Concept store
Un concept store, ou magasin concept, est une notion marketing décrivant un commerce de détail thématique. Le concept store peut notamment intégrer un point de restauration, lié au thème du lieu. Il se caractérise par la mise en scène d'univers créatifs mélangeant les produits et multipliant les tendances. Le concept store veut être un lieu moderne, dans l'air du temps, qui met en avant l'image de ses produits créateurs de styles de vie.
Description
modifierIl s'agit de proposer à la vente un ensemble de produits dont la gamme est définie, plutôt que par type de produit, par un même univers thématique, comme le design, le luxe, le sport, la décoration, une marque, etc. Ce sont donc des points de vente multi-marques pouvant aller jusqu'à intégrer de la gastronomie.
Les règles traditionnelles du commerce sont donc modifiées.[réf. nécessaire] De nouvelles méthodes de vente sont définies. La vente est tournée vers le plaisir du consommateur plutôt que vers une thématique ou une spécialité. Les Concept stores veulent stimuler les achats compulsifs au-delà des achats utiles.
Il existe toutes sortes de concept store, que ce soit sur un thème ou sur un principe commercial qui domine le thème[1].
Le terme de « concept store » reste très utilisé dans le commerce, souvent simplement pour profiter d'un effet de mode, sans réelle correspondance : plusieurs magasins appelés concept store ne proposent que des produits d'une seule marque ou uniquement leur gamme de produits, sans recherche de tendances variées ni diversification vers d'autres marques. L'adjonction simple d'un restaurant ou d'une zone d'exposition ne permet pas toujours de justifier à elle seule le terme de concept store.
Les magasins de marque unique permettent de renforcer l'identité de la marque, et le terme de concept store de renforcer l'appartenance à la mode.
Historique
modifierDans les années 1950, Mary Quant ouvre sa boutique Bazaar sur King's Road. Celle-ci devient rapidement dès la décennie suivante le symbole du Swinging London mais également un mode de vie, commercialisant, outre la célèbre mini jupe et autres vêtements, de la vaisselle, de la décoration, du maquillage ou des objets de papeterie[2]. Il y a également, à Londres, Biba vers la même période.
Le terme de « Concept store » est inventé par le sociologue italien Francesco Morace en 1991 afin de définir ce type de lieu[3]. Carla Sozzani vient d'ouvrir depuis peu la Galleria Carla Sozzani, un point de vente à mi-chemin entre une librairie et un lieu d'exposition, rebaptisé plus tard sous le nom de 10 Corso Como, son adresse. Rapidement, elle y mélange photographies, créations dont d'Alaïa ou de Kawakubo, meubles, ouvrages, ainsi qu'un café[3]. Lors de sa visite dans le lieu, le sociologue affirme : « Fini les magasins d'image, voici la boutique concept[4] ». Plusieurs années après, le concept de Carla Sozzani est développé en Asie.
D'autres pays d'Europe possèdent leur concept stores faisant référence, tel Andreas Murkudis à Berlin commercialisant cosmétiques, vêtements, luminaires ou bagage, ou encore Londres avec la boutique de Rei Kawakubo, Dover Street Market[3].
En France
modifierÀ Paris[5], la boutique Leclaireur est le premier concept store à ouvrir ses portes en 1980[6], en proposant une sélection de créateurs, parmi les plus pointus de l'époque (les six d'Anvers – Ann Demeulemeester, Dries Van Noten, Maison Margiela[7]...), dans des univers discrets et luxueux, différents selon les boutiques, où se mêlent pièces de créateurs et œuvres d'art contemporain. Ouverte en 1997, colette propose à ses clients tous types de produits « tendance », qu'il s'agisse d'objets de design ou d'article de modes[8], ainsi qu'un bar à eau, mais aussi de L’Épicerie, Merci[1] intégrant vêtements, meubles ou restaurants[3] et plus tard de Ra[9],[10] début 2012. L'année suivante ouvre à Bordeaux dans une ancienne épicerie la boutique Edith lieu intégrant mode, design, mais également expositions, performances ou concerts[3].
En 2010 à Paris, dans le 10e arrondissement ouvre Centre Commercial, une boutique qui présente des labels français ou étrangers[11]. Également dans le quartier du canal Saint-Martin, Madeleine & Gustave inaugure en 2015 un concept store[12], dédié aux thèmes de la décoration, du design et de la maison[13]. La même année, Smallable ouvre un concept store[14] dédié à l'univers de l'enfant et de la famille dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés.
Durant le mois de , l'acteur John Malkovich a lui ouvert un concept store éphémère Opifico JM, rue d'Uzès dans le IIe arrondissement[15], où il commercialise, entre autres, ses propres créations[16].
Notes et références
modifier- "Merci", un nouveau concept store solidaire L'Express Styles, 6 mars 2009
- Claire Baldewyns, « Une avant-garde qui s'inspire de la jeunesse de la rue », Gala, no 1080, , p. 45 (ISSN 1243-6070)
- Sophie Massalovitch, « Les concept stores : shopping bohème », Challenges, no 400, , p. 98 à 99 (ISSN 0751-4417)
- Mathilde Auvillain, « Carla Sozzani : l'italienne qui a ouvert le premier concept store », Capital, no 8 F, décembre 2015 - janvier - février 2016, p. 96 (ISSN 1162-6704)
- Sophie De Santis, « Que reste-t-il des Concept stores ? » Le Figaro Culture, 3 mars 2010
- Géraldine Dormoy, « Armand Hadida, la mode en éclaireur », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
- « Armand Hadida, fondateur de L'éclaireur, le premier concept store français : "je ne vais plus aux défilés" » , sur nouvelobs.com, L'Obs, (consulté le ).
- Hélène Guillaume et Caroline Rousseau, « Le phénomène des multimarques » Madame Figaro, 28 mars 2007
- Claire Mabrut, « Ra, lovely ! » Madame Figaro, 14 février 2012
- « RA Lovely ! » L'Officiel, 17 novembre 2011
- « Veja ouvre son concept store », sur lexpress.fr,
- « L'inspiration du jour : le concept store Madeleine & Gustave - Elle Décoration », sur www.elle.fr (consulté le )
- « Madeleine & Gustave : décoration lumineuse - Les Confettis », Les Confettis, (lire en ligne, consulté le )
- Aude Chardenon, « Une première boutique physique pour Smallable », sur lsa-conso.fr,
- Sylvie Chayette, « Dans le magasin de John Malkovich » Le Monde.fr
- « John Malkovich se lance dans la mode prêt-à-porter pour Hommes » CinéChronicle.com, 10 novembre 2011