juifs[2] : « Tout chrétien, clerc ou laïc, doit s'abstenir de prendre part aux banquets des Juifs ; ces derniers ne mangeant pas des mêmes aliments que les chrétiens, il est indigne et sacrilège que les chrétiens touchent à leur nourriture. Les mets que nous prenons avec la permission de l'apôtre sont jugés immondes par les Juifs. Un chrétien se montre donc l'inférieur d'un Juif s'il s'assujettit à manger des plats que ce dernier lui présente et si, d'autre part, le Juif repousse avec mépris la nourriture en usage ». Déjà édictée en 465 par le concile de Vannes pour les clercs[3], cette interdiction étendue à tous les chrétiens sera peu respectée puisque d'autres conciles la renouvèlent à plusieurs reprises (Épône, 517 ; Orléans, 538 ; Mâcon, 581) ; même des évêques n'obéissaient pas à ces prescriptions, certains entretenaient des rapports chaleureux avec les Juifs[4].
  • Dans le même concile on ordonna de fustiger les moines indociles et les clercs coupables d'ivrognerie (canon 38).
  • Le concile s'inscrit aussi dans la lignée des règles des précédents conciles qui ont légiféré dans le domaine de la vie consacrée féminine. Alors que les conciles régionaux de Gaule ont déjà abrogé le diaconat féminin (Nîmes 394-396, Orange 441), le Concile d'Agde, interdit aussi de donner le voile aux moniales avant l'âge de quarante ans. Selon le concile de Chalcédoine (451), avant cet âge on ne pouvait ordonner les diaconesses. De même, le concile définit les futures règles de clôture : « Les monastères de femmes seront situés à une bonne distance des monastères de moines, tant à cause des embûches du diable qu'en raison des médisances des gens. »
  • Dans le canon 20 du concile, on défend aux clercs de porter des habits « qui ne convenaient point à leur état, c'est-à-dire qu'ils commençaient dès lors à s'écarter des rêgles de la modestie et de la bienséance »
  • Dans le canon 42 on condamne et on exclut les « clercs et laïcs qui jouent les augures » . On condamne également celui qui, clerc ou laïc, les consulte. « L'Église le tiendra pour étranger ».
  • Le concile confirme aussi le précepte dominical (canon 47). C’est-à-dire que devant la tiédeur ou la négligence de certains il a dû expliciter le devoir des fidèles de participer à la messe dominicale. Ainsi, le concile d'Agde est l'une des assemblées qui va l'inscrire dans le droit canon. Ces décrets de Conciles particuliers, comme une chose tout à fait évidente, ont abouti à une coutume universelle à caractère d'obligation.
  • De même le concile d'Agde a confirmé la pratique de la tonsure (canon 20) en insistant surtout sur la nécessité d'une coiffure « modeste » pour les clercs. Cette coutume ecclésiastique restera en vigueur jusqu'en 1972 (réforme des ordres mineurs, Ministeria quaedam de Paul VI).

Participants

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Notes et références

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  1. Théodore Nisard, Etudes sur la Restauration du Chant Gregorien au XIXe Siecle (etc.), , 544 p. (lire en ligne), p. 79.
  2. Dominique Le Tourneau, L’admirable et surprenant rayonnement du concile d’Agde (506), Annuarium historiae conciliorum, n° 49, 2018-2019, pp. 381 (lire en ligne).
  3. Bernhard Blumenkranz, « Iudaeorum Conuivia » à propos du Concile de Vannes, Etudes d'histoire du droit canonique dédiées à Gabriel Le Bras, Paris: Sirey, 1965, vol. 2 pp. 1055-1058 :
    « La première réglementation canonique d’origine franque au sujet des Juifs se trouve dans le canon 12 du concile de Vannes, probablement de l’année 465, portant interdiction aux clercs de participer aux repas des Juifs ou d’accueillir, de leur côté, des Juifs à un repas ».
  4. Dont Cautinus, évêque de Clermont entre 551 et 571, que Grégoire de Tours fustige : « Avec les Juifs à l'influence desquels il se soumettait, il était en termes familiers, non pour leur conversion, ce qui, en bon pasteur, eut dû être son souci, mais pour leur acheter des objets précieux. On le flattait facilement et ils lui prodiguaient une grossière adulation. Ils lui vendaient alors les choses à un prix plus élevé que leur valeur réelle » (Histoire des Francs, Denoël, 1974).
  5. a b et c Site Nominis

Voir aussi

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Articles connexes

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